HELLFEST 2024 - JOUR 4 - 30 juin 2024 (pour les autres jours, voir ici).
NOVA TWINS - 13:55 - MS1
Amy Love & Georgia South sont aussi explosives dans leurs looks que dans leur musique. Ces 2 reines de l’urban punk sont devenues en quelques années un sacré phénomène. Dotées d'un indéniable panache et d'une volonté d'embrasser dans un geste plein de fureur 35 ans de contestation sonore made in England : agressivité politique du punk, verve provocatrice du grime, hédonisme expérimental de la bass music. Effet explosif garanti ! La vidéo du concert sur la chaine du Hellfest :
BLUES PILLS 15:30 MS 1 (Metalden)
Cela fut une grosse déception que l'annulation de Heart, mais pour de bonnes raisons, la santé d'Ann Wilson est évidemment prioritaire, espérons qu'après sa guérison, la tournée européenne sera re programmée. BLUES PILLS a été choisi pour les remplacer, une valeur sure qui a déjà fait ses preuves à Clisson, en 2014 et 2022, sur la première date, il y avait encore le guitariste français Dorian Sorriaux avec les suédois, remplacé en 2018 par Zach Anderson après son départ.
La set-list est courte, 7 titres, mais suffisante pour glisser 2 titres du nouvel opus, Birthday, qui allait sortir le 2 aout suivant, et qui s'intègrent parfaitement avec les grands classiques. Et donc au menu toujours ce cocktail de Psychédelic Rock et Blues Rock très efficace, illuminé par la belle et charismatique Elin Larsson, aujourd'hui dans une combinaison vaporeuse bleue, après le rouge vif de 2022 ! Hormis les 2 nouveaux titres, Birthday et Don’t You Love it, on retrouve comme en 2022 les grands classiques Proud Woman en ouverture et Devil Man comme morceau final, portés par un public enthousiaste, et au final une très belle prestation.
FRANK CARTER & THE RATTLESNAKES - 16:25 - MS2 - ( Oso Garu)
Place maintenant à Frank Carter et ses Rattlesnakes, qui revient pour la troisième fois à Clisson. On se souvient de sa prestation endiablée sur l’édition 2022 qui avait marqué les esprits par sa décharge d’énergie. Le groupe revient aujourd’hui avec un 5ième album sous le bras beaucoup plus soft que le précédent et l’entrée sur scène est en corrélation avec ce virage soft avec le power pop « Can I Take You Home » que le groupe interprète en costumes noirs devant un décors gris argenté fleurant bon les années 60.
Même si le ton est plus calme encore sur le 2ième titre du concert (et du dernier album) « Self Love », Frank Carter l’interprète dans la fosse laissant présager que le concert risque de s’emballer. Frank remonte sur scène et le concert évolue doucement vers des morceaux plus punk dans l’esprit tout en gardant son coté très pop amené par sa puissante voix. Retour sur ses anciens méfaits avec « Wild Flowers » et « Kitty Sucker » qui déclenchent les premiers circle pit. Le concert est aussi varié que ses albums et que ce soit sur les morceaux puissants ou sur les morceaux plus émotionnels, Carter hypnotise le public. C’est aujourd’hui la dernière date de sa longue tournée et ils donnent tout, la température monte et Frank Carter retourne en plein milieu du pit pour un « The Drugs » rageur ou le circle pit entoure le chanteur pendant le morceau. Le dernier album fonctionne très bien sur scène avec un « Brambles » dansant ou encore l’excellente power balade avec piano « Man of the Hour ». Toutes les facettes du rock au sens large sont balayées pendant son set et impossible de résister à ses rythmes endiablés sur « My Town » qui refait sauter tout Clisson. C’est déjà la fin du set et « I Hate You » de leur premier LP clôture un excellent set de 50 minutes des anglais.
ROYAL BLOOD 17h20 Main Stage 1 (Metalden)
Premier passage à Clisson pour le duo de hard rock britannique qui arrive sur scène avec l’intro de Out Of The Black…
Le duo est composé du chanteur et bassiste Mike Kerr, et du batteur Ben Thatcher, il s'est formé à Worthing, en Angleterre, en 2013. Il compte quatre albums au compteur, le dernier, Back to the Water Below, étant sorti en 2023. La basse de Mike produit un son « rond » typique de basse, mais aussi un son de distorsion, caractéristique de la guitare électrique. La basse de Mike est en fait reliée à deux amplificateurs, l'un pour basse, l'autre pour guitare, avec en plus un dispositif de pédales, et c'est surprenant, on a l'impression d'avoir basse et guitare !
Le tout en livrant une prestation très énergique, qui encourage les fans de slams à se livrer à leur activité favorite ! On peut presque parler des vagues de slammers ! Le duo s'appuie pas mal sur ses débuts, avec la moitié de sa setlist consacrée à son premier album, et notamment Figure It Out, qui clôt un set absolument explosif !
COREY TAYLOR 18:20 - MS2 ( Oso Garu)
Un an après avoir été headliner au Hellfest avec un masque, Corey Taylor est déjà de retour ; mais cette fois en solo. Avec 3 albums sous son nom sous le coude (dont le petit dernier de 2024 « CMF2B… or Not 2B » composé principalement de reprises) et une discographie bien fournie avec ses autres groupes Stone Sour et Slipknot, le chanteur a le choix pour établir une setlist variée.
Oscillant entre le metal extrême et le metal alternatif, Corey Taylor ouvre son set avec un « Post Traumatic Blues » et son intro de batterie puissante, avant d’enchainer directement sur un morceau plus connu de Stone Sour « Made of Scars ». Son répertoire solo met bien avant les talents vocaux du hurleur de Slipknot ; il prend même la guitare sur « Black Eyes Blue ». Stone Sour étant en pause (définitive ?) actuellement, c’est un bon moyen d’entendre des morceaux de ce groupe. Christian Martucci (qui officiait également dans Stone Sour) à la guitare, se démène sur les morceaux de son ancien groupe « Song #3 » et « Through Glass ». Le set s’intensifie avec la première reprise de Slipknot « Before I Forget » qui remue la fosse avec un traditionnel wall of death. Un deuxième morceau de Slipknot est enchainé, la superbe balade « Snuff » introduite par le décalé générique de Bob l’éponge. Alternant balades et morceaux plus alternatifs, l’heure de concert passe très vite et Corey Taylor prouve qu’il a plusieurs cordes à son arc. Pour finir le concert, le choix se porte sur un « Duality » (Sliknot à nouveau) bien bourrin qui met en avant l’excellent batteur Dustin Robert. Surement un des morceaux les plus agressifs de toute la journée sur les Mainstages qui conclut une très bonne prestation.
QUEENS OF THE STONE AGE - 19:26 - MS1 ( Oso Garu)
Le groupe approche de ses 30 ans de carrière et c’est leur premier passage au Hellfest. Plus habitués des circuits rock et stoner au sens large, les QOTSA viennent donc poser leurs valises en enfer pour une co-tête d’affiche, preuve de l’ouverture du festival à des groupes plus « mainstreams » cette année. Ils restent néanmoins complétement à leur place sur l’affiche du jour. De plus, le festival a toujours accueilli des groupes de Stoner, et en particulier Kyuss « live » en 2010 et 2011, ancien groupe de Josh Homme.
Ce dernier foule donc enfin les planches à Clisson en 2024 et attaque le concert par « Regular John », un morceau bien stoner tiré de leurs débuts, suivi de « The Lost Art of Keeping a Secret » (également issu de leurs débuts sur le 2ième album). En pleine tournée marathon intitulée « The End is Nero », le groupe défend sur scène son dernier album « In Times New Roman… » avec 3 extraits qui restent dans l’esprit du groupe avec le bluesy « Straight Jacket Fitting », le dansant « Paper Machete » et la pseudo-balade « Carnavoyeur » qui s’intègrent très bien au set des américains. C’est bien entendu les morceaux issus de leur album rempli de tubes « Songs for the Deaf » qui déclencheront les plus grandes réactions dans le public. « You Think I Ain't Worth a Dollar, but I Feel Like a Millionaire », « Go With the Flow », « No One Knows », mais surtout « No One Knows » feront danser tout Clisson en rythme. Troy Van Leeuwen et Josh Homme mènent la danse avec classe de manière impériale tout au long du concert et déclenchent même un wall of death sur « A Song for the Dead ». Ce morceau est le point d’orgue à un set bourré d’énergie. Le groupe a une longue histoire d’amour avec le public français et annonce d’ailleurs lors de la conférence de presse du Hellfest que QOTSA sera le premier groupe à se produire dans les catacombes de Paris début juillet : original ! (Quelques jours plus tard, la fin de la tournée sera annulée pour raisons de santé et cette date également, ce n’est surement que partie remise).
THE OFFSPRING - 20:45 - MS2 ( Oso Garu)
Place maintenant à la tête d’affiche de la Mainstage 2 alors que l’on approche de la fin de cette édition. The Offspring sont des habitués de Clisson et ils ont le créneau parfait pour enflammer la foule sur cette journée à la programmation plus rock que les autres jours sur les Mainstages.
Ça attaque très fort avec les classiques des 90’s « Come Out and Play » et « All I Want ». Le public est chaud bouillant et le groupe déroule tous ses tubes. Petit détour par l’album « Conspiracy of One » avec un autre classique : « Want You Bad ». Le groupe ne prend aucun risque et se concentre à quelques exceptions sur la période 1994-2000 dont tout le monde connait les morceaux. Petit moment fun avec plusieurs reprises, l’instrumental « In the Hall of the Mountain King » joué en version punk à roulettes et le « Blitzkrieg Bop » des Ramones. On aura quand même droit à deux extraits du plus récent (16 ans quand même…) « Rise and Fall, Rage and Grace » et au nouveau single « Make It All Right » qui est sorti en début de mois et premier extrait de l’album « Supercharged » (sortie prévue en octobre 2024). Lorsque les 2 membres d’origine Holland et Noodles s’adressent au public, c’est pour dire les mêmes blagues et faire les mêmes interventions que lors des précédents concerts : « meilleur festival du monde », « il y a 6 666 663 personnes dans le public car 3 sont sorties », mais ça fonctionne. Le public est tellement fou que le groupe n’a même pas besoin de jouer, les circle pits ne s’arrêtent pas : avec Offspring, tout le monde retombe en adolescence. « Smash » et « Americana » sont bien représentés dans cette setlist sans surprises avec 4 titres chacun, mais comment pourrait-il en être autrement avec 23 millions d’albums vendus pour ces 2 albums. Un roadie grimé en singe vient chauffer le public et animer une fête géante sur « Why don`t you get a job ? » ou tout le monde bouge ses bras en rythme. « Pretty Fly (for a White Guy) », « The Kids Aren't Alright », ou encore « Self Esteem », le groupe dégoupille encore d’autres tubes pour clôturer un set sans surprises mais ultra fun et l’un des meilleurs de la journée.
MADBALL - 20:50 - Warzone
À sept ans, certains passent leur ceinture jaune de judo, lui chantait sur scène avec Agnostic Front, le groupe de son demi-frère. À treize ans, certains font des exposés sur Charlemagne, lui enregistrait le premier EP de MADBALL, son groupe alors fraîchement formé. C’est dire si Freddy Cricien est tombé dans la marmite du punk hardcore quand il était petit.
Une marmite qu’il a d’ailleurs allégrement sirotée jusqu’à la dernière goutte pour faire de Madball l’un des piliers du hardcore new-yorkais. Et si en 35 ans d’existence, le line-up de musiciens entourant Cricien a pas mal tourné, les riffs n’ont rien perdu de leur tranchant et les fûts en prennent toujours autant pour leur compte. En témoigne leur dernière mouture en date : For The Cause, dixième album sorti en 2018 et confirmation que le groupe a encore de beaux jours devant lui.
Vous vous en doutez bien, avec une telle carrière, c’est en habitués qu’ils déboulent sur la scène de la Warzone du Hellfest pour une sixième apparition au festival clissonnais, voir la vidéo ARTE ci-dessous.
COCK SPARRER - 23:00 - Warzone
CockSparrerOfficial est né en 1972 dans l’East End londonien. Depuis ses débuts, la formation injecte à son punk des influences venues du glam rock et du pub rock, délivrant en musique le quotidien pas forcément glamour (lui) de la working class britannique.
Les membres de Cock Sparrer ont été parmi les premiers à se frotter aux sonorités punk rock et oi!. Sans vraiment le savoir, ils ont ainsi ouvert la voie à plusieurs générations d’artistes bien énervés. Des groupes tels qu’Agnostic Front et Dropkick Murphys se prévalent ainsi de leur héritage. Malgré cette reconnaissance par leurs pairs, les membres de Cock Sparrer n’ont jamais rencontré de véritable succès commercial.
Enfin... ça, c’était avant 2024, année de publication de Hand on Heart. Ce huitième opus a en effet atteint la 96ème place du top des ventes d’albums au Royaume-Uni. La première fois que les punks voient leur nom figurer dans le UK Album Chart ! Une belle récompense après 52 ans de bons et loyaux services. La vidéo ARTE ci-dessous :
FOO FIGHTERS - 22h - MS1 ( Oso Garu)
Pour clôturer cette édition et cette journée plus rock, encore un groupe qui n’était jamais venu au Hellfest : les Foo Fighters. Ce groupe – pour ceux qui ne le savent pas - est formé par Dave Grohl suite à la fin tragique de Nirvana. Déjà 30 ans de carrière ! Evoluant dans un registre plus rock que metal, le groupe décide de dégoupiller 2 grenades dès son arrivée sur scène : « All My Life » et surtout « No Son of Mine » bien énergique qui retourne Clisson. Dave Grohl est remonté comme un démon et déploie sur ce début de concert une énergie phénoménale. On sent qu’ils en veulent plus qu’à l’accoutumée et l’on se demande s’ils tiendront tout le concert comme ceci mais la première partie du show est vraiment dynamique. La partie rythmique est assurée par le bassiste Nate Mendel accompagné de Josh Freese à la batterie. Ce dernier, au pédigré long comme le bras (Nine Inch Nails, Guns N Roses ou Bruce Springsteen entre autres), remplace efficacement le tragiquement décidé Taylor Hawkins depuis 2023.
Première accalmie de courte durée avec l’intro de « Times Like These » ou Rami Jaffee (claviers) accompagne Grohl avant de repartir en électrique pour une version – encore une fois – surboostée du morceau. Dave Grohl s’arrache la voix comme rarement. Presque toute la discographie du groupe est représentée avec au moins un titre par LP mais nous n’aurons ce soir aucun titre de leur premier album et uniquement un seul titre du dernier album « But Here We Are » : « The Teacher », que Dave Grohl interprètera avec une guitare double manche. Par contre, nous aurons quand même droit à 3 titres de leur second album « The Colour and the Shape » ; le public connait bien ces titres et les reprend en chœur, mention spéciale à une interprétation prenante de « My Hero ». Si on pouvait se demander si les Foo Fighters trouveraient leur public à Clisson, force est de constater que beaucoup de personnes connaissent leurs paroles.
Lors de la 2ième partie du concert, le groupe lève un peu le pied, et le concert est un peu plus rock, moins énervé mais toujours aussi prenant. Comme à leur habitude, pendant la présentation de chaque musicien, ce dernier fait un petit solo et – Hellfest oblige – oriente les clins d’œil vers le répertoire heavy metal : on aura quelques extraits de Sabotage (Beastie Boys) / Mr. Crowley (Ozzy) / Paranoid / March of the Pigs (Black Sabbath). Lors de la présentation des membres du groupes, une très forte ovation retentie pour Pat Smear, qui a également été membre de Nirvana. Dave Grohl est visiblement très ému par l’accueil du public, et apprécie l’énergie positive du public et du site « C’est l’un des plus beaux sites de festival que je n’ai jamais vu ! Et ça n’a rien à voir avec l’Enfer. Ici, c’est plutôt le Paradis ! ». Pendant « Monkey Wrench », qui montre le coté plus punk rock du groupe, Dave Grohl hurle à plein poumons et fait rugir le public avec lui. Alors que l’on approche de la fin du set, place maintenant à la très belle power balade « Best Of You » ou le public l’accompagne et un « Everlong » très rock qui clôturera le set en avance sur l’horaire annoncé. Le groupe a tout donné sur 1h50, on ne peut pas leur en vouloir, c’était une très belle prestation qui a prouvé qu’ils avaient eux aussi leur place au Hellfest.
Le fait que les Foo Fighters aient fini leur set plus tôt a laissé sous-entendre au public que c’était le moment du traditionnel feu d’artifice mais… rien n’est venu. A la place, une annonce sur les écrans avec les dates de l’édition 2025 (19/22 juin) et la date de mise en vente des pass en juillet. Alors que la plupart des festivaliers attendant un feu d’artifice qui ne viendra jamais (grosse déception), nous regagnons la voiture épuisée mais heureux d’avoir vécu encore une superbe édition avec beaucoup de belles surprises dans les groupes. Le jeu des pronostics va bon train, et les noms de Iron Maiden, Sammy Hagar “THE BEST OF ALL WORLD'S » Tour, Nightwish ou encore Slayer circulent. Encore une fois, ce ne sont que des pronostics et le verdict tombera en novembre lors de l’annonce de l’affiche. Nul doute que le Hellfest proposera encore une fois un programme de qualité.
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