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xivth night of the prog festival 2019 st goarshausen loreley allemagne 19 20 21 07 2019

Le NIGHT OF THE PROG est désormais le pèlerinage incontournable pour tout bon progueux qui se respecte. Il constitue un point de convergence vers un cadre idyllique, pour que les adeptes du monde entier participent à des aventures auditives extraordinaires, dans une atmosphère bienveillante.

Au fil des années, l'intérêt de ce festival du rock progressif ne se dément jamais ; les affiches nous rappellent la richesse musicale de notre style favori.

Pour cette quatorzième édition, Winfried Völklein nous a de nouveau concocté une affiche composée de Légendes (toujours) vivantes, mais aussi d'artistes confirmés ou prometteurs. Dix-huit groupes de onze nationalités (Pays-Bas, Hongrie, Allemagne, Grande-Bretagne, Suisse, Finlande, Québec, France, Norvège, Italie et Suède !) vont ainsi se succéder pour faire voyager les esprits de mélomanes. Seize m'intéressent très fortement a priori, alors que douze se présenteront à moi pour la première fois sur l'unique scène ! Car en effet, il y a une seule scène ; l'artiste est ainsi respecté. L'auditeur qui n'est pas content peut toujours aller boire une bière mais son oreille entend quand même ce qui s'y passe. Ce festival répond ainsi à l'une de ses vocations qui, selon moi, est aussi d'entretenir la curiosité et de faire découvrir des talents au public, tout en soutenant l'audace musicale des artistes.

Afin de me préparer à ces découvertes et de mieux cibler mes points d'intérêt, j'avais tenu à écouter en préalable des groupes que je ne connaissais pas, afin de m'éviter tout mépris inopportun. A l'instar de l'an dernier, plusieurs artistes m'ont ainsi d'ores et déjà séduit (doux euphémisme en ce qui concerne The Windmill !). Ce qui sous-entend peu de moment de répit en perspective ! Mais heureusement encore une fois, la scène unique impose un temps de démontage/montage entre les groupes ! Je pourrais ainsi déguster les bières allemandes bien fraîches à consommer sans modération et me conformer au tonneau des Danaïdes…

D'ailleurs, en parlant de Nature, je suis ravi de retrouver ce rocher de Loreley qui est un écrin absolument somptueux surplombant la vallée du Rhin. L'amphithéâtre est tout simplement excellent pour voir et écouter les artistes, mais aussi pour communier dans notre passion en toute tranquillité et sans déranger qui que ce soit. C'est un Openluchttheater, mais en plus grand. Notre microcosme est ici vraiment choyé !

Le festival est de surcroît un lieu où convergent beaucoup de nos amis, ce qui décuple encore notre bonheur ! Ce qui permet aussi de débattre des impressions avec ardeur, car bien sûr les avis divergent selon les sensibilités musicales. Les progueux forment une grande famille turbulente ; il y a les papys attachés aux valeurs essentielles (quoiqu'il en coute aux harmonies), les prog-metallos prompts à s'exciter (dès que le tempo s'accélère), les néo-progueux à l'affut des plus belles mélodies (quitte à risquer l'assoupissement), et bien d'autres déclinaisons encore allant du jazzy à l'électro en passant par l'atmosphérique… Le plus admirable, c'est que tous ces styles étaient peu ou prou représentés sur cette fabuleuse édition ! Chacun avait donc au moins une bonne raison d'être venu.

Restait la redoutable inconnue, par nature aléatoire pour un festival de plein-air : la météo. Mais les Dieux du prog auront été magnanimes, les bords du Rhin ont été plutôt ensoleillés (mes coups de soleil en témoignent) en dépit de quelques passages nuageux faussement inquiétants… Nous avons pu assister à de beaux couchés de soleil.

VENDREDI 19 JUILET 2019

Ouverture des portes 13h30

14h10 - 15h30 : DILEMMA. Groupe fondé en 1993 (pause de 2002 à 2010) aux Pays-Bas. Composé de Robin Zuiderveld, (claviers, depuis 1993), Paul Crezee, (guitares, depuis 1995), Collin Leijenaar ex-Neal Morse (batterie, de 1995 à 2001, puis depuis 2010), Erik van der Vlis, (basse, depuis 1999), et Dec Burke (chant, guitare). Ces bataves ne sont pas stressés par les cadences puisqu'après "Imbroccata" paru en 1995, il aura fallu attendre 2018 pour la parution du deuxième opus, "Random Acts of Liberation". Toutefois, son écoute m'a beaucoup plu ; il est revenu plus souvent qu'à son tour dans le lecteur.

Dilemma a donc le redoutable privilège d'ouvrir les festivités et c'est donc avec la bienveillance requise que j'aborde leur prestation. Malheureusement desservis par l'unique mauvaise sonorisation du festival, ils m'ont pourtant semblé à la hauteur de ce nous pouvions attendre d'eux. Des morceaux convaincants, à la fois puissants et mélodiques, ponctués de belles envolées lyriques. Leur néo-prog peut rappeler des groupes comme Mystery.

Encore méfiant au début du concert, je me suis senti suffisamment satisfait pour me rendre à l'échoppe ensuite pour acquérir leur opus (15€).

Manifestement réceptifs à notre reconnaissance, ils sont ensuite venus à la rencontre du public, sur le côté de la scène. J'ai pu ainsi discuter avec eux m'apercevoir ainsi qu'ils étaient déjà passés à Paris l'an dernier avec Sons of Apollo. (Dommage, c'est un concert auquel j'avais dû renoncer, question de priorités, ayant déjà vu SoA à deux reprises cet été là). Je serais bien tenté de me rendre à Tilburg pour voir Flying Colors, concert dont Dilemma assure la première partie. A suivre, donc…


PROGRAMME

Spiral pt. II and pt. I
The Space Between The Waves
All That Matters
Aether
The Inner Darkness
Dear Brian
Prodigal Son
Amsterdam (This City)
Openly
Intervals
Play With Sand
Wonder (Not of My Own)
Pseudocomaphobia
The Mist of Vale.
xivth night of the prog festival 2019 st goarshausen loreley allemagne 19 20 21 07 2019 dilemna 

15h50 - 17h10 : SPECIAL PROVIDENCE. Je suis particulièrement excité de revoir ce quatuor hongrois. Fondé en 2004 par des étudiants du département de jazz de l'Académie de musique Liszt Ferenc et des musiciens du studio de musique Kőbánya, il est composé de Adam Markó (batterie), Alek Darson (guitare), Zsolt Kaltenecker, (claviers), et Attila Fehérvári (basse). Ce groupe explore des univers musicaux à la fois énergique et mélodique, aux confins du jazz fusion, du jazz-rock et du rock progressif. Depuis "Space Café", leur premier opus paru en 2007 ils ont produit quatre albums ; un cinquième intitulé "Will" est paru en 2017.

Ces magyars ont déjà participé à ce festival en 2015. Pour ma part, ils m'avaient séduit lors de leur prestation en première partie de HAKEN au Divan du Monde le 29 mai 2016 à l'occasion de leur promotion de "Essence of Change".

Aujourd'hui encore, leur prestation fut un pur régal, en ce qui me concerne. Dans ce déluge de notes, harmonie ne rime pas forcément avec mélodie, mais la richesse de leurs compositions, des accords, est de nature à me sidérer totalement. Mes oreilles ont tout particulièrement apprécié les parties de basse jouées par Attila Fehérvári. Mais les autres musiciens ne furent pas en reste bien entendu, car ce sont tous des monstres de talent. Comme pour démontrer que rien n'est jamais acquis, le groupe se plante sur "Northern Lights" après une trentaine de secondes d'un titre pourtant ancien ! C'est du direct, ils reprennent le titre qui file droit cette fois ! Vu la complexité de leur répertoire, on pourra leur tolérer ce genre d'imprévu qui les rend d'autant plus humains.

Avec le recul, ce sera tout simplement ma plus grosse sensation de la journée !

Je me rue bien sûr pour me procurer le CD "Will" (15€) que je m'empresse de faire dédicacer en hongrois (merci à l'autre Zsolt qui se reconnaitra !...)

17h35- 18h53 : CHANDELIER. Groupe allemand de rock néo-progressif fondé en 1986, qui avait cessé leurs activités en 1998, après avoir enregistré trois albums (Pure, 1990, Facing gravity, 1992 et Time Code, 1997). En écoute préalable ces albums m'ont semblé plutôt intéressants même s'ils sonnent franchement très "années 80" surtout au niveau du clavier. Nous trouvons donc sur scène aujourd'hui et pour leur toute dernière prestation, Martin Eden (chant), Udo Lang (guitares), Armin Riemer (claviers), Christoph Tiber (basse et guitares), Herry Rubarth (batterie).

Hormis l'attitude nonchalante du chanteur (ses mains souvent dans ses poches, serait-il désabusé de cette ultime apparition ?), l'ensemble du concert m'a plutôt bien accroché. De jolies mélodies, ponctuées de soli mélodiques et émouvants, dans la pure tradition néoprog. Rien de révolutionnaire donc, mais bien agréable. Fait notable, Toni Moff Mollo est venu chanter la chanson "All My Ways" un titre qu'il avait chanté sur l'album "Facing Gravity".

On se demande juste comment ce groupe qui me semble si rodé, ne trouve pas l'énergie de produire davantage ? Tensions internes ? Impératifs personnels ? Je peux comprendre l'allure qui m'a paru un peu dépitée de Martin Eden... Tschüss und Danke.

Je me procure le CD "Time Code", (15€) réédité cette année, doublé d'une réédition d'inédits.

PROGRAMME

Start It (Facing Gravity) (xxx)
Timecode (Timecode)
Wash & Go (Facing Gravity)
Call for Life (Pure)
Half Empty, Half Fool (          Timecode)
Stay (xxx)
All My Ways (Facing Gravity) avec Toni Moff Mollo
Glimpse of Home / Jericha (xxx)
Cuckoo (Facing Gravity)
Mountain High (Timecode).

19h30 - 21h30 : IQ. Ce quintet britannique de rock néo-progressif fut cofondé en 1981 par Mike Holmes et Martin Orford. Le groupe montre une réelle instabilité puisqu'autour de Mike Holmes (guitares depuis 1981), les musiciens sont parfois partis pour revenir, parfois non. Actuellement on retrouve cependant Peter Nicholls (chant de 1981 à 1985, puis depuis 1990), Paul Cook (batterie de 1982 à 2005, puis depuis 2009), Neil Durant (claviers depuis 2010). Quant à Tim Esau (basse de 1981 à 1989, puis depuis 2011), il est hospitalisé temporairement ; il est remplacé fort opportunément par l'ex-bassiste du groupe John Jowitt (de 1991 à 2011) qui est présent par ailleurs pour assumer le lendemain son pupitre avec Tim Bowness !

Un nouvel opus devrait paraitre très prochainement (probablement en septembre), mais le dernier opus "The Road of Bones" (2014) est une pure merveille.

Ce festival ne leur est pas inconnu puisqu'IQ était déjà présent en 2007, en 2011, puis en 2014.

Leur prestation m'a davantage convaincu que celle du Midsummer (trois semaines auparavant). Peter Nicholls conserve un petit souci de justesse mais il m'a semblé cette fois plus détendu et sympathique avec le public. Je suppose que le succès d'estime accordé à Chandelier lui a paru moins agaçant que l'émeute provoquée par Pure Reason Revolution, c'est clair ! Cette impression a sans doute été entretenue de surcroît par la présence de John Jowitt, dont le sourire et l'entrain trahissait un vrai plaisir à participer à cet unique concert avec ses anciens complices.

Un programme densifié et différent par rapport à celui du Midsummer, alors qu'ils y étaient en tête d'affiche (…), a permis notamment d'écouter de nouveaux titres du prochain album.

PROGRAMME

Outer Limits (The Wake)
From the Outside In (The Road of Bones)
The Seventh House (The Seventh House)
The Wake (The Wake)
For Another Lifetime (nouvel opus ?)
The Road of Bones (The Road of Bones)
A Missile (nouvel opus)
Until the End (The Road of Bones)
Frequency (Frequency)
Further Away (Ever)
RAPPEL :
The Last Human Gateway (The Lost Attic)
Subterranea (Subterranea).

22h - 0h30 : TANGERINE DREAM. Edgar Froese avait fondé, en 1967, ce groupe allemand atypique d'une musique plutôt électronique mais rejetant toute étiquette. Sans membre à part entière, il s'agit donc davantage d'un concept, un moulin musical dont les gens entrent et sortent à volonté. Edgar Froese en fut le seul membre constant, jusqu'à sa mort le 20 janvier 2015. L'usage quasi-exclusif des synthétiseurs a eu tendance à rattacher la musique de Tangerine Dream au courant de la musique électronique mais, au fil de ses époques, elle a pu séduire les mélomanes de plusieurs publics, dont celui du rock progressif…

Ce nom en tête d'affiche peut donc paraître a priori relativement incongru. D'autant plus que, sous l'étiquette "Tangerine Dream", on trouve ce soir Thorsten Quaeshning (synthé et piano), Ulrich Schnauss (synthé) et de Hoshilo Yamane (violon électrique), ce qui me semble être davantage une réunion de musiciens interprétant des reprises TD. Ce choix d'ordre de passage aurait pu être de nature à vexer une nouvelle fois IQ, dont on connait la susceptibilité … (Réf. juin 2015 au BeProg et juin 2019 au Midsummer).

Sur scène les deux "centres opérationnels" dotés des synthés sont séparés d'une estrade occupée par la violoniste. La scène est ainsi plutôt dépouillée mais les éclairages très fournis.

Finalement, alors que je pensais écourter ma première soirée ou, au mieux, aller me désaltérer au bar, je suis resté à l'écoute durant pas moins de quatre-vingt-dix minutes. Non pas que je sois tombé en extase, mais certaines harmonies m'en rappelaient d'autres, telles que celles que j'écoutais avec Jean-Michel Jarre fin 70's début 80's, son fils spirituel me dit-on. La référence actuelle qui me vient à l'esprit est ULVER, dont j'avais adoré le concert à Barcelone en le 30 juin 2017.

Cette musique clairement électro me parait parfois planante, parfois entrainante, mais souvent répétitive à l'excès. Bien que lassé assez rapidement, j'ai tenu à rester à l'écoute jusqu'à la fin du concert. (Je n'ai pas su assister au rappel d'une demi-heure qui a suivi). Au risque de choquer les puristes, les anciens, je maintiens qu'ULVER produit désormais une musique électro bien plus envoutante et bien plus variée. Voilà, c'est dit.

PROGRAMME

Kiev Mission (The Gate of Saturn)
White Eagle (White Eagle)
Betrayal (Sorcerer Theme) (Cruise to Destiny)
Love on a Real Train (Dream Sequence)
Identity Proven Matrix (Quantum Gate)
It Is Time to Leave When Everyone Is Dancing (Quantum Gate)
Rubycon (Particles)
Power of the Rainbow Serpent (         Mala Kunia)
Madagasmala (Mala Kunia)
Cloudburst Flight (Force Majeure)
Roll the Seven Twice (Quantum Gate)
RAPPEL :
11.27pm Session - Amber (xxx).

SAMEDI 20 JUILET 2019

Ouverture des portes 11h45

Cette journée aura la particularité d'avoir obtenu la plus forte affluence des trois jours, surtout après l'arrivée de Karcius. Il faut avouer que l'affiche en valait la peine !

12h30 - 13h15 : FORS. Ce groupe suisse fondé en 2016, dont le nom serait l'acronyme de Famous Or Random Stars, est composé de Roland Hegi (guitares), Doro Wetter (claviers), Harry Schärer (basse), et Félix Waldispühl (batterie). Ils promeuvent "Before", leur premier album, paru en 2018.

Ce n'est jamais aisé de débuter une journée de festival et de surcroît, FORS doit probablement surmonter une relative amertume de jouer devant un auditorium aux trois quarts vides… Mais en valeureux gladiateurs, les helvètes affrontent l'arène avec l'ardeur adéquate !

Sans être révolutionnaire ni renversante de technicité, leur musique est cependant agréable à écouter, c'est propre et bien fait.

Ils s'en sortent avec les honneurs d'un public bienveillant et respectueux. A cette heure, les absents soit prennent encore l'apéro, soit se restaurent, soit débutent une sieste…

PROGRAMME

Showdown
Happy Man
Specters
Privilege Of Fools
Room Number 6
Spectral Cave
Treasure
Magoria.

13h30 - 14h40 : OVERHEAD. Fondé en Finlande en 1999, ce quintet se compose actuellement d'Alex Keskitalo (chant et flûte), Jaakko Kettunen (guitare), Ville Sjöblom (batterie), Janne Katalkin (basse), Jere Saarainen (claviers). Si leur premier opus fut déjà réussi, c'est avec leur deuxième opus "Metaepitome" paru en 2005, qu'Overhead a commencé gagner en notoriété dans le microcosme progueux… Le cinquième et nouvel album "Haydenspark" paru en 2018 confirme leur statut, même si "And We're Not Here After All" paru en 2008 reste à mon avis leur chef d'œuvre. En tous cas, ils font partie de ces groupes écoutés/découverts en préalables à ce festival, qui m'ont rapidement séduit. Il leur restait à passer le cap de la scène pour me convaincre définitivement.

Chose faite ; leur prestation scénique s'est révélée à la hauteur de mes espoirs établis sur ce que j'avais perçu en CD. La voix "à la Kurt Cobain" nourrissait ma seule inquiétude pour l'interprétation du prog, mais en fait elle passe très bien ! Leur musique est à la fois mélodique et énergique. Accords et soli de flûte, de guitares ou de claviers créent une harmonie entrainante et enthousiasmante.

L'auditoire rapidement conquis, notamment grâce à la douce folie qui anime Alex Keskitalo qui virevolte sans cesse sur la scène. Très expressif, le pauvre garçon semble parfois se prendre pour un oiseau et joue souvent au lasso avec le fil de son micro.

Overhead achève de faire basculer l'amphithéâtre dans un bonheur total en terminant sur une version audacieuse et délirante du fameux "21st Century Schizoid Man de King Crimson ! Il fallait oser, ils l'ont fait.

Première grosse claque de la journée, donc.

J'accours à l'échoppe pour me procurer le dernier opus "Haydenspark"(15€) ; il me manque aussi le premier mais il n'a pas été réédité…
PROGRAMME (à determiner)

Butterfly's Cry (Mataepitome, 2005)

Haydenspark (Haydenspark, 2018)
Gone to Far (Haydenspark, 2018)
21st Century Schizoid Man de King Crimson.

15h00 - 16h10 : TIM BOWNESS. En 1987, il fonda NO-MAN avec un sombre inconnu (…), Steven Wilson. Mais son acolyte a peu à peu laissé ses projets de côté (à l'instar de Porcupine Tree et Blackfield). Alors Tim a vite pressenti la nécessité de se débrouiller tout seul. Dès 2004, il sort "My Hotel Year", son premier album en solo, alors que No-Man donnait encore de beaux espoirs. Mais il fut suivi de quatre autres entre 2014 et 2019. "Flowers at the Scene" étant le plus récent.

Pour ce concert l'anglais est entouré de Brian Hulse (claviers et guitares), Michael Bearpark (guitares), John Jowitt [ex-IQ] (basse), et Andrew Booker (batterie).

Le rapport de sa musique avec le rock progressif me laissait a priori perplexe, mais sa prestation va vite me convaincre de la pertinence de sa présence. En fait, même si les quelques titres repris de No-Man n'y sont pas étrangers, cette musique davantage portée sur le rock atmosphérique présente aussi un bel attrait. Beaucoup de douces mélodies (soporifiques diront les mauvaises langues), mais ponctuées de belles envolées lyriques aux guitares. Notamment à la guitare basse qui est tenue par notre toujours jovial Jowitt (vu la veille avec IQ pour ceux qui n'ont pas tout suivi).

Je n'irai pas jusqu'à prétendre avoir grimpé aux rideaux, ni même sauté au plafond, j'ai cependant pris un réel plaisir à assister à ce concert qui m'a semblé passer très vite. Cette musique aux tonalités mélancoliques m'aura laissé songer plus d'une fois à ce qu'aurait rendu la prestation en présence de Monsieur Wilson dont le fantôme, à défaut de hanter la scène, hantait mon esprit. Non pas que le guitariste présent fut mauvais ; mon envie était purement subjective, juste pour le prestige et le plaisir de revoir notre cher Wilsoooooooooooooooooon.

En attendant, Tim remporte un beau succès auprès du public. Il semble content, moi aussi.

PROGRAMME (à determiner)

Only Rain
Time Travel in Texas
Ghostlike
Wherever There Is Light (reprise de No-Man, "xxx")
All the Blue Changes (reprise de No-Man, "xxx")
Borderline
The Warm-Up Man Forever
It's the World
Not Married Anymore
Killing to Survive
Mixtaped (reprise de No-Man, "xxx")?
Never Needing.

16h30 - 17h40 : T. Le multi-instrumentiste allemand Thomas Thielen sévissait principalement dans les studios depuis une vingtaine d'années. Il vient de créer un concept appelé "T" pour lequel il s'entoure pour la première fois sur scène de Jan Steiger (guitares), Dominik Hüttermann (claviers), Yenz Strutz (basse) et de Thomas Nussbaum (batterie).

L'écoute/découverte préalable m'avait permis d'apprécier une musique agréable mais complexe et sombre avec peu de mélodie mémorisable. La voix entretenant une troublante ressemblance parfois avec celle de David Bowie mais plus souvent celle de Steve Hogarth, à tel point que j'avais l'impression d'écouter du Marillion. Mais un Marillion qui aurait été privé de ces envolées lyriques qui vous emportent irrésistiblement.

Ce sentiment s'est confirmé au fil du concert dont je ne suis pas parvenu à m'imprégner. Pourtant tout est propre et bien fait. Nickel, même. Mais tristouille ; il aura manqué une étincelle, une fougue, un zeste de folie que je n'ai jamais su percevoir. J'imagine que cette musique s'apprécie davantage dans une petite salle qu'en plein-air.

PROGRAMME

The Aftermath of Silence (Psychoanorexia)
Shades of Silver (xxx)
The Irrelevant Lovesong (Psychoanorexia)
Curtain Call (Voices)
About Us (Naive)
Forget Me Now (Voices).

18h10 - 19h20 : KARCIUS. Je suis tout particulièrement ravi de revoir ce groupe québécois que j'avais découvert sur la scène du festival Rock au Château, le 4 aout 2018. Leur talent m'avait explosé à la figure alors que je ne les connaissais absolument pas auparavant ! J'avais été littéralement subjugué par la qualité des compositions, à la fois mélodiques, techniques et énergiques. Ajoutons à cela leur gentillesse et leur accessibilité à leur échoppe ; j'étais devenu un grand admirateur, et leur fervent ambassadeur. L'acquisition instantanée de leur discographie intégrale n'a pu que me confirmer tout l'intérêt à les soutenir.

Il convient de rappeler que la fondation de Karcius remonte à 1997 lorsque Thomas Brodeur (batteur), rencontre Mingan Sauriol (claviériste). Seul Thomas demeure. Le bien nommé Simon L'Espérance (guitares) le rejoint en 2000, sur les bancs du collège d’enseignement général et professionnel (CEGEP). Les aléas de la vie d'artistes aboutissent au départ du premier bassiste puis à son remplacement par Sylvain Auclair (basse, chant) qui arrive en 2010. Enfin, Sébastien Cloutier (claviers, chœurs) assume la lourde tâche de remplacer le cofondateur en 2017.

Le groupe assume la promotion de "The Fold", cinquième opus paru l'été précédent.

Le quatuor exécute une nouvelle fois un concert époustouflant à la fois de maitrise et de folie.

J'ai souvent un intérêt appuyé sur les pupitres de basse ; en l'occurrence Sylvain Auclair m'impressionne tout particulièrement par sa rigueur dans l'exécution. Mais chacun apporte sa pierre à l'édifice et Simon, Thomas et Sébastien sont aussi sources de régal auditif. On ressent la méthode et le travail individuel et collectif qui a dû précéder une telle maitrise. Sur un plan visuel, Sébastien reste assurément le plus démonstratif, son exubérance jouissive ne fait qu'ajouter de la folie de la prestation scénique !

L'amphi' chavire de nouveau et accorde une ovation bien méritée !

Deuxième grosse claque de la journée, donc. Mais de celle-ci je n'en doutais pas un instant !

Bien évidemment je me rue à l'échoppe pour me procurer le blu-ray filmé au Crescendo l'an dernier. Je souligne la démarche honorable pour montrer, hors de nos frontières, l'intérêt d'un public français (même microcosmique) pour le rock progressif… Si seulement cette parution pouvait contribuer à inciter les promoteurs à un peu moins de frilosité...

PROGRAMME

Hypnotic (The First Day, 2012)
Something (The Fold, 2018)
Hardwired (The Fold, 2018)
The Word (The First Day, 2012)
Burning My Dreams (The Fold, 2018)
The Fold (The Fold, 2018)
Purple King (Episodes, 2008)
Water (The First Day, 2012)
Goodbye (The Fold, 2018).

20h00 - 21h30 : LAZULI. A l'instar d'Ange l'an dernier, et davantage en ce qui me concerne, notre petit côté cocardier est flatté avec la présence de ces valeureux Occitans. Les deux groupes ont en commun leur amour de notre langue et prouvent combien elle s'écoute parfaitement dans le cadre de notre musique favorite ! Très appréciés outre-Rhin, bien plus d'en France, Lazuli est invité à ce festival pour la quatrième fois ; déjà présent dès la quatrième édition en 2009, puis de nouveau en 2012, puis enfin en 2015.

Ce n'est que la troisième fois que je les revois sur scène et pourtant je les place sans hésitation au Panthéon du rock français. Leurs textes éloquents et leur musique entraînante méritent un bien plus grand respect et une bien plus grande notoriété que ce qui leur est accordé actuellement par notre petite france culturelle. Pauvre, pôôôvre france… Claude Leonetti (léode, depuis 1998), Dominique Leonetti (chant, guitare, depuis 1998), Gédéric Byar (guitare, depuis 2007), Vincent Barnavol (batterie, depuis 2010) et Romain Thorel (claviers, cor d'harmonie, depuis 2010) semblent désormais constituer une entité solide et cohérente. Avec huit albums à leur actif, Lazuli s'est construit au fil des tournées en Europe une belle réputation. Si bien que l'amphi' est plein comme un œuf, ce qui n'était pas le cas depuis le début du festival.

Leur concert n'a pu que confirmer toute leur maitrise, l'originalité et l'audace de leurs compositions. Nos amis allemands savent distinguer les talents musicaux et leur accorde une ovation très marquée et émouvante pour nous, les p'tits français. Voir l'amphi comble, debout et enthousiaste, voir le public étranger chanter les airs (à défaut des paroles, parfois) de notre groupe favori, cela fait chaud au cœur…Enorme sensation, vraiment.

Il faut dire aussi que Dominique fait l'effort de parler allemand, même en s'aidant d'anti-sèche, c'est remarquable et remarqué. Il s'est passé quelque chose de particulier entre Lazuli et le public allemand. Durant tout le concert, le public n'a cessé d'accompagner les rythmes particulièrement entrainants, notamment sur les accents orientaux de "Le Miroir aux Alouettes".

Pour finir, le marimba (sorte de xylophone, avec résonateurs tubulaires accordés) est déplacé au centre de la scène afin de permettre au groupe de s'exprimer avec brio et entrain. Le second morceau fera chavirer complètement le public, c'est un hommage à Nick Mason qui est sur le côté de la scène pour y assister avec bienveillance : "Money" magnifiquement et audacieusement interprété au xylo, fallait l'oser !

Troisième grosse claque de la journée, donc. Mais celle-ci est particulièrement émouvante pour le clan français !

Les trois premiers opus recherchés ("Amnésie", "En Avant Doute" et "Réponse Incongrue À L'Inéluctable") n'ayant pas été réédités, je me contente d'acheter un tshirt pour ma p'tite Fée. Le quintet est toujours aussi disponible et convivial lorsque je leur fait dédicacer le programme. Privé de la reconnaissance de la sphère pseudo-culturelle française, LAZULI se prépare déjà à un neuvième album à paraitre en mars ; Dominique nous a annoncé une surprise … Pourvu que leur son demeure aussi original, pourvu que les textes restent francophones, alors je resterai réceptif et gourmand de leurs belles surprises !

PROGRAMMEL'arbre (En Avant Doute, 2006)
Mes amis, mes frères (Saison 8, 2018)
Déraille (Tant Que L'Herbe Est Grasse, 2014)
Le miroir aux alouettes (4603 Battements, 2011)
Chronique canine (Saison 8, 2018)
Le lierre (Nos Âmes Saoules, 2016)
Je te laisse ce monde (4603 Battements, 2011)
Homo Sapiens (Tant Que L'Herbe Est Grasse, 2014)
Les sutures (Nos Âmes Saoules, 2016)
Les malveillants (4603 Battements, 2011)
Les courants ascendants (Tant Que L'Herbe Est Grasse, 2014)
J’attends un printemps (Saison 8, 2018).
RAPPEL
Neuf mains pour un marimba
Money (The Dark Side of the Moon, 1973 - reprise de Pink Floyd jouée sur Marimba)

22h30 - 00h05 : NICK MASON'S SAUCERFUL OF SECRETS. Le "Cœur de Pink Floyd" nous suggère l'affiche de sa tournée. Si l'on s'en tient aux battements issus de ses frappes on peut en effet considérer que Nick est le "cœur" du groupe britannique légendaire par excellence pour le Rock Progressif… Afin de se distinguer de la carrière en solo de ses amis comparses (Roger Waters et David Gilmour, pour ceux qui n'auraient pas tout suivi…), Nick a astucieusement choisi de se concentrer sur la période Sid Barett, c’est-à-dire à la genèse du monstre sacré. Ce choix lui permet au moins de ne pas souffrir de la comparaison sur des titres bien plus populaires. Et pour les puristes, c'est un régal de pouvoir réécouter des titres oubliés depuis quelques décennies, interprétés par des musiciens triés sur le volet ! Nick s'est ainsi entouré de Guy Pratt [ex-Pink Floyd en tournées] (basse, chant), Gary Kemp (guitares, chant), Lee Harris (guitare, chœur), et Dom Beken (claviers et chœur).

J'attendais ce concert avec une relative méfiance ; je connais le professionnalisme de Nick et je savais qu'il s'était bien entouré. Mais était-il possible de faire revivre sur scène cette époque légendaire ?

La réponse n'a pas tardé à s'imposer avec évidence. Avant même l'introduction, l'auditoire observe la scène astucieusement montée avec des éléments rappelant ladite période ; amplis, décorations, …et la seule vue du gong de Pink Floyd suffit à surexciter le cerveau déjà en ébullition ! Un fond sonore entretien le public dans l'impatience. Puis les musiciens activent la machine à remonter le temps avec brio : la sonorisation est excellente, l'éclairage adapté, les musiciens parfaits ! Les titres s'enchainent et notre esprit s'évade à l'évocation des moments passés à les écouter dans nos chambres ou nos salons !... Un pur délire auditif hallucinogène.

On sent bien que les musiciens prennent leur pied autant que nous, à commencer bien sûr par Nick qui ne cache pas sa satisfaction de jouir enfin de son heure de gloire. Debout derrière ses fûts et face au public il évoque brièvement son point de vue sur sa participation au sein de Pink Floyd.

Pour leur part, les autres sont objectivement condamnés à jouer leur pupitre avec le fantôme des titulaires historiques. Guy Pratt dont les accords sont encore dans ma tête n'a pas à rougir de la comparaison avec le grand Roger. Gary Kemp et Lee Harris font ce qu'ils peuvent pour dissiper l'absence de David qui reste dans les esprits, mais ils s'en sortent très bien. Quant à Dom Beken, son respect pour le sillage tracé par Richard ne fait aucun doute. Je ne peux m'empêcher de déplorer l'absence d'invité(s)-surprise (désolé je n'ai pas pu m'empêcher d'en rêver), ce qui aurait ajouté encore à l'émotion. Mais sans doute suis-je naïf…

Si la plupart des titres résonnent dans ma mémoire, d'autres m'accusent d'une coupable méconnaissance qu'il me reviendra de réparer rapidement. Il me faudra notamment m'intéresser à "Obscured By Clouds" paru en 72. A ma décharge, Nick a choisi de nombreux titres inédits pour les non-initiés, tels que "Arnold Layne" et "See Emily Play" qui n'avaient pas été intégrés dans un album.

Mais peu importe mes faiblesses en la matière, l'instant est suffisamment magique pour me baigner dans cet océan d'impressions délicieuses. Les titres sont exécutés avec soin et respect, un vrai régal. Ceux reflétant une ambiance 60's m'ont beaucoup plus, mais "Set the Controls for the Heart of the Sun" vraiment ensorcelé alors que "One of These Days" m'a fait carrément décollé du sol, absolument splendide et jouissif !

Cette deuxième journée se clôt ainsi sur une quatrième grosse claque musicale ! C'est donc un peu sonné que je gravis péniblement les marches de l'amphithéâtre, j'ai d'autant plus de mal à me poser.

PROGRAMME

Interstellar Overdrive (The Piper at the Gates of Dawn, 1967)
Astronomy Domine (The Piper at the Gates of Dawn, 1967)
Lucifer Sam (The Piper at the Gates of Dawn, 1967)
Fearless (Meddle, 1971)
Obscured by Clouds (Obscured By Clouds, 1972)
When You're In (Obscured By Clouds, 1972)
Remember a Day (Saucerful of Secrets, 1968)
Arnold Layne (Relics, 1967>71)
Vegetable Man (A Tree Full of Secrets, 1967)
If (Atom Heart Mother, 1970)
Atom Heart Mother (Atom Heart Mother, 1970)
If (reprise) (Atom Heart Mother, 1970)
The Nile Song (More, 1969)
Green Is the Colour (More, 1969)
Let There Be More Light (Saucerful of Secrets, 1968)
Childhood's End (Obscured By Clouds, 1972)
Set the Controls for the Heart of the Sun (Saucerful of Secrets, 1968)
See Emily Play (Relics, 1967>71)
Bike (The Piper at the Gates of Dawn, 1967)
One of These Days (Meddle, 1971)
RAPPEL
A Saucerful of Secrets (Saucerful of Secrets, 1968)
Point Me at the Sky (1968).

DIMANCHE 21 JUILLET 2018

Ouverture des portes 11h45

Un nouveau regard sur le programme de cette troisième et dernière journée a encore de quoi me faire rêver. De surcroit, mis à part Anathema, tous ces groupes seront des découvertes sur scène ! Et ce que j'ai écouté en préalable me laisse espérer que nous allons passer un moment de nouveau exquis et inoubliable …

Alors que nous patientons aux grilles d'entrée, nous entendons les dernières balances de WINDMILL, ce qui décuple notre excitation, car ce que nous percevons laisse imaginer une excellente sonorisation…

12h10 - 13h15: THE WINDMILL. Peut-être LE groupe que j'aurai le plus attendu de tous. Sans doute parce qu'à l'annonce de l'affiche, ce sont ces norvégiens que j'ai pu découvrir en premier durant l'hiver. Leurs trois albums se sont tout simplement imposés dans mon esprit dès que j'ai pu les écouter. Ce sont de pures merveilles de mélodies, d'harmonies et d'accords instrumentaux tels que je les adore ; ils me rappellent mes chères années 70 durant lesquels officiaient leurs influences évidentes telles que Camel, Jethro Tull ou encore Genesis. De vraies chansons entêtantes ; vous les entendez une fois et elles résonnent inlassablement durant toute la journée … Les polyphonies, le son des claviers, de la flûte, des sax, tout vous transporte dans un univers neo-prog dansant, fleuri et lumineux. A tel point que je me suis vite interrogé sur leur capacité à retranscrire cela sur scène ; la vidéo d'un concert d'une heure et demie m'a rassuré et a accentué encore un peu plus mon envie de les voir aujourd'hui !

Formé à Oslo en 2001, le groupe comprend Erik Borgen (guitares, chants), Morten Clason (sax, flute, guitares, chant, claviers), Jean Robert Viita (claviers, choeur), Stig André Clason (guitares), Arnfinn Isaksen (basse), Kristoffer Utby (batterie).

Agrippés au premier rang, avec ma p'tite Fée, nous assistons à l'entrée du sextuor avec l'impatience d'adulescent qui nous caractérise dans ces circonstances ! Nous avions hâte de vérifier si notre engouement était justifié. Grâce à la sonorisation encore excellente, nous sommes vite rassurés ; les vingt premières minutes enchainent "Cinnamon", "Not Alone", et "The Masque" que nous écoutons comme si le groupe jouait pour nous dans notre salon. Les rares imperfections de la scène sont autant de raison de s'extasier devant tout le reste qui résonne impeccablement de nos précédentes écoutes !

Les musiciens sont manifestement à la fois heureux et concentrés sur leur sujet, ce qui produit une musique conforme à notre attente ! Les pupitres de flutes/saxo et de claviers rivalisent de mélodies somptueusement interprétées, pendant que les guitares nous étourdissent les sens de leurs soli. La voix chaude et posée d'Erik, parfois relayée par celle de Morten, est soutenue en polyphonie par les chœurs de Jean. Vraiment magique !

Alors que nous craignions que le format "festival" n'évince les titres les plus longs, nous fûmes ravis d'assister à "The Tree" qui dure plus de vingt minutes. Honorable audace et belle ovation méritée !


Cette troisième journée débute ainsi sur une nouvelle grosse claque musicale !

Ma p'tite Fée se précipite à l'échoppe pour rafler les deux premiers CD (2 x 10€) et deux t-shirt. Cette précipitation fut judicieuse car tout le stock fut épuisé en quelques minutes, à la surprise du groupe lui-même ! Malheur aux derniers ; j'en connais qui sont revenus bredouilles.

PROGRAMME

Cinnamon (To Be Continued ...2010)
Not Alone (The Continuation, 2013)
The Masque (The Continuation, 2013)
Make me Feel (Tribus, 2018)
The Tree (Tribus, 2018)
Dendrophenia (Tribus, 2018)
Play with Fire (Tribus, 2018).

13h30 - 15h10 : OAK. Ce merveilleux festival m'offre une fois de plus l'occasion de découvrir encore un groupe venu des terres scandinaves. Je ne connaissais absolument pas avant l'annonce de l'affiche et pourtant j'ai l'impression de connaitre leur musique parfaitement depuis que j'écoute en boucles leurs deux albums magnifiques ("Lighthouse", 2013 et "False Memory Archive", 2018). Ces norvégiens produisent des atmosphères où les ténèbres alternent avec la lumière automnale, le tout bercé de mélodies étourdissantes et de sons ciselés.

Réunis en 2013, Simen Valldal Johannessen (piano et chant), Øystein Sootholtet (basse, claviers), Sigbjørn Reiakvam (batterie et claviers) proviennent d'univers classique, rock (prog et hard), et électro. Ce savoureux mélange produit une musique exquise et enivrante. Le timbre de la voix de Simen, d'une mélancolie insondable, me fait souvent penser celui à Mark Hollis (de Talk-Talk). L'ensemble des harmonies à la fois sombres et entrainantes me rappelle celles d'Opeth, de Katatonia ou, dans une moindre mesure, d'Anathema. Afin de développer leur univers sur scène, ce noyau est complété par Stephan Hvinden et Ole Michael Bjørndal aux guitares et aux chœurs.

Toutes ces impressions de salon se sont bel et bien confirmées sur la scène du Loreley. Leur passage juste après The Windmill aurait pu leur porter préjudice, mais au contraire ils ont parfaitement su assumer leur différence de style.

Resté installé au premier rang, j'ai pu confortablement m'émouvoir de cette force tranquille qui ressort de ces chansons ô combien mélancoliques et ensorcelantes, souvent enjolivées par des polyphonies magnifiques et douces. A cet égard, des titres tels que "False Memory Archive" ou "Fire, Walk with me" vous donne le choix entre pleurer ou vous extasier devant tant de beauté mélodique !

Le public les a justement ovationnés. Ils en avaient l'air gêné, un comble !!

Pour ne rien gâcher je tombe sur le groupe au complet à proximité des échoppes ; je ne me prive donc pas de leur dire combien leur musique me transcende. Pas sûr qu'ils aient compris mon mauvais anglais, mais j'imagine qu'à ma mine ils ont deviné que je ne les invectivais pas ! Revenu de l'échoppe avec le CD "False Memory Archive" (15€), je leur fais bien sûr dédicacer !

Deuxième grosse claque de la journée, décidément ces Vikings sont de vraies brutes épaisses !

PROGRAMME

The Lights (False Memory Archive, 2018)
Fire, Walk with me (Lighthouse, 2013)
We, the Drowned (False Memory Archive, 2018)
Claire de Lune (False Memory Archive, 2018)
False Memory Archive (False Memory Archive, 2018)
Psalm 51 (False Memory Archive, 2018)
Stars Under Water (Lighthouse, 2013)
Home (Lighthouse, 2013)
Perceiving Red (Lighthouse, 2013)
Munich (Lighthouse, 2013)
Lighthouse (Lighthouse, 2013)
The Sea (Lighthouse, 2013

Après ces trois heures d'intenses émotions, je savais devoir me calmer et reprendre mes esprits pour assister à autre concert que j'attends depuis longtemps...

15h30 - 16h55 : RANESTRANE. RanestRane s'est formé à Rome en 1998. Il comprend Daniele Pomo (chant, batterie), Riccardo Romano (claviers), Maurizio Meo (basse) et Massimo Pomo (guitares). Proches de Marillion à la fois humainement et musicalement, ils ont su toutefois développer leur univers à part en ciblant l'opéra-rock et le cinéma pour structurer leurs compositions.

Je dois confesser honteusement avoir longtemps méprisé la musique italienne contemporaine, en dépit de leur tradition musicale séculaire et glorieuse. Mais depuis quelques années je m'aperçois que l'Italie dispose d'un vivier de rock progressif impressionnant. Je comprends mieux maintenant pourquoi tant de groupes passaient souvent par leur péninsule ; il y avait un public de connaisseurs bien plus important qu'en France (remarquez qu'ils n'ont pas eu de difficulté, vu ce qu'écoute le public français…). Les plus connus étant PFM et Le Orme, voici maintenant RanestRane qui chante le rock progressif en italien, ce qui donne un relief tout particulier qui me séduit beaucoup (je le dis et le répète je suis plus enclin à apprécier un groupe qui chante dans sa langue).

Depuis quelques années déjà, j'attendais vivement l'occasion de vérifier leur talent. J'avais cependant eu un aperçu en mars dernier lors de la Convention biennale de Marillion durant laquelle Riccardo Romano était invité pour chanter quelques-unes des chansons de son groupe solo.

Une des particularités du groupe est le chant assumé le plus souvent par Daniele, le batteur mais aussi par Riccardo, le clavier. Les parties de guitares sont souvent magnifiques et émouvantes.

Conformes à mes impressions issues de mes écoutes de salon, leurs compositions me paraissent fouillées, audacieuses et mélodiques. Il fallait oser extraire des séquences de leurs albums concepts qui, par définitions sont liés à leur contexte.

Ces musiciens me semblent attachants car dotés d'un charisme teinté d'une sensibilité, d'une exaltation toute italienne. Cependant, je ne parviens pas m'enthousiasmer totalement. Je veux mettre cette réserve sur le compte de leur positionnement sur l'affiche, entre deux groupes de "féroces" Vikings, mais je conserve néanmoins l'envie de les revoir dans un cadre plus adapté à leur expression.

PROGRAMME

A Space Odyssey, Part 1: Monolith (2013)

  • Semi
  • Fluttuerò
  • Materna Luna.

A Space Odyssey, Part 2: HAL (2015)

  • Computer Malfunction.

A Space Odyssey, Final Part: Starchild (2018)

  • L'insieme delle cose
  • Do You Read Me HAL
  • Ambasciatore delle lacrime
  • Sognerò mai?
  • Stargate
  • Prometeo tra le stelle.

17h30 - 18h50 : ALL TRAPS ON EARTH. Pourtant averti en amont par de bonnes âmes, j'ai tardé à découvrir ce nom mystérieux sur l'affiche… (Il faut dire que cette année encore la concurrence était rude). Pourtant ce sont une fois de plus des scandinaves, ce qui est un motif suffisant pour m'incliner à davantage de précipitation. Mieux vaut tard que jamais, je suis finalement tombé dans la cuve de ces suédois en juin pour y patauger plus souvent qu'à mon tour. Un régal de sons et d'atmosphères qui ne peuvent que me rappeler les atmosphères développées par King Crimson et Anekdoten. On me dit que leur musique évoque une parenté avec Änglagård, un autre groupe que je ne connais pas. En tout état de cause, Johan Brand (basse, clavier et chant) a fondé cette nouvelle source de plaisirs auditifs, avec Erik Hammarström (batterie, chant), Jonas Engdegård (guitares, claviers), et Linus Kåse (claviers, sax et chant), également issus de ce groupe, ainsi que Daniel Borgegård Älgå (sax, clarinettes, flutes, claviers). La petite sœur de Johan, Miranda Brand, est absente ; elle sera remplacée par une bande-son. Fâcheux détail mais qui se révèlera anecdotique !

Pendant que certains autres auditeurs que je ne nommerai pas cherchèrent un sens à cette musique atypique, pour ma part je me suis régalé à entendre autant d'audace et de virtuosité. Audace d'affronter un public festivalier avec des harmonies qui pourraient sembler hermétiques aux non-initiés. Virtuosité indéniable de chacun des protagonistes, à commencer par les deux intervenants que j'ai tout particulièrement remarqué, Johan Brand et Daniel Borgegård Älgå.

Il est vrai que mes oreilles étaient préparées à ces sons parfois surprenants depuis quelques semaines, mais néanmoins leur talent me semble évident. Ils sont capables de maîtriser leur pupitre dans les cadences requises pour obtenir une forme d'harmonie certes complexe mais qui ne pouvait qu'attirer mon admiration sans faille ! Je retrouve dans les critiques entendues a posteriori, les mêmes arguments que ceux proférés à l'encontre d'autres virtuoses tels que Yes, Gentle Giant, ou plus récemment de Liquid Tension Experiment, ou de Sons of Apollo. Non, ils ne font pas "n'importe quoi", non ils ne jouent pas une partition étrangère à l'ensemble ; tout est travaillé, calculé et exécuté avec une maîtrise insolente. J'ose à peine imaginer les heures de travail pour réussir un tel concert, surtout pour une toute première prestation sur scène !!!

Pour ajouter à ma satisfaction, un titre est interprété en suédois ; Johan s'en excuse et pourtant j'aurais aimé lui dire mon attachement aux chants dans les langues d'origine. Lazuli en français, Ranestrane en italien, Rammstein en allemand, Baron Rojo en espagnol ; tout cela me va très bien. Sus à l'anglais !

Pour parachever leur invasion, ces artistes interprètent un titre d'Änglagård datant de 1992, pour un final en apothéose !! Enormissime décollage alors que je ne connaissais absolument pas ! Davantage mélodique, une totale découverte, totale séduction. Je me retourne vers ceux de mes amis qui ont partagé mon intérêt pour trouver dans leur regard ébahi la même lueur de plaisir intense. Il va vraiment falloir que je me penche sur la question !!

Troisième grosse claque de la journée, décidément ces Vikings n'en finissent plus de me surprendre ! Le public est logiquement plus partagé ; c'est typiquement le genre de musique qu'on aime ou qu'on rejette, pas de place pour la tiédeur. Mais de nombreux mélomanes font part de leur satisfaction lors d'une ovation honorable à laquelle j'ai bien entendu contribué.

Je me rue à l'échoppe pour me procurer leur premier opus (15€), que je fais dédicacer dans la foulée.

PROGRAMME
All Traps on Earth (A Drop Of Light, 2018)

Omen (A Drop Of Light, 2018)
Bortglömda gårdar (A Drop Of Light, 2018)
Jordrök (Hybris, 1992 - reprise de Änglagård).

19h30 - 21h00 : ANATHEMA. Le sextuor britannique est toujours officiellement composé de Vincent Cavanagh (chant,guitares), Daniel Cavanagh (guitare, chant, clavier), Jamie Cavanagh (basse), Lee Douglas (chant) et de Daniel Cardoso (batteries, percussions), mais John Douglas est absent (allez savoir pourquoi…) et sera remplacé par une bande-son. Décidément, …

C'est déjà leur troisième prestation au Loreley puisqu'ils participèrent aux éditions 2011 et 2014.

Les concerts d'Anathema continuent de m'attirer, même après leurs quatorze concerts vus depuis ce 30 avril 2005 où Steven Wilson les avaient invités en première partie de concert pour Porcupine Tree. C'est toujours un plaisir de participer à leurs voyages auditifs mêlant habilement mélancolie, mélodies et énergie. Lee ne cesse de m'épater surtout pour sa voix dont j'ai suivi l'évolution du timbre. Toutefois ils me donnent l'impression d'être en roue libre depuis les deux derniers albums que je trouve redondants voire insipides. Sans être mauvais, "The Optimist" et "Distant Satellites" me paraissent lassants et les harmonies me semblent déjà entendues. Ils insisteront pourtant lourdement ce soir en interprétant six titres issus de ces opus.

Comme pour forcer, autant que faire se peut, la séduction des deux derniers opus, Anathema nous inflige en première partie du concert pas moins de six titres de cette période ! Hélas, ils me semblent aussi ternes que l'écoute de leurs deux disques et donc je m'ennuie ferme avec la crainte que cela ne gâche mon après-midi. Vincent a beau s'approcher au maximum du public, ça ne me touche pas…

Fort heureusement, "A simple Mistake" me redonne l'espoir d'un rebond. Et effectivement la tension, et donc l'ambiance, ira crescendo ; avec l'ensemble de l'amphithéâtre, je retrouve le plaisir de partager une émotion forte sur des harmonies magnifiques et enthousiasmantes. J'accompagne volontiers les refrains (en traditionnel yaourt mystificateur) avec le même entrain que toujours.

C'est toujours un pur bonheur d'entendre le timbre de la voix de Lee qui nous emmène dans ses contrées poétiques. De surcroit, elle est toujours plus ravissante, cette fois dans sa longue robe blanche aux motifs verts. Le summum étant atteint durant "Untouchable" alors que le soleil se couche sur Loreley … "I had to let you go to the setting sun, I had to let you go and find a way back home" ; (Il fallait que je te laisse partir au soleil couchant, Il fallait que je te laisse t'en aller et que je retrouve ma route), moment absolument divin !

L'amphi est moins plein que la veille en ce dimanche soir, mais le public fidèle et assidu est en liesse. Ce concert a su rebondir pour retrouver l'enthousiasme de son public ; j'aimerais qu'Anathema rebondisse rapidement pour reprendre le cours d'une discographie admirable qui me semble avoir été mis en suspens depuis déjà sept années.

PROGRAMME

San Francisco (The Optimist, 2017)
Can't Let Go (The Optimist, 2017)
Endless Ways (The Optimist, 2017)
Ariel (Distant Satellites, 2014)
Thin Air (We're Here Because We're Here, 2010)
Springfield (The Optimist, 2017)
A Simple Mistake (We're Here Because We're Here, 2010)
Closer (A Natural Disaster, 2003)
Distant Satellites (Distant Satellites, 2014)
A Natural Disaster (A Natural Disaster, 2003)
Untouchable, Part 1 (Weather Systems, 2012)
Untouchable, Part 2 (Weather Systems, 2012)
RAPPEL
Fragile Dreams (Alternative 4, 1998) (après quelques notes introductive de "Shine on you crazy Diamond")

21h30 - 23h30 : THE STEVE HILLAGE BAND. Stephen Simpson Hillage est né le 2/8/51. Il aura donc bientôt 68 ans ; il était temps que Winfried Völklein trouve les arguments pour le faire revenir sur scène, après une trop longue période passée à bidouiller d'autres sons…

Avant d'entamer sa carrière solo, il a fait partie des groupes Uriel, Arzachel, Khan. Mais c'est sans doute avec Gong, qu'il a gagné sa notoriété depuis 1973. Lorsque Daevid Allen quitte le groupe en avril 1975, Hillage est promu leader du groupe, une position qu'il estime inconfortable pour lui. Avec sa compagne Miquette Giraudy, il finit par quitter le navire à l'automne suivant après avoir participé à l'album Shamal, pour lequel il ne joue que sur deux titres. Son premier album solo très prometteur sort concomitamment : "Fish Rising" ; suivent quelques autres albums qui ont encore accentué son succès. Puis, il a de nouveau changé d'univers pour former System 7 en 1990 avec sa compagne Miquette Giraudy, avec laquelle il se plonge ainsi dans un univers techno-électro-machin dans lequel il se fait peu à peu oublier.

Le revoilà toutefois ce soir sur scène avec Miquette Giraudy (pilotage des séquences sonores pré-enregistrées), accompagné de surcroit des membres de Gong… Kavus Torabi (guitares, Gong depuis 2014), Fabio Golfetti (guitares, Gong depuis 2007), Dave Sturt (basse, Gong depuis 2009), Ian East (saxo et flûte, Gong depuis 2010), et Cheb Nettles (batterie, Gong depuis 2014).

Ayant ignoré la carrière du Monsieur, y compris celle de Gong, ce n'est que récemment que j'ai entamé une étude discographique de son parcours, en perspective de ce festival décidément très incitatif ! Conscient de ce retard coupable, je parviens toutefois à me présenter ainsi avec de bons a priori !

Je ne tarde pas à prendre le train de folie qui s'emballe dès les premières séquences d'un concert qui restera dans les mémoires ! Enorme sensation d'assister à un moment exceptionnel, une grand'messe du prog déjanté et hallucinogène !!!

En fond de scène, des écrans diffusent des images psychédéliques qui, avec la musique adéquate, contribuent à donner à ce concert un esprit très 70's qui m'enivre l'esprit ! En outre, beaucoup de titres sont issus des opus "Green" et "Fish Rising" que mon initiateur (Joël) avait ciblé dans l'urgence de ma formation ! Je n'ai ainsi aucun mal à me laisser emporter dans ce tourbillon de sons et d'images. Conscient du privilège de vivre un tel concert en dehors de nos frontières je tente cependant de rester lucide et attentif pour savourer l'atmosphère que dégagent l'ensemble de ces musiciens qui manifestement se sentent bien ensemble ! Il ne s'agit certes pas du Gong historique mais l'esprit me semble respectueux de l'origine. Etant placé proche de la scène mais sur la gauche, je me trouvais ainsi à proximité de Steve et de sa compagne Miquette pour pouvoir confirmer leur complicité.

Il est évident qu'après un tel concert, il m'apparait impératif de me lancer dans une étude approfondie de cet univers. Enorme sensation, énorme claque ; une de plus, la dernière d'un festival qui ne déçoit pas.

PROGRAMME

Part 1
Talking to the Sun (Aura, 1979)
It's All Too Much (Yellow Submarine, 1969 - reprise de The Beatles)
The Golden Vibe (Fish Rising, 1975)
The Salmon Song (Fish Rising, 1975)
Part 2
Sea Nature (Green, 1978)
Ether Ships (Green, 1978)
Lunar Musick Suite (L, 1976)
Palm Trees (Love Guitar) (Green, 1978)
Part 3
The Fire Inside (Open, 1979)
Motivation (Motivation Radio, 1977)
Solar Musick Suite, Part II Canterbury Sunrise (Fish Rising, 1975)
The Dervish Riff (1979)
Hurdy Gurdy Man (Hurdy Gurdy Man, 1968 - reprise de Donovan)
RAPPEL
Light in the Sky (Motivation Radio, 1977)
The Glorious Om Riff (Green, 1978).

A l'instar de la veille, lorsque les enceintes se taisent, nous mettons un peu de temps avant de réaliser où nous sommes. C’est-à-dire au fond d'un amphithéâtre qu'il va nous falloir remonter péniblement, d'autant plus que cette fois c'est pour ne plus revenir … avant l'an prochain.

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