HELLFEST 2024 - JOUR 3 - 29 juin 2024 (pour les autres jours, voir ici)
SUMERLANDS - MS1 12h15 ( Oso Garu)
Avec un line up très orienté heavy metal, le Hellfest nous gâte en ce samedi et nous attaquons la journée 3 du Hellfest 2024 par un groupe assez rare en live : Sumerlands. Ce groupe de heavy metal de Philadelphie vient nous rendre visite pour sa première date française et vient nous présenter des morceaux de leurs 2 albums dont le dernier en date « Dreamkiller » sorti en 2022. « Twilight Points The Way » et « Dreamkiller », 2 titres de cet opus entament le set ; on se situe dans le heavy metal puissant et mélodique avec un chant lyrique très inspiré. On retrouve d’ailleurs Brendan Radigan au chant (officiant entre autres également dans Pagan Altar, dans Savage Oath (très bon album en 2024) et dans beaucoup de groupes de la zone de Philadephie). Les 2 guitaristes John Powers et Arthur Rizk assurent des parties inspirées à 2 guitares qui appuient bien le coté guerrier de la musique du groupe.
Sur l’écran géant du Hellfest, en lieu et place du logo du groupe, est affichée une photo du bassiste Bradley Raub : en effet, ce dernier est malheureusement décédé un mois avant le Hellfest et le groupe a décidé de venir assurer la date en lui rendant hommage. Brendan Radigan lui dédiera bien entendu ce concert, bel hommage à leur camarade disparu. Des extraits du premier LP sont également interprétés, « Seventh Seal » étant particulièrement efficace en live, mais c’est « Edge Of The Knife » issu de leur récent album, que le groupe choisi pour clôturer un set court et efficace qui lance bien cette journée dédiée au heavy metal.
ETERNAL CHAMPION - MS1 12h15 ( Oso Garu)
Ayant la particularité de partager 3 membres du groupe avec Summerlands, le groupe a malheureusement vécu la même tragédie avec le décès il y a un mois de leur bassiste Brad Raub. Ce dernier recevra donc, bien entendu, également un hommage de la part du groupe qui dédiera ce concert à sa mémoire. Le groupe se présente donc également aujourd’hui dans une formation sans bassiste mais pas sans cartouches (ou armure dans leur cas devrait-on dire) et avec des bandes sur clavier pour habiller le son.
Avec une musique plus heavy et moins fine que Summerlands, le groupe déboule avec « A Face in the Glare » issu de leur 2ième album « Ravening Iron ». Suivent le titre éponyme et « Coward’s Keep », toutes deux issues également de la dernière offrande du groupe. Jason Tarpey au chant, déroule ses lignes mélodiques très inspirées des maitres du heavy épique comme Manilla Road, avec des paroles guerrières et fantasy. Les 2 guitaristes John Powers et Arthur Rizk se livrent à des duels de guitares sur les solos pour accentuer le coté épique de leur heavy lorgnant par moment sur Atlantean Kodex. Retour sur le premier LP avec la doublette « The Armor of Ire » et « The Last King of Pictdom » La setlist étant composée pour moitié de chacun de leurs 2 albums. Avec seulement 30 minutes de set, le groupe en est déjà à son dernier titre et Tarpey en profite donc pour remettre comme à son habitude sa cote de maille pour interpréter un rageur « I Am the Hammer » qui clôturera un set très old school.
ANVIL - MS1 12h15 ( Oso Garu)
Place maintenant à Anvil qui remplace The Dead Daisies au dernier moment. Avec leur plus de 45 ans d’existence et 20 albums, fait partie des vétérans du jour. Au niveau du line up, le duo indéboulonnable Lips/Robb Reiner semble avoir trouvé le bon bassiste puisque Chris Robertson fête ses 10 ans au poste. Line up stable et setlist stable également.
A part le nouveau titre « Truth Is Dying » issu du nouvel album « One and Only » sorti cette année, la setlist reste des plus classiques avec une arrivée sur l’instrumental « March of the Crabs » ou Robertson imite plus ou moins crédiblement la marche d’un crabe (…). « 666 », « School Love », on est dans le classique avec 5 titres sur les 7 interprétés ce soir issus de la période 81/82. En effet, impossible de résumer 20 albums en 40 minutes de set, le groupe choisi donc de se focaliser sur les classiques. Les 3 membres du groupe ont pour eux un sourire communicatif permanent, on est convaincus qu’ils aiment ce qu’ils font malgré toutes les difficultés que le groupe a dû affronter pendant sa carrière, on ne peut pas leur reprocher leur persévérance. Même si les années passent, Lips n’a pas l’air de vieillir et continue à faire son solo de gode sur « Mothra » comme s’il c’était la première fois. Le public reprend avec lui « Metal on Metal » et c’est déjà fini pour un concert respirant la bonne humeur d’un groupe qui – à défaut de rencontrer le succès – aura toujours su garder la foi et est toujours là en 2024.
RHAPSODY OF FIRE MS2 14h20 (Metalden)
Le groupe de power metal symphonique italien a sorti son nouvel album Challenge The Wind le 31 mai de cette année.
Depuis plus de trente ans, les maîtres italiens peuvent se prévaloir d'un catalogue impressionnant de 14 albums studio, trois EP et deux enregistrements live à ce jour, tous marqués par beaucoup de cœur et d'âme, de passion et une richesse d'idées pratiquement inépuisable. Depuis 1993, le cerveau et fondateur Alex Staropoli est salué comme le créateur de l'un des groupes les plus charismatiques au monde. De plus, Staropoli a recruté un guitariste de premier ordre très créatif en la personne de Roby De Micheli, qui a rejoint le groupe en 2011, apportant de nombreux riffs métal granuleux et des solos virtuoses pour contraster le style orchestral symphonique du groupe.
L’album est le plus rapide de Rhapsody Of Fire à ce jour. "Comparé à toutes les sorties précédentes de Rhapsody Of Fire, l'album actuel se compose exclusivement de morceaux up-tempo, pas une seule ballade en vue", avait révélé le compositeur et claviériste. « Aucun de nos autres disques n’a présenté autant de métal pur et dur que « Challenge The Wind » !
Pour ce premier passage à Clisson, le groupe dispose de 45 mn, soit de quoi à placer 8 titres, et en ouverture, il attaque avec le grand classique Unholy Warcry. Giacomo Voli, huit ans déjà qu'il a remplacé Fabio Leone, apparait avec une belle cote de maille, manière de renforcer le côté épique du groupe. Avec I'll Be Your Hero il fait brandir le poing au public, avec des hey hey enthousiastes, la machine est bel et bien lancée ! Un seul nouveau titre, Challenge the Wind , nous est offert, un autre morceau épique et festif sur lequel Giacomo demande au public de l'accompagner sur le refrain.
Enorme Circle Pit pour Dawn of Victory , et wall of Death géant pour le très festif Emerald Sword, qui clôt magnifiquement le set, avec un public à l'unisson complètement ravi !
BLACK STONE CHERRY MS1 15h10 (Metalden)
Deuxième passage pour les américains à Clisson après 2009. Les rockeurs du Kentucky ont sorti leur huitième album studio, Screamin' At The Sky, en septembre 2023. Le combo composé de Chris Robertson (chant/guitare), Ben Wells (guitare/choeur) et John-Fred Young (batterie/choeur), a été rejoint pour la première fois sur un album par le "new" bassiste Steve Jewell Jr. (ex-OTIS).
Après l'intro, Hells Bells d'AC/DC , le groupe entame le show avec un Me and Mary Jane bien pêchu et représentatif de leur rock stoner sudiste. Again ne faiblit en rien, puis c'est l'heure de passer à un titre du dernier opus, Out Of Pocket, un mid tempo plus calme, avant de relancer la machine avec le riff très efficace de Like I Roll, puis celui tout aussi hypnotique de Cheaper To Drink Alone. Le batteur John Fred Young nous offre un petit solo , puis le deuxième et dernier nouveau titre qui nous est proposé est When The Pain Comes , titre bien heavy avec un refrain bien acrocheur. Le jeu de scène le plus actif vient du bassiste Steve Jewell Jr et surtout le guitariste Ben Wells qui arpentent la scène en long et en large, et notament la Snakepit de METALLICA ! Au vu des sourires sur scène, le combo est visiblement heureux d’être là, alors que le chanteur-guitariste Chris Robertson est bien en voix. Au final un très bon gig passé très très vite !
STRATOVARIUS - MS2 16h ( Oso Garu)
Stratovarius semble bénéficier d’une bonne dynamique depuis la fin de la période Covid en enchainant les dates de soutien au fort recommandable dernier album « Survive » sorti en 2022.
C’est d’ailleurs le titre éponyme du dernier album qui voit arriver le groupe sur scène. Timo Kotipelto est en forme est assure sur les titres même plus exigeants comme « Speed of Light », on l’a vu par le passé plus à la peine et cela est agréable. La setlist pour 45 minutes se concentre sur les classiques et à part un 2ième extrait de Survive (« World on Fire »), le groupe va piocher dans ses classiques avec « Paradise » ou « Black Diamond » issus de la période « Visions » que le public reprend en chœur. Jens Johansson (claviers) prend beaucoup de plaisir sur scène et les autres membres du groupe également, cela se ressent et est communicatif. Le line up est d’ailleurs stable depuis plus de 10 ans et Lauri Porra (basse) et Matias Kupiainen (guitare) ont beaucoup apporté au groupe. Au fil des concerts, « Unbreakable » est également devenu un classique mais ça sera un titre issu de l’excellent « Infinite » que le groupe choisi pour clôturer le set. C’est donc « Hunting High and Low » et son refrain chantant qui achèvera une très bonne prestation des finlandais.
MAMMOTH WVH - MS1 16h50 ( Oso Garu)
Place maintenant à Mammoth Wvh, le groupe/projet de Wolfgang Van Halen, le fils d’Eddie. Si, sur album, il enregistre l’intégralité de ses albums seul ; en live, il s’est entouré d’un line up efficace avec Frank Sidoris (qui joue également avec les Conspirators de Slash) et Jon Jourdan aux guitares, Ronnie Ficarro à la basse et Garrett Whitlock à la batterie. Première partie sur la tournée 2023/2024 de Metallica, Mammoth Wvh ont le temps de faire des dates en solo et en festival, les dates de Metallica étant relativement espacées les unes des autres, on les retrouve donc aujourd’hui pour défendre leur 2ième album, le bien nommé « Mammoth II » ; Enfin, « son » 2ième album.
On est dans un heavy rock 90’s alternatif avec des influences grunge, un mélange Nickelback, Alice in Chains & Soundgarden ? quelque part par là en tout cas. Wolfgang est assez statique, restant souvent derrière son pied de micro, c’est donc le reste du groupe qui occupe la scène avec mention spéciale au bassiste Ficarro qui arpente l’avancée de la scène de Metallica en permanence. Le ton se durcit par moment, comme par exemple, sur le final de « Like A Pastime » mais, globalement, on est souvent dans le mid tempo mélodique et le set peine à décoller. Le public est attentif et semble réceptif au set des américains mais – en ce qui me concerne – j’ai trouvé que ça manque un peu de folie. Le milieu du set se veut plus calme avec des titres plus tranquilles, voire même planant (« Stone »), qui endorment un peu le public. La setlist est axée sur leur 2ième album dont on aura droit à la moitié de l’album sur les 45 minutes du set. Enfin, le heavy « Don't Back Down » sortira un peu la foule de sa torpeur avec son rythme plus dansant et le groupe clôturera son set avec 5 minutes d‘avance par le dynamique « Another Celebration at the End of the World ». Pour ma part, j’ai trouvé au final que le set était fort sympathique mais que ça manquait cruellement de piment.
YNGWIE MALMSTEEN - MS1 17h40 ( Oso Garu)
Place maintenant au guitar-hero, maitre du neoclassique, Yngwie Malmsteen. Ce dernier se faisant assez rare en live, c’est une foule conséquente de fans et de curieux qui viennent assister à son show. Si, par le passé, le maitre a été accompagné des grands chanteurs comme Jeff Scott Soto, Joe Lynn Turner, Michael Vescera, Mats Levén, Doogie White ou même Tim Ripper Owens pour n’en citer que quelques-uns (la liste est longue) ; il a décidé depuis quelques années que le poste de chanteur était superflu : les rares vocaux sont donc assurés par le claviériste Nick Z. Marino et Malmsteen lui-même.
Mais, on voit bien que c’est secondaire vu la disposition sur scène : un mur géant de Marshalls rempli 95% de la scène laissant les 5% restant sur le côté gauche pour le reste du line up : batterie, basse et clavier. Le message est clair : la star c’est lui. Le show commence par un « Rising Force » plutôt bien interprété avant de dévier directement sur des instrumentaux à rallonge. Sont privilégiés les démonstrations guitaristiques - ou il abuse de sa célèbre pose le pied en avant - au détriment de morceaux plus accessibles pour une setlist de festival. Le son est relativement bon, ça joue très bien mais difficile de ne pas se perdre devant ce déluge de solos et de notes ininterrompus. A 60 ans passés, le guitariste n’a rien perdu de son jeu rapide et précis qu’il a lui-même démocratisé. Combien de groupes ou de guitaristes ont été influencés par son jeu ? Il chante donc lui-même certaines parties de chant comme sur « Soldier » et se donne vraiment à fond : on sent qu’il vit sa musique et qu’il sait exactement ce qu’il veut proposer au public. Il balaie l’ensemble de sa carrière discographique mais – pour ma part – les morceaux sortant un peu du lot sont les morceaux avec du chant, ce qui permet de rompre un peu les solos. Mais ces moments sont rares : « Seventh Sign » par exemple est interprété par Malmsteen et Marino en alternance au chant, mais on repart tout de suite sur plus de 10 minutes d’instrumentaux avec l’enchainement « Trilogy Suite Op: 5 »/ « Overture »/ « Fugue ».
Un vrai chanteur/frontman manque quand même cruellement sur les morceaux de la période Turner comme « I'll See the Light Tonight ». Ne disposant que de 45 minutes de show, il ne fait aucunes pauses entres les morceaux mais - au moment où le show aurait dû finir - il décide de continuer avec « Heaven Tonight » débordant de plusieurs minutes sur son temps de jeu. Pas très respectueux des autres groupes mais bon, cela colle au personnage. Au final, un concert avec des longueurs mais qui a rempli tous ses objectifs si on est fan du personnage et de ses descentes de manches. Un concert polarisant !
EXTREME - MS1 18h30 ( Oso Garu)
Place maintenant à Extreme, qui bénéficie depuis la sortie de l’album « Six » en 2023, d’une très bonne dynamique enchainant les excellents concerts.
C’est sur 2 titres de leur album classique « Pornograffitti » que le groupe déboule sur scène : « It ('s a Monster) » suivi d’un « Decadence Dance ». D’emblée, on sent que le groupe est grande forme, Pat Badger, Gary Cherone et Nuno Bettencourt prenant la scène d’assaut devant des écrans nous emmenant dans la rue de la pochette de l’album avec ses néons colorés. Gary Cherone tente un saute-mouton sur un caméraman mais lui tombe dessus. Plus de peur que de mal, les 2 repartent sans mal. Premier détour par le dernier album en date avec « #REBEL », qui s’intègre parfaitement au set avant de revenir à leur premier album avec 2 titres. Les chœurs comme à leur habitude sont vraiment en place et on sent que Nuno Bettencourt est d’une facilité déconcertante alors qu’il envoie ses plans de guitares hard/funk/groove reconnaissables entre mille. Quel niveau impressionnant et quel plaisir communicatif sur scène. Le set se calme avec la superbe « Hole Hearted », le solo de guitare acoustique « Midnight Express » et leur superbe balade « More Than Words » remplie d’émotions que le groupe interprètera assis devant la batterie. Avant d’interpréter « Flight of the Wounded Bumblebee », Nuno – comme à son habitude - change de guitare pour prendre une guitare plus « rapide » et revient avec un modèle Van Halen.
Encore une fois, quelle facilité ! Tous les albums sont représentés dans cette version courte de la setlist de la tournée mais ça restera les titres de « Pornograffiti » qui remporteront le plus de suffrage à l’applaudimètre, la preuve en est avec un « Get the Funk Out » qui fait mouche. Le concert se termine bien trop vite par « RISE », un titre de leur dernier album. On en aurait bien repris le double tellement c’était bon : un des grands moments du week end.
DIDIER WAMPAS - War Zone - 18h40 - Vidéo ARTE (visible jusqu'au 28/06/2025)
Flanqué de ses plus fidèles compagnons, l’indéboulonnable Didier Wampas retourne à ses premières amours : le psychobilly. Retrouvailles sur la scène Warzone du Hellfest. Le saviez-vous ? Si on connait surtout les Wampas pour leurs hymnes punk et rockabilly, à ses débuts la bande à Didier opérait plutôt dans le registre psychobilly. Peut-être un peu nostalgique de cette époque, Didier Wampas place l’année 2024 sous le signe du retour aux sources. Voilà comment est né le projet Psycho Attacks ! Didier Wampas remet donc les couverts avec une reformation exceptionnelle et se lance dans une tournée aux côtés d’Effelo, d’un contrebassiste, d’un batteur… De quoi faire honneur aux deux premiers albums des Wampas : Tutti frutti et Chauds, sales et humides, deux pépites du psychobilly made in France. C’est donc un mélange de fans de la première heure et de curieux que l’on retrouve devant la Warzone. Didier, c’est à toi !
ACCEPT - MS1 19h35 ( Oso Garu)
En ce début de soirée, le festival du Heavy metal continue avec Accept qui vient présenter à Clisson sa tournée pour son nouvel opus « Humanoid ». Le groupe présente son show sur une scène inspirée de l’univers Steampunk/futuriste de la pochette du dernier opus que je trouve d’ailleurs très réussie avec son clin d’œil à Metal Heart.
Après une arrivée un poil en retard (retard toujours dû à Malmsteen…), le groupe choisi comme morceau d’ouverture un nouveau titre « The Reckoning » qui fait le job avant d’enchainer sur 2 classiques « Restless and Wild » et « Midnight Mover » que Tornillo s’est approprié. A noter que le groupe évolue a 3 guitares depuis 2019 mais pour palier à l’absence sur la tournée de Philip Shouse, c’est Joel Hoekstra (Whitesnake) qui tient la guitare en cette fin de soirée. Si, au niveau du son, cela ne s’entend pas, au niveau visuel, la complicité qu’ont développé le duo Hoffmann/Shouze sur scène va cruellement manquer. Le départ de Baltes avait été un gros manque sur scène mais là c’est également le cas. Dommage mais pas dramatique car la qualité de la setlist est indiscutable avec l’enchainement des classiques des années 80 « Princess of the Dawn », « Fast as a Shark » ou encore « Metal Heart ». Le public bien fourni répondra présent à toutes les sollicitations pour chanter avec Tornillo qui ne fait pas ses 70 ans. En parlant de ce dernier, petit détour par sa période discographique avec 2 grenades du début des années 2010 « Teutonic Terror » et « Pandemic » qui n’ont rien à envier aux anciens classiques. Au fil du concert, je me suis demandé si leur décor de scène ne les handicape pas ? En effet, on dirait qu’ils sont figés devant cette scène et perdent au moins 1/3 de la surface de la scène. Si on ajoute à cela le fait qu’ils sont 6, ça donne une impression de groupe serré alors que la scène est immense. Peut-être cette scène est plus adaptée aux concerts en salle, à voir. Retour à la musique et, pour clôturer le set, un gros « Balls to the Wall » fera chanter tout Clisson.
Mission accomplie pour les allemands même si on a déjà vu des concerts plus « fous », peut-être est-ce dû aux gouttes qui commencent à tomber sur Clisson ou la scène encombrante ?
« Hellfest, are you fuckin’ ready ? and fuck the rain », c’est sur ces mots que Dickinson commence son show et le peu que l’on puisse dire, c’est que lui et son groupe sont prêts à en découdre avec une arrivée sur un « Accident of Birth » rageur dont la phrase « It's been too long, we've missed you» résonne au Hellfest comme elle résonnait à l’écoute de l’album en 1997.
En attendant, peut-être n’aurait-il pas du provoquer la pluie, car celle-ci n’arrêtera pas de s’intensifier tout au long du set. « Abduction » et « Laughing in the Hiding Bush » issus respectivement de « Tyranny of Souls » et « Balls to Picasso » continuent un set mené sans temps morts. En effet, entre la pluie et le créneau juste avant Metallica, Bruce ne doit pas se ménager pour captiver la foule. Il est enfin temps d’entendre le morceau qui donne son nom à l’excellent nouvel album solo de Dickinson « Afterglow of Ragnarok », le premier depuis presque 20 ans. Pour cette tournée de « reformation », Bruce s’est entouré d’un line up qui arrive au Hellfest bien rodé avec 3 mois de tournée intense (dont un passage très remarqué à L’Olympia de Paris). ellfest Chris Declercq et Philip Naslund remplacent Roy Z à la guitare qui était indisponible pour tourner, Tanya O'Callaghan (également vue avec Dee Snider ou Whitesnake) assure avec Dave Moreno une partie rythmique ultra carrée et puissante et Mistheria complète le line up aux claviers et keytar. Retour au classique « Chemical Wedding » avec le magnifique titre éponyme interprété à la perfection. Le son est particulièrement bon, un des meilleurs du jour, puissant et précis. Le heavy à consonnance western « Resurrection Men » est introduit par Dickinson qui fera l’effort de communiquer au maximum en français tout au long du set. S’ensuit le single « Rain on the Graves » dont le clip (fun et gothique) est projeté en arrière-plan. Dickinson redemande d’adresser des doigts vers le ciel pour faire stopper la pluie, peine perdue puisque celle-ci redouble maintenant d’intensité obligeant l’équipe du Hellfest (et de Metallica sur l’autre Mainstage) de couvrir une grande partie du matériel sur scène. Le solo de batterie est raccourci (festival oblige) et Dickinson s’amuse un peu avec un theremin pour une version express de la reprise de « Frankenstein » (« The Edgar Winter Group »). Arrive maintenant sous une pluie battante un des moments forts du concert avec « Book of Thel », un de ses meilleurs titres en solo également issu de « The Chemical Wedding ». Ne bénéficiant que d’une heure de set, pas de balades ce soir et « Tears of the Dragon » sautera laissant la place au matériel le plus heavy du groupe. De même, sur certaines dates, « Road to Hell » est interprétée mais dommage, pas ce soir. Dickinson choisira de rester dans l’occulte avec « The Alchemist » (encore un titre inspiré par William Blake) et pour finir de nous entrainer dans le nouvel âge de l’Aquarius avec « Darkside of Aquarius ». Ces 2 morceaux clôtureront un set parfait qui restera un des meilleurs du week end.
Quel plaisir de voir Dickinson revenir en solo après toutes ces années d’absence : espérons que cette parenthèse en solo continuera en 2025, la fin de l’année 2024, Dickinson étant occupé avec Iron Maiden sur la suite de la tournée mondiale « The Future Past ».
METALLICA - MS1 12h15 ( Oso Garu)
Bénéficiant de meilleures conditions météorologiques que le pauvre Bruce Dickinson et son groupe, le déluge était sur la fin lorsque Metallica arrive sur scène après ses 2 longues introduction (« It's a Long Way to the Top (If You Wanna Rock 'n' Roll) » d’AC/DC suivi de « The Ecstasy of Gold ») sur un Creeping Death rageur.
Le son est un peu brouillon mais le public mouillé a besoin de se réchauffer et reprend les « Die, Die » en chœur sur le pont final. « For Whom the Bell Tolls » et le plus rare « Hit the Lights » sont envoyés pour un début de concert mené tambour battant. L’avancée de la scène qui contourne le SnakePit est très peu utilisée en ce début de show, à part par Trujillo qui n’hésite pas à venir devant. Hetfield et Hammett semblant sur la retenue et restant sur la scène centrale, surement par crainte de glisser. Choix étrange également que de couper les écrans géants en 4 : même si l’effet visuel fait « travaillé », la visibilité est fortement réduite. Metallica tourne actuellement pour l’album « 72 Seasons » avec des « No Repeat Week End » ou le groupe joue 2 sets différents sur 2 soirs par ville visitée ; c’est donc un vrai plaisir de les avoir sur l’une des rares dates en festivals de cette tournée avec une setlist best of remaniée pour l’occasion. On a donc droit à leur tube « Enter Sandman » dès le 5ième morceau, faisant chanter Clisson jusqu’au dernier rang. Un début de concert sans faute malgré le son qui reste plutôt aléatoire. C’est malheureusement à ce moment que l’intensité du concert va se perdre un peu : des approximations sur les 2 nouveaux morceaux « 72 Seasons » et « Too Far Gone? », des introductions à rallonge qui cassent le rythme du concert (« 72 seasons, « The Day That Never Come », « Orion », etc…), la reprise (sympathique mais dispensable) de « L’Aventurier »), on sent que le groupe est moins investi que d’habitude. Sur la première partie de tournée, le groupe jouait un titre supplémentaire par soir à la place du « Doodle », personnellement je préférais même si cela reste un moment fun et surement utile à Hetfield et Ulrich pour se reposer. Sur « Orion », le son de basse saturé et omniprésent gâche même la fête, dommage. Le son restera, de toutes façons, moyen tout au long de la prestation et « Nothing Else Matters » clôturera ce ventre mou du concert. Il faudra attendre « Sad But True » pour que le groupe retrouve du poil de la bête et utilise enfin toute la scène, s’avance et sorte les crocs. L’excellent « Lux Aeterna » en remet une couche et « Seek and Destroy » retourne Clisson qui chante, saute et joue avec les gros ballons gonflables envoyés par le groupe. « One » reste comme toujours un moment intense du concert avec sa montée en puissance exceptionnelle.
Ça y est, Metallica est présent à Clisson mais c’est déjà la fin avec un « Master of Puppets » efficace mais encore avec des approximations, en particulier sur le passage clair du milieu qui résumera le concert de Metallica de ce jour : puissant par moments mais avec un groupe beaucoup moins efficace qu’à leur accoutumée. Au final, un concert beaucoup moins bon que leur passage en 2022 au même endroit. C’est dommage, car ils peuvent vraiment faire mieux.
JULIE CHRISTMAS - Valley - 23h55 - Video canal Helfest
The Good, the Bad and THE Julie ! Ms. CHRISTMAS c’est le feu et la glace, une tornade venant souffler le chaud et le froid à chaque murmure, chaque hurlement, pour vous faire entrer dans un conte de fées désolant. Micro en main, elle transforme tout concert en un moment hors du temps et de l’espace. Une hallucination bien réelle où sa voix frêle, mélancolique, oppressante et frissonnante vous fera passer par tous les états.
EIVOR - Temple 01h00 - Video ARTE CONCERT (visible jusqu'au 28/06/2025)
Fraîchement débarquée de son drakkar, la soprano folk féroïenne Eivør vient présenter son album Enn sur la scène du Hellfest.
Mis à part les rencontres sportives, rares sont les occasions de mentionner le petit archipel nordique que forment les îles Féroé. Pourtant, ces quelques morceaux de terre aux allures de bout du monde abritent un peuple au folklore riche en légendes héritées de leurs ancêtres vikings. Un folklore dans lequel a grandi Eivør Pálsdóttir et qui infuse toute l'œuvre de la chanteuse et compositrice née dans un petit village reculé de ce territoire déjà lui-même bien reculé.
Passée des chœurs de chant traditionnel féroïens à des groupes de rock, Eivør lance sa carrière solo en 2000 avec un premier album éponyme suivi de dix autres qui la verront aller du folk traditionnel aux chants religieux en passant par des instrumentations plus rock et électroniques.
Mais quelle que soit la texture ou le genre qui infuse ses productions, la musique d’Eivør a pour constante cette évocation des grandes étendues glacées et des paysages épurés du Nord de l’Europe. Pas étonnant donc que les producteurs de la série The Last Kingdom et les développeurs de God of War aient fait appel à elle pour composer leurs bandes originales respectives.
Des références et une esthétique qui font de la chanteuse une évidence pour la scène Valley du Hellfest. Scène sur laquelle elle vient nous présenter son Enn, son onzième album.
SAXON - MS1 01h05 ( Oso Garu)
Il est déjà 1 heure du matin quand Saxon prend d’assaut la Mainstage du Hellfest. Passer après les 2 poids lourds que sont Dickinson et Metallica est un challenge sur le papier mais rien ne peut effrayer ces pionniers de la NWOBHM. Actuellement en pleine tournée pour leur dernier album, le Hellfest a eu la bonne idée de les mettre en headliner (enfin !) et de proposer le show complet « Eagles & Castle », comprendre avec tous les décors et l’aigle géant emblème de Saxon. Le groupe a toujours été bien reçu au Hellfest mais c’est la première fois qu’ils peuvent jouer de nuit et bénéficier des éclairages et des effets, et ce soir le groupe a mis le paquet. Après un excellent premier extrait du dernier LP, les classiques et rapides « Motorcycle Man » et « Power and the Glory » font trembler Clisson avec un son puissant et largement meilleur que celui de Metallica. Biff est en très grande forme du haut de ses 73 ans et le line up remanié avec l’arrivée de Brian Tatler (Diamond Head) en remplacement de Paul Quinn leur a redonné un coup de boost même s’ils n’en avaient pas besoin. Après un 2ième extrait du dernier album « Hell, Fire and Damnation » avec le lourd « Madame Guillotine » et son riff entêtant, le groupe va partir dans la machine à tubes de la période 80/84 et ne plus s’arrêter. « Heavy Metal Thunder » fait parler la poudre et « Dallas 1 PM » fait headbanger jusqu’au dernier spectateur du camping. Moment toujours d’émotion avec « The Eagle Has Landed » et l’aigle qui descend nous rendre visite du haut de la scène. Ce dernier a été – au fil des ans – amélioré pour être maintenant complétement recouvert de LEDs lui permettant de prendre toutes les couleurs en harmonie avec la scène. « Wheels of Steel », « 747 (Strangers in the Night) », autant de morceaux imparables s’enchainent sans temps morts. La scène étant assez éloignée du public, le groupe ne pourra pas demander (ni recevoir) des battle jackets mais interprètera néanmoins cet hymne qui leur ai dédié en partie : « Denim and Leather ». A l’heure ou le concert devait se terminer, le groupe revient nous interpréter un rappel (prévu ou imprévu, avec l’accord du festival dans tous les cas) et nous avons droit à du rab avec « Crusader » et « Princess of the Night ». Quel excellent concert qui clôture une journée de fête pour les amoureux du heavy metal !
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