De retour en terres Clissonnaises en ce mois de juin 2024 pour un long Week end, le changement de 3 à 4 jours de la durée du festival étant définitivement actée. Ce qui est d’ailleurs le cas, soit dit en passant, de quasiment tous les festivals du circuit.
LOVEBITES - MS1 12h15 ( Oso Garu)
Pour cette seconde journée à Clisson, en ce qui me concerne, la journée commence avec les Japonaises de Lovebites. Rien à voir avec Babymetal même si ce groupe Japonais est 100% féminin. Là, on est dans le heavy speed très influencé par les années 80. Même si l’héritage du japon est présent, on sent de grosses influences issues du metal Européen avec des groupes comme Helloween et le power metal.
Formée en 2016 et avec 4 albums sous le bras, les Japonaises commencent à se tailler une bonne réputation de groupe live. Comme toujours au Japon, le visuel est très important - et souvent - décalé, les musiciennes étant habillées tout en blanc, plus proche de tenues pour un mariage que pour un festival metal et viennent rendre visite à Clisson dans le cadre d’une tournée européenne.
Mais il ne faut pas se laisser surprendre par leur look, les demoiselles savent jouer et faire parler la poudre. Le riff assez heavy de « The Hammer of Wrath » envoie les hostilités, et le set continue avec un « When Destinies Align » que ne renierait par un groupe comme Helloween (comme évoqué plus haut). La chanteuse Asami est relativement en voix même si je trouve – pour ma part – qu’elle en fait un peu trop et ne laisse pas assez les morceaux respirer mais tout est une question de point de vue. Midori et Miyako assurent aux guitares et la partie rythmique n’est pas en reste. Elles ne disposent que de 30 petites minutes de set mais en profitent quand même pour nous présenter 3 titres de leur nouvel album « Judgment Day » (déjà sorti depuis 2023) qui restent dans la même veine que leurs précédentes compositions. Mention spéciale pour ma part à l’agressif « Stand and Deliver (Shoot 'em Down) » ou les guitares prennent le dessus sur les claviers. Le set arrive déjà à la fin avec le titre « Holy War » parsemé de solos et de duels de doubles guitares qui sont particulièrement bien trouvés. Un bon moment pour bien commencer la journée.
SHORES OF NULL - Valley - 13h35 (Metalden)
Shores of Null est un groupe de doom metal gothique italien originaire de Rome, il a été fondé en 2013, la sortie du premier album Quiescence est venue en 2014 , en 2017 le second, Black Drapes for Tomorrow, le troisième Beyond the Shores (Of Death and Dying) en 2020, et le quatrième, The Loss of Beauty, en 2023 via Spikerot Records. L’album a été soutenu par une tournée avec Swallow the Sun, Draconian et Avatarium de 39 dates à travers l'Europe. Et le soutien continue aujourd’hui à la Temple, pour le premier passage du groupe à Clisson.
Leur métal mélancolique et mélodique par moments, se fait plus rapide et agressif à d'autres, avec un large éventail d'influences qui rendent leur son complètement distinctif. Le frontman est expressif et presque solennel dans son interprétation, Davide Straccione trouve toujours le temps et le moyen de remercier le public, nous offrant au passage une belle prestation, avec son mélange caractéristique et raffiné de chant clair et de grognements. Et au final une belle performance !
ORDEN OGAN - MS1 - 13h55h (Metalden)
Après 2018, c’est la 2ème venue du groupe de power metal allemand Orden Ogan à Clisson. Le groupe qui incorpore des éléments de folk metal dans son metal, et en bientôt 30 ans de carrière, ont enregistré neuf albums studio, le dernier avec Reigning Phoenix Music et les précédents avec AFM Records.
Orden Ogan signifie « L'Ordre de la Peur », Orden étant le mot allemand pour Ordre, et Ogan étant le vieux mot celtique pour Peur.
Le magazine allemand, Rock Hard Magazine, a qualifié le groupe de « seul et unique successeur légitime de Blind Guardian ».
Le nouvel album studio du groupe " The Order Of Fear", est sorti quelques jours après cette prestation au Hellfest, soit le 5 juillet. Le titre de cet album est joué par le chanteur Sébastien « Seeb » Levermann , Niels Löffler et Patrick Sperling aux guitares, Steven Wussow à la basse et de Dirk Meyer-Berhorn à la batterie. Les autres titres sont issus des albums précédents, ayant une certaine efficacité pas si éloignée de celle de Powerwolf, le public headbangue et participe notamment sur le dernier titre The Things We Believe In en chantant le refrain en chœur, voir la vidéo ci-dessous.
WHILE SHE SLEEPS MS2 - 14h20 (Metalden)
Troisième passage à Clisson pour ce groupe de metalcore britannique originaire de Sheffield et Formé en 2006. Ils ont sorti six albums studio, This Is the Six, Brainwashed, You Are We, So What?, Sleeps Society et Self Hell et ont reçu le prix du meilleur nouveau venu britannique aux Kerrang! Awards 2012.
Le set démarre avec Rainbows, une chanson explosive de leur nouvel album Self Hell sorti ce 29 mars, le chanteur Lawrence « Loz » Taylor est déchainé, des flammes accompagnent cette intro très intense, les guitaristes Sean Long et Mat Welsh, le bassiste Aaran McKenzie et le batteur Adam Savage ne sont pas en reste ! . Au menu aussi l’un de leur plus gros succès, l’excellent Sleeps Society, accueilli avec enthousiasme par le public très chaud.
Mais il temps pour moi sans attendre la fin de rejoindre TEXTURES sur la scène ALTAR pour un changement d’atmosphère que l’on va qualifier de plus progressive !
TEXTURES ALTAR - 14h20 (Metalden)
Le groupe de metal progressif néerlandais, formé en 2001. joue son 3ème Hellfest, après 2006 et 2017, en 2017, ils avaient eu droit à la Main Stage 2, cette fois ci c’est Altar, mais avec tout autant de monde, la foule est vraiment compacte !
Le combo s’était séparé en 2017 après un 5ème album, Phenotype, sorti l’année précédente, et s’est reformé l’an dernier, du coup les fans sont nombreux, trop heureux de ce retour.
Le son est excellent et les gars jouent au millimètre, que ce soit les membres fondateurs Jochem Jacobs, Stef Broks, Bart Hennephof, mais aussi le bassiste Remko Tielemans qui les a rejoints en 2007, le chanteur Daniël de Jongh et le claviériste Uri Dijk arrivés en 2010. Le jeu de scène est intense, à base de nombreux déplacements, avec les sourires des musiciens à la foule ou entre eux, qui dénotent une certaine complicité et le plaisir d’être là. On espère que ce retour gagnant sera durable et qu’on verra encore de nombreuses fois Textures sur scène.
LOFOFORA Main Stage 2 - 15h50 (Metalden)
35 ans que le groupe milite, dénonce la bêtise humaine, le racisme, le négationnisme … puisque le groupe de Metal alternatif français, originaire de Paris, a été formé en 1989, le nom du groupe faisant une référence au peyotl dont le nom scientifique est Lophophora williamsii. Côté musical Lofofora est considéré comme l’un des pionniers du rock fusion (ou crossover) metal (guitares saturées, phrasé rappé, envolées punk) en France .
Le côté revendicatif est toujours là, et notamment le côté MeToo , lors du titre Macho blues où Reuno (chant), Phil Curty (guitare basse), Daniel Descieux (guitare) et Vincent Hernault (batterie) sont rejoints sur scène par deux femen qui arborent pendant tout le morceau une banderole «What’s The Hell»
Reuno en rajoute en mode auto dérision avec en parlant entre 2 titres de “Disneyisation” du Hellfest ou encore dans le choix des têtes d’affiches une pique pour Shaka Ponk. Nous avons aussi droit en avant-première du nouvel opus qui sortira le 4 octobre, “Coeur de Cible”, au titre La Machette, dans lequel Reuno, très corrosif, lance “Y’a moins de bandits en banlieue que sur les bancs de la République” au couplet.
Bref pour son 3ème passage à Clisson (après 2014 et 2019), Lofofora n’a rien perdu de sa verve ni de son énergie !
KLONE ALTAR - 16h00 (Metalden)
Le groupe de metal progressif français, originaire de Poitiers, et formé en 1995 approche mine de rien les 20 ans d’existence !
Après deux démos en 2002 et 2003, Klone sort, en janvier 2004, Duplicate, un premier album auto-produit, puis en 2008, l'album All Seeing Eye, en 2010, Black Days, en 2012 The Dreamer's Hideaway, en 2017, l'album live acoustique intitulé Unplugged. Le Grand Voyage sort en 2019 et marque un tournant pour Klone en devenant le seul groupe français à signer sur le label anglais Kscope aux côtés de piliers de la scène du progressif comme Katatonia, Porcupine Tree, Anathema,Steven Wilson. Après Alive en 2021, le combo sort Meanwhile en 2023, et va sorti son 10ème opus The Unseen le 8 novembre prochain… Et pour ce 4ème passage à Clisson, le combo nous offre dans la set-list un tout nouveau titre de ce futur album, Interlaced.
C’est toujours un plaisir de revoir le groupe, pour ma part la dernière remonte à 2 ans, avec un excellent concert au Ready For Prog Festival, et les musiciens sont tout aussi en forme aujourd’hui, à savoir Yann Ligner au chant, Guillaume Bernard et Aldrick Guadagnino aux guitares, Enzo Alfano à la basse et Morgan Berthet à la batterie, et cerise sur le gâteau Matthieu Metzger au saxophone ! Le son est impeccable, et l’atmosphère particulière teintée d’émotions captive manifestement un public en osmose !
FEAR FACTORY Main Stage 1 - 16h40 (Oso Garu)
Place maintenant à une légende du metal industriel des années 90’s au parcours plutôt mouvementé depuis une vingtaine d’année avec (en résumé express) 7 ans sans Dino Cazares (2002/2009) et le départ de leur chanteur emblématique Burton C Bell en 2020. Le Fear Factory que nous voyons aujourd’hui est donc bien diffèrent mais comme Milo Silvestro, qui officie au poste de chanteur depuis 2022 le dit : « welcome to the new era of Fear Factory ». Nouvelle ère ? oui mais en terrain connu tant la voix de Silvestro ressemble à celle de C Bell. Si on ferme les yeux, on s’y croirait, chant clair inclus.
Au niveau setlist, on est aussi en terrain relativement connu avec 8 titres sur les 11 interprétés ce soir issus de la période la plus emblématique du groupe (1995/2001). En deuxième titre, « New Breed » lance définitivement le concert et l’enchainement « Shock/ Edgecrusher », tous deux issus de « Obsolete » est sacrément efficace en live. Sous un soleil aussi lourd que le son de la basse de Tony Campos, le public ne s’y trompe pas et accueille très bien le groupe pour leur retour au Hellfest après presque 15 ans d’absence (leur dernier passage remonte à 2010). Nous aurons quand même droit à un titre issu du dernier album « Aggression Continuum » (Burton C Bell était encore présent lors de l’enregistrement) de 2021 avec « Disruptor », mais c’est bien la fin du concert avec 3 titres tirés de « Demanufacture » qui fait chauffer Clisson. « Demanufacture » introduit par Dino Cazares lance la fête, « Replica » enfonce le clou et « Zero Signal » finalise un set bien puissant pour le retour du groupe. Maintenant, reste à sortir un nouvel album avec le nouveau line up pour prouver la solidité du groupe.
SAVAGE LANDS Main Stage 2 - 17h35 (Oso Garu)
Savage Lands est un Projet/Groupe crée par Dirk Verbeuren (Megadeth) et le guitariste Sylvain Demercastel – la bio le défini comme « musicien activiste » - afin de promouvoir la reforestation au Costa Rica. Nous allons avoir droit à un concert unique – exclusivité du Hellfest ? - avec plein d’invités. Le line up est composé également pour ce concert d’Andreas Kisser qui soutient activement l’association. Au chant, on retrouve sur la plupart des titres Poun de Black Bomb A, à l’aise dans tous les registres musicaux. Le set est assez varié et en plus de quelques compositions originales, nous aurons droit à un paquet de reprises. Entre chaque morceau, une vidéo de présentation de musiciens soutenant la cause nous demandant de rejoindre « l’armée des arbres » est projetée, coupant un peu le rythme du concert. La vidéo la plus longue étant celle de Robert Trujillo que l’on voit planter un arbre entre 2 sessions de surf au Costa Rica. Certains des musiciens présents sur les vidéos rejoignant le groupe sur scène, comme par exemple Chloé Trujillo qui vient pour interpréter « Black Rock Heart », Shane Embury (Napalm Death & Brujeria) pour jouer une reprise sur vitaminée du « Whola Lotta Rosie » d’AC/DC, ou encore - dans le désordre - Pierre Emmanuel Pelisson (Loudblast), Billybio (Biohazard), Vincent Dennis (Body Count), Silje Wergeland (The Gathering) qui rejoignent le groupe pour un titre. Le concert est au final vraiment fun et alterne entre des morceaux thrash metal et d’autres plus rock ou heavy metal.
La conclusion est quant à elle relativement prévisible : comment finir autrement que par « Roots Bloody Roots » de Sepultura avec tous les invités du jour. Dommage que le public ait été si clairsemé car le concert était vraiment bon et la cause sincèrement défendue par les protagonistes du jour. Ce projet est d’ailleurs amené à devenir récurent au Hellfest : le festival ayant annoncé un soutien financier de 1 millions d’euros sur 5 ans pour l’association.
POLYPHIA Main Stage 1 - 18h35 ( Metalden)
Premier passage au hellfest pour ce groupe de rock progressif principalement instrumental qui nous vient du Texas. Formé en 2010, il se compose des guitaristes Tim Henson et Scott LePage, du bassiste Clay Gober et du batteur Clay Aeschliman.
Le son de Polyphia est connu pour incorporer des parties de guitare virtuoses à d'autres styles de musique. Initialement ancré métal dans leurs premières sorties, la musique du groupe a évolué vers un son rock plus progressif dans leurs productions ultérieures, combinant musique électronique et hip-hop. Polyphia a sorti quatre albums studio, un album live, deux EP et de nombreux singles.
Le combo entame son set avec “Loud”, titre extrait de l’EP The Most Hated , avec des gros riffs très “djent” à l’appui et un son bien heavy. Les deux guitaristes Tim Henson et Scott LePage sont très à l’aise dans leur virtuosité, ce dernier fait le show et interagit avec le public. Il demande sur un autre titre à ce que dix personnes slamment jusqu’à la barrière de la scène faute de quoi la chanson ne démarrera pas, ou plus loin il demande au public de chanter le riff de “Champagne”, riff particulièrement accrocheur.
Le son est sophistiqué, utilisant des backing tracks qui ajoutent des sonorités electro, urbaines, bien dans l’esprit progressif du combo, sur “Genesis”, Tim Henson utilise un multi-voicer et ajoute ainsi des couches de voix synthétiques qui se superposent aux guitares
“Playing God” apporte un petit côté flamenco, tandis que l’hymne “G.O.A.T”. prend le relais, le public exécutant à l’appui un wall of death.
“Euphoria” termine le set devant un public enthousiaste qui salue volontiers la prestation des Américains.
STEEL PANTHER Main Stage 2 - 19h40 (Oso Garu)
En ce début de soirée, c’est parti pour une heure en compagnie des panthères métalliques. A priori, on ne devrait pas être dépaysés par rapport à leurs autres passages au Hellfest et à leurs concerts précédents : la recette est en place et d’une efficacité prouvée : dès que retentit « Eyes of a Panther », les premiers t shirts commencent à tomber. Spyder a remplacé Lexxi Foxx à la basse et s’est intégré au line up sans soucis. Aller simple pour le strip de Los Angeles avec « Tomorrow Night » et « Asian Hooker », tous deux issus également des premiers LPs des américains. Les morceaux sont entrecoupés de « sketchs » et blagues qui – même si ce sont toujours les mêmes et sont un peu longues – donnent un côté festif/humoristique aux concerts du groupe.
On est toujours à la limite du bon gout (l’imitation de Rick Allen (Def Leppard)) mais toujours du côté fun de la blague. Le dernier album en date est représenté par 2 titres dont le bien nommé « 1987 », année préférée des glameurs félins. On enchaine sur le classique « Death to all But Metal » - un hymne au heavy metal que ne renierait aucun groupe des années 80. Mais le sujet principal du groupe est bien entendu la gent féminine. Si sur Asian Hooker, on a la première fan du groupe peu habillée qui monte sur scène, on aura une invasion de fans peu farouches sur la balade « Community Property » et sur « 17 Girls in a Row ». J’ai rarement vu autant de monde sur scène et – il me semble – qu’il y a de plus en plus de monde à chacun de leur passage. Prochain objectif : remplir les 2 mainstages ? Le temps que tout ce petit monde se rhabille et descende de scène, on se rapproche de la fin du set avec le bien nommé « Gloryhole ». Un résumé du concert ? « make some noise for all the nichons »
TOM MORELLO - Main Stage 1 - 20h45 (Oso Garu)
Place maintenant au guitariste Tom Morello qui tourne actuellement sous son nom propre. Il était déjà passé au Hellfest avec Prophets of Rage et tout le monde l’attendait avec Rage Against the Machine mais la reformation ayant tourné court et apparemment de manière définitive, ce dernier est reparti sur les routes en solo. Avec une discographie relativement fournie entre ses albums solos, ses groupes les plus connus (Rage, Audioslave) et ses participations à une multitude de projets, le bougre a de quoi choisir pour établir ses setlists. En effet, à l’instar d’un Dave Grohl, il semble être l’ami de tout le monde et son nom ressort régulièrement dans les invités sur disque de très nombreux artistes. « Soldier in the Army of Love », son dernier single ouvre le concert et on est en terrain connu au niveau du son entre rock, metal et des éléments plus rap/neo des années 90, son son de guitare est reconnaissable entre mille. La setlist est assez variée et donne la part belle à des reprises classiques qu’il s’approprie comme celles de Bruce Springsteen (The Ghost of Tom Joad) ou MC5 (Kick Out the Jams) ; mais aussi de morceaux moins prévisibles comme la reprise de Måneskin (GOSSIP). Les morceaux remportant le plus de succès étant bien entendu les reprises de Rage Against the Machine : nous aurons droit à des extraits ou les morceaux entiers suivants interprétés en instrumentaux : « Testify / Take the Power Back / Freedom / Snakecharmer / Bombtrack / Know Your Enemy / Bulls on Parade / Guerilla Radio / Sleep Now in the Fire / Bullet in the Head ». Mais là où le public devient fou c’est bien sûr sur « Killing in the Name » qu’il interprète encore une fois en instrumental laissant le public chanter. Même si le choix peut paraitre un peu décalé, ça fonctionne et la réponse est massive, ça saute et jumpe sur l’ensemble du site de Clisson sur ce tube intemporel. Le concert se finira sur une dernière reprise sympathique de « Power to the People » de John Lennon. Sympathique, c’est le mot qui vient en effet à l’esprit quand on pense à Tom Morello qui arbore en permanence un énorme sourire et qui n’arrêtera pas de remercier le public Français pour plus de 30 ans de soutien tout au long de sa carrière.
SHAKA PONK Main Stage 2 - 22h (Oso Garu)
SHAKA PONK ont-ils leur place au Hellfest? Il faudra environ 2 minutes pour répondre oui tant le son est massif dès l’introduction du concert, probablement un des meilleurs sons de la journée avec celui de Machine Head. Frah et Sam au chant savent dès les premières minutes du concert (sur le morceau « Je m’avance ») se mettre le public dans la poche. Il ne faut d’ailleurs pas attendre longtemps pour que Frah soit au milieu du public et qu’il ne le quitte plus porté et elevé par l’immense foule. Après un « Wanna Get Free » chantant, on passe aux choses sérieuses avec un « Twisted Mind » très heavy suivi des excellents « J’aime pas les Gens » et « Tout le monde danse » issus de leur dernier album éponyme. Sam chante d’ailleurs cette dernière chanson assise sur un trône. Derrière, ça joue puissant, avec Mandris à la basse, CC à la guitare, Ion à la batterie et Steve aux claviers. La mise en scène est très travaillée, le décors est magnifique et le groupe est accompagné de choristes habillés en blanc avec le longues robes de chaque côté de la scène. Ceci leur donne un côté angélique qui est parfait pour leur venue en enfer. Le public, très réceptif, est un membre à part entière du concert et reprend en chœur les refrains de « I'm Picky » ou encore la reprise « Shaka Ponkisée » de Nirvana « Smells Like Teen Spirit ». Sur le bien nommé « Circle Pit », Frah – en plein de milieu de la fosse - déclenche un énorme… circle pit, un des plus imposants de tout le week end. Le groupe ne dispose que d’1h10 et ne peut donc pas proposer son show complet, on est donc déjà rendu aux rappels et le groupe choisi de clôturer son excellent concert par le dansant « Sex Ball » et le très heavy « Dad'Algorhythm » issu encore une fois du dernier album. Le groupe passait au Hellfest dans le cadre de sa dernière tournée, Shaka Ponk ayant décidé de raccrocher les instruments pour raisons écologiques et de se consacrer à des associations luttant pour l’écologie. En tout cas, en ce qui concerne la musique, à écouter les retours dans le public, Shaka Ponk a visiblement délivré un des meilleurs concerts de cette édition du Hellfest et a donc indiscutablement justifié sa place au Hellfest, bravo !
MACHINE HEAD Main Stage 1 - 23h15 (Oso Garu)
Après presque 10 ans d’absence du circuit, Machine Head s’est finalement décidé de revenir proposer leur set dans les festivals. En effet, pendant longtemps, Robb Flynn a déclaré qu’il ne tournerait plus qu’en salle afin de proposer une expérience optimum de Machine Head, souvent avec des sets de 2h30. Mais cette période est révolue, et le groupe revient par la grande porte puisqu’ils sont programmés en headliner sur la plupart des festivals : le pari a donc été gagnant. Il est déjà 23h00 passées, la nuit est bien tombée et Robb Flynn s’avance sous des lumières bleues pendant l’intro « In Comes the Flood » qui annonce un déchainement de riffs pour les 90 prochaines minutes. On voit tout de suite que le concert s’annonce énorme avec des lights magnifiques, un son puissant et clair et de la pyrotechnie à gogo. Le groupe est venu nous présenter un show de première classe. C’est « Imperium » tiré de l’album « Through the Ashes of Empires » qui lance le concert avec ses riffs complexes avant un « Ten Ton Hammer » qui flore bon les années 90. Avec un line up béton composé du viking Jared MacEachern à la basse et les plus récents dans le groupe Matt Alston à la batterie et Reece Scruggs aux secondes guitares, le groupe est une machine de guerre. Leur groove metal avec des forts relents de thrash est bien mis en avant avec les 2 extraits (« CHØKE ØN THE ASHES ØF YØUR HATE » et « NØ GØDS, NØ MASTERS ») du fort recommandable dernier album du groupe « Of Kingdom and Crown ». Robb Flynn est également très en voix ce soir en alternant les vocaux gutturaux et chanté de manière complétement maitrisée. Il électrise la foule qui n’a d’yeux que pour lui ; je trouve qu’en 10 ans, il a progressé énormément sur ce point-là. Pause acoustique un peu plus calme avec un « Darkness Within » poignant ou le public chante à tue-tête les « ohoho » à reprendre à la fin du morceau pendant de longues minutes. On est loin des errements « neo metal » du début des années 2000 même si un titre de « Supercharger » est interprété ce soir. Les 2 morceaux les plus anciens « Ten Ton hammer » et « Davidian » donneront droit – outre à une réaction puissante du public, à des lâchers de ballons géants (en forme de marteaux et de cubes ornés du logo) qui surferont sur le public pendant de longues minutes. Même si la discographie du groupe est bien fournie, la setlist balaie globalement l’ensemble de la carrière du groupe avec au moins 1 titre de presque tous les albums (seul « Catharsis » n’est pas représenté). Dommage, nous n’aurons pas droit à « Old » ce soir, mais le groupe faisant tourner ses setlists régulièrement, nous avons d’autres pépites et le final sur le long « Halo » que le groupe entamera après que le public ait rechanté à nouveau les « ohohoh » de « Darkness Within » et que Robb Flynn ai pratiqué le lancer de bières sans que personne n’arrive à les attraper (à part la dernière ?). Dans tous les cas, Machine Head a vraiment prouvé ce soir qu’il méritait sa place en tête d’affiche avec ce très grand concert.
THE PRODIGY - Main Stage 2 - 0h50 (Oso Garu)
Pour finir la soirée, un concert de The Prodigy, un groupe qui n’est jamais venu au Hellfest car ils sont plus assimilés à la scène électronique qu’au metal. Le son est très fort et puissant et l’ambiance change de suite au niveau des lights, on est dans l’utilisation du stroboscope à outrance et des lights par derrière. Le groupe étant relativement invisible au milieu de ce déluge visuel de couleurs, de fumée et d’effets. Outre les 2 membres originaux Liam Howlett aux claviers et le chanteur Maxim, le groupe est accompagné en live de 2 mucisiens « live » avec Leo Crabtree à la batterie et Rob Holliday aux guitares, ce qui durcit le son et lui donne un côté Nine Inch Nails par moment. En effet, même si la musique se veut relativement électronique, on est par moments, pas si éloigné que ça du metal indus. Un des moments fort du concert est l’hommage à Keith Flint, décédé en 2019, avec le morceau « Firestarter » interprété avec sa silhouette dessinée au laser et projetée sur les écrans géants, bel hommage. L’heure de show est intense et la setlist sans temps morts avec Maxim qui vient même parcourir le site en courant au milieu de la foule. Encore un pari réussi du Hellfest de programmer des groupes pas forcement attendus sur leur programmation mais qui – comme un Carpenter Brut en 2023 – prouvent qu’ils ont leur place dans les musiques extrêmes. Il est temps pour nous de rentrer pour se reposer, demain le programme est très chargé.
Autres concerts du 28 juin retransmis par ARTE :
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