Dix années que la bande à Mick Box ne nous avait gratifié d’un effort, depuis Sonic Origami, en contraste avec les années 70 très prolifiques, avec, à trois reprises, une production de deux albums par an !
Le combo n’est pas resté inactif pour autant au travers de nombre de tournées partout dans la planète, à l’exception de l’hexagone, malheureusement. URIAH HEEP fait incontestablement partie des piliers du hard rock britannique, et l’étiquette de sous DEEP PURPLE, que certains lui collent volontiers, n’a guère de sens, car depuis ses débuts, le son du Heep, à base de claviers, à l’époque tenus par Ken Hensley, est absolument original, même si la formule s’apparente à celle du Deep Purple. Par contre leur longue histoire ressemble beaucoup à celles des autres groupes des années 70, à la longévité exemplaire, à savoir un passage obligé par le hard FM des années 80, un moule imposé par les radios de l’époque, un véritable frein à la créativité, qui se traduisait pour beaucoup par un raccourcissement des titres et des parties instrumentales, soli et autres, bref une standardisation commerciale pas très favorable à la création artistique originale !
Mais les années 2000 ont libéré ce verrou, l’internet à brisé le monopole des radios, et une nouvelle génération de fans et de groupes ont redonné libre court à la créativité, et pas mal de combos des années 70, à l’image de Deep Purple, SCORPIONS, UFO ont retrouvé une seconde jeunesse artistique en revenant à leur style original, tout en remplissant des salles de concert. Tout naturellement, Mick Box et Phil Lanzon, les deux principaux compositeurs du groupe, se sont inscrits dans ce mouvement, et Wake The Sleeper nous ramène aux années débridées de Look At Yourself ou encore The Magician's Birthday. Le premier titre éponyme se veut emblématique de ce retour aux sources, tous les ingrédients de l’époque s’y retrouvent, avec un jeu de Mick Box féroce, dynamité par le rythme infernal imprimé par la nouvelle recrue, l’athlétique Russell Gilbrook, qui nous rappelle brillamment l’importance d’un batteur dans un combo. Owerload et sa superbe intro, et Tears Of The World enfoncent le clou et maintiennent un rythme soutenu. Les refrains accrocheurs et les chœurs si particuliers, véritable marque de fabrique du groupe y sont toujours présents, la production réussissant à donner une tonalité moderne à un son daté de quelques décades. Après Light Of A Thousand Stars, un mid tempo un peu en retrait au niveau inspiration, suivent deux titres de transition aux refrains entêtants : Heaven's Rain et plus encore Book Of Lies. What Kind Of God vient quant à lui illustrer le propos précédent sur la créativité, voila l’exemple parfait d’un titre long de près de sept minutes, à l’aspect progressif, qui ne serait jamais passé sur une radio FM, et pourtant quelle intensité ! Bernie Shaw n’atteint pas forcément la gamme d’aigus de David Byron, mais fait preuve de conviction en enflammant les textes, Phil Lanzon nous régale de ces lignes de Hammond qui nous font oublier sans regrets les synthétiseurs FM des années alimentaires, les lignes de basse entêtantes de Trevor Bolder ouvrent la voie à de nouveaux superbes soli de Box dans une montée en puissance éblouissante, du grand art !
La troisième partie de la galette maintient le cap, et qu’on se le dise, les vétérans sont de retour, pas pour de la figuration, mais pour signer une belle pièce de hard rock mélodique classique, dans la plus pure tradition des années 70, et sans limitation de créativité aucune, Wake The Sleeper possède vraiment tous les ingrédients pour vous convaincre, si vous n’y avez pas encore goûté.
Highlights : tous
Tracklist : | Line Up: |
Label : Sortie : Production : | Sanctuary / Universal 07/06/2008 Mike Paxman |
Discographie : |
Very 'Eavy ... Very 'Umble (1970) Live : |
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