A l’heure où certains combos issus des années 70 ont déjà programmé leur sortie, à l’instar des Scorpions ou des Judas Priest, il en est d’autres qui font de la résistance.
Pourtant Uriah Heep fait partie des pionniers avec un premier album en 1970, devançant les groupes précités. Alors quelle est la recette de ce combo anglais longtemps et injustement comparé à un sous Deep Purple en raison de l’omniprésence des claviers, alors même qu’il possède un son très original et reconnaissable entre mille. L'une des raisons provient peut être du renouvellement quasi complet du line-up, puisque de l’original ne subsiste plus que le guitariste Mick Box. Ce renouvellement n’a en aucune façon nuit au « trademark » du groupe, le son Heep a traversé quatre décades sans dommages aucun, Phil Lanzon reproduisant le son Hammond de Ken Hensleysans difficultés, et Bernie Shaw inscrit son chant dans le sillage de feu David Byron. J’avoue que la première écoute m’a laissé sur ma faim, mais cela est lié à l’aspect un peu progressif du hard du Heep, plus une impression de déjà entendu. Puis au fur et à mesure des écoutes la qualité des compositions finit par capter l’attention. Cela démarre avec le tempo rock de Nail On The Head, un titre intéressant qui fait l’objet de la vidéo officielle, mais on sent que le groupe en garde sous la pédale, un peu comme un vieux diesel qui monte en puissance. Après cette montée en régime, I Can See You envoie des riffs plus mordants, le refrain, les chœurs sont plus aguicheurs et Mick se fend d’un solo bref mais incisif, un premier sommet dans l’album qui se prolonge dans Into The Wild. Money Talk vient relancer l’analogie avec Deep Purple, à la nuance près que Mick Box ne joue pas à la Blackmore, mais reste quasi silencieux au niveau des soli, et c’est un peu ce que je reproche sur cet album, Mick Box semble parfois assurer le strict minimum, presque comme dans la période FM, alors même que les années 70 ont le vent en poupe, cela semble paradoxal ! Heureusement qu’un I'm Ready et ses riffs hard ou encore Believe remettent les pendules à l’heure ! T-bird Angel se distingue par un autre refrain très accrocheur, Kiss Of Freedom avec un chouette solo de claviers, Lost joue la carte psyché alors que Trail Of Diamonds calme le jeu. A défaut de s’aventurer dans les contrées sauvages comme semble l’indiquer le titre, Uriah Heep assure un vingt troisième album de facture très classique et très agréable, c’est somme toute pas mal après tout ce temps et une carrière aussi longue, reste à attendre une hypothétique tournée en France, et là, ça va être plus coton !
Bernie Shaw (chant) Mick Box (guitare) Phil Lanzon (clavier) Trevor Bolder (basse) Russell Gilbrook (batterie)
Label :
Frontiers Records
Sortie :
15/04/2011
Production :
Mike Paxman
Discographie :
Very 'Eavy ... Very 'Umble (1970) Salisbury (1971) Look At Yourself (1971) Demons And Wizards (1972) The Magician's Birthday (1972) Sweet Freedom (1973) Wonderworld (1974) Return To Fantasy (1975) High And Mighty (1976) Firefly (1977) Innocent Victim (1977) Fallen Angel (1978) Conquest (1980) Abominog (1982) Head First (1983) Equator (1985) Raging Silence (1989) Different World (1991) Sea Of Light (1995) Sonic Origami (1998) Wake The Sleeper(2008) Celebration(2009, compil + 2 nouveaux titres + DVD live) Into The Wild (2011) Live In Armenia(2011) Outsider (2014)
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