Je me surprends toujours en plein paradoxe à chaque fois que je veux relater mes impressions à l'issue d'un concert d'Opeth.
C'est la sixième fois que j'assiste à un de leurs concerts depuis 2008, et au regard de mon parcours musical je m'interroge encore sur ce qui m'a permis de surmonter mon aversion pour les grognements de Mikael Åkerfeldt et finalement apprécier la musique de ce groupe.
En tous cas, j'ai encore eu la possibilité de m'en réjouir ce soir.
Pourtant, je n'avais pas bien vécu leur dernier concert en raison d'un mauvais placement dans la salle, là où la sonorisation imposait une bouillie inaudible. Un cauchemar que j'ai voulu tenter de balayer : c'est réussi ! Je me suis pour cela volontairement placé en retrait des premiers rangs, en me positionnant le plus au centre possible dans le prolongement de la table des mixages.
En attendant le groupe, le public a la possibilité d'admirer le décor de la scène qui se marie à ravir à celui de cette magnifique salle du Trianon, pleine à craquer ce soir. Une douzaine de chandeliers diffuse une atmosphère délibérément inspirée de "Ghost Reveries", leur huitième opus paru en 2005 et qui sera joué dans son intégralité dans un premier acte. Trois grand écrans en fond de scène diffusent des images tout autant tamisées.
| En guise d'introduction les enceintes diffusent brièvement "Brüder des Schattens, Sohne des Lichts", une reprise de Popol Vuh un groupe allemand de musique électronique. La composition du groupe n’a pas changé depuis 2011 ; on retrouve donc Martín Méndez, à la guitare basse depuis 1997, Martin Axenrot, à la batterie/percussions depuis 2005, Fredrik Åkesson, à la guitare/chœurs depuis 2007 et Joakim Svalberg, aux claviers depuis 2011. L'interprétation du premier titre m'inquiète car la sonorisation tarde à s'éclaircir, mais ensuite tout devient audible pour notre plus grand bonheur, même si je considère que le son de la basse était encore surdimensionné. La magie opère très vite ; les titres sont joués à la perfection, le groupe laissant cependant à plusieurs reprises cours à des improvisations délicieuses. A la sonorisation plutôt bien équilibrée s'ajoute un éclairage somptueux alternant, selon les atmosphères, entre des couleurs astucieusement diffusées ; l'orange intense, le vert ou le rouge. Pour parfaire l'ensemble, les écrans alternent vidéos et images inquiétantes à souhait. Comme toujours, Mikael ne tarde pas à nous faire partager son humour "so british", très à l'aise avec son public, n'hésitant pas à le taquiner. Pour ma part, le point culminant de cette première partie de soirée fut l'interprétation terriblement enivrante de "The Grand Conjuration". Ce titre est vraiment une parfaite symbiose de la musique d'Opeth avec ses alternances de puissance terrifiante et de violence contenue. Des grognements, oui mais pas trop ; juste ce qu'il faut pour accentuer encore un peu plus l'atmosphère ! On arrive vite, trop vite à la fin du premier acte ; les lumières s'allument et les commentaires réjouis alimentent allègrement cet entracte. C'est de nouveau une reprise de Popol Vuh, "Through Pain to Heaven", qui annonce le début du second acte. Sur les huit titres choisis, trois sont issus de "Pale Communion", logique c'est leur dernier opus et de surcroît il est très réussi ! Aux éclairages déjà superbes de la première partie, sont ajoutés sur les écrans des tableaux faisant références aux opus du groupe. Tous les admirateurs, selon leur époque préférée, ont pu prendre leur plaisir ! On pourrait regretter que "Still Life" ait été omis mais je veux bien admettre que ce qui a été choisi le valait bien. Et puis, en rappel, "The Lotus Eater" ! Je l'attendais et je l'ai eu de nouveau : j'adore ce titre que je trouve aussi très représentatif d'Opeth ! Bref, encore une excellente soirée dans un Trianon complet et pourtant je n'y ai rencontré personne de mes connaissances. Opeth est vraiment un groupe à part.
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