Rain or shine a toujours été la devise du Wacken Open Air. C’est particulièrement vrai pour cette édition 2023, qui s’est avérée mémorable de bien des façons. Elle restera en tout cas dans les mémoires aussi bien des gens présents qu’absents.
Pour ceux qui n’y étaient pas, ils retiendront qu’un gros festival a été noyé sous la boue et que de ce fait, une grande partie des festivaliers n’avaient pas pu venir, que même les accès au village avaient été bloqués. Ca a été relayé de cette manière par les grands médias français… qui n’étaient même pas présents sur place ! Nous, nous y étions, y compris à l’espace presse du festival, et nous n’avons croisé aucun journaliste français (hors presse metal, s’entend). L’AFP s’est contentée de traduire les dépêches des agences de presse allemande et le Monde, le Figaro, Libération, 20 Minutes et autres n’ont fait que reprendre.
Alors c’est vrai, les conditions étaient extrêmes. Le milieu de l’été 2023 a vu des intempéries phénoménales qui se sont abattues sur toute l’Europe, du nord au sud. Partant du Jura en voiture, nous avons bien senti passer les pluies diluviennes sur le trajet pour monter dans le nord de l’Allemagne. Pluies qui vont poursuivre leur route du nord-ouest au sud-est et l’Europe, atteignant la Slovénie quelques jours plus tard pour noyer le Metaldays (qui inaugurait un nouveau site) sous les eaux. Pour ce qui est de Wacken, ce mauvais temps a frappé les dix derniers jours, lorsque les installations du festival étaient en train de se faire. Les scènes ont mis plus de temps pour s’installer, et surtout les terrains étaient impraticables. Et notamment les campings. Pour rappel en Allemagne, et contrairement au Hellfest, on campe à côté de la voiture. C’est très pratique car il n’y a pas tout le matériel de camping à trimballer entre le parking et le camping. Mais ça craint quand le terrain est complètement impraticable. Et là, clairement, il y avait des endroits où c’était une mer de boue. De ce fait, les organisateurs ont demandé aux festivaliers de retarder leur venue autant que possible, le temps qu’ils puissent procéder aux aménagements indispensables. Puis ils ont fini par interdire l’accès aux festivaliers véhiculés, leur laissant la possibilité de poser leurs véhicules et de camper au Volksparkstadion de Hambourg et dans des emplacements particuliers à Itzehoe, la ville d’à côté, et de venir à pied ou en transports. Et au final, il a été indiqué aux festivaliers pas encore arrivés de renoncer à venir, qu’ils seraient remboursés et prioritaires pour l’année prochaine. C’est ainsi que plus de 20 0000 festivaliers sur les 80 000 prévus ont dû faire une croix sur le festival. Et jamais Wacken n’est passé aussi près d’une annulation. Mais le festival a quand même bien eu lieu et s’est même très bien passé, grâce à un énorme travail des organisateurs, de leurs partenaires, de bénévoles, et d’agriculteurs du coin qui ont prêté main forte, mettant à disposition notamment leurs tracteurs pour aplanir le sol boueux ou sortir certaines voitures de fâcheuses postures. Et comme toujours, les habitants de Wacken et des villages environnants ont montré leur sens de l’entraide et de l’hospitalité en proposant spontanément des hébergements temporaires par le biais de messages sur les réseaux sociaux, à la vitesse de l'éclair. Et on a sérieusement pensé à répondre à l’une de ces offres d’hébergement des habitants avant d'être sur place. Au final, en arrivant le mardi après-midi, on a été au camping normal et ça s’est bien passé.
Mais clairement, pour avoir fait d’autres éditions extrêmes (notamment 2015), celle-ci n’a pas été la plus difficile à vivre. Le temps dégueulasse a eu lieu surtout avant le festival. C’est ce qui a fait que les installations n’étaient pas encore prêtes et le camping impraticable. Alors oui, le terrain était boueux. Particulièrement dans l’infield et dans certains coins du camping, où il fallait établir de véritables stratégies de contournement des obstacles. Mais ça a déjà été largement pire. Pendant le festival, il a fait globalement beau et on n’a pas beaucoup eu à sortir les ponchos de pluie. Et dans un festival aussi énorme, 20 000 personnes en moins, même si je ne peux m’empêcher d’avoir une petite pensée pour ceux qui n’ont pas pu venir au dernier moment alors qu’ils attendaient ça toute l’année, ça se ressent et ce n’est pas désagréable.
MERCREDI
Le premier jour officiel du festival, le mercredi (car oui, Wacken est désormais un festival qui a lieu officiellement sur quatre jours, comme le Graspop et le Hellfest, et de plus en plus d’autres), a quand même été difficile. Retard de préparation des infrastructures, de l’ouverture de l’Infield (prévue au départ pour 15h, elle n’a été possible qu’à 18h) pour permettre aux tracteurs présents de niveler le sol et de le rendre aussi praticable que possible…. Cela a entraîné des chamboulements de running order. Pour cette raison, certaines représentations (dont celles de Holy Moses et de Nervosa) sont retardées et reportées, à tel point que le groupe de Sabina Classen, qui était prévu pour le début de l’après-midi, se produira à minuit sur l’une des plus petites scènes. Même l’un des moments emblématiques du Wacken, l’ouverture des portes de l’Infield et les courses pour s’emparer de la barrière, est un peu ralenti précisément à cause de la boue qui rend la course impossible. Quant aux groupes de la Metal Battle (la France représentée cette année par Xaon, un bon groupe de death mélodique), programmés pour la plupart le mercredi, ils ont été répartis sur les autres jours. L’organisation de ce concours s’est donc trouvée bien compliquée.
Quoi qu’il en soit, après une longue attente vers la scène de la Louder, nous assistons à un moment particulier de cette édition : une partie des cendres de Lemmy est transférée et l’urne est placée dans un endroit spécial au Wacken, où elle restera comme un souvenir éternel de l’affection que Lemmy avait pour le festival allemand. La cérémonie du transfert des cendres est suivie en direct sur les écrans géants et commentée par deux invités spéciaux (que l’on reverra plus tard lors du concert de Doro Pesch), à savoir Udo Dirkschneider et Joey Belladonna, qui sont interviewés à tour de rôle et invités à se remémorer quelques épisodes de leur amitié avec Lemmy, son approche de la scène... Ce moment, aussi émouvant soit-il, s’éternise un peu trop, surtout pour ceux qui attendent le début des vrais concerts. Les informations sur les changements d’heure à ce moment-là arrivent au compte-gouttes et l’application du festival est complètement en carafe (ce qui ne sera pas le cas à partir du lendemain, où ça fonctionnera parfaitement avec des infos en temps réel). On essaie de ne pas trop s’énerver et on en profite, pluie et boue le permettant, pour explorer un peu les aires de concerts à la recherche des repères habituels et voir les nouveautés (il n’y en a pas tant que ça par rapport à 2022 en fait, le site est à peu près similaire avec la même disposition des scène mais c’est difficile évaluer les animations proposée, au vu des conditions apocalyptiques).
Après l’ouverture retardée à plusieurs reprises, enfin à 18 heures environ, les portes du Holy Ground sont ouvertes et comme le veut la tradition, la course vers les barrières a commencé; beaucoup de gens ont décidé d’aller se placer devant la scène des Anglais de SKINDRED, qui honorent Wacken avec leur première performance sur le stage Faster. C’est pas mal de commencer le plus gros festival du monde sur des notes de reggae :) Désireux de donner le meilleur d’eux-mêmes devant un public qui a souffert de l’arrivée, ils commencent leur spectacle avec "Set Fazers". En quelques minutes, une grande partie du public a déjà oublié l’arrivée houleuse sur les lieux, le passé est passé, le présent c’est maintenant et maintenant il ne vous reste plus qu’à sauter au rythme de Skindred ! La performance des musiciens est comme toujours de qualité et confirme le fait que, qu’on le veuille ou non, leur musique est un must à voir en live. Ca saute, ça chante et un excellent frontman n’arrête pas d’échanger des blagues so British avec le public. Ce n’est pas trop mon style mais ça fait tellement de bien de se mettre enfin dans un vrai concert après toutes ces galères ! Cependant, le concert n’est pas parfait: niveau son, je trouvais la guitare assez faiblarde, ce qui m’a laissé un peu perplexe. Mais au vu des conditions, c’était bon quand même !
Ensuite c’est le tour d’un groupe de ska punk allemand : les BROILERS. Il y a plus true que ça ! Mais c’est un groupe qui marche bien en Allemagne. Quelques jours avant le début du festival, peut-être pour rassurer ceux qui s’inquiétaient des mauvaises nouvelles concernant la météo, une dernière poignée de groupes a été annoncée, dont eux. Ce groupe de punk originaire de Düsseldorf a récemment fêté ses trente ans de carrière et jouit d’un bon accueil auprès du public. Grâce à une bonne alchimie entre des riffs simples mais efficaces, un chant en allemand qui parle bien au public local et une tenue de scène par des professionnels rodés, en particulier le chanteur Sammy Amara et le guitariste Ronald Hübner, c’est une découverte agréable même si vue de loin..;
On commence enfin sur du vrai metal avec PHIL CAMPBELL AND THE BASTARD SONS. Comme pour le groupe précédent, la présence de l’ancien guitariste de Motörhead et ses fils a été annoncée quelques jours avant le festival. Et au vu de la cérémonie de transfert des cendres de Lemmy à Wacken peu avant, il était logique de penser que le set proposé tournerait également autour de Motörhead. Ce sera bien le cas. Outre la reprise de "God Save The Queen" et quelques autres extraits de la discographie originale du groupe, la plupart des chansons interprétées retracent la carrière de Motörhead, avec quelques grands classiques dont , "Born To Raise Hell" toujours efficace, "Iron Fist" et "Damage Case" placés en début de set et un final sur "Overkill" avec Mikkey Dee à la batterie. Phil Campbell est très charismatique, efficacement soutenu par ses trois enfants aux instruments et par le nouveau chanteur Joel Peters, qui grogne les paroles et il a un très bon contact avec le public. Avec cette performance, il est contrevenu à une règle non écrite du Wacken, selon laquelle généralement un groupe qui a joué une année ne revient pas l'année suivante (Campbell & sons s’étaient également produits en 2022), mais nous avons déjà compris que cette édition sera pleine d'anomalies. Mais pour un live pareil, tant mieux !
La tête d'affiche de la première journée au Wacken fait partie de ces présences déjà vues à maintes reprises en Terre Sainte : DORO célèbre en effet quatre décennies au service du heavy metal. Et pour cela, quoi de mieux que Wacken ? Au-delà du fait que ce soit le plus grand festival du monde, c’est surtout un endroit où la Metal Queen est chez elle. Que ce soit pour un concert de son groupe, pour une apparition en guest ou même simplement en tant que visiteuse, il n’y a pas une édition où elle n’est pas présente dans le nord de l’Allemagne début août. Et puis Wacken a toujours eu pour habitude de faire des concerts spéciaux.La, ça va être une belle performance de deux heures avec de nombreux invités de prestige et un visuel spectaculaire. La prestation de Doro est introduite par quelques courtes vidéos de salutations et de félicitations, envoyées par exemple par Dee Snider, Rob Halford, David Coverdale, Gene Simmons, Klaus Meine, Michael Kiske et bien d'autres. Les Wasteland Warriors, personnages typiques du Wacken sur le thème steampunk, sont en arrière-plan pour compléter la scénographie tandis que le défilé des invités commence. Hansi Kursch de Blind Guardian pour « Rock Till Death », « East Meets West » avec Sammy Amara de Broilers, « Für Immer » avec Chris Caffery, qui revient au Wacken après la performance triomphale avec Savatage et Trans-Siberian Orchestra. On retrouve Joey Belladonna qui reste sur scène pour la reprise de « Antisocial » et pour « Raise Your Fist In The Air », tandis que la solide amitié avec Lemmy et Motörhead se réaffirme lorsque Mikkey Dee et Phil Campbell rejoignent Doro pour la reprise de « Love Me Forever » (accompagné d'anciennes images de Lemmy sur grands écrans). Autres reprises en finale, avec un « Breaking The Law », lent au début puis joué à toute allure, auquel participent deux pierres angulaires du metal allemand comme Udo Dirkschneider et Uli Jon Roth, et l'incontournable « All We Are » avec tout le monde est invité ensemble sur scène. Cela se termine par un "As Of Spades" pour rendre à nouveau hommage à Lemmy, tandis qu'au-dessus de la scène on assiste à ce qui sera une constante du Wacken 2023. Un nombre incroyable de drones décollent et composent d'abord le portrait de Lemmy, puis l'écriture « Lemmy – Wacken » et le crâne symbole du festival. Ces spectacles de drones (celui de ce soir étant le premier du festival) sont la grande nouveauté de ce WOA 2023 et honnêtement, c’est absolument magnifique.
Un concert avec beaucoup d'autres à l'intérieur, unique en son genre par le nombre d'invités présents. Ce n’est peut-être pas impeccable du point de vue vocal, mais à cette occasion Doro voulait juste célébrer ensemble avec ce qui compte évidemment le plus pour elle : les amis et les fans…
En dehors de l’Infield, il y a aussi des choses sympas sur les scènes annexes, et notamment à la Bullhead. Et en particulier deux concerts historiques.
Avec plus de cinquante ans de carrière derrière eux, PENTAGRAM continue de démontrer qu'il a beaucoup à offrir, notamment lors de ses performances live. Le groupe américain, qui a contribué à définir le doom metal dans les années 1970, se produit avec audace dans l'obscurité de la nuit et les tons sombres de la scène. Bien que le chanteur Bobby Liebling ait presque soixante-dix ans, sa performance souligne que l'âge n'est qu'un chiffre, donnant à Pentagram la reconnaissance qu'il mérite : un regard intense, une voix hypnotique et une présence scénique inégalée. Lors de ce spectacle, l'album qui brillera le plus (bien que dans un contexte funèbre créé par le groupe sur scène) sera leur éponyme 'Pentagram', le premier album du groupe sorti en 1985, soit 15 ans après la formation du groupe. Le concert est magnétiquement engageant et entretient cette ambiance jusqu'à l'interprétation du dernier morceau de la setlist. On est littéralement transporté par cette atmosphère.
Il y a un autre concert que je tenais absolument à voir : HOLY MOSES dont c’est le dernier festival. En effet, Sabina Classen (une habituée des lieux comme sa grande copine Doro, même si elle n’a pas joué si souvent que ça à Wacken avec Holy Moses) va sur ses 60 ans et a décidé de mettre un terme à sa carrière. En attendant, son dernier album est un très beau chant du cygne. C’est même le premier à avoir été classé dans les charts allemands. Le concept de cette ultime tournée est de jouer une chanson par album. Et ça va le faire ! J’ai trouvé Sabina assez amaigrie et avec une voix pas toujours régulière. Mais quand même, elle assure. Elle dégage une envie et une énergie incroyables. Les musiciens qui l’accompagnent sont très carrés et font le job, mais sur scène Holy Moses est clairement le groupe de sa frontwoman. Il faut rappeler quand même que, formé en 1981, Holy Moses est le premier groupe de thrash à avoir eu une chanteuse qui growle, alors que le death metal n’existait pas encore. Sans Sabina, pas d’Angela Gossow, d’Alyssa White-Gluz et plein d’autres. Ca fait quelque chose de la voir s’arrêter là. Musicalement comme humainement, je l’apprécie beaucoup et ce concert sera donc un moment marquant du festival. J’espère quand même qu’elle n’arrêtera pas totalement la musique et qu’elle viendra au moins growler en guest de temps en temps…
Voilà pour cette première journée : pas facile mais avec de belles choses aussi. Le festival est bien lancé !
JEUDI
Cette journée du jeudi est marquée par une météo tout à fait favorable et un terrain de meilleure qualité, sauf dans l’Infield où c’est encore le champ de boue. Mais l’organisation a très bien bossé et de nombreux endroits sont praticables sans qu’on enfonce les pieds dans 50cm de gadoue. Comme d’habitude, le jeudi a pour thématique la Night to remember (donc des vieilles gloires du hard rock et du heavy metal) sur l’Infield et la Night o Dismember (des gros noms du metal extrême) à la Bullhead. Plus beaucoup d’autres gourmandises à la Louder, la Wasteland et la Wackinger.
Pour nous ça commence avec les Américaines de VIXEN sur la Faster. Pas un groupe que je connais très bien mais auquel on accroche de suite. En fait je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Avec les vieux groupes, c’est du quitte ou double. Soit le groupe est ultra-pro et fait parler son expérience de la scène, soit ça fait l’effet d’un pétard mouillé quand le groupe ne tourne plus beaucoup. Les Américaines atteignant la soixantaine, on pouvait donc se poser des questions. Les dames ont offert un superbe show. Britt Denaro est une excellente guitariste et la chanteuse Lorraine Lewis (ex Femme Fatale), était une boule d'énergie, faisant bouger la foule et allant même slammer dans le public à un moment donné. L'ensemble était en feu, avec des titres tels que "Waiting for the Big One", "Crying" et "Love Made Me" pour n'en nommer que quelques-uns.Ca fait du bien de commencer la journée comme ça !
On enchaîne avec URIAH HEEP. Eux, ce sont des vieux de la vielle et ils fêtent le 50 ans d’existence. Pour les avoir déjà vus deux fois, je savais déjà qu’ils étaient très bons et sont clairement parmi les meilleurs groupes de leur génération encore en activité. Avec les moyens offerts par Wacken, c’est le top. Les fiers vétérans sont déchaînés et ont livré un show sensationnel. Qu’est-ce qui fait que les groupes emblématiques de cette époque l’ont encore ? Après tant d’années, ils peuvent toujours apporter le feeling, le son et l’esprit intemporel de leur musique. Mick Box et Bernie Shaw n'agissent certainement pas comme des gars qui sont sur le point de prendre leur retraite, ils ont réalisé un autre set solide pour ce deuxième jour de Wacken. Leurs classiques comme “Rainbow Demon”, “Lady in Black” et bien sûr “Gypsy" sont imparables. Avec un gros son et un light show que même le fait de jouer en plein jour ne gâche pas, c’est juste génial. Et c’est encore plus génial d’être encore au top passé 70 ans.
Place maintenant à HAMMERFALL ! Le power metal est toujours bien représenté à Wacken, dont les Suédois sont un client régulier quasiment depuis leurs débuts. Super set comme d'habitude. Oscar Dronjak avec son cadre élancé de 1m90 élevant sa Hammer Guitar vers le ciel ne vieillit jamais (les mecs ont quand même atteint la cinquantaine maintenant).
Après une petite pause, direction la Louder pour voir PENNYWISE. C’est tout un parcours pour accéder à la troisième grande scène, à l’écart des deux de l’Infield, dans une mer de gadoue. On finit par y arriver et bien se placer. Si ça ne surprend pas de voir un groupe de punk à roulettes au Hellfest, c’est un peu plus rare à Wacken. Mais j’aime bien le punk et j’ai beaucoup écouté Pennywise à une certaine période. Ce groupe a des mélodies et un chant qui ont tout pour plaire à des fans de power metal ou de hard rock et sa place ici ne me choque donc absolument pas. Et je suis bien content de les voir. C’est efficace, avec une musique taillée pour le live. Par contre, le chanteur parle trop entre les titres et ça nuit à la dynamique du concert. Je préfèrerais clairement qu’il enchaîne les morceaux plutôt que les blabla. Je suis quand même content de les avoir vus, même s’il manquait quelque chose à cause des causettes du frontman (trois morceaux qu’ils auraient pu rajouter plutôt que de parler, par exemple ?).
On enchaîne sur KREATOR, ou du moins la deuxième moitié du show. En effet, il y avait conflit avec Pennywise. Ayant déjà vu les Allemands plus d’une dizaine de fois, j’ai privilégié d’abord les punks californiens que je n’avais jamais vus. Je n’ai aucun mal à rentrer dans le show, qui est dantesque. Le visuel est magnifique, le son parfait et le groupe est au top du top. Ca fait plaisir de les revoir en forme : fan de longue date, je les trouvais en pilotage automatique depuis pas mal de temps. Visiblement, Fred Leclerc, récemment recruté à la basse, sait apporter une bonne touche de sang neuf.
Après c’est la grande tête d’affiche de la soirée avec l’un de mes groupes préférés tous styles confondus : HELLOWEEN.
Au Wacken et en tête d'affiche de la soirée dite A Night To Remember, l'occasion était immanquable, même avec les pieds collés dans la boue comme des ventouses.Dans la set list, présence de chansons anciennes et aussi nouvelles dont le résultat a été un concert de hauts et de bas, avec des moments vraiment glorieux, d'autres quelque peu oubliables et une fin impressionnante. "Skyfall" a servi d'ouverture. J’aime bien ce morceau mais il est trop long et trop “fan service” à mon goût, à l’image du dernier album du groupe. Ça a été créé en cherchant vainement à obtenir l'atmosphère des chansons du passé qui ne correspond pas à la réaction du public. Cela s'est également produit avec « Mass Pollution » et « Best Time », la réponse a été froide. Quoi qu’il en soit, avant chaque ralentissement, un sommet survenait ensuite. Après « Skyfall », « Eagle Fly Free », après « Mass Pollution », « Future World », après « Best Time », « Dr. Stein", donc ces morceaux moyens étaient dilués dans les hymnes classiques, avec avec un très bon son et un excellent travail sur scène de la part de l’ensemble du groupe. De plus, chaque morceau était illustré par des animations très bien faites. Kai Hansen a été le premier à s'adresser au public, se souvenant que nous étions dans "A Night To Remember" et qu'ils étaient prêts à faire en sorte que ce soit une soirée merveilleuse dont on se souviendra. Il l'a fait en anglais, bien qu'il se trouve dans son pays. Cest Michael Kiske, par contre, qui s’adresse en allemand aux fans. Ils ont sorti la moitié de « Walls of Jericho », une merveille. "How many tears" m'a donné la chair de poule. Pour le rappel, il y avait « Perfect Gentleman », « Keeper of the Seven Keys » et « I Want Out » qu'on écoutait en faisant plus attention au ciel qu'à la scène. En effet, 400 drones ont dessiné le logo du groupe et la citrouille dans le ciel du Schleswig-Holstein. Belle fin. Vraiment, une nuit inoubliable. Malgré tout, j’ai préféré le concert de 2018, qui marquait la réunification des Citrouilles avec le retour de Kai Hansen et Michael Kiske : première fois, meilleure météo donc meilleure ambiance, et meilleure setlist aussi. Mais c’était quand même un superbe concert.
Ainsi se termine une journée bien remplie et qui porte bien son nom : on s’en souviendra !
VENDREDI
Aujourd’hui programme sympa : ça commence cool en milieu d’après-midi pour se terminer vers 2h30 avec une soirée intense en perspective.
Le premier groupe de la journée était PEYTON PARRISH, star de Tiktok devenu chanteur de metal. Quelle voix ce type a, putain. Parfait pour la scène folk metal avec des chansons comme « My Mother Told Me », « God Of War », « Valhalla Calling » et une superbe reprise de « I’ll make a Man Out of You » de Disney (Mulan). C'était très cool de le voir sur scène pour la première fois, et on peut aussi s'attendre à de grandes choses de sa part. C’était notre première incursion sur la Wackinger pour voir un concert, et cet espace médiéval est vraiment sympa. En plus, on y mange de super brochettes ! Ça incite à y rester d’autant que le terrain est praticable maintenant. Du coup, l’après-midi s’écoule tranquillement.
Puis direction l’Infield pour aller voir MEGADETH ! Ca faisait un bout de temps que je ne les avais pas vus et leur derniers albums tiennent bien la route. En prime, Marty Friedman comme guest était fortement suggéré.
Megadeth aurait été parfait si Dave Mustaine l’était. Vocalement déjà, sa voix n’est pas au top. Ce n’est bien sûr pas nouveau. Instrumentalement, il maîtrise sa guitare sans fausse note. Mais c’est surtout l’enthousiasme que met Kiko Loureiro qui fait que ça prend en live. Parce que comme frontman, il fait vraiment le minimum syndical en termes de communication.
Bien sûr, j’ai quand même passé un très bon moment, et la set-list était blindée de hits. A commencer par « Hangar 18 », « Wake Up Dead », « In My Darkest Hour » et ce nouveau classique qu'est « Dystopia » qui ne dénote absolument pas par rapport aux incontournables. Les « Sweating Bullets », « Angry Again » et « A tout le monde » ont fait chanter tout le présent Wacken. Mais le meilleur restait à venir. Et c'est alors qu'est apparu Marty Friedman, qui, sans échanger le moindre regard avec le rouquin (on sent qu’ils ne se sont pas réconciliés et que c’est vraiment par intérêt : j’ai rarement vu une telle distance entre deux musiciens sur scène), apportait ses six cordes dans "Trust", la magique "Tornado of Souls" et "Symphony of Destruction". Énorme. "Mechanix", "Peace Sells" et en rappel final "Holy Wars… The Punishment Due" à nouveau avec Marty Friedman présent.
Malgré les humeurs et la mauvaise voix de Mustaine, c’est quand même un grand moment.
On se remet de nos émotions après la présence de Marty Friedman avec Megadeth, et on se place rapidement devant la Harder pour le concert de IRON MAIDEN qui enchaîne juste derrière. Une bonne foule déjà bien présente, si jusqu'ici on appréciait un nombre de festivaliers inférieur cette fois on le remarque pas vraiment.
Le concert démarre par la traditionnelle musique d'ouverture "Doctor, Doctor" où le public répond présent de suite. Après l'intro les anglais déboulent sur scène par l'excellent "Caught Somewhere in Time". Les habitués de Maiden remarqueront la nouveauté de cette tournée avec 2 écrans de part et d'autre du back drop. Sans transition ils enchainent avec "Stranger in a Strange Land" où l'on peut apercevoir un eddie version cyborg sur scène.
Après un speech de Bruce, le groupe passe à l'album Senjutsu avec pas moins de quatre morceaux entrecoupé d'un surprenant "The Prisoner".
Après un dispensable "Can I Play With Madness", on retourne vers l'album Somewhere in Time avec "Heaven Can Wait" et le cyborg sur scène venu défier Bruce et le tant attendu majestueux "Alexander the Great", le public est ravi...
Fin de concert plus traditionnelle avec les habituels "Fear of the Dark" et "Iron Maiden" avec un big eddie gonflable sur le thème Senjutsu.
Après un court rappel les anglais propose le merveilleux "Hell on Earth" blindé de pyrotechnie, avant de finir en apothéose avec "The Trooper" et "Wasted Years".
Cette tournée Future Past, axée Senjutsu et Somewhere in Time, a répondue aux attentes des fans voire même plus avec enfin le morceau "Alexander the Great" en live qui n'avait malheureusement jamais été interprété jusqu'ici. Une setlist très bien équilibrée entre les 2 albums. Un show excellent, des backdrops magnifiques encore une fois, et un combat entre Eddie et Bruce fort sympathique. Et surtout Nicko nous aura bien rassuré après ses mésaventures de santé en début d'année.
Up the irons !
Après la tuerie de Maiden, on quitte l’Infield pour la Bullhead qui a un beau programme pour la fin de soirée.
Tout d’abord, on prend LEGION OF THE DAMNED en cours. D’habitude je n’aime pas trop ce groupe. C’est du bon thrash mais trop linéaire. One ne le ressent pas cette fois tant ils sont en forme et donnent tout sur scène. Sitôt qu’on prend le concert, le headbanging devient un réflexe.
Puis c’est au tour de CREMATORY qui fête ses trente ans d’existence. On commence les hostilités sur "Inglorious Darkness", issu du dernier album éponyme en date sorti en 2022. Le groupe a choisi de concentrer son set sur son dernier album en date avec quatre morceaux joués sur les onze proposés ce jour. Outre la chanson titre, le groupe jouera "Rest in Peace", "Trümmerwelten" et "Break Down the Walls". Mais l’intérêt pour les fans un peu plus anciens et que le groupe va rejouer des vieux morceaux. Du 1er album, "Transmigration" (1993), on aura eu droit à "Eyes of Suffering". Un peu plus tard, on aura aussi "Shadows of Mine" du deuxième album "... Just Dreaming" (1994). C'est grâce à ces deux titres que l'on peut justement se rendre compte de l'évolution musicale du groupe. C’était le premier groupe à mélanger death metal et gothic. Et aux débuts, le côté death était bien plus présent qu’à l’heure actuelle, où c’est beaucoup plus influencé par la new wave et l’indus. Le clou du set, ce sera bien sûr le dernier morceau joué, l’hymne "Tears of Time", extrait du troisième album "Illusions", celui qui a fait percer le groupe en 1995 tout en marquant une évolution beaucoup plus mélodique que les deux premiers disques.
Après, moment à la fois drôle, romantique et gênant à la fois : le chanteur appelle un couple d’amis et les fait monter sur scène, et le mec demande à sa copine de l’épouser devant plusieurs milliers de personnes ! Et bien entendu elle accepte. Les metalleux sont des grands sensibles, c’est bien connu !
La soirée se clôturera sur une note planante avec les Islandais de SOLSTAFIR. Vus quelques mois auparavant en première partie de Katatonia (qui ne tenait pas la comparaison), ils avaient fait une belle impression. Ce sera confirmé ici. Quand ça joue en festival by night, c’est quand même fabuleux. Ils ont un son parfait, un light show aussi planant que leur musique, et le chanteur Ari Tryggvason a une voix et un feeling rares. Ce soir on privilégie les titres longs et planants. Donc il n’y aura en tout que six morceaux, surtout extraits de leurs deux meilleurs albums, “Otta” et “Svartir sandar”. En tout cas j’ai kiffé !
Voilà pour cette journée du vendredi. On aurait pu y voir beaucoup plus de concerts si le terrain avait été en bon état partout mais c’est quand même très satisfaisant. Quand on voit Maiden en forme, de toute façon, le reste est superfétatoire !
SAMEDI
Cette dernière journée va mal commencer : on entend parler d’alerte météo pour la nuit, ce qui entraînerait des complications sévères pour le départ. La décision est donc prise de repartir dans la foulée des derniers concerts, par crainte d’avoir les voitures bloquées. Ca ne se vérifiera pas dans les faits car au final il a fait beau toute la journée et la pluie le soir a été assez légère. De plus, les travaux de remise en forme du sol ont été presque menés à terme (sauf dans l’Inflield, encore une fois, mais c’était devenu largement supportable). Mais cela a fait que nous avons dû remballer nos bagages et chercher un hôtel à réserver à la dernière minute, ce qui nous a pris une bonne partie de la journée. Ce n’est donc que vers 17h qu’il y a le premier concert.
Le premier concert de la journée sera donc les Australiens de BE’LAKOR à la Bullhead. Je ne les avais jamais vus en concert auparavant et c’est donc l'occasion. Un son génial, une mise en scène très professionnelle et un groupe qui sait ce qu'il fait. Death mélodique de Melbourne d'une qualité infinie avec un équilibre fantastique entre anche brute et mélodie. Dès le premier accord de « Venator », ils m'ont déjà conquis. De très bons solos et un équilibre total dans les harmonies. Vraiment bien, avec de superbes chansons comme « Abeyance » ou « Roots to Sever » pleines d'épopée viking même si leur terre est à l'autre bout du monde.
NESTOR était le groupe suivant sur la gauche de la scène. Avec leur hard rock limite AOR qui suit Be’Lakor, c’est vraiment deux scènes et deux ambiances... Mais moi ça me va ! Nuage de claviers et mélodies sucrées soutenues par de bons riffs et des refrains charnus, avec ces solos qui rappellent tant le son de Jon Norum. De bonnes chansons comme « Stone Cold Eyes » qui font vibrer surtout ceux qui aiment les années 80. Ou, pour les plus jeunes, si vous êtes fan du revival actuel avec des groupes comme Eclipse ou Night Flight Orchestra, Nestor est tout à fait pour vous.
A noter que pour le titre “Tomorrow”, ils avaient la fabuleuse chanteuse Lollo Gardtman. Les Suédois ont l’art de faire de bonnes chansons et avec leur nouvelle signature chez Napalm Records, il n’y a aucun doute quant au fait qu’ils vont bénéficier d’une bonne exposition.
Après, c’est le gros concert de folk metal du festival avec les excellents SALTATIO MORTIS sur la Harder. Ils sont devenus l’un des plus gros groupes de folk metal allemand du moment, au même titre qu’un In Extremo. Ils ont l’art de composer des chansons efficaces qui se retiennent bien, que l’on comprenne l’allemand ou non. Et le groupe a montré là pourquoi il était parvenu à ce niveau. L’Infield était rempli de metalleux en fête signant des chansons comme « Loki », « Heimdall », « Wo sind die Clowns » et « Hypa Hypa ». Pour rendre l'événement encore plus spécial, ils ont invité sur scène un invité spécial qui n'était autre que Peyton Parrish. Interprétant ensemble leur chanson « God Of War » et une belle interprétation de « My Mother Told Me ». Les mecs donnent tout et sont très communicatifs et charismatiques. C’est franchement excellent. Un bémol par contre : le son n’était pas top et ça saturait de basses.
Après on fait un tour voir HEAVEN SHALL BURN, qui est la tête d’affiche de la journée. Ca surprend un peu de les voir aussi haut ici. Mais Wacken s’ouvre à la modernité et le néo metal et le metalcore y ont désormais droit de cité au même titre que les styles de metal plus traditionnels ou extrême. Et puis ils sont allemands, et les festivals allemands ont tendance à bien soutenir leurs groupes nationaux. Après, pour ce qui est de Heaven Shall Burn, ils sont quand même bons dans leur style. Ils ont un son cristallin, des infrastructures de scène énormes avec pyros à gogo. Et ils savent bien riffer aussi. Certains titres sont un peu linéaires mais le groupe possède toute même un sens de l’efficacité redoutable. Clou du spectacle : le groupe fait un final sur la reprise de “Valhalla” de Blind Guardian, reprise en choeur par tout le public, y compris ceux qui ne regardaient pas le concert !
S’en est suivie une magnifique cérémonie (il n’y a pas d’autres termes!) d’annonce des groupes de l’édition 2024 avec le meilleur spectacle de drones du festival. On a droit à de superbes figures, comme un immense dragon balayant le public de son regard, une sorcière, plusieurs logos du festival... C'est assez impressionnant et on s'émerveille à chaque nouvelle matérialisation entrecoupée par l’apparition des noms sur les écrans géants et surprise, ça ne s'arrête pas ! On était habitué à avoir une dizaine de groupes, et ce ne sont pas moins de 33 groupes qui nous sont offerts. Parmi eux, entre autres : Blind Guardian, Scorpions (dire qu’ils ne devaient plus faire de festivals !), Amon Amarth, Pain, Red Fang, Blues Pills, Primordial… et comme d'habitude les shows exclusifs/anniversaires de Mayhem, Watain, Vreid (ou plutôt Windir!), Vio-Lence, Flotsam and Jetsam…. Pas forcément de quoi se taper les fesses par terre mais il y a déjà de quoi y prendre du plaisir.
Les organisateurs ont également remercié chaleureusement le public, les présents comme les absents qu’ils ont nommés les vrais héros du festival car ils ont permis que celui-ci ait pu avoir lieu.
On arrive ensuite dans la dernière ligne droite avec TWO STEPS FROM HELL. Il s'agit du projet de deux compositeurs, Nick Phoenix et Thomas J. Bergersen, œuvrant dans le domaine de la musique épique et les bandes annonces de films. Ils ont un gros succès chez les geeks et les gamers. Ils se produisent pour la première fois à un festival. Un orchestre est présent sur scène, évidemment, et le rendu est magnifique ! Par contre visuellement, ce n’est pas fou. Ils n’ont pas vraiment complété leur musique avec une déco ou des animations épiques. Cependant, le côté épique et cinématique de la musique se suffit à lui même. Two Steps From Hell établit des ponts entre musique de film, musique classique, musique de jeux vidéo et metal, et il le fait magnifiquement. Par contre, c’est pendant leur concert qu’il se remet à pleuvoir. Suffisamment pour mettre les ponchos en tout cas. Mais ce n’est pas non plus le déluge que nous craignions dans la matinée. C’est juste un crachin qui n’empêchera pas d’apprécier ce concert ni le suivant.
Le concert suivant, c’est les DROPKICK MURPHYS à la Faster. Ce sera le dernier du festival en ce qui me concerne. Il y a aussi les Français d’Igorrr qui concluent les concerts à la Bullhead mais je n’en suis pas assez fan et les quatre jours de marche dans la boue se font sentir. Même si je suis content qu’un groupe français conclut un tel festival à l’étranger, bien sûr. En tout cas, les Dropkick concluent dans l’Infield sur un note festive. C'est cool de se terminer sur du punk celtique ! Quoi de mieux que de conclure un festival sur une note festive, surtout quand les conditions ont été difficiles pour tout le monde ? L’arrivée sur “The boys are back” met tout le monde d’accord d’entrée. De toute façon le public allemand est toujours friand de ces chansons à gros refrains à reprendre en choeur donc ça ne peut que marcher. C’est d’ailleurs assez étonnant que ce le groupe de Boston qui a l’Irlande au coeur (copyright Titan !) joue à Wacken pour la première fois. Certes, c’est du punk et pas du metal, mais les styles ne sont pas incompatibles et Wacken a toujours été à la pointe pour les groupes folk (dont certains bien plus éloignés du metal que les Dropkicks). Au vu de leur prestation, nul doute qu’ils reviendront. Parce que ce fut une heure jouissive d’enchaînements d’hymnes irlandais humant bon la Guinness et le single malt. Et c’est sur les notes de l’iconique “Shipping up to Boston” et un superbe feu d’artifice (certes sans commune mesure avec celui du Hellfest mais qui a le mérite d’exister) que se termine cette trente-deuxième édition du Wacken Open Air. Et c’était cool !
Après ça, retour au camping et pliage des derniers bagages pour partir le plus vite possible. La pluie n’est pas trop forte mais on a toujours peur que ça s’intensifie au vu de l’alerte météo du matin. Dernier pliage de bagages et go ! Nous n’avions jamais tenté le départ juste après les concerts. Rien que pour être tranquille niveau alcool, déjà ! En fait en partant du site vers 3h30 avec encore l’adrénaline du festival, le départ se passe bien et on n’est pas du tout emmerdés par la circulation, beaucoup de festivaliers étant partis avant (et vu les places qui s'étaient libérées sur le camping, il y en a eu un bon nombre et un bon nombre partant malgré tout le dimanche).
Ce WOA 2023, tout le monde l'aura compris, était vraiment particulier. L’affiche était l'une des meilleures que le festival ait proposée depuis bien longtemps. Le festival avait prévu de grosses animations en plus de concerts pour lesquels des gros moyens étaient mis en oeuvre. Une grande partie du programme est tombée à l’eau (c’est le cas de le dire) à cause d’une météo face à laquelle personne ne peut rien. Le nombre de groupes que nous avons loupés est quand même conséquent. Mais les organisateurs ont quand même fait un super boulot, avec le soutien des autorités locales, de la population et des agriculteurs du coin. Ils ont tous tiré dans le même sens pour rendre les terrains praticables et que de bons concerts aient lieu. Tous les gens présents ont bien pu constater que le maximum avait été fait à tous les niveaux. A d’autres éditions extrêmes comme en 2016 et 2017 qui étaient au final plus difficiles, beaucoup moins de choses avaient été faites, beaucoup moins d’acteurs avaient été mobilisés pour que ça se passe bien. Là, il y a vraiment de quoi être admiratif quand on compare l’état du terrain le mercredi et le dernier jour. Bravo à eux ! C’est d’ailleurs bien pour ça que dès la mise en vente des places, elles sont toutes parties en quatre heures. Si l’orga n’avait pas été aussi réactive, les gens n’auraient pas redemandé leur reste. En tout cas, on a passé un bon festival avec quelques moments mémorables, humainement comme musicalement. Et on attend impatiemment l’édition 2024, rain or shine… Mais de préférence shine quand même !
Alexis, Estelle, Ameline, Pierre
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