Eric Clapton, je l'avoue je ne l'avais jamais vu. Il était temps, oui je le savais car une légende comme "Slowhand" surnommé du temps des Yardbirds par Hamish Grimes, l'assistant de leur manager Giorgio Gomelsky, se devait d'être vue dans l'urgence compte tenu de son grand âge.
Une sorte d'impatience, d'empressement me gagnait progressivement en ce lundi ensoleillé alors que je marchais paisiblement vers le "POPB" autour duquel déjà des badauds erraient sans but à la recherche d'un hypothétique pote avec qui ils allaient siroter une bonne bière au Bercy Café. C'est d'ailleurs là où Plc, membre éminent du LZF qui avait effectué le déplacement de sa Bretagne natale et Hervé, un de ses potes parisiens avaient fixé un rendez-vous en ce lieu emblématique où durant un repas pantagruélique nous avions célébré avec entre autres Alvin, JC, Blacky en 2013 la venue de Black Sabbath pour un concert demeuré légendaire :cheers: :cheers: :cheers: . Après avoir discuté quelques temps avec les deux compères, je me dirige tranquillement mais surement vers cette salle que je connais bien, y avant vu le tout premier concert en 1984 (Scorpions, pour ne pas les nommer) et une multitude d'autres par la suite.
La mise en bouche est assurée par Rover, un musicien français, qui est accompagné d'un batteur dont j'ai oublié le nom, a longtemps vécu à New York et rencontré bon nombre d'artistes locaux ce qui lui a permis d'avancer pas à pas avant d'être remarqué, lui permettant ainsi d'enregistrer 4 albums..
"Celui-ci cite souvent The Beatles, The Beach Boys, Bob Dylan, David Bowie, Lou Reed, Serge Gainsbourg ou Interpol comme influences." (wiki). 30 minutes absolument soporifiques entrainant chez moi de longs baillements désespérés. Je puis vous assurer que dans ces conditions, 30 minutes, c'est long et le bar est loin et cher. J'ai peine à le dire car il s'agit d'un artiste français, désireux de captiver le public parisien mais bon là, il était vital que cela s'arrête.
Sous des applaudissements nourris et polis à la fois, le légendaire guitariste, entouré d'un groupe impressionnant, fait timidement son apparition. Jugez plutôt : Nathan East à la basse (Elton John, Shania Twain, Stevie Wonder, Bob Dylan, George Harrison etc....), Chris Stainton aux claviers qui a joué avec Joe Cocker entre autres à Woodstock et sur la tournée Mad Dogs And Englishmen (quel live soit dit en passant), le formidable batteur Sonny Emory (Stanley Clarke, Al Jarreau, Bette Midler......), Doyle Bramhall II, à la seconde guitare (Roger Waters), Tim Carmon également aux keyboards (Steve Wonder, Beyoncé....) et deux talentueuses choristes Sharon White et Katie Kissoon).
Placé un peu loin, au coin inférieur gauche par rapport à la scène, je distingue tant bien que mal la silhouette de Clapton (je regarde surtout les écrans en fait) un Clapton qui entame un très bon Key To The Highway, certes pas aussi incontournable que celui qui figure sur le Live At The Fillmore de 1970 (54 ans se sont écoulés en même temps) mais bon on s'en contentera. Ca commence très fort avec un Hoochie Coochie Man (qu'il avait revisité sur l'album de 94, From The Cradle), le Clap en proposant une version de très bonne facture. Et puis il y a ensuite l'incontournable de Cream, Badge délivré ici dans une interprétation de haute volée à la "Rainbow Concert" où Dylan Bramhall II et "Slowhand" se renvoient admirablement les soli épaulés par le massif batteur Sonny Emory qui s'acquitte d'une formidable prestation.
Clapton ralentit le temps avec ce Prayer Of A Child certes émouvant pour les âmes sensibles mais tellement indigeste à son écoute que j'ai failli régurgiter dans la minute mon délicieux sandwich rillettes acheté au Bercy Café. :lol:
Heureusement, un joli set acoustique pointe le bout de sa corde..........de guitare pour 4 morceaux dont le Nobody Knows You When You're Down and Out de Jimmy Cox fort bien interprétés devant un public attentif et recueilli notamment sur le magnifique, l'émouvant et le poignant Tears In Heaven, découvert, pour ma part, sur l'Unplugged de 1992, une chanson vibrante dont chacun ici connaît assurément la portée. Je l'entonne également non sans émotion car on ne peut pas être insensible au message qu'elle véhicule à savoir la perte accidentelle de son fils Conor.
Il est bien évident qu'après cet intermède acoustique, il était bienvenu de revenir sur un terrain plus électrisant. Rien de mieux qu'un Got To Get Better In A Little While pour remettre le groupe en selle. Sans équivaloir la version insurpassable de qui figure sur le Live At Fillmore East, ça groove bien dans le POPB. Chacun y va de son solo virtuose étirant ainsi le morceau sur une bonne dizaine de minutes. Tant de dextérité et d'adresse font plaisir à voir et à entendre. Un des grands moments si ce n'est le GRAND MOMENT du show en ce qui me concerne.
De nouveau, le chapitre émotion est à l'ordre du jour avec le très poignant Holy Mother que l'on trouvait en 1985 sur l'inégal August. Un titre où l'on sent le Slowhand visiblement touché par la mélodie de cette chanson. On le comprend car je le suis aussi.
Fasciné par Robert Johnson depuis toujours à tel point qu'il lui avait même consacré en 2004 cet album superbe intitulé Me And Mr. Johnson, Eric s'embarque dans une de ses reprises précisément exécutées du Monsieur. Ne pas oublier ces titres incontournables que sont Crossroads et Little Queen Of Spades semble être le mot d'ordre du guitariste anglais qui n'a eu de cesse de perpétuer cet héritage fabuleux pendant toutes ces années. Après un hommage au multi-instrumentiste Lyle Mays décédé en mai 2020 via Close To home, Cocaine, le hit composé par JJ Cale suscite comme toujours autant d'enthousiasme lorsque ses premières notes résonnent dans Bercy. Bonne version, cela va sans dire mais tellement prévisible en même temps.
Après un bref détour backstage, le groupe revient pour un bref Before You Accuse Me d'excellente facture. J'ai toujours aimé ce titre surtout la version qui figure sur l' Unplugged. Une bonne conclusion même si certains, à la sortie du concert, déploraient l'absence de Layla et Sunshine Of Your Love. Il est clair que l'on ne peut pas tout avoir sur un concert que, pour ma part, j'ai bien apprécié car il est une chose qui s'avère évidente : le Clap tonne encore très fort aujourd'hui malgré son grand âge.
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