L'imprévisible et l'inattendu pimente la plupart des aventures. Cette fois, c'est le conflit social mené par les agriculteurs européens qui aura bien failli nous empêcher d'assister à notre festival. Heureusement notre conductrice Véro fit preuve d'une maitrise salvatrice, soutenu il est vrai par Xavier, notre Bison Futé.
Nous avons pu contourner un premier barrage à Senlis grâce à une ruse de Sioux. Le passage de la frontière franco-belge tant redouté n'a finalement causé aucun souci, mais c'était sans compter avec nos amis les Belges. Ou plus exactement les agriculteurs flamands qui ont bloqué la frontière belgo-néerlandaise, ce qui nous causa trois bons quarts d'heures de retard. Bref, dans la joie et bonne humeur, nous avons atteint notre premier objectif, en ce vendredi soir ; Utrecht et notre gîte dans sa banlieue.
Le stéréotype attribué aux cités bataves n'est pas usurpé. L'impression qui marque l'esprit du touriste français dès qu'il aborde la ville d'Utrecht, c'est la domination absolue du monde cycliste. L'ensemble des voies d'accès semble avoir été dessiné exclusivement pour les cyclistes. La ville semble agréable à vivre, à condition de prendre en considération les cyclistes, qui sont omniprésents et sûrs de leur droit. En tant qu'automobiliste, mais même en tant que piéton, le Français a tout intérêt à s'en souvenir constamment ! Le fameux ciel gris et humide, tant chanté par Brel, ne semble décourager aucun d'entre eux, sans doute habitués aux aléas climatiques régionaux.
Bref, le lendemain samedi c'est je Grand Jour ; nous retournons en ville et garons notre véhicule dans une aire de stationnement située au sous-sol d'un centre commercial. (En sortir nous coûtera quarante euros.)
Après une restauration à l'Olivier, une église désacralisée et transformée en brasserie belge, nous nous rendons dans la TivoliVredenburg Grote Zaal. A l'entrée, nous avons retrouvé une partie de notre microcosme de mélomanes internationaux. Notamment l'Ecossaise Fiona et son Hongrois Zölt, la Française Marie-Antoinette (elle aussi avec sa mascotte) et son Allemand Axel, l'Allemand Lily Müller (qui se confond avec son inséparable mascotte), le Belge Jean-François, le Français Christophe et sa néerlandaise Coby, entre autres…
Ouverture des portes à 13h00.
Nous découvrons un bel auditorium, configuré en en demi-cercle pour l'évènement. La salle est équipée avec les 1 717 places assises, disposées en gradin. Sa capacité d'accueil peut atteindre 2 000 personnes, avec la fosse. Elle s'avérera bien remplie, pour cette toute première édition ! L'organisateur Rob Palmen peut en effet se réjouir de son pari hivernal réussi ; il vante sur sa page Facebook "presque 1 600 personnes".
Nous prenons place dans le virage à droite (en regardant la scène). La relative proximité avec les enceintes ne s'avèrera pas pénalisant et la vue est excellente ; aucun obstacle visuel ne gêne la vue. Les fauteuils sont très confortables. La déclivité abrupte des gradins permet une hauteur entre chaque rangée qui est mesurée de manière à ce qu'aucun auditeur ne gêne celui qui est placé devant ou derrière. Petits et grands sont ainsi à la même enseigne. Dans un pays à la pointe de la lutte contre les discriminations, c'est un bon point supplémentaire…
Au sujet de l'acoustique, j'ai entendu des avis divergents, mais pour ma part, après avoir testé deux points d'écoute, les conditions d'audition me semblèrent très correctes. Toutefois, ma perception me parut meilleure en gradin qu'en fosse. En effet pour m'être rendu au bord de la scène pour LAZULI, je n'ai pu que constater l'excès sonore des basses et la (relative) faiblesse du son au micro.
Chaque groupe a pu bénéficier d'un vaste espace scénique. La procédure de transfert de matériel entre les artistes fut suffisamment astucieuse pour qu'aucun ne gêne l'autre. Le dispositif d'éclairage et de sonorisation m'a semblé globalement équitable durant toute la soirée.
Quant à la programmation, nous retrouvons le groupe norvégiens MEER, qui était déjà présent il y a huit mois lors du Midsummer, l'autre festival organisé par le Monsieur … Dans le même ordre d'observation, le groupe international (mais basé en Norvège) TEMIC, ici proposé, sera également présent dans quatre mois au prochain Midsummer… Comme par hasard, Rob Palmen, qui est l'organisateur des deux festivals, est aussi le manager de TEMIC … Toutefois, le haut de l'affiche est un sans-faute ; nous assisterons aux prestations de nos chers LAZULI (cocoricooooooo), puis des Américains SPOCK's BEARD et enfin des Suédois PAIN of SALVATION !!!
Avant le début je me précipite aux échoppes. Je me procure le t-shirt de cette première édition du festival (25€), mais je m'abstiens (à tort, a posteriori) d'acquérir quelques CD manquant à ma discothèque (j'étais tenté notamment par quelques Pain of Salvation).
MEER [13h45-14h45]. Le groupe ne me semble toujours pas proposer d'autre site officiel que son bandcamp que voici : https://meer.bandcamp.com/album/playing-house
Ce groupe norvégien qui définit sa musique comme un pop progressif alternatif, est constitué de huit musiciens. "MEER a débuté en 2008 en tant que duo à Hamar, en Norvège. Depuis, le duo s'est considérablement développé pour devenir ce qu'il est aujourd'hui : un collectif éclectique de huit musiciens dont la musique est un mélange de pop orchestrale, de musique classique et de rock progressif."
La formation actuelle comprend Johanne Kippersund au chant, Knut Kippersund au chant, Eivind Strømstad à la guitare, Åsa Ree au violon, Ingvild Nordstoga Eide à l'alto, Ole Gjøstøl au piano, et Morten Strypet à la basse. A la batterie, Mats Lillehaug, récent papa, est remplacé par Martin Utby, frère de Christopher Utby (actuel batteur de The Windmill et d'Infringement).
"Playing House" est paru le 29 janvier 2021.
MEER ne m'avait que modérément séduit le vendredi 23 juin 2023, à l'Openluchtheater de Valkenburg (PB), à l'occasion du Midsummer festival. Nonobstant, conscient de leur potentiel, je misais sur un concert ultérieur plus intimiste, dans un lieu clos, peut-être plus propice à leur musique… Les revoilà déjà, mais dans cette (petite) arène, ayant la redoutable responsabilité d'ouvrir ce nouveau festival…
Un fond de scène, un écran fixe le logo du groupe.
Aujourd'hui, je ressens peu ou prou des sensations similaires à celles ressenties en juin dernier. Oui, ce rock progressif symphonique, mélodique, est plein de charme. Les huit musiciens, y compris les cordes, semblent impliqués et enthousiastes, certes. Le duo de chant offre de belles harmonies, souvent élégamment soutenues par les chœurs des autres pupitres. Le guitariste nous a offert de jolis soli, mais il m'a paru trop effacé le reste du temps. Nonobstant, je ne parviens pas à accrocher, tout cela me parait convenu et sans aspérité ; sans doute une question de perception. Disons que je n'ai pas encore trouvé la Porte, ce qui ne fait pas d'eux de mauvais musiciens bien sûr ! Je veux croire que je finirai bien par La trouver …
Fort heureusement pour eux, une bonne partie du public leur accorde des belles ovations, sans doute méritées d'un certain point de vue (ou d'écoute, plus exactement).
Il m'a été rapporté que le clavier semble avoir dû surmonter un souci technique durant le troisième titre (Honey), mais honnêtement je ne l'ai pas remarqué. Le sixième titre (Child) fut dédicacé à Alfred le nouveau-né de Mats, le batteur excusé.
Parmi dix titres, six sont issus de "Playing House" (2021). Les autres titres sont sans doute issus de leur troisième album en préparation.
PROGRAMME
- Picking Up the Pieces (Playing House, 2021)
- Take Me to the River
- Honey (Playing House, 2021)
- Chains of Changes
- Across the Ocean (Playing House, 2021)
- Child (Playing House, 2021)
- Golden Circle
- Today Tonight Tomorrow
- Beehive (Playing House, 2021)
- Lay It Down (Playing House, 2021).
TEMIC [15h30-16h30] https://temicband.com/
https://temic.bandcamp.com/album/terror-management-theory
TEMIC est considéré comme un groupe de métal progressif norvégien, même si sa composition est multinationale, puisqu'il comprend le claviériste Diego Tejeida (né au Mexique, vivant au Royaume-Uni), précédemment dans Haken, le multi-instrumentiste américain Eric Gilette, le chanteur norvégien Fredrik Bergersen Klemp et le batteur norvégien Simen Sandness.
Leur biographie nous indique : "Les origines de TEMIC remontent à 2017, lorsque Tejeida et Gillette ont parcouru le monde en tant que membres du groupe Shattered Fortress de Mike Portnoy. Dès les premiers accords qu'ils ont échangés, leur alchimie musicale sur et en dehors de la scène était indéniable, ce qui les a amenés à discuter de la perspective de créer un nouveau groupe ensemble. Malheureusement, des engagements contradictoires en matière de tournées et d'enregistrements les ont obligés à se tourner vers d'autres horizons pendant des années, jusqu'à ce que le monde s'arrête en 2020 et que Tejeida appelle Gillette pour lui poser une question fatidique : "Tu te souviens de la fois où nous avons dit que nous devrions faire un groupe de musique ?
C'est ainsi que les premières démos de ce qui allait devenir le premier album de TEMIC en 2023, "Terror Management Theory", ont commencé à émerger. Désireux de s'entourer des meilleurs musiciens, Tejeida et Gillette ont d'abord fait appel à la puissance rythmique de leur ami et batteur Sandnes. (…) Sandnes recommande le chanteur Klemp. Enfin, pour compléter la section rythmique, le dynamique bassiste Jacob Umansky (Intervals) a été invité à jouer." Traduit avec www.DeepL.com/Translator
Aujourd'hui, TEMIC sur scène est constitué d'Eric Gillette (ex-The Neal Morse Band, ex-Mike Portnoy's Shattered Fortress, aux guitares et chœurs), Diego Tejeida (ex-Devin Townsend, ex-Mike Portnoy's Shattered Fortress, ex-Haken, aux claviers et pistes), entourés de Fredrik Bergersen Klemp (ex-Maraton, au chant), et Simen Sandnes (ex-Shining, ex-Arkentype, à la batterie / percussions). A la basse c'est l'italien Matteo Raccone qui a été désigné à ce poste depuis le 21 janvier, en vue de cette prestation.
Leur premier album, intitulé "Terror Management Theory" est paru le 17 novembre 2023.
TEMIC s'exprime pour la première fois sur la scène néerlandaise.
A priori c'est le genre de prestation qui a vocation à m'emballer assez facilement. Leurs références assumées à Pain of Salvation, Dream Theater, Leprous ne sont pas pour me déplaire. Cette puissance, cette énergie et ces harmonies expriment en effet une musique qui me touche. C'est efficace, propre et bien exprimé. Eric Gillette nous a sorti quelques soli étourdissants. Fredrik Klemp dispose d'une voix juste et puissante. Simen Sandnes tape comme un fou furieux sur ces pauvres toms. Mon esprit s'est souvent échappé, et ma nuque n'a pas résisté à quelques irrésistibles secousses. Oui mais, je ne parviens pas encore à m'enflammer totalement sur ce coup-là. La Porte était pourtant là, grande ouverte devant moi, mais il a manqué un p'tit courant d'air frais, quelques arpèges d'originalité pour m'emporter au-delà. Ça viendra peut-être… Sûrement on va dire, allez.
Nonobstant, au vu des réactions du public, TEMIC n'a pas trop de soucis à se faire ; acclamé bruyamment, le groupe est reparti avec le sourire des vainqueurs d'un premier combat.
Les huit titres sont issus de leur unique album, "Terror Management Theory" (2023). Notons que le cinquième titre (Acts of Violence) est ici introduit par une séquence planante guitare/clavier. "Mothalah", constitue assurément une épopée finale de sept minutes, idéale pour marquer les esprits.
PROGRAMME
- Through the Sands of Time (Terror Management Theory, 2023)
- Falling Away (Terror Management Theory, 2023)
- Skeletons (Terror Management Theory, 2023)
- Count Your Losses (Terror Management Theory, 2023)
- Acts of Violence (Terror Management Theory, 2023)
- Friendly Fire (Terror Management Theory, 2023)
- Once More (Terror Management Theory, 2023)
- Mothallah (Terror Management Theory, 2023).
Pour la prestation à venir, nous descendons en fosse pour nous placer au premier rang…
LAZULI [17h15-18h30]. https://lazuli-music.com/
Même tendus par l'installation de leur dispositif de concert, les musiciens nous reconnaissent et nous saluent amicalement. L'exigence légitime de Dominique, la fragilité de la Léode de Claude, la contrainte horaire du cadre festivalier entretient la crainte du tracas de dernière minute… Mais finalement tout ira bien. Très bien même !
A l'intention de mélomanes qui ignoreraient encore l'existence de ce fabuleux groupe français, victime du cirque médiatique français, je me dois évidemment de reprendre ici un extrait de leur biographie officielle, qui résume bien leur univers : "Le milieu du Rock est peu propice à l’exportation de la langue de Molière, on le sait, mais Lazuli efface les frontières. En quelques années, le groupe est devenu l’ambassadeur de la France sur les plus grosses scènes internationales de Rock Progressif. Ses notes et ses mots sont devenus langage universel. Héritier des Peter Gabriel et autres Pink Floyd, le groupe Gardois se distingue par sa singularité, son instrumentation peu courante et l’invention d’un instrument unique: La Léode. Quelque part entre rock, chanson, électro et world, la musique atypique de Lazuli, onirique, exploratrice, nous mène hors des sentiers battus. Lazuli envisage ses chansons comme des toiles, mélange les couleurs, dépeint son monde ou le repeint. Quelque part entre Jacques Prévert et Tim Burton, les mots questionnent les maux du temps présent. La voix aérienne, funambulesque, tout en jeu de mots, nous chante l’homme sous toutes ses formes et ses “déformes”. Tour à tour on plane ou on est pris dans la tourmente, le temps se suspend ou s’accélère…"
L'annonce de la participation de LAZULI à ce festival a très largement contribué à notre décision d'y participer. Ce treizième concert ne démentira pas mes impressions antérieures. Je me réjouis de retrouver Dominique Leonetti (chant, guitare, depuis 1998), et Claude Leonetti (léode, depuis 1998), entourés de Vincent Barnavol (batterie, percussions depuis 2010), Romain Thorel (claviers, cor d'harmonie, depuis 2010) et Arnaud Beyney (guitare, depuis 2020).
L'opus "11" est paru le 14 Janvier 2023.
Ces Gardois continuent, au fil des albums, au fil des concerts, à assumer leur fonction de ménestrels des temps modernes. De la musique, de la poésie, dont les textes sagaces sur notre société, tentent inlassablement de nous convaincre, peut-être, ou de nous distraire plus surement. Les propos peuvent déranger, interpeller la conscience, mais tout est chanté avec une telle conviction et une telle élégance dans le langage, que l'esprit s'égare volontiers dans les mélodies aux teintes nostalgiques.
Je ne puis que répéter mes précédentes impressions ressenties lors de leurs concerts ; de surcroit, ces cinq artistes multi-instrumentistes démontrent constamment un réel investissement collectif, un réel plaisir de partager. Les sourires ne s'effacent que pour leur concentration nécessaire à certaines séquences. Romain est principalement titulaire du clavier, mais on ressent son attrait pour extraire des sons cuivrés mais bidouillés de son cor d'harmonie. Vincent lui cède volontiers sa batterie ("Le miroir aux alouettes"), lorsqu'il s'adonne à sa passion parallèle ; les percussions. Arnaud exprime énormément de sensibilité lors des accords et soli avec sa guitare, mais il sait également amplifier une rythmique puissante à la basse. Dominique n'est jamais aussi à son aise qu'avec une de ses guitares en bandoulière mais le timbre de son chant constitue indéniablement une des particularités du groupe, un peu à l'instar de Geddy Lee pour RUSH. Quant à Claude, sa Léode lui permet de combiner tant de sons différents qu'il semble pouvoir se substituer à tous les pupitres. Enfin, à l'image de la cohésion qui se dégage de ce quintet magique, tous participent peu ou prou aux chœurs.
Le déplacement du marimba par Vincent, préfigure toujours la fin du concert. Ce moment survient toujours trop vite, d'autant plus dans le cadre d'un festival où le créneau horaire est limité.
J'avais déjà assisté avec plaisir à l'engouement du public allemand (deux fois à Loreley), du public norvégien (Prog at Sea), du public belge (Spirit of 66), voici donc celui du public néerlandais. Ce soir encore LAZULI a démontré que la langue française est perceptible par un public étranger. Mes applaudissements se noient dans l'ovation enthousiaste et unanime, mais je souffre du mépris de la scène française. En rédigeant ce récit, je suis affligé par les "lauréats" des victoires de la musique française (ceux du 9 février 2024 restent aussi consternants que les précédents) … Tant pis ; avec ma P'tite Fée et mes amis, nous avons encore vécu des instants magiques grâce à nos troubadours gardois !
Quatre de leurs onze albums ont été évoqués ce soir. Parmi les dix titres, quatre sont issus de "Onze" (2023) trois de "Le Fantastique Envol de Dieter Böhm" (2020) un de "4603 Battements" (2011) un de "Tant que l’herbe est grasse" (2014). Les neufs mains jouent leur air traditionnel, puis une évocation des Beatles, en deux séquences.
PROGRAMME
- Sillonner des océans de vinyle (Onze, 2023)
- Triste carnaval (Onze, 2023)
- Qui d'autre que l'autre (Onze, 2023)
- Dieter Böhm (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm, 2020)
- Les chansons sont des bouteilles à la mer (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm, 2020)
- L'homme volant (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm, 2020)
- Égoïne (Onze, 2023)
- Le miroir aux alouettes (4603 Battements, 2011)
- Les courants ascendants (Tant que l’herbe est grasse, 2014)
- 9 Hands Around the Marimba (Eleanor Rigby / Here Comes The Sun).
Habituellement nous parvenons toujours relativement facilement à discuter avec les musiciens. Mais en terre étrangère, ils étaient tous assaillis de sollicitations bienveillantes. Nous n'avons pas estimé opportun de perturber ce moment important pour eux. J'ai juste pu les saluer plus ou moins rapidement…
En revanche, un auditeur néerlandais m'interpelle semblant me confondre avec Domi (je n'en ai pourtant que la crinière). Je m'empresse de rectifier rapidement la situation mais il insiste alors pour transmettre à Lazuli toute son admiration, en tant que professionnel du son, pour la qualité acoustique de ce concert (manifestement il est doté d'une meilleure oreille que d'une bonne vue !). Voilà donc qui est dit et répété !
SPOCK’S BEARD [19h15-20h45]. https://www.spocksbeard.com/
Leur présence ici a également accentué mon envie de participer à cette première édition du festival ! J'ai eu la chance de les découvrir lors de leur tournée promotionnelle de "V", le vendredi 7 avril 2000, au Zénith de Paris, alors qu'ils étaient invités par DREAM THEATER à ouvrir leur soirée. Je me souviens avoir été suffisamment séduit pour acheter leur album quelques jours après ! Mais ils se font rares dans nos contrées…
Leur biographie nous indique : "Spock's Beard est un groupe américain de rock progressif formé en 1992 à Los Angeles, par les frères Neal (chant, claviers, guitare) et Alan Morse (guitares), John Ballard (basse) et Nick D'Virgilio (batterie). Neal Morse a quitté le groupe après la sortie de leur sixième album, Snow (2002). Le groupe, en particulier l'ère de Neal Morse, est considéré comme étant à l'avant-garde de la musique rock progressive moderne. Quatre de leurs six premiers albums figurent dans le "Top 50 Prog Albums 1990-2015" du Prog Report, The Light and Snow figurant parmi les dix premiers." Traduit avec www.DeepL.com/Translator
A ce jour, SPOCK'S BEARD est constitué d'Alan Morse (guitares, chœurs et occasionnellement voix principale, depuis 1992), Dave Meros (basse, chœurs et occasionnellement voix principale, depuis 1993 et occasionnellement claviers, depuis 2002), Ryo Okumoto (claviers, chœurs, depuis 1995), Ted Leonard (chant principal, guitare, claviers, depuis 2011) et Nick Potters (batterie, sur cette tournée).
Spock's Beard est en tournée en Grande-Bretagne, mais a accepté de traverser la Manche pour cette unique date européenne. Il n'est pas venu ici depuis plusieurs années !
Le treizième studio, "Noise Floor" est paru le 25 mai 2018.
Vingt-quatre années après les avoir vus une première fois, je ne savais plus trop à quoi m'attendre car après le départ de Neal j'avoue avoir un peu mis de côté leur parcours, dans le flot incessant des autres nouveautés. Ainsi, j'ai passé les premières minutes du concert à les observer mais sans vraiment retrouver la Porte. Mais dès le troisième titre ("The Good Don't Last") j'ai failli grimper aux rideaux, sur ces ruptures endiablées ces interventions déjantées ! Puis mon plaisir est encore monté d'un cran lors de l'enchainement de "On a Perfect Day" avec "Harm's Way" ; un moment de très haute intensité tel que le rock progressif peut en procurer à ses auditeurs !
Durant "The Light" qui conclut brillamment le concert, Ryo Okumoto se porte au-devant de la scène pour un solo avec son synthétiseur porté en guitare.
Une prestation de très, très haute qualité ; nous sentions dans la salle une atmosphère de bonheur partagé, entre le public totalement sous le charme des mélodies et les musiciens manifestement heureux d'être présent parmi nous ! Je craignais que ces Américains nous concèdent les miettes d'énergie de leur tournée britannique, mais en fait nous eûmes droit à une démonstration intense de talent indéniable. Des voix justes, chaudes et harmonisées avec des soli étourdissants, des rythmes renversants par ses ruptures parfaitement assumées … Des séquences trahissent de prestigieuses influences, telles que THE BEATLES, GENTLE GIANT, KANSAS… bref le bonheur total, d'un rock progressif exprimé dans l'excellence !
Le public ne pouvait qu'exprimer bruyamment sa satisfaction. Gageons que cette marque de grande estime leur rappelle de venir plus souvent en Europe !……..
Six de leurs treize albums sont évoqués. Parmi les huit titres, deux sont issus de "The Kindness of Strangers" (1998), deux de "The Light" (1995), un de "Spock's Beard" (2006), un de "Brief Nocturnes and Dreamless Sleep" (2013), un de "Noise Floor" (2018) et un de "The Oblivion Particle" (2015).
PROGRAMME
- Go the Way You Go (The Light, 1995)
- Tides of Time (The Oblivion Particle, 2015)
- The Good Don't Last (The Kindness of Strangers, 1998)
- Hiding Out (Brief Nocturnes and Dreamless Sleep, 2013)
- On a Perfect Day (Spock's Beard, 2006) ….
- Harm's Way (The Kindness of Strangers, 1998)
- One So Wise (Noise Floor, 2018)
- The Light (The Light, 1995).
PAIN OF SALVATION [21h30-23:00]. https://painofsalvation.com/
Par leurs performances scéniques, et par leur originalité musicale entretenue au fil de leur discographie, ces Vikings constituent un de mes groupes préférés depuis plus de vingt ans. Mes sensations ressenties durant ce concert se sont avérées nuancées, et je me dois donc d'étoffer mon récit afin d'éviter tout malentendu. Pour contextualiser le concert de ce soir, il me semble particulièrement opportun de rappeler ici un extrait de leur biographie officielle: "Pain of Salvation est en évolution permanente. "Je voulais un nom qui signifie quelque chose, un nom qui soit plus qu'une expression cool. Pour moi, Pain of Salvation est synonyme d'équilibre". Les paroles de Daniel Gildenlöw ne se limitent pas au nom de ce groupe de metal progressif renommé. Pain of Salvation a toujours été plus qu'une simple musique, plus que le plaisir du rythme et du groove. Leur musique a toujours été plus axée sur les expériences humaines brutes, les histoires tumultueuses passionnantes et les nuances de bien et de mal. Ces choses sont enveloppées dans des polyrythmies sombres et progressives, des syncopes stimulantes, des touches brillamment assombries, des percussions musclées et des structures d'album conceptuelles. Le groupe a un son qui lui est totalement propre ; une recette reconnaissable dès la première note : une grosse portion de métal énigmatique, un côté alternatif, une ou deux pincées de rock progressif, et des paroles qui vous arracheront le cœur de la poitrine.
Fondé en 1984 par le seul membre original restant, Daniel Gildenlöw (chant et guitare), Pain of Salvation est connu dans le monde entier comme l'un des groupes les plus importants de la résurgence de la musique progressive. Avec une incroyable musicalité, une grande variété d'influences et une approche sombre et poétique, Pain of Salvation a la réputation d'être imprévisible, de sortir des sentiers battus et de vouloir expérimenter avec les styles et peut-être même avec les cœurs des fans." Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)
Le premier opus "Entropia" est paru en 1997, mais Daniel Gildenlöw (chant, guitares, multi-instrumentiste) a débuté les fondations du groupe dès 1984. Il s'est entouré peu à peu de ce qui allait devenir PAIN OF SALVATION ; Johan Hallgren (guitare, chœurs, de 1997 à 2011, puis depuis 2017), Léo Margarit (batterie, percussions, chœurs, depuis 2007), Daniel "D2" Karlsson (claviers, percussions, chœurs, depuis 2011 et basse depuis 2020).
Lors de l'enregistrement de "Panther", Gustaf Hielm (basse, chœurs, 1992-2020) a quitté le drakkar, réduisant ainsi de fait le quintet, en quartet.
Le groupe présente ici pour la première fois aux Pays-Bas son onzième album "Panther", paru le 28 aout 2020), sorti sur le label leader Inside Out. Je vous invite à consulter l'évaluation assez pertinente sur ce site : http://metal.nightfall.fr/index_15682_pain-of-salvation-panther.html
J'ai eu la chance de découvrir ce groupe atypique lors de sa tournée "Ramedy Lane" le jeudi 7 février 2002, au Zénith de Paris, alors qu'il était invité par DREAM THEATER. Ce concert m'avait sidéré et convaincu d'un talent pour exprimer une musique surprenante. Lorsque je l'ai revu lors de sa tournée "Scarsick" le samedi 8 septembre 2007 à l'occasion du Raismesfest, j'avais été un peu déçu. Mais, mon estime était remontée grâce à une fabuleuse prestation lors de sa tournée "Road Salt" le mercredi 16 novembre 2011 au Bataclan, alors qu'il était invité par OPETH. Considération confirmée, lors de sa tournée "In the Passing Light of Day" le vendredi 29 juin 2018, à l'occasion du BeProg festival de Barcelone.
Même si je n'ai pas pris le temps d'écouter leur dernier album, c'est donc avec envie que je les revois ici pour la cinquième fois ! Ce groupe suédois délivre un metal progressif d'autant plus original que Daniel Gildenlöw, qui est le principal auteur-compositeur, parolier, guitariste et chanteur du groupe, entretient les atmosphères oscillant entre des séquences lourdes puissantes et calmes. Les harmonies vocales, complexes mais toujours mélodiques, sont valorisées par d'astucieuses polyrythmies particulièrement syncopées, telles que celles si bien valorisées par les Norvégiens LEPROUS. Ajoutons à cela que l'aspect lyrique n'est pas négligeable ; le groupe aborde souvent des questions contemporaines, et existentielles.
Voilà pour le préambule qui me parait s'imposer.
L'éclairage m'a souvent semblé un peu sombre. En fond de scène, pas d'autres images sur l'écran que le nom du groupe.
Je suis passé par plusieurs phases d'émotions sur cette prestation qui m'a semblé d'intensité inégale. Le début fut énergique et mélodique à souhait, conforme à ce que j'attendais de ce groupe que j'adore depuis vingt-deux ans. "Reasons" et "Meaningless" ont eu tôt fait de m'emporter par leur puissance et leurs harmonies.
Puis le titre "Wait", issus du dernier album, laissait un peu retomber la mayonnaise, lorsque de surcroit j'ai ressenti une gêne sur scène. Nous comprendrons par la suite que le pauvre Daniel Karlsson essayait désespérément de régler son clavier. Le batteur est invité à se lancer dans un solo incongru qui ne tarda pas à m'agacer par sa longueur inopportune… Le solo s'interrompt brutalement dans la perplexité des musiciens, ce qui ne manqua pas de rompre un peu plus la magie. Ce flottement a été ressenti par Daniel lui-même puisqu'il a recensé à mains levées le nombre de primo-auditeurs du groupe parmi le public, avant de leur demander une mansuétude et d'assister à leur prochain concert. J'ai peiné ensuite à rétablir le contact, d'autant plus que les titres "Panther" et "Restless Boy", également issus de "Panther", m'ont semblé particulièrement audacieux (doux euphémisme) musicalement.
Fort heureusement, le retour à un univers plus énergique avec "On a Tuesday" m'a permis de retrouver l'enthousiasme. Puis, le magnifique "In the Passing Light of Day", dont l'intro faussement calme précède une montée en puissance, emporte encore une fois l'auditoire dans une spirale enivrante.
Le rappel me permet même d'accroitre mon intérêt pour le dernier album, avec "Icon".
Avec un peu de recul, ce concert, qui m'a semblé d'abord décevant, est en fait globalement réussi tout de même. Je confesse me montrer parfois un peu trop exigeant avec nos artistes favoris. J'aimerais que tout soit parfait, au point de convaincre toujours plus d'adeptes. En ce qui me concerne en tous cas, je leur accorde volontiers un ticket pour un hypothétique prochain concert, que j'attends à Paris.
L'auditoire quant à lui est manifestement conquis puisque les acclamations n'ont jamais cessé. Mon positionnement m'a permis de constater que les nuques ont été mises à rudes épreuves, en fosse comme en rangées supérieures.
Trois de leurs onze albums ont été évoqués. Parmi les treize titres, cinq sont issus de "Panther" (2020), quatre de "In the Passing Light of Day" (2017) et quatre de "The Perfect Element, Part I" (2000).
PROGRAMME
- Accelerator (Panther, 2020)
- Reasons (In the Passing Light of Day, 2017)
- Meaningless (In the Passing Light of Day, 2017)
- Wait (Panther, 2020)
- Used (The Perfect Element, Part I, 2000)
- Ashes (The Perfect Element, Part I, 2000)
- Panther (Panther, 2020)
- Restless Boy (Panther, 2020)
- On a Tuesday (In the Passing Light of Day, 2017)
- Falling (The Perfect Element, Part I, 2000)
- The Perfect Element (The Perfect Element, Part I, 2000)
- The Passing Light of Day (In the Passing Light of Day, 2017)
RAPPEL :
- Icon (Panther, 2020)
La deuxième édition est d'ores et déjà prévue le 25 janvier 2025.
Pour l'instant, Rob et son équipe se concentre sur le prochain Midsummer Prog Festival en juin pour lequel il ne reste plus que 130 billets !! L'édition la plus vendue jusqu'à présent…
PATRICE DU HOUBLON Plus d'infos à propos de l'auteur ici |
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