Le grand talent d'Alice, c'est de rendre un titre banal, paranormal !
Ok intro facile ! Disons que pour moi Alice, c'est comme Ozzy ! Un vieux pote dont on n'a pas tous les disques, parce que pas ultra-fan, mais qu'on aime bien s'écouter de temps à autres. Aussi, je ne vous ferai pas une chronique d'expert, comparative avec ses anciennes productions. Mais on est loin de Trash, disque à hits de Desmond child, disque utile dans sa discographie, justement pour avoir 2-3 hits dans sa besace pour fédérer aux concerts, mais loin de l'univers théâtral du coupeur de têtes. On œuvre ici du côté de l'esprit du début de sa carrière ...On a ici un disque 'simple' joyeux, limite esprit année 60, et surtout 70, avec un son moderne.
Mais ce qui fait le plus d'Alice, c'est cette voix éraillée flippante qui nous fait bien imaginer un personnage intrigant, avec sa pléthore de bons guitaristes qui plus-valuent (ça faisait longtemps que j'avais pas inventer un mot, mais on oeuvre ici dans l'anormal) des titres, pourtant ici maintes fois entendus.
Commençons par nous débarrasser des titres à guillotiner pour passer aux choses sérieuses : Private public breakdown et Genuine american girl (2/5) ! Titres esprit Beach boys qui auraient pu être interprétés par nos chers chanteurs, artistes, fêtards de l'époque des yéyés comme notre illustre Antoine, avec une voix oxydée par une nuit de cocktails fortement alcoolisés. Alice ayant invité les membres d'origine, ceci expliquant partiellement cela. Oter donc ces 2 titres poussifs, sauf si vous êtes fan de ce type de chanson, et on obtient un album solide de 10 bons morceaux.
On pourrait aussi brûler Dead flies et You and all of your friends (3/5), mais ils font partis des chansons dispensables qu'on aime bien tout de même dans un album selon l'humeur du moment ; You and all of your friends, étant de la même veine des 2 yéyés-songs, mais avec un côté un peu plus rock qui lui fait passer avec succès sur le fil, les terribles services de l'adoption de la DASS. Dead flies me paraît davantage défendable, avec son côté destroy et fun, mais qui à la longue peu me faire ronfler aussi fort qu'un bourdonnement de vol de mouches ; titre qui aurait pu s'envoler vers un album des Hollywood vampires, comme d'ailleurs un paquet de titres.
Car le reste est majoritairement inspirés de bons blues boogies rock'n roll. Fireball (4/5) est le plus hard de cette série boogie, avec ce gros son qui aurait pu sortir de l'album Eliminator de ZZ Top. On peut juste regretter cet effet sur la voix tout le long du titre, qui gâche un peu l'engouement, un peu c'est bien, tout le long, c'est moins bien. Mais les guitares vont venir gratter sévère sur ce bon rock qui tâche gras, et compenser cette petite faute.
Fallen'in love (5/5), qui bénéficie d'un chouette solo de Billy Gibbons, sort tout droit d'un ZZ top, passé au mixeur d'Alice. Morceau standart mais lustré à l'huile Coopérienne.
Dynamite road (4/5) porte bien son nom de dynamiteur, malgré un chant parlé, (dont le non-bilingue que je suis peut imaginer des paroles sensées) ; Dynamite qu'aurait bien fait péter aussi un Brian Setzer, notamment par son rythme très boogie et un solo rugeux.
On continue avec l'incendiaire Holy water (5/5), dans le boogie swing avec ce début de roulement de batterie tout droit sortie d'un jazz swing big band, et qui excitera les danseurs de Shim sham, puis ses cuivres bien rock, partis pour t'envoyer direct au milieu de la piste où tu sens que le danseur de boogie va s'enflammer sur un refrain des plus jouissif, et s'éclater sur ce break typé Balboa (la danse), pour mieux éructer sur un solo incisif. le meilleur morceau de r'nr de l'album pour votre serviteur.
Le style Brian Setzer, revient au galop avec Rats (4/5) que Lemmy aurait aussi adoré chanté : un rock'n roll du diable, certes classique, mais rien n'est classique quand c'est du Alice, d'autant que là aussi on s'en prend plein les oreilles niveau solo, et on commence à jouir quand Bob Ezrin se met … MAiiiS NOOooon ... à baisser le son. On voit bien là, qu'Ezrin est davantage un producteur de prog que de r'nr. Crime de lèse majesté qu'il nous a fait là ! Grrrrrr …
En parlant de prog, The sound of A (5/5) est marqué du sceau du Pink floyd. Ecrite en 67, une ballade de toute beauté qui rappelle l'ambiance lourde de The Wall, l'album. Tout comme Paranoiac Personnality (5/5), mid-tempo, hybride du floyd avec son rythme martial, ses choeurs de gang, et d'un zest de mélodie entraînante à la This Maniacs'in love with you de l'album Trash, sans le côté fm, et donc en plus machiavélique. Le tout avec encore un solo sec et efficace.
Le fan de Deep Purple que je suis oublierai presque l'opener Paranormal (4/5) avec Roger Glover en invité d'horreur, et à son honneur, une intro de roulement de cymbale rappelant celui de Smoke on the Water. Un démarrage en douceur avec une mélodie vocale assez … scolaire, mais qui a quelque chose de BO de film western. L'échauffement s'accélère avec un final solo guitare des plus encourageant pour la suite de l'album, que vous envisagez donc désormais avec envie, j'espère.
Alice arrive donc à transformer un album de titres de hard blues rock boogies, au final assez convenus en un album au dessus du lot grâce donc, à sa voix, à la production d'Ezrin et des solistes bien nerveux, et donc grâce à cette part de magie, d'irrationnel, qui illustre les grands. Il paraît que c'est cela le paranormal !
Définition = terme utilisé pour qualifier un ensemble de phénomènes supposés qui ne sont ni observables, ni explicables scientifiquement.
Bah voilà, j'ai eu beau essayer d'expliquer pourquoi c'est mieux, il n'y a pas vraiment d'explication rationnelle en fait : c'est Alice !
Label : | EarMusic Wagram |
Sortie : | 28/07/2017 |
Production : | Bob Ezrin |
Discographie : |
Pretties For You (1969) |
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