A l'extérieur le vent sec fait tourbillonner la poussière en rendant la chaleur encore plus difficile à supporter dans ce désert aride et hostile.
A travers la vitre sale et jaunie, on distingue les derniers rayons rasants du soleil. Les premières vastes zones d'ombre projetées au sol n'attendent que le coucher de l'astre du jour pour laisser place à la nuit noire. Après une introduction légère, Tonight retentit comme un cri d'effroi éructé puissamment par un Steve Moss en transe, lançant ainsi son
train fantôme à l'assaut des ténèbres de la façon la plus rock qui soit.
Furibond et incontrôlable, la machine stoner/heavy/rock propulse ensuite un fuzz rutilant et vrombissant sur l'assemblée réunie. La ligne de basse de ce deuxième morceau à la mélodie implacable va hypnotiser l'auditeur et le transformer en une sorte de Red eye junkie queen. Après une telle entrée en matière, le trio originaire du Kansas vous propose de se désaltérer un peu avec un bon vieux bourbon de 20 ans d'âge afin d'éviter l'apoplexie auditive (Glenn's promise): mais le
contraste saisissant entre cette fraîche liqueur et la brûlure qu'elle induit tout le long de votre tube digestif vous ramènera vite à la réalité pour un troisième titre absolument addictif et voluptueux.
Dans sa folle cavalcade émaillée de sifflements stridents et de fumée âcre notre train fantôme repart ensuite de plus belle et tente de nous écraser à défaut de nous enterrer profondément dans ce désert inhospitalier (Bury me deep) tout en furetant çà et là à la recherche de notre moi profond le plus intime tel un psychanalyste tentant d'exorciser son patient (The watcher's nest). A ce stade du voyage, on se dit que le retour sera difficile! Quelle galette inspirée pour l'amateur de rock un peu nerveux!
C'est alors qu'une accalmie survient au milieu de ce déluge de rock en fusion. Break my love a tout du blues ancestral et associe une voix rocailleuse à un groove bien calibré. Jusque-là rien d'extraordinaire dans le genre. Pourtant, le titre qui suit va confirmer l'orientation de cette deuxième partie du CD: Lemon trees reste ainsi toujours tranquille dans un style léger, limite pop même si le final ne manque pas de relief...On se dit alors que le train fantôme nous réserve quelque surprenantes incartades en dehors de son univers stoner.
Confirmation sur un Boogie down au style plutôt... étonnant! Jugez plutôt: cuivres jazzy, rythme smoothy, et voix...rappée (en l'occurrence celle de Sonny Cheeba rapper de Camp Ho, combo originaire du Bronx [New York City]). Ce grand écart stylistique va irriter plus d'un adepte du stoner pur et dur, mais il a le mérite de montrer que nos musiciens sont aux commandes d'une locomotive maniable et n'ayant pas peur de faire preuve d'audace! Alors ok d'aucuns diront que le train a déraillé, qu'il manque de charbon dans le moteur, ou qu'il a coulé une bielle et ils auront peut-être raison...Surtout que la suite est un peu trop calme à mon goût avec quelques arrangements orchestraux sur Black wave un tantinet trop mollasson, comme l'est aussi I cant let you go qui clôt l'album, précédé heureusement par un titre bien ciselé (The echo), nous renvoyant aux essences stoner primitives du combo.
Au total un album intéressant associant des ambiances déjà entendues chez ce groupe dans un passé récent (cf. leur splendide dernier opus Cold was the ground (paru en 2015),mais offrant egalement d'autres rythmes plus inhabituels témoignant d'une prise de risque qu'il faut saluer et encourager!
Un train à suivre ... pour ne pas rater son prochain passage à quai!
Tchou Tchooouuuu!!!!!
Label : | Napalm Records |
Sortie : | 2017 |
Production : | n/a |
Discographie : |
Johnny Boy EP (2008) |
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