GENESIS Nursery Crime

Détails: Écrit par Eric Berger; Publication : 30 septembre 2015

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Si l’album Trespass a amorcé un virage certain, c’est vraiment avec Nursery Crime que la carrière de GENESIS va vivre son 1^er grand tournant.

En plus de l’arrivée de Phil COLLINS, le groupe a recruté Steve HACKETT à la guitare. Celui-ci cherchait selon son annonce parue dans Melody Maker : « un groupe décidé à dépasser les formes de la musique existante ». Et là avec GENESIS, il a touché le gros lot.

Musical Box qui ouvre le bal est l’essence même de la musique du quintet. L’alchimie de la guitare avec le clavier et la batterie composent la structure de l’architecture tandis que la voix de GABRIEL surmonte l’édifice. Ce titre s’impose comme le 1^er chef-d’œuvre composé et enregistré par le groupe alternant passages calmes et puissance orageuse. Le jeu et le son de la guitare d’HACKETT sont extraordinaires. For Absent Friends est un court interlude acoustique proche de CSNY, une minute quarante de douceur et de bonheur. Il est suivi par The Return Of The Giant Hogweed. Sur ce titre COLLINS développe son talent et la fluidité de son jeu imprégné de Jazz/Rock. La musicalité n’a d’égal que la poésie exacerbée du chant de GABRIEL qui illumine Seven Stones. Le final de cette chanson atteint des sommets de lyrisme. Harold The Barrel est un titre enlevé avec un petit « je ne sais quoi » de BEATLES post 1967 qui lui donne tout son charme. Retour à une ambiance acoustique avec le très élégant Harlequin dont les harmonies vocales sont absolument délicieuses. Le Mellotron Mark II (utilisé aussi par KING CRIMSON) de BANKS est à l’honneur sur The Fountain Of Salmacis. Il donne sur ce titre ainsi que sur Seven Stones et The Return Of The Giant Hogweed la signature du nouveau son de GENESIS. A cela, il faut bien sûr ajouter : la guitare enjouée d’HACKETT, le jeu subtil de COLLINS et RUTHERFORD ainsi que la douce folie de la voix de GABRIEL.

GENESIS signe ici son premier grand disque. Enregistré sur un seize pistes (un évènement pour le début des 70’s), la production de cet album est à nouveau signée John ANTHONY qui fait ici un travail remarquable. Le public français ne s’y trompera pas puisque l’album s’écoulera à 100 000 exemplaires Enfin, la pochette très réussie est à la fois mystérieuse et violente pour l’époque.