Pour ce douzième album Propaganda, c'est une nouvelle fois Mike Fraser derrière les manettes. Est-il besoin de rappeler que ce dernier a œuvré pour AC/DC, Metallica, Aerosmith etc.… que du lourd.
L'enregistrement a eu lieu aux studios ICP de la banlieue bruxelloise. Nos 5 rockeurs sont toujours les mêmes : Bernard, David, Izop, Norbert et Christian.
1 - "Cette prière sur tes lèvres et ce sang sur tes mains" prolonge les hostilités. Morceau surprenant dans sa conception, les "ahou" des choristes risquent d'en surprendre plus d'un. Aux allures saccadées le rythme est très bon. Sans être rapide, c'est puissant et efficace. Le refrain, une fois de plus, est enivrant et facile à retenir.
2 - "Tout ce qui nous sépare" a été dévoilé en juillet. Un morceau aux (3) accords «aissidicien''. Simple, efficace, on aime ce Trust-là. Nono se la joue par deux fois court mais incisif. Morceau, qui pour moi, doit être joué sur scène.
3 - "La première pierre" fait suite à deux morceaux bien enlevés. Avec une intro qui monte crescendo, les accords nous mènent tout doucement dans un rythme mi-tempo. Les choristes font leurs premières apparitions. La mélodie est sympa. Norbert est toujours aussi efficace à travers ses solos au son bluesy. Un bon morceau de Trust "évolutif"... Il y a de la chaleur dans ce titre bien orchestré.
4- "Salaud d'pauvre", entamé à la guitare, est sympa. Si on fait abstraction des textes, ce morceau n'est pas, musicalement parlant, celui qui va faire chavirer les fans de la 1ere heure qui aiment les notes cinglantes. Certes Bernie chante bien, mais pour moi ce "salaud d'pauvre" est légèrement trop lisse, j'aurai aimé un Norbert plus "ravageur" avec ses riffs et sa guitare. Je suis frustré car il y avait moyen de tout ravager avec ce titre au gros potentiel. Sur scène il se peut que ce soit plus "saignant". Christian à la batterie assure très bien. David à la basse est très bon.
5- Le piano lance "les vagins impatients". Bernie slam, oui je dis bien Bernie slam à sa façon... Alors est-ce Trust ? Est-ce Bernie en solo que nous entendons ? Intrinsèquement c'est bien fait, les chœurs, le piano, les notes de Nono qui viennent apporter un peu de caractère. On sait que Trust aime explorer d'autres champs musicaux que le rock/hard mais là, la bande à Bernie nous surprend. Cette compo finie en montant légèrement en puissance. On aime ou on n’aime pas...
6-"Dimanche au bord du gouffre" nous réveille avec ce que l'on aime. Une belle intro bien grasse de Nono, de très bon riffs. Bernie ne force pas (malheureusement) sur sa voix. Et oui j'aime quand Bernie appuie ses textes, vocalement parlant, en montant aux limites de la rupture. Sa façon de chanter aseptise parfois ses excellents textes, dommage. Le refrain est très bon, facile à retenir. Que dire de Norbert et son solo... Il est tout simplement top. Toute la bande est excellente à travers ce morceau avec des textes dédiés à une certaine Marlène...
7 - "Le jour se lèvera" débute avec une belle intro du batteur. Les 1ers riffs de Nono dégage un "gros" son. Son solo est limpide, mélodique, superbe tout en finesse. Norbert est en forme. Le refrain est facile à retenir avec un Bernie à la voix mélodique. A ce niveau il est comme le bon vin, avec le temps... Christian derrière ses fûts réalise une belle performance.
8 - Avec "Petite elle" nous avons une autre ambiance... Ambiance légèrement Jazzy, soul et bluesy mes amis. Je me repose la question, Est-ce Trust ou Bernie en solo que j'entends ? C'est bien fait, l'ambiance un peu feutrée peut-elle plaire à la fan zone ?
9- "Ce que tu donnes" nous fait remonter, un peu, dans les tours. Cela fait du bien. Je verrai bien ce morceau sur les ondes radios. Il est plaisant, mélodique. Entre-coupé par un bon solo court de Nono. Une fois de plus, j'aurais aimé entendre Bernie hausser le ton un peu plus tôt dans les textes. L'entendre hurler, s'égosiller sur "ce que tu donnes" aurait été excellent. Il finira par le faire en fin de morceau. Raaa il en garde sous les pédales.
10- "Le Conteur", débute avec une intro guitare/Bernie. Composition au rythme mid-tempo. Il monte en puissance au fur et à mesure que le morceau avance. Nono le maître d'arme est le carburant de ce morceau afin de le faire exploser. Il achèvera ce titre à la guitare sèche.
11- "L'Europe des 27" nous claque les tympans avec son intro qui fait plaisir a entendre. Que ce soit musicalement et vocalement ça part à 100 à l'heure. Trust n'est pas mort, Bernie a retrouvé une voix qui pousse, une voix vindicative. LA VOIX, l'impulsion de Berniiiiiie are back. On aime cela, c'est ça le TRUST qui nous transporte, le Trust qui fait mal. Les riffs aux notes punk sont ravageurs. 4 minutes de pur bonheur qui prouvent que nos 5 compagnons en ont encore sous la semelle. Ils ont trouvé la 6ème vitesse, tel un pilote de F1 ils foncent sur l'autoroute des notes endiablées. L'un des meilleurs morceaux de ce Propaganda à coup sûr si ce n'est le meilleur !
12-" Ma vie" conclut cet album. Le mid-tempo est, une nouvelle fois, de mise. Avec cette compo, Bernie continue à exceller à travers ses verbes. Il sait jongler, jouer avec la langue de Molière. Pour lui c'est un art qu'il maîtrise à la perfection. Ce titre, musicalement parlant, est propre. La section basse/rythmique de David et Izop assure le tempo pendant que Nono lui fait chanter ses notes.
Comme les précédents albums, Trust vogue à travers diverses sonorités. Le groupe lorgne du côté de la soul, du jazz et du blues. Bien sûr le rock est bien présent et nous offre d'excellents moments de bravoure. Je trouve que Bernie chante très bien. Avec l'âge (désolé Bernie) sa voix s'est vêtue de mélodie mais, pour moi, a perdu un peu en intensité et/ou en caractère. Nono est fidèle à lui-même, toujours autant créatif et talentueux. Christian à la batterie prouve que sa jeunesse n'est pas un frein, bien au contraire. Derrière ses fûts, il percute comme il se doit. David à la basse est carré, efficace. Son jeu simple fait de lui le bassiste idéal. Izop quant à lui accompagne parfaitement Nono. Sa rythmique est dosée à la perfection.
C'est l'osmose parfaite dans Trust qui, avec Propaganda, nous sort un album comportant de très bons morceaux. Certaines compositions seront déroutantes, décevantes pour certains fans de la 1ere heure qui attendent toujours le Trust à la sonorité des années 80. Surtout avec le 1er morceau dévoilé "Tout ce qui nous sépare" qui laissait présager un certain retour aux sources... Avec ces évolutions, le band ne lâche rien et continue sur le chemin de la révolte, de la dénonciation ou beaucoup de monde en prend pour son grade.
Il faut l'avouer, sur cet album tout est bien orchestré que l'on aime ou pas. Mike Fraser a fait du très bon boulot. Pour ceux qui ont aimé les précédents albums, allez-y, vous ne serez pas déçus. Pour les autres laissez-vous tenter en faisant quelques concessions, sinon passez votre chemin, malheureusement.
Tracklist :
Line Up :
Chant : Bernie Bonvoisin
Guitare : Norbert Nono Krief
Basse : David Jacob
Guitare : Izo Diop
Batterie : Chris Dupuy
Label : VERYCORDS
Sortie : 30/09/2022
Discographie
Trust (1979)
Repression (1980)
Marche ou Crève (1981)
Trust IV (1983)
Rock'n'Roll (1984)
Paris By Night - live (1988)
Prends Pas Ton Flingue (1992)
Repression Dans L'Hexagone Live (1992)
The Backsides (1993)
Europe et Haines (1996)
A live - tour 97 (1997)
Ni Dieu Ni Maître (2000)
Still Alive (2000)
Soulagez-Vous Dans Les Urnes! - live (2006)
13 à Table (2008)
Trust Au Rockpalast (2011)
Dans Le Même Sang (2018)
Fils de Lutte (2019)
Re.ci.div (2020)
SITE OFFICIEL
Communiqués de presse :
- Premier titre dévoilé, .
- 04/07/2022 - En avant première, le titre "Tout ce qui nous sépare" dans la vidéo audio ci-dessus.
Enregistré dans les mythiques studios ICP, et mixé par Mike Fraser (AC/DC), cela faisait longtemps qu’un album de TRUST n’avait aussi bien sonné.
On retrouve, tout au long des 12 brulots qui composent Propaganda, tout ce qui fait de TRUST ce groupe unique : Bernie toujours aussi inspiré et enragé, Nono enflammant les morceaux par ses riffs et soli acérés, et cette énergie qui emporte tout."
- 13/09/2022 - 2eme titre - .
Cela va sans dire mais toujours mieux en le disant : Trust ne lâche rien.
Et tant pis pour ceux qui avaient eu envie de se persuader que l’équipage avait lâché l’affaire, était rentré dans le rang une bonne fois pour toutes, en considérant que son désir de revisiter ses trois premiers albums dans le cadre du projet Recidiv il y a deux ans en apportait la “parfaite” illustration. Raté !
De cette incursion dans son patrimoine, Trust a essentiellement retenu une chose. Une confirmation surtout, car le ver était, hum, dans le fruit depuis 2018 et l’album Fils de Lutte : enregistrer live en studio autant que possible était la meilleure chose qui pouvait lui arriver.
Il n’en serait donc pas autrement au moment de s’enfermer quelques jours de janvier 2022 aux studios ICP de la banlieue bruxelloise pour donner naissance au petit dernier, avant d’en confier plus tard le mixage à Mike Fraser, dont les mains expertes n’ont plus de secrets aux oreilles des fans d’AC/DC, Aerosmith, Metallica, pour n’en retenir qu’une infime partie. Et accessoirement celles (les oreilles) de ceux qui s’étaient mangé Fils de lutte en pleine… tronche. Comment dit le dicton, déjà ? On ne change pas une équipe qui gagne ?
Plus que jamais donc, Trust en veut. Veut en découdre. En veut à la terre entière ? Ce serait peut-être exagéré de l’énoncer, même s’ils sont nombreux dans son collimateur. Celui de Bernie Bonvoisin, sa voix, en tout cas. “Une suite de mots, à cracher”, prévient-il presque d’emblée à travers les strophes de “La Première pierre”. Une fois encore, les puissants, les politiques, les princes et consorts, les marchands d’armes, tous en prennent pour leur grade, le temps de saillies verbales où les mots surgissent, explosent telles des bombes à fragmentation. C’est même parfois à nous tous qu’est exposée cette rage plus ou moins retenue. À nos petites ou grandes faiblesses-lâchetés-peurs. Nos superficialités. Nos addictions. Des mots, des colères, des ressentiments, que viennent à peine apaiser ces chœurs féminins, désormais autre marque de fabrique de ce Trust remonté.
Oui, Trust en veut encore. Veut encore lâcher ses guitares, celles de Norbert Krief et Izo Diop, entre rythmiques robustes du second et solos lumineux ou plus sombres du premier (“La Première pierre”, “Dimanche soir au bord du gouffre”, “Le Conteur”, “L’Europe des 27”…).
Trust s’est trouvé une nouvelle combustion, une nouvelle solidité aussi, et ceux qui souhaiteraient s’aventurer à lui chercher des poux dans la tête – dans la crinière de Nono ou sous le bob de Bernie – au prétexte qu’il “tape” sans vergogne à l’occasion du côté d’AC/DC sur “Tout ce qui nous sépare” ou dans son versant plus bluesy sur “Dimanche soir…” en seront pour leurs frais : Trust s’en branle. Trust avance. Trust ne lâche rien.
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