Il est impossible d'accorder une attention particulière à tous les artistes qui s'expriment sur notre bonne vieille planète.
J'imagine que nous sommes tous plus ou moins contraints d'écarter certains d'entre ceux qui mériteraient au moins une certaine écoute, un certain regard. Vanilla Fudge, fondé en 1967, fait partie de ces groupes dont j'ai toujours vaguement entendu parler mais qui n'est pas parvenu à retenir mon attention. Pas davantage que celle des foules, puisque VF n'a jamais atteint de sommets de popularité, contrairement à Led Zeppelin qu'il a pourtant accompagné en tournée à ses débuts.
Il a fallu qu'un ami d'enfance m'invite à cette soirée pour que ma curiosité m'incite à accepter de les découvrir. Un petit regard rapide la veille sur youtube et wikipédia pour réaliser que trois des membres d'origine (Mark Stein, claviers/chant, Vince Martell, guitare et Tim Bogert, basse) sont toujours présents, que Carmine Appice (batterie) et Tim Bogert (basse) étaient partis fonder Cactus (un groupe qui a largement contribué à générer ma passion dés 1972)et que leur notoriété se fonde principalement sur des reprises de titres d'autres célébrités (les Beatles, les Supremes, Sonny & Cher, les Zombies,..).
Bon, me voilà averti.
Je me place sur le côté droit à trois rangs de la scène, pour observer plus particulièrement les anciens de Cactus.
20h20 : La soirée débute avec"Ticket to Ride" que je mets un peu de temps à reconnaître tant la version me semble bâclée (chant dissonant, rythme hasardeux, …). Peu convaincant d'emblée, je me suis surpris à bailler plus souvent qu'à mon tour. Il faudra plusieurs titres pour enfin frémir quelque peu. En reprenant ainsi des titres cultes ("She's not there" et "Daze and Confused" ont montré cruellement les limites du genre) ils ne font que souligner leur peu d'inspiration qui explique largement leur faible notoriété.
Il faut cependant noter qu'individuellement ce sont tous de très bons musiciens.
La basse de Tim Bogert a été d'une remarquable efficacité, n'étant pas avare de notes et de sensibilité. Carmine également efficace nous a notamment asséné un solo de batterie qui nous a fait oublier son âge (68 ans) ; petite touche d'originalité il a fini son solo par une démonstration convaincante de sa dextérité avec ses seules baguettes après s'être positionné sur le bord de scène. Mark Stein vit sa musique, la chante et la joue sur son clavier avec une fougue captivante. Quant à Vince Martell, assure plutôt bien son rôle, même si à mon avis il devrait s'abstenir de chanter. Les quatre contribuent constamment aux chœurs donnant à l'ensemble une certaine cohésion mélodique.
Les quatre musiciens semblent décontractés, Mark Stein se montrant durant tout le concert assez bavard en donnant l'impression d'une certaine nostalgie sur le passé de son groupe, rappelant les étapes qui ont ponctué leur carrière. Pour sa part, Carmine Appice indiquera que le groupe est passé à Paris la dernière fois en … 1969 !!! De là à dire qu'ils m'ont donné le sentiment de paraître pour des"has-been", il n'y a qu'un pas. Impression accentuée par leur aspect décalé : tous se sont à mon avis teinté leurs cheveux.
Bref, à 22h10 le concert est fini sans émotion particulière en ce qui me concerne. Je n'ai pas eu le sentiment d'assister à une prestation de Légendes. Ces braves gars n'ont pas d'autre ambition que de passer du bon temps sur les planches devant un auditoire bienveillant et nostalgique. J'aurais été plus enthousiaste s'ils avaient interprété des reprises de Cactus, tant qu'à faire … Mais bon, ce fut une petite soirée toutefois bien sympathique.
Je ne me suis pas attardé à la distribution de médiators de Vince, ni au stand pour les dédicaces des quatre musiciens très disponibles pour leurs admirateurs.
Photos / Videos Roger .
Comments:
Lire la suite...