- Allo Furious ? C'est Barjozo ! Suis d'astreintes samedi, tu peux pas me remplacer pour faire le report ?
- Heu ! Quoi ? Toi le fonctionnaire, tu fais pas grève ?
- Arrête avec tes clichés ! On est en sous effectif et les malades n'attendent pas pour souffrir
- Ton côté humanitaire te perdra mon ami … Bah tu sais, moi, le punk, j'aime bien mais c'est pas trop ma spécialité, et je connais encore moins les 2 têtes d'affiches ! Moi c'est plutôt ''Ho Sherrie'' de Steve Perry ha ha ha !
- Elle est pourrie ta vanne, mais vas-y pour me raconter, j'ai déjà manqué leur concert de cet été en plein air annulé au dernier moment à cause de l'orage, ça me dresse les cheveux de les rater encore
(A ce moment là, je reçois un sms du chef Metalden de Rockmeeting : fais nous un report stp, et sois sérieux, nous fais pas un report délire à la noix comme tu peux en faire parfois)
- Ok ! Mon côté humanitaire me perdra (mais je ne vois pas de quoi parle le boss ) … :)
Me voilà me sacrifier à la cause du punk et amener mon spleen devant ce Zénith palois, où 80% de la programmation annuelle me fait déprimer. Mais ne boudons pas le plaisir, pour une fois qu'il s'y trouve du gros Rock.
J'arrive à la bourre, à cause de la rouste qu'à prise la Section Paloise, face aux RSistes agenais du Top14 : la honte ! et encore une rare belle image du sport victorieux contre l'argent fou. D'ailleurs la sportivité du public local est à saluer, reconnaissant le beau jeu du plus petit budget de cette élite. Fair Play ! … Tu t'en fous ? Je sais, mais qui à part Barjozo va lire ce report ?
Je manque donc les Destropouillaves. Ce qui quelque part ne me dérange pas trop, car les projets quasi identique du bassiste Lahuche sont aux premières parties des concerts rock-métal-punk locaux, ce que Tino Rossi est à Noël, à savoir un incontournable ; certes de qualité, mais quelque peu mollusque sur son rocher. On a droit à ces quinquagénaires à chaque fois, et on se demande ce que fait la jeune garde locale des groupes punky rock pour les slammer dehors ? Patrick Juvet chantait : « où sont les femmes ? » il pourrait ressortir un remix « où sont les jeunes ? » … Sont gaillards et indétrônables les anciens ! Bref, quand on l'a vu mille fois, ça lasse un peu, même si on se doit de saluer leur passion intacte et qu'on sait que c'est bien ; ce que me confirmeront des fans à qui j'aurai ''professionnellement'' posé la question. Z'auraient joué une p'tite demi-heure, et c'était bien tintin ! … comme d'hab en somme.
Plus de photos de Thierry Loustauneau ici.
Arrive donc un groupe dont le backdrop me fait croire qu'il s'agit des No One is Innocent…Torse poils et prêt à en découdre : ok ! Je ne me suis pas trompé de crémaillère, où à vue d'oeil myope, 600-800 coupables se sont invités.Ça démarre avec un riff direct et groovy, qui me fait d'entrée digérer l'infect sandwich moutarde au pain du camion-vomi du parking. Première bonne nouvelle !
Puis la voix grasse et agressive fait dresser mes deux oreilles, tout comme l'énergie déployée, jusqu'à ce que les musiciens entourent le batteur balançant déjà un solo qui explique qui c'est le boss. Premier K.O ! Ils renouvelleront ce rituel-hommage autour du batteur, en forme de clan, et là je me dis ''Miam ! Ya bon ! J'en re-veux maman !
Les titres sont assez bref, tu m'étonnes, ça poutre sévère, et ce sera punchy tout le long de leur set. Bref je me prends une baffe.
Une fois réveillé de mon K.O, je prends conscience des paroles, et là, ça me rappelle pourquoi j'évite le Rock français en général. Et vas-y que ça y va du discours évident contre les politiques, les injustices, l'incontournable anti-FN, Daesh, le Chili, Charlie, … on y avait eu droit, il y a peu au concert de Trust, et ce côté gaucho facile ''la guerre, c'est mal, l'amour c'est bien'' me gonfle éperdument ! C'est un peu comme quand je joue au foot contre mon neveu de 8 ans, et que je lui fais tous les grands ponts que je veux : c'est un peu facile. Même s'il ne faut pas relâcher la vigilance, j'ai toujours préféré les textes plus subtils et subliminaux. Voilà pourquoi j'écoute les groupes anglais, vu que je ne comprends pas la langue, ou les textes bas de ceinture d'un David Coverdale, au moins, ça évite la « morale promo ». Mais peut-être que la lecture de leurs textes me séduira davantage que leur discours. (oups ! je me rappelle des consignes du chef, et stoppe mes âneries : ok, je plaide coupable ! Oubliez-ça !)
Je repars donc me concentrer sur la musique et la fureur dégagée. Un vrai déferlement de watt. Il est clair que le déplacement valait le détour. N'étant pas expert du répertoire du groupe, je ne vous ferai pas l'affront de pédanterie ; l'essentiel est d'ailleurs dit : match largement gagné par No One is Innocent = 5 ; Furious = 1 … et hop ! un fan de gagné !
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Le changement de plateau se fait long, très long ! Une ballade dans le hall du Zénith s'impose, mais un vent du sud ramène toutes les fumées de clopes des futurs cancéreux dans le hall - d'habitude, ça souffle de l'ouest ici ?! - donc picotement des yeux … on préférerait de la picole ... fringues qui puent le tabac froid, on se croirait retourner 30 ans en arrière … quoi ? tu t'en fous du climat, des poissons qui meurent d'avaler les mégots, et du cancer ? Je sais, mais qui à part Barjozo va lire ce report ?
Donc je retourne me réfugier dans la salle, et le backdrop des Sheriff me dit que les groupes ont inversé l'ordre de passage prévu sur l'affiche.
Le premier titre va présenter tout ce que je déteste du genre : riff convenu, voix banale, et je m'attends au pire ''qui ne saute pas n'est pas Sheriff, riff !'' … à tort… je me laisse dominer par mes idées reçues, mes idées fixes, et j'envisage de dégainer mes clés de bagnole et de me barrer … mais je prends conscience que je suis à pied … merde ... et surtout que Barjozo attend 1,2,3 mots de ma part sur ses groupes préférés ; alors, je me ravise de mon réflexe premier d'en écrire zéro. Surtout que je n'ai pas trop envie qu'il me mette un coup de batte de base-ball. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas par compassion, pour un pote qui fait les 3 huit, alors qu'après ma première bière au stade du Hameau, la seconde des No One like you - zut ! je confonds avec un titre de Scorpions – et la troisième mousse de l'entracte, je sens que moi, je suis parti pour faire les 3 cuites.
Et puis, le chanteur « refraine » : ''On va se marrer'', et nous lance un ''Fais pas la gueule'' qui semble me cibler ! Que pasa ? Il me cherche lui ? Alors j'en appelle à mon soit-disant éclectisme et me laisse convaincre pour poursuivre l'aventure.
Faut dire aussi que, danse devant moi une jolie créature brune arborant le t-shirt du groupe, et qui laisse découvrir deux jolies pointes de ses étoiles. Alors je me convainc de tenir un ou deux titres de plus. C'est dingue comme une femme peut ramener à la lucidité un bon à rien comme moi.
Quoi ? tu t'en fous que je te parle de jolie fille ? Je sais, mais qui à part Barjozo va lire ce report ?
Mais en fait, j'avoue ! Le coupable que je suis, va se faire piéger par les rengaines des Sheriff.
Leur bonhomie est communicative et je me surprends à me laisser entraîner par leurs refrains accrocheurs, et comble du comble, plus encore par leurs paroles. Bon ! Avec le son et le flow, je ne comprends pas tout, mais par chance, mes voisins de fosse les braillent tout du long. D'habitude, j'ai envie de flinguer tout abruti qui chante à un concert pour lequel j'ai payé cher la place pour entendre chanter un pro, et non un amateur bourré qui chante faux ; ça ! Je peux le faire sous ma douche gratos et à jeun. Mais là, on n'est pas à l'opéra, et du coup, ça me rend service. Car à l'écoute de leur parole, ça m'a fait le même effet que si tu mettais tes deux doigts dans la prise : un vrai coup de foudre ! Bref, plutôt que passer mes soirées devant ma télé, ça m'a donné l'envie de me plonger dans leur discographie et d'éplucher leurs textes : art de l'écrit si difficile.
On aura aussi une reprise du groupe local Okploïde ! L'initiative est sympa, mais, nous qui sommes soumis à famine, question programmation Rock, j'aurai préféré une reprise d'un groupe plus rare dans la région. Toutefois, le geste est à saluer.
En « compensation », on aura droit à un ''inédit'' nous dit le chanteur sortant le papier du texte fraîchement écrit de la Place de la Comédie, qui nous change des guimauves écrites Place des Grands Hommes : une chanson qui parle de Montpellier. Ma foi, ça m'y rappellera mon premier job de vendeur de chichi sur les plages de Palavas quand j'étais ado ! Quoi ? tu t'en fous que je te parle de mes jobs d'étudiants ? Je sais, mais qui à part Barjozo va lire ce report ? Tiens, prends un cacahuète pour te détendre avant de me pendre hauts et courts.
Donc, pas de doute, cette saga des Sheriff, à laquelle je joins celle des No One is Innocent, furent une belle découverte pour moi. Et si on me demande si je retournerai les voir, cette fois, je ne déciderai pas à pile ou face, il sera écrit un grand oui pile dans ma face.
Merci Barjozo d'avoir passé ton samedi nocturne à soigner des souffrants. Je pensais souffrir à cette soirée, j'en suis sorti sur-vitaminé.Il n'y a pas d'âge pour apprendre et pour casser les idées reçues, face auxquelles on est souvent d'avance vaincues. Ce soir, ces deux groupes ont gagné un fan.
PS : merci à Setlist.fm qui m'a bien aidé à confirmer ce que j'avais bien entendu ; par contre j'ai un gros doute sur l'ordre et le nombre des titres, à moins de ne pas avoir vu la soirée défiler … mais ne maîtrisant pas le répertoire, je fais confiance au site, à vous de vérifier … et puis qui va lire ce report à part Barjozo ? :)
PS2 : la discussion téléphonique est légèrement romancée
Plus de photos de Thierry Loustauneau ici.
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