Vilipendé, honni par les uns, traître parmi les traîtres parce qu'il a lâchement abandonné Black Country Communion en pleine ascension,
et accusé d'être un artiste ayant le charisme d'une huitre (serait-ce sa seule image de Mark ?) et adulé des autres (pour ma part, je me situe dans une catégorie intermédiaire), Bonamassa faisait une halte parisienne en un lieu prestigieux à savoir le Grand Rex qui s'était paré d'un superbe habit de lumière pour le recevoir.
Je n'avais pas prévu de m'y rendre initialement mais Mme Phil m'offrit une place pour la St Valentin (chose que je ne pouvais donc refuser sinon, c'était l'incident diplomatique assuré et puis je lui avais fait part de mon souhait d'y aller lors d'une discussion antérieure) car semble-t-il, elle avait bien accroché au contenu de son dernier album Driving Towards The Daylight ainsi que Don't Explain avec Beth Hart et le live Beacon Theatre, albums que j'avais beaucoup aimés également. Et puis, un cadeau de St Valentin, par définition, ça ne se refuse pas. Le merchandising est fort bien achalandé puisque l'on y trouve tous les albums et DVD's du monsieur ainsi que toute la production de Black Country Communion sur laquelle il aurait pu faire l'impasse.
Le Grand Rex, pour le prestige, il n'y a rien à dire avec son arc à la Radio City Music Hall qui surplombe la scène et les sculptures qui ornent le théâtre de part en part. En revanche, en termes de configuration, il y a à redire. Des sièges rigides qui ne sont pas en décalé ce qui fait que lorsque vous avez un spectateur devant vous particulièrement grand, vous ne voyez pratiquement rien.
Obligés donc sur les trois premiers quarts d'heure de nous "faufiler" parmi les têtes pendant le set acoustique, nous essayons d'apercevoir et de "voler" un cliché du jeune guitariste (Mme Phil : "Tu ne trouves pas qu'il ressemble à Gilbert Montagné ?") Set acoustique durant lequel nous retiendrons entre autres les excellentes versions de Woke Up Dreaming, Seagull de Bad Company et Stones In My Passway de Robert Johnson. Un set emmené par le sémillant Lenny Castro dont le CV long comme le bras pourrait en remettre plus d'un à leur place, Gerry O'Connor des Dubliners, au violon et au banjo ainsi que le mystérieux Derek Sherinian (qui n'a plus l'apparence proprette qu'il avait dans BCC), l'alter ego du sieur Bonamassa dans Black Country Communion. Un mot à ce sujet et là-dessus, je m'exprimerai pour la dernière fois. Ras l'bol de lire un peu partout que BCC s'est séparé A CAUSE de Bonamassa surnommé "BONAMASSACRE" ou même considéré comme étant le "Clapton du pauvre"par ses détracteurs. Mais l'essentiel est de passer un moment de pur plaisir à l'écoute de cette musique bluesy si savamment dosée et ce, sous l'œil d'un public attentif et respectueux. Ce qui fut le cas et ce, malgré mon appréhension de départ.
Comparativement, je m'étais davantage fait chier au concert de Gary Moore en 93 au Zénith sur la tournée After Hours. Putain, la plaie, ce concert !!!!!!!!!!!! Et pourtant, Gary, je suis fan mais ce soir-là, il s'est égaré..........Donc pour revenir à BCC à un moment donné, ne s'est-on jamais posé la question de savoir comment se déroulait véritablement la cohabitation le très expansif voire même envahissant Glenn Hughes concernant le processus de composition ? Je pense que ce dernier devait être véritablement chiant comme la mort. On connaît le bonhomme et son côté "Il faut que je la ramène en permanence". Mais au final, je l'aime bien quand même. Parenthèse refermée. Et Dieu sait pourtant si j'ai regretté la séparation de Black Country Communion qui, pour moi est ce que Glenn Hughes avait fait de mieux depuis qu'il avait quitté Deep Purple le 15 mars 1976 à Liverpool.
Après une "entracte" de 15 minutes passée en ce qui me concerne au lieu d'aisance ô combien confiné, Bonamassa revient pour entamer un set cette fois-ci électrique. Coup d'bol, certaines personnes de devant se barrent pour aller plus bas. Je le répète, mais le Grand Rex est une salle à éviter de toute urgence pour ce qui concerne les concerts. Enfin, Mme Phil est soulagée de pouvoir VOIR le concert, moi aussi d'ailleurs et à partir de là, nous allons apprécier pleinement le show.
Tal Bergma, le batteur et Carmine Rojas, le bassiste font leur entrée et Dust Bowl ouvre les hostilités avec une conviction affichée. La version est décapante et ce, grâce à un son clair et puissant. Les morceaux s'enchainent ne laissant aucun temps mort et ce, sous l'œil de fait plus attentif de Mme Phil qui constate en dépit des conditions de concert, que tous les titres qu'elle aime, sont là en l'occurrence Driving Towards The Daylight, Midnight Blues de Gary Moore particulièrement émouvant, Slow Train, Sloe Gin (superbe !!!!!) et The Ballad Of John Henry moins axé sur le thérémine que du temps de BCC (version Live Over Europe).
Bonamassa communique de temps à autre avec le public mais cela reste très laconique. Les soli se veulent être, ceci dit, un peu répétitifs voire même très conventionnels mais jamais ennuyeux. Le groupe a un son véritablement énorme, les musiciens se donnent la bourre et d'ailleurs l'un des grands moments concernera ce dialogue de percussions entre Lenny Castro et Tal Bergman. D'habitude, c'est le genre de truc qui me fait chier mais là, c'était véritablement très sympathique de voir ces deux musiciens confirmés s'amuser ainsi.
Le final se veut être attrayant puisque Gerry O'Connor rejoint ses comparses sur scène pour un Mountain Time d'excellente facture qui s'étire sur une bonne dizaine de minutes.
Un excellent concert qui me fait dire que tous les quolibets lui étant adressés, n'ont pas lieu d'être justifiés. Merci de m'avoir lu.
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