C'est en compagnie de Fab.fr et Philty que j'avais décidé de me rendre au Rétro C Trop (créé en 2016) car reconnaissons-le cette année, la programmation en particulier le 2ème jour s'avérait alléchante. Slade, Phil Campbell & The Bastard Sons, Hawkwind, Uuhai et Deep Purple se partageaient l'affiche.
Ceci nous avait mis l'eau à la bouche et tant et si bien que mes deux compères de fortune ou d'infortune ("Mais où sont les toilettes ?" lol) selon la situation (lol) s'étaient presque immédiatement laissés convaincre par mes soins de venir assister à cette grand'messe tout particulièrement pittoresque.
Le cadre antinomique avec la musique que nous allions écouter pendant cette journée haute en couleur, revêtait une atmosphère bucolique presque romantique ça se confirmera plus tard.....) et ce, grâce à la présence de l'imposant château de Tilloloy. L'accès au festival se fit par un étroit chemin boisé mais l'heure à laquelle nous arrivâmes, ne nous permit pas d'entrer de suite. L'occasion nous fut par conséquent donnée d'entamer notre modeste repas composé essentiellement de mets, on va le dire............"diététiques"...... Je n'en dirai pas plus. Nous sommes accompagnés pendant ce moment supposé être détendu par des moustiques-tigres qui, eux aussi, ont considéré qu'il était l'heure de "se restaurer". Je sens mes deux comparses au bord du 'nervous breakdown', mais le Phil lui, garde sa légendaire maîtrise de lui (de soi ? comme vous voulez après tout) face à l'adversité ambiante.
Enfin après plus d'une heure passée à converser de choses et d'autres avec nos voisins eux aussi très patients, la grille s'ouvre enfin nous laissant la voie libre en direction d'un parking prévu un peu à la "va-vite" par l'organisation, il faut bien le dire. Devant nous se dresse donc le château de Tilloloy majestueux s'il en est, alors que déjà, une file de festivaliers s'étire patiemment sous un beau soleil.
Après avoir passé les différents filtres, nous nous retrouvons sur un site que l'on apparente davantage à une kermesse de village plutôt qu'à un festival de rock qui va accueillir les groupes mentionnés ci-dessus. Dépaysant, oui tel est le mot qui définit le mieux ce cadre avec en ligne de mire ces voitures de collection présentées au public en guise d'hors d'oeuvre dont une Mustang de couleur blanche qui sera à l'origine d'une discussion passionnée entre le Fab et le Philty. Ils s'aiment bien, ces deux-là, c'est évident. Quant à moi, je fis la sourde oreille. lol
Direction ensuite le merch guère achalandé à part quelques tee-shirts de Deep Purple et de Phil Campbell pas franchement terribles et surtout pas donnés, il faut bien le reconnaître. Ce dernier vend 15 € d'ailleurs le récent live dédicacé, Live In The North étonnamment difficile à dénicher en physique chez les disquaires tandis que Purple fait la promotion du dernier album de Simon McBride pour 25 balles....... Je n'achète rien en ce qui me concerne. Je me contente du petit fascicule présentant le festival.
Ensuite à mesure que l'on s'avance, la scène principale, donne sur un grand parc avec d'un côté l'espace restauration et de l'autre un impressionnant bar, des échoppes dont un stand de vinyles et CD's (il y a même des boots), stand auquel il faudra savoir résister et je résisterai.
Après avoir effectué le tour "du festivalier", notre trio magique se positionne "enfin" (on est un peu venus pour ça) du côté gauche de la scène rejoignant pour celui qui sera encore cette année le recordman de concerts engrangés (135 l'an dernier), je le nomme ainsi, notre ami Dédé Legros qui arbore fièrement pour l'occasion le tee-shirt du Graspop 2024. Il aime "mouiller le maillot", notre Dédé. Sans doute un funeste présage avant ce qui va se passer dans une petite demi-heure. A peine arrivés avec les potos, des rumeurs insistantes se font entendre concernant l'annulation du concert de Hawkwind. Cela sera confirmé quelques temps plus tard par l'organisateur.......
Première salve avec Slade, groupe-phare des années 70, le groupe qui, à chaque fois qu'il sortait une nouvelle chanson, sans doute jalousé par certains de ses contemporains, faisait un carton dans les charts UK. Ainsi, chaque semaine, Noddy Holder et ses compagnons faisaient à cette époque le bonheur de l'émission Top Of The Pops rivalisant de fait avec T.Rex et Suzi Quatro. De ce temps béni, il ne reste plus que le guitariste Dave Hill qui ne cesse de taquiner le public arborant un sourire malicieux et polisson. Non seulement ça mais notre ami aussi fantasque soit-il, s'avère être un fin soliste. Les autres membres qui l'accompagnent alignent les tubes que sont Take Me Bak Ome (ils ont toujours modifié l'orthographe académique de leurs chansons), Far Far Away, Burning In The Heat Of Love, Gudby T' Jane, Everyday sans discontinuer enfin presque puisqu'une averse, pire un déluge même, s'abattent sur le site. Il est urgent de trouver un abri......
Et là, on se rend que ce festival ne comprend que très peu d'endroits où s'abriter et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir arpenté une bonne partie du site pour en dénicher un. On s'abrite malgré tout comme on peut en s'adossant à une guérite qui vend de savoureux petits plats. On y reviendra plus tard.
Les quatre compères de Slade écourtent leur show faisant la regrettable impasse sur Cum On Feel The Noize. Bien aimé ce concert et ce, malgré le fait qu'il ne reste qu'un seul membre original......
L'urgence c'est de se changer du moins pour Fab car en ce qui me concerne, à aucun moment, je n'ai pensé qu'étant parti avec un beau soleil, nous allions essuyer (c'est c** d'utiliser un tel mot.....) de telles trombes d'eau.
L'heure du concert de Phil Campbell And The Bastard Sons approche. Impatient, je le suis de voir et écouter ce groupe constitué par l'ex-guitariste de Motörhead. Une affaire de famille, en effet puisque les deux fils Dane à la batterie et Tyla, le second guitariste accompagnent leur papounet. Niveau setlist, c'est du Motörhead à 70% que le volubile chanteur Joel Peters s'approprie fort bien avec tout le respect voué au grand Lemmy. Quel plaisir de ré-entendre dans des versions particulièrement décoiffantes d'Iron Fist, Ace Of Spades, (We Are) The Road Crew, Killed By Death et bien évidemment Overkill qui achèvent le public qui est déjà................"rincé" après cette prestation tellurique.
Vu qu'Hawkwind a annulé son concert (p***** de b***** de m****), c'est Laid Back Country Picker qui investit la grande scène au lieu de celle plus petite, initialement prévue. Laid Back Country Picker, c'est un couple originaire de West Virginia. Déjà leur look en amuse plus d'un notamment Madame, batteuse du groupe, telle une ménagère acariâtre qui, n'a de cesse de demander des comptes à son guitariste de mari. Du moins, il est très facile de le concevoir. Musicalement, le groupe qui ne se prend pas au sérieux, ce qui est plutôt à leur honneur, oeuvre dans une country mâtinée de blues. C'est sympa mais bon, ça va bien 2-3 morceaux mais, une grosse fringale me gagnant, je propose à Philty d'aller manger dans une échoppe située non loin de la scène. Le Fab quant à lui, est bien trop occupé à compter les bigoudis de la dame..... Chacun ses priorités en même temps...... Le concert de Laid Back Country Picker n'étant toujours pas terminé, je propose à Philty d'aller nous faire une p'tite partie de "flip" (flipper) sous une tente. Là, sont alignés une bonne dizaine de flippers tous aussi beaux les uns que les autres notamment celui consacré à Iron Maiden. Vous me croirez si vous voulez, même si je n'y avais pas joué depuis presque 40 ans, eh bien, je n'ai pas perdu la main. Extra balles, Spécial et fourchettes à gogo sont le lot des quelques parties gratuites que je ferai pendant une petite demi heure.
Après cette brutale dépense d'énergie, il est temps de retourner vers la scène où est encore attroupée la bande de potes dont je parlais précédemment. C'était d'ailleurs le moment opportun pour se replacer à l'endroit exact où nous nous trouvions car Uuhai, un groupe mongol décide de fouler la grande scène du Rétro. Quelque peu perplexe à l'égard de ce genre de musique traditionnelle car ayant écouté The Hu quelques temps temps auparavant, j'appréhendais ce show craignant même de me faire ch........ bien comme il faut. Eh bien non, les 7 merce.....s , musiciens délivrent une musique hyper mélodique d'une richesse impressionnante tablant à la fois sur les sons sortis de leurs instruments traditionnels et sur de gros riffs de guitare, le tout porté par un chant puissant et un batteur surdoué. A aucun moment l'on ne s'ennuie. Le public est vite conquis et leur accorde une véritable ovation en fin de set. Je suis dans l'impatience d'écouter un album car pour l'instant d'album, il n'y en a point. Une révélation en ce qui me concerne. Pour Philty, il y aura une autre révélation............... lol
Ca fait déjà un p'tit moment que Deep Purple, groupe légendaire s'il en est, jusqu'à un certain point, entre 1995 et 2022, suscitait chez moi un intérêt plus que relatif, le combo ayant publié des albums plus qu'inégaux. J'avais, cela étant, apprécié le concert parisien de 2017.
La "magie" d'antan s'était, pour moi, évaporée depuis fort longtemps mais bon voilà quand vous apprenez que nos cinq gaillards passent à peine à 80 km de chez vous pour une somme modique de 59 balles pour 4 groupes reconnus, vous n'hésitez pas une seule seconde. Et puis chose intéressante, il y avait ce nouveau guitariste, Irlandais du Nord, natif de Belfast en pleine période des "Troubles" (1979) comme un certain Gary Moore (dont on entendra pendant quelques secondes des bribes de White Knuckles) soit dit en passant qui remplaçait Steve Morse parti au chevet de son épouse Janine en 2022, épouse qui malheureusement décèdera quelques temps plus tard.
Je ne partais pas en terrain inconnu concernant McBride puisque j'avais déjà eu l'opportunité de porter une oreille attentive sur de nombreux bootlegs, bootlegs qui démontraient que le jeune padawan nord-irlandais s'était fort bien intégré au sein du groupe.
Autre paramètre important, nos cinq compères se voulaient être dans une dynamique de pré-promotion de =1, (un nouvel album à la pochette qui bat tous les records de laideur) via l'interprétation de 3 nouveaux titres intitulés A Bit On The Side, Portable Door et le très moyen Bleeding Obvious. La question était celle-ci : la voix de Gillan ? Selon certains, c'était "un coup sur deux voire trois ou quatre" surtout que notre brillant vocaliste était atteint d'une bronchite particulièrement virulente. Quelques jours auparavant, la prestation au Nancy Open Air, pour ceux qui y étaient, n'avait guère été convaincante et c'est donc inquiets que nous allions aborder ce concert dans un contexte champêtre. Un membre du BSF (Black Sabbath Forum) me le confirmera dans un post. Le premier tiers du show, rythmé par un Glover et un Paice au taquet, est très bon, voire excellent (Highway Star, A Bit On The Side, le retour d'un super Hard Lovin' Man (sur lequel Mc Bride s'acquitte d'un super solo), Into The Fire (là, il faut se rendre à l'évidence, apparaissent les premiers soubresauts gillaniens sur les parties aigües sur lesquelles "Big Ian", y peut "pu"). Malgré ces quelques petites faiblesses, c'est ce moment quelque peu difficile que Gillan opte pour une sortie résolument discrète et ce, dans un seul but : reposer sa voix, telle semble être la règle qu'il s'est, contraint et forcé, fixé. Il prend bien son temps compte tenu de l'intro pompeuse au clavier de Don Airey suivie d'un solo assez convenu de la part de McBride où ainsi que cela a été précisé précédemment, il se fend sans pour autant être tout à fait dans le même ton, d'un p'tit White Knuckles si cher à son regretté compatriote : Gary Moore.
Tablant ensuite sur une setlist guère accessible pour le commun des mortels qui vient voir Deep Purple pour entendre un p'tit Smoke On The Water ou à la rigueur Highway Star, le groupe et c'est là, tout à son honneur, se permet de proposer des titres inhabituels à l'attention de ce genre de personnes. Uncommon Man, en est la parfaite illustration. Précédé encore et toujours d'un solo à la limite du pénible de la part du Don, Uncommon Man, certes dédié à l'immense Jon Lord), qui débordera sur une version percutante de Lazy, me fait aujourd'hui l'effet d'un plat qui aurait été mal digéré...... L'inhabituel se confirme avec un bon Portable Door (nouvel album en ligne de mire oblige) agrémenté en toile de fond d'une jolie animation, Anya sans la zolie partie au clavier (regrettable), un solo insupportable et interminable (Gillan est ressorti de scène) pour s'achever sur un Bleeding Obvious absolument anecdotique. "C'est bien Deep Purple qu'on est allés voir ?" ont dû se demander certains spectateurs.
On revient "En Terre (in)connue" selon les cas avec le pachydermique Space Truckin' (écourté aujourd'hui) puis Smoke On The Water un titre ravivant et rassurant fort heureusement un public durement éprouvé par les violentes trombes d'eau qui lui sont tombées dessus. L'animation est une nouvelle fois superbe.
Rapide sortie de scène puis retour juste avant Hush sur une intro reprenant Birthday des Fab Four afin de célébrer l'anniv de Paicey, égal à lui-même durant ce show. Alors oui, Hush déborde immanquablement sur une 'battle'............interminable entre Airey et McBride comme du temps de Steve Morse. Glover, sourire aux lèvres, entame le chapitre final via un superbe Black Night qui vient clore ce bon concert.
PHIL93 LIZZY Plus d'infos à propos de l'auteur ici |
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