Les Corneilles étaient de retour à Paris en cette journée printanière afin de célébrer la parution de leur excellent dernier opus intitulé Happiness Bastards .
Leur tournée, débutée au mythique Grand Ole Opry de Nashville le 2 avril, avait notamment sur quelques dates accueilli en guests Ron Wood et Steven Tyler et ce, pour le plus grand plaisir de l'assistance et par conséquent, ils étaient attendus de pied ferme dans cette salle qu'ils affectionnent tout particulièrement, étant venus il y a peine deux ans pour célébrer le 30ème anniversaire de Shake Your Money Maker , une tournée qui d'ailleurs donna lieu par la suite à un excellent live Shake Your Money Maker Live.
Dans leurs valises, ils avaient pris soin d'emmener les Jim Jones All Stars en hors d'oeuvre. Plus qu'un hors d'oeuvre, un plat fort goûtu, je dirais car le très volubile parfois désarticulé leader, Jim Jones, nous abreuve d'un rock and roll décapant et rafraichissant. Il se prêtera même à un bain de foule ravissant ainsi les premiers rangs d'un Olympia ô combien conquis dès les premiers titres. Dans leur habit de lumière, les musiciens qui l'accompagnent virevoltent de part et d'autre de la scène notamment les deux élégants saxophonistes qui malmènent avec vigueur leur instrument tandis que le claviériste se déhanche littéralement derrière son "Roland". En résulte une prestation dynamique et pétillante de la part de Jim Jones et ses acolytes. (je ne connaissais pour ma part que le gourou de la secte Le Temple du Peuple qui avait incité sa communauté à se suicider en novembre 1978). A revoir ultérieurement.
Autant dire qu'après ça, Chris Robinson et ses compagnons allaient devoir sortir le grand jeu pour faire oublier le Jim All Stars Band.
Après l'intro It's A Long way To The Top de qui vous savez, les Black Crowes emmenés par un Chris Robinson vêtu d'une veste blanche à pois noirs, débarquent sur une scène avec en premier plan, un mur d'amplis factices du plus bel effet. Pour ce qui concerne le combo, prenons par exemple le cas du jeune batteur qui lui, est perché sur une plateforme en mode Kiss Alive II, plateforme flanquée d'un grand miroir devant lequel le Chris
se pame tel un Narcisse sur deux titres de Happiness Bastards intitulés respectivement Bedside Manners et Rats and Clowns. Autant l'avouer, le Chrisou, on ne l'entend pas d'entrée de jeu, couvert qu'il est par le mur de décibels produits par le reste du groupe. Un changement de micro s'impose donc. Ceci n'affecte en aucune façon l'énergie des Corneilles prêtes à s'envoler vers un Twice As Hard délivré dans une version incandescente.
Un morceau = une guitare, tel sera le précepte qu'adoptera le brillant et fier guitariste, Rich Robinson, frère du Chris. En effet, nous aurons successivement la chance d'admirer entre autres une Gretsch, une Strat, une Telecaster, une Firebird et bien d'autres. Les guitaristes en herbe ont dû en prendre plein les mirettes. Très calme, n'affichant aucune émotion palpable, le six-cordiste reste concentré sur les solos incisifs qu'il distribue avec une précision d'horloger suisse. C'est ensuite un (Only) Halfway To Everywhere de Three Snakes And One Charm, album paru en 1996. Perso, j'avais fait l'impasse sur cet album à sa sortie ne l'ayant pas trouvé aussi convaincant que les trois précédents. Sans doute à tort. En revanche, pour ce qui suit, à savoir My Morning Song extrait du superbe album, The Southern Harmony and Musical Companion, le groupe en propose une magnifique version. Les choristes au demeurant fort jolies, sont malheureusement à peine audibles dans leurs interventions. Il en est de même pour le second guitariste et le claviériste. Fort dommage.
Ce dernier album que je conseille à tous, contient son lot de pépites, cela va sans dire. Par conséquent, la logique veut que les Crowes s'attèlent à l'interprétation de deux de ses titres-phare en l'occurrence Cross Your Fingers et Wilted Rose. Nous en aurons cinq en tout. Le Jb qui se trouve juste à côté de moi, est heureux comme une corneille dans son nid tandis que les autres potes dont Philty se sont postés à la barrière, guettant l'instant suprême où ils pourront attraper au vol un médiator de Rich Robinson. Ce qui sera fait quelques instants plus tard. Deux bonnes compositions qui, indéniablement, franchissent parfaitement le cap du live. Chris Robinson, tout au long du show n'a de cesse de se trémousser et d'effectuer d'élégants petits pas de danse tel un Mick Jagger ou un Steven Tyler en transe. Il aime de temps à autre venir taquiner les premiers rangs. Bien sympa, le gars.
On passe rapidement sur Carol toujours interprété avec autant de fougue, le groupe nous rappellant à quel point cet album The Southern Harmony and Musical Companion est un petit chef d'oeuvre de composition via le superbe Thorn In My Pride. Hard To Handle d'Otis Reding, standard parmi les standards du prince de la soul, fait chavirer un Olympia qui ressemble bien plus à un sauna qu'à autre chose.
Après un petit détour par Happiness Bastards via un Flesh Wound des plus réussis, le groupe nous assène une flopée de classiques. C'est ainsi que sont réinterprétés She Talks To Angels, Sting Me, Jealous Again et le remuant Remedy. White Light, White Heat du Velvet Underground vient parachever ce pétillant concert entrecoupé par un anniversaire (celui du très réservé Rich Robinson) célébré en grandes pompes par des danseuses de French Cancan. Un concert bien sympa qui m'a donné envie de retourner les voir à leur prochain passage.
PHIL93 LIZZY Plus d'infos à propos de l'auteur ici |
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