« Here we go again » ce sont les premiers mots du livret Hellfest 2023, et quel plaisir de reprendre le rythme annuel et « normal » du Hellfest, quatrième journée !
Groupe de suédois originaire de Växjö, fondé en 2009 par Filippa Nässil. Filippa Nässil a étudié au Conservatoire de Stockholm. Après une période de pause musicale et de réorientation, elle a formé un groupe en 2009, composé au départ d'hommes et de femmes. Elle s'est inspirée entre autres de la collection de disques de son père et elle cite volontiers Randy Rhoads, Zakk Wylde, AC/DC et Creedence Clearwater Revival comme modèles.
Le cinquième album "Black and Gold" est paru le 19 août 2022.
Le quatuor est actuellement composé de Guernica Mancini (Chant), Filippa Nässil (Guitares), Emlee Johansson (Batterie) et Mona Lindgren (Basse).
Après plusieurs rendez-vous manqués (concert mal venu sur mon calendrier, reports dû à la Pandémie…) c'est la première fois que j'assiste à leur concert. Pas dans les meilleures conditions, certes ; les pieds dans la boue et le kway qui protège à peine de la pluie. Mais bon, ma bonne volonté prend le dessus pour apprécier leur musique, ma foi entrainante et convaincante !
Ces trente petites minutes leur ont permis de nous servir une prestation honorable.
EVIL INVADERS - ALTAR - 13:50 (Oso Garu)
Rien de mieux pour attaquer la journée qu’une bonne dose de speed/thrash avec les Belges d’Evil Invaders. Un « Good evening motherfuckers » nous fait directement entrer dans le vif du sujet. « Feed Me Violence » et « Mental Penitentiary », 2 titres issus du précédent album sont envoyés pied au plancher. On est à peine à l’heure du café mais l’ambiance est déjà très chaude sous la Altar. Le groupe n’est pas là pour enfiler les perles, derrière leurs pieds de micro customisés et leurs gilets en cuir, ça respire le metal par tous les pores. Ça riffe, ça headbange et surtout ça ne laisse aucun répit. Le groupe est venu aujourd’hui pour défendre son nouvel album « Shattering Reflection », sorti en 2022, et nous balance sans temps morts 4 brulots qui en sont issus. « Hissing in Crescendo » avec ses vocaux aigus et « Sledgehammer Justice » restent du Evil Invaders classique tandis que le plus lourd « In Deepest Black » nous présente une face plus mélodique du groupe avec un chant clair de Joe. Retour aux affaires avec un « Die for Me » plus burné (avec un superbe solo de Max Mayhem) avant de conclure un set très efficace sur 2 titres classiques du premier album : « As Life Slowly Fades » et « Raising Hell ». Une bonne journée en enfer vient de commencer !
LEGION OF DOOM - Valley 14:20 (Holy Vier)
Ce groupe est un tout nouveau super-groupe, qui vient en Europe pour seulement 4 shows, avec des musiciens de SAINT VITUS (Scott Reagers au chant + Henry Vasquez le batteur), TROUBLE (Ron Holzner le bassiste), THE SKULL (Lothar Keller à la guitare) et CORROSION OF CONFORMITY (Karl Agell au chant). Il y avait initialement Victor Griffin, ancien maître riffeur génial de PENTAGRAM, mais il ne fait plus partie du groupe - c'est vraiment dommage, et c'est un autre guitariste à sa place, Scott Little (LEADFOOT, l'autre groupe de Karl Agel).
Le répertoire joué cet après-midi est fantastique, avec en intro un enchainement These Shrouded Temples / Dance Of The Dead (de C.O.C., album Blind), et dans le désordre 3 titres de SAINT VITUS (War Is Our Destiny, Born Too Late et White Stallions), des titres de TROUBLE (The Wolf et Psychotic Reaction joué en dernier) et d'autres titres que je n'ai pas reconnus.
Le groupe, dont c'est seulement le 5ème concert, et parfaitement en place, avec Agell et Reagers qui se partagent le chant. Le public clairsemé (il pleut à ce moment-là, mais pas sûr qu'il y aurait beaucoup plus de monde) mais connaisseur, est ravi, c'est tellement miraculeux de pouvoir entendre ces titres, et à titre personnel de pouvoir écouter le mythique Scott Reagers, chanteur de SAINT VITUS (la veille c'était Wino, l'autre chanteur légendaire de SAINT VITUS qui se produisait au même endroit avec THE OBSESSED). C'était excellent, et bien trop court, 45 mn qui resteront cultes pour les fans de doom traditionnel !
HALESTORM - MS 2 : 15h10 - (Patrice Du Houblon)
Les frères Arejay (né Terrance Averell Cooper Hale) et Elizabeth "Lzzy" Hale ont commencé à écrire et à jouer de la musique originale en 1997, à l'âge de 10 et 13 ans ! Le premier album éponyme du groupe est sorti le 28 avril 2009 chez Atlantic Records.
Le groupe américain originaire de Red Lion, en Pennsylvanie, est à ce jour composé de Lzzy Hale (chant, guitare rythmique, depuis 1997), Arejay Hale (batterie, chœurs, depuis 1997), Joe Hottinger (guitare soliste, chœurs, depuis 2003), Josh Smith (basse, chœurs, depuis 2004).
Le cinquième album studio, "Back from the Dead", est le 6 mai 2022, sur le label Atlantic Records.
Cette prestation est, ni plus ni moins, ma Révélation du Festival ! Je ne connaissais que de nom ; à ne pas confondre avec son homonyme ALESTORM (que j'apprécie aussi particulièrement !) qui musicalement est peu comparable ! La voix puissante et rageuse de sa chanteuse, qui vit pleinement son rock très énergique, entraine l'auditeur dans son univers. J'ai immédiatement trouvé la Porte, en dépit de la fatigue qui se faisait sentir en ce quatrième jour de folies ! Franchement, je suis bien tenté de me rendre à leurs prochains concerts parisiens !
Neuf titres, dont trois issus de "Back from the Dead".
VEKTOR - ALTAR - 15:10 (Oso Garu)
Toujours sous la Altar, Retour des thrasheurs progressifs Vektor au Hellfest 10 ans après leur dernier passage. Le groupe n’a pas de nouvel album sous le coude depuis 2016 et le set commence donc avec un puissant « Cosmic Cortex » issu de leur second album « Outer Isolation ». Le son est clair et on distingue bien tous les instruments, en particulier les longs duels de guitares de la paire DiSanto/Nelson. Avec leurs titres assez longs et techniques, ils nous emmènent dans leur univers quelque part dans l’espace, puisant à la fois dans le thrash pour la puissance et dans le progressif pour les structures alambiquées qu’un Megadeth pédiode 86/88 ne renierait pas. Disposant de 45 minutes, le groupe a le temps de parcourir sa discographie en jouant 2 titres de chacun de leurs 3 albums. Les 2 titres du premier album « Oblivion » et « Black Future » représentant le coté le plus direct du groupe tandis que les 2 titres issus de terminal Redux montrent une facette plus travaillée. On passe de rythmes à la limite du black metal à des passages chantés en voix claire. « Recharging the Void », au long de ses presque 15 minutes, balaye tous les aspects de la musique du groupe. Le set se termine déjà et nous espérons les revoir au plus vite avec un nouvel album attendu très prochainement (2023 ou 2024).
HATEBREED - MS1 - 16:00 - (Metalden)
Les précurseurs américains du metalcore sont des habitués de Clisson, il s’agit de leur 9ème prestation après 2001, 2002, 2007, 2009, 2012, 2014, 2016, 2018 … excusez du peu !
Le chanteur et fondateur (en 1994) Jamey Jasta nous avait habitué au crane rasé, pour ce cru 2023 changement de look avec les cheveux long et une barbe rousse bien fournie !
Le dernier album Weight of the False Self qui date de 2020 n’ouvrira pas le show, c’est l’album de 2006, Supremacy et avec le titre To the Threshold qu’Hatebreed entame son show hyper énergétique, avec un public qui ne tardera pas à se lancer dans les circle pits ! Jamey Jasta court partout, harangue le public. Il est accompagné de Wayne Lozinak et Frank Novinec aux guitares, de Chris Beattie à la basse, et Matt Byrne à la batterie. L’album Perseverance (2002) "Un album qui a 21 ans !" sera aussi à l’honneur avec Proven, mais aussi en clôture du show avec I Will Be Heard, manière de clôturer un set au final explosif ! Mission accomplie.
DOZER - Valley 16:00 - (Holy Vier)
Place aux suédois de DOZER, qui font tourner leur stoner depuis 25 ans. Je ne connais que de nom, mais le groupe a bonne réputation. Chanteur correct, section rythmique solide, c'est le guitariste qui fait le show, son énorme pour sa guitare, jeu spectaculaire et riffs à foison. Très bon show
SHE PAST AWAY - Temple - 16:00 - (Metalden)
Première apparition pour ce groupe post-punk gothique turc, formé en 2006 à Bursa par Volkan Caner, chanteur et guitariste, et İdris Akbulut à la guitare basse. Une curiosité dans le monde metal pour laquelle je me suis partagé, avec Hatebreed, et donc je n'ai vu que partiellement chacun d'entre eux, les deux occupant le même créneau horaire. Et force est de constater qu'après les décibels de Hatebreed, ce style atypique à Clisson contraste sérieusement ! Et il a réuni un large public, dans et devant la Temple. Les tubes se succèdent, peu de discours entre les morceaux, Doruk Öztürkcan, qui a remplacé le bassiste İdris Akbulut en 2015, s'occupe des synthétiseur et boîte à rythmes, pendant que sur la droite de la scène Volkan Caner gère le chant et la guitare. Une belle parenthèse 100 % mélodique qui a trouvé son public, la formule éclectique du festival fonctionne à plein !
HOLY MOSES - ALTAR - 16:50 (Oso Garu)
Toujours sous la Altar, place maintenant aux vétérans du thrash allemand Holy Moses menés par l’inarrêtable Sabina Classen. Seule rescapée des débuts du groupe, elle mène la barque depuis le début des années 80. Avec 12 albums au compteur, c’est assez étrange que ce ne soit que leur première participation au festival. Il faut dire que le dernier « Invisible Queen » est particulièrement réussi. Pour l’instant, retour dans le passé pour le début du show très old school avec « Def con II » issu de leur album classique « The New Machine of Liechtenstein ». C’est d’ailleurs un vrai hommage à cet album en début de concert avec 3 autres titres qui en sont issus (« Panic », « SSP (Secret Service Project) » et « Near Dark »). Sabina Classen fait le show a elle toute seule, elle arpente la scène à 60 ans comme si elle en avait 25, quelle énergie ! Le reste du groupe n’est pas en reste mais tous les regards sont tournés vers elle. Il est temps de présenter 2 morceaux du dernier album. « Invisible Queen » et « Cult of the Machine » s’intègrent parfaitement au set. Je reviens sur Sabina Classen, elle n’a rien perdu au niveau vocal et ne se repose à aucun moment du show. Quel dommage que ce soit une des dernières fois que nous pourrons entendre ses douces mélodies, elle a en effet décidé de raccrocher les gants après un ultime concert en décembre 2023 à Hambourg. Il faut donc profiter aujourd’hui. La dernière partie du show fait place aux classiques avec en particulier les efficaces « Hellhound » et « Finished with the Dogs ». Ce sera « Current of Death » qui clôturera un concert parfait pour ce qui devrait – à priori – être le dernier concert français de cette institution du thrash.
AMON AMARTH - MS 1 - 17h45 (Patrice Du Houblon)
Groupe suédois de death metal mélodique originaire de Tumba, formé en 1992. Le groupe tire son nom du Sindarin de la Montagne du Destin, un volcan de la Terre du Milieu de J. R. R. Tolkien. Leurs paroles traitent principalement de la mythologie et de l'histoire des Vikings ; ce qui leur a valu d'être parfois qualifiés à tort de "Viking metal", bien que le groupe insiste sur le fait qu'il joue du "death metal mélodique". Voilà qui est dit, querelle dérisoire de chapelle mise à part.
AMON AMARTH a fait paraître douze albums studio. Leur premier album studio, "Once Sent from the Golden Hall", est paru en 1998. Le douzième album studio "The Great Heathen Army" est paru le 5 août 2022, chez Metal Blade Records et Sony Music.
Le quintet se compose à ce jour d'Olavi Mikkonen (guitare soliste, depuis 1992), Johan Hegg (chant, depuis 1992), Ted Lundström (basse, depuis 1992), Johan Söderberg (guitare rythmique, depuis 1998), Jocke Wallgren (batterie, depuis 2016).
En préalable à mon appréciation, je rappelle que je préfère toujours les voix claires aux voix gutturales, ces dernières me paraissant souvent pénibles à supporter, surtout lorsque leur usage me semble abusif. Or, AMON AMARTH revendique clairement une démarche guerrière dont le ton me semble s'imposer effectivement. Leur son, leur thématique colle donc au chant aussi agressif que les guitares !
La batterie surmonte un socle décoré d'un casque de guerrier viking. Des structures escamotables (bateaux, guerriers, bête mythologique) apparaissent sur scène au gré des chansons et participent à l'atmosphère viking. Un dispositif pyrotechnique très fourni achève le tableau belliqueux !
La musique musclée laisse les mélodies s'exprimer par le biais de soli de guitares alertes et flamboyants. Je n'en ferai pas mon groupe favori, mais je respecte la démarche et le résultat. Convaincu d'avoir passé un bon moment !
GRAVE PLEASURES Temple - 17:45 - (Metalden)
Deuxième passage à Clisson après 2018 pour le groupe post-punk finlandais originaire d'Helsinki et formé en 2010. En fait ce passage a été programmé suite à l'annulation, quelques semaines avant, de la tête d'affiche prévue ce jour à la Temple, FIELDS OF THE NEPHILIM. L'ordre de passage a du coup été modifié, Paradise Lost est monté d'un cranc en tête d'affiche, et Grave Pleasures s'est inséré cette fin d'après midi, dans un style tout à fait compatible au thème After Punk. Le show est entamé avec Disintegration Girl, du nouvel opus sorti cette année, Plagueboys, piloté par le chanteur Mat "Kvohst" McNerney, et sa voix medium-grave. Pas d'hystérie sur scène, mais un jeu assez sobre donnant la priorité aux mélodies. Un autre titre du nouvel opus, Heart Like a Slaughterhouse, nous est joué, puis également des titres de Motherblood (2017). Le set s'achève sur une belle note avec le festif Joy Through Death, et au final ce remplacement aura été bien exploité par les finlandais !
CRISIX - MS2 - 18:40 (Oso Garu)
Invités surprise de Clisson en 2023, les Catalans de Crisix vivent une véritable histoire d’amour avec le Hellfest. Premier passage en 2018, Hellfest at Home en 2021, tournée Hellfest on tour en 2022, Hellfest 2022 et la un show imprévu au Hellfest 2023. Présents backstage pour (normalement) un show intimiste en soirée, l’annulation de dernière minute pour maladie d’Incubus, propulse Crisix sur la Mainstage à 19h00. Autant surpris qu’heureux, les 5 membres du groupe arboreront le plus grand sourire vu sur scène pendant les 4 jours. Véritable machine à tourner, le groupe est en grande forme et c’est un peu une séance de rattrapage pour le batteur Javi Carrion qui était absent en 2022 pour raisons médicales. Incubus bénéficiait d’un créneau d’une heure, Crisix jouera un peu moins longtemps mais ils en profiteront pour thrasher la Mainstage comme si leur vie en dépendait. Toute la discographie du groupe est balayée avec au moins un titre de chaque album. Le raz de marée thrash fait son effet, impossible de résister à « Leech Breeder » ou « W.N.M. United ». On aura droit comme à leur habitude à un medley thrash avec échange d’instruments, ce sont des bouts de « Hit the Lights », « Walk » et « Antisocial » qui seront repris par un public chauffé à blanc. Même si « Ultra Thrash » issu de l’album « The Menace » reste leur tube, mention très spéciale à « Macarena Mosh » issu du petit dernier Full HD qui ferait bouger/mosher un mort. En tout cas, ces 2 derniers titres clôturent un concert imprévu qui a ravi les fans de thrash sur cette journée qui était déjà bien pourvue en groupes de ce style.
BENEDICTION - Altar - 18h40 - (Metalden)
Le Death Metal, ce n’est pas ma tasse de thé, au moins sur disque, sur scène, c’est variable, et donc le Hellfest c’est aussi fait pour ça, faire quelques parenthèses en dehors de ses styles de prédilection. Benediction en est une ! Le combo est visiblement heureux d’être là, d’autant qu’ils bénéficient d’un créneau d’une heure, initialement réservé à Exodus.
Un gros son d'emblée avec le premier titre Iterations of I et une belle énergie ont tôt fait de chauffer un public qui en redemande volontiers, circle pits à l’appui ! Mon enthousiasme lui par contre faiblit très vite, les lignes mélodiques sont vraiment trop limitées à mon gout, j’en profite pour écourter le set pour une pause bien méritée, cette dernière journée n'est pas terminée !
TENACIOUS D - MS1 - 19:45 (Oso Garu)
Pour la première fois au Hellfest, et vrai (bonne) surprise de la programmation, Jack Black et Tenacious D nous font l’honneur de venir fouler les planches du Hellfest. Entre Johnny Depp, Jack Black et Machine Gun Kelly, Hollywood était bien représenté cette année à Clisson. On plonge directement dans l’ambiance du film « Tenacious D and the pick of destiny » avec un début de set sur « Kickapoo » repris en chœurs du début à la fin par le public. Tenacious D sur scène, c’est un bon mix entre musique et comédie. Malgré la majorité du son en acoustique, les titres sont puissants et les voix de Jack Black et Kyle Gass sont excellentes. Pas mal de références au film sont présentes : les pieds de micro en mains des diable et le diable gonflable (Maiden peuvent être jaloux) sur « Tribute ». Deux titres de Rize of the Fenix (le titre éponyme et « Low Hangin' Fruit ») précédent une des premières scènes comiques du set ou le technicien en charge de la pyrotechnie (Biffy Pyro, superbe jeu de mot) se trouve être un incompétent qui n’arrive pas à envoyer les flammes au bon moment. Retour au premier album avec « Wonderboy » et le greatest song in the world : « Tribute ». Il se passe tellement de choses pendant un concert de Tenacious D qu’il est difficile de parler de tout. On peut évoquer l’arrivée du robot « The Metal » sur le titre du même nom avec sa chorégraphie hypnotique, le duel de saxophones en plastique sur le techno dansant « Sax-a-boom » et le solo de « Mega-Sax-a-Boom » en retour sur « Baker Street ». Séquence émotion sur « Dude (I Totally Miss You) » ou Kyle Gass quitte le groupe (avant de revenir bien entendu). Le groupe n’ayant qu’1h15 de temps de jeu, il n’y a pas de temps mort, et on approche déjà du duel avec le diable pendant « Beelzeboss » : en effet leur guitariste électrique est possédé par Satan ! Heureusement, tout se fini bien. On est également très heureux de revoir Biff (l’ingé pyro) revenir et arriver enfin à mettre des flammes au bon moment. Le fun « The Spicy Meatball Song » et le tube/balade « Fuck Her Gently » clôturent le set le plus fun (et de loin) du festival.
LORD OF THE LOST - Temple - 19h45 - (Metalden)
Premier passage au Hellfest pour les champions allemands du Rock / Metal Gothique qui se sont illustrés à l’Eurovision 2023 sans toutefois l’emporter. Le groupe formé en 2007 par le chanteur Chris Harms, a déjà sorti 11 albums, le dernier en date Blood & Glitter fin 2022, quasiment un album par an, déjà une belle performance en soit, et le nombreux public présent dans la Temple comprend vite, dès le 1er titre, The Curtain Falls, que les allemands assurent grave également sur scène.
Le look glam est particulièrement soigné, et le jeu de scène très dynamique, Chris Harms notamment parcourt la scène dans tous les sens. Après trois classiques, manière d’assurer le coup, le combo enchaine sur The Future Of A Past Life, premier titre du dernier opus , qui sera bien représenté, avec également . Destruction Manual, Blood & Glitter, One Last Song. Petit clin d’œil, dans le public très enthousiaste, c’est peu de le dire, nos twins toulousaines bien connues localement, les jumelles surnommées Citrouilles, ferventes supportrices de metal en général et de l’Eurovision en particulier, avec qui je partage ce moment, sont ici largement comblées ! Sur Full Metal Whore, Chris Harms prend la guitare, tandis qu’avec Under the Sun, même si on est sous tente, le circle pit s’invite, signe de la ferveur du public. Drag Me To Hell termine ce grand moment d’ambiance festive, avec, au final, une de mes prestations préférées de la journée …
DARK ANGEL - Altar - 20:50 (Holy Vier)
Le temps de traverser la foule massée pour PANTERA, et sachant qu'ils ont commencé quelques minutes avant PANTERA, j'arrive seulement à la moitié de leur concert. Je n'ai jamais vus les thrasheurs californiens, je ne connais que certains grands classiques. Mais j'ai pris une claque énorme dès que je suis arrivé. La tente était trés clairsemée (jamais vu aussi vide pendant ces 4 jours), mais super ambiance, avec pogos de quelques gars assez imbibés, avec plaie au crâne pour un gars de 60 piges qui s'est pris un coup de boule accidentel dans le pogo. Thrashhhhhh !!!! Le son est parfait, ça riffe monstrueusement, je suis de suite embarqué par la débauche d'énergie du groupe, avec une petite bonne femme à la guitare qui headbangue sans arrêt (c'est a priori la femme de Gene Hoglan), et les 4 autres musicos qui sont des membres d'origine (je ne les reconnais pas, soyons honnête, mais merci internet) et qui sont à 100%. Le chanteur semble possédé, et va chanter le dernier titre à la barrière, main dans la main avec les fans. Enorme surprise, je ne m'attendais pas du tout à ça, mais concert exceptionnel, et je n'ai vu que 30 minutes ! Gros regret d'avoir raté les premiers titres. Quel moment incroyable, alors que je n'en attendais rien de particulier.
PANTERA - MS2 - 21:30 (Oso Garu)
Il est l’heure maintenant d’un des shows les plus attendus de cette édition du Hellfest : le retour de Pantera. Je ne sais pas si tout le monde l’attendait mais en tout cas, tout le monde avait une opinion sur cette demi reformation. Ont-ils raisons de le faire ? Est-ce qu’ils sont légitimes ? Devraient ils s’appeler Pantera sans les frères Abbott ? C’est à ces questions que les 4 membres du Pantera’23 vont tenter de répondre. Outre Phil Anselmo et Rex Brown, les 2 suppléants que sont Charlie Benante et Zakk Wylde sont surement les personnes les plus crédibles de part leur parcours et leurs liens avec le groupe pour reprendre les sièges des (malheureusement) absents. « A New Level », « Mouth for War », 2 tubes issus de Vulgar Display of Power, ouvrent les (fuckin’) hostilités. Le son est massif, la scène est assez sobre, place à la musique. Phil Anselmo est plutôt en voix, pieds nus et mastiquant un chewing gum. « Strength Beyond Strength », « Becoming », « I’m Broken », 3 classiques de Far Beyond Driven achèvent de répondre aux questions ci-dessus : oui, ça le fait ! En fait, en 1h15, il n’y a que des classiques, le groupe est ultra soudé et tout le monde est à sa place. Benante/Brown assurent une rythmique énormissime et Zakk Wylde – contrairement à d’habitude – n’en fait pas des tonnes. Juste ce qu’il faut entre efficacité et respect pour Dimebag. Tout est interprété à la perfection ce soir, Anselmo est également en grande forme. Lui qui est un habitué du Hellfest (comme il le dit, il a du joué au festival avec quasiment tous les groupes qu’il a eu), c’est ce soir son meilleur show à Clisson. La branlée avec « Suicide Note Pt. II » précède un « 5 Minutes Alone » qui fait headbanger tout le Hellfest jusqu’au camping. Gros moment d’émotion sur la vidéo projetée de « Cemetary Gates » ou des images des Abbott envahissent les écrans. Le pit de déchaine sur la fin du show bourrée de tubes. « Fucking Hostile » retourne Clisson, « Walk » et le medley « Domination / Hollow » brisent des nuques et « Cowboys From Hell » fini de convaincre les ultimes septiques que cette « reformation » est totalement respectueuse, légitime et efficace. Bravo messieurs.
PARADISE LOST - TEMPLE - 21h55 (Patrice Du Houblon)
Groupe anglais formé en 1988 à Halifax (West Yorkshire), considéré comme l'un des pionniers du genre death-doom et comme la principale influence du mouvement gothic metal ultérieur. En 2005, Paradise Lost a vendu plus de deux millions d'albums dans le monde.
Leur formation est restée stable pour un groupe de heavy metal aussi ancien : Nick Holmes (chant, depuis 1988), Gregor Mackintosh (guitare soliste, claviers, depuis 1988), Aaron Aedy (guitare rythmique, depuis 1988), Stephen Edmondson (basse, depuis 1988) et Guido Montanarini (batterie, depuis 2022). Au fil des ans, le groupe n'a changé que de batteur.
Le seizième album studio, "Obsidian" est paru le 15 mai 2020 via Nuclear Blast. "Obsidian" est le dernier album du groupe sur lequel figure Waltteri Väyrynen à la batterie, avant qu'il rejoigne Opeth en 2022.
Je connaissais le groupe lorsque j'ai assisté à leur concert du samedi 8 juillet 1995 (tournée Draconian Times) au Dour Festival en Belgique. Leur prestation m'avait confirmé tout leur talent. Je suis retourné les voir le mercredi 8 novembre 1995 à l'Elysée Montmartre de Paris. Et puis, leur direction artistique avait fini par me dérouter et je les ai perdus de vue … C'est ainsi la troisième fois que j'assiste à un de leurs concerts.
De mon premier emplacement avant de bouger, je subissais bien trop de basse ! Je me suis ainsi trop longtemps gâché l'audition par obstination à demeurer à une place sensée me permettre de les voir … ce qui n'a jamais pu être possible, ces messieurs ayant opté pour un éclairage tellement sombre qu'on ne distinguait que des ombres enfumées … J'ai tout de même délicieusement frémis lorsqu'ils ont repris dès le début des titres emblématiques de l'époque où j'adorais les écouter !
Par pragmatisme, je me suis mis ensuite en retrait vers la console pour constater (une fois de plus et de toute évidence) que leur son est de nature à faire dresser les poils sur les avant-bras. Enorme sensation en cette fin de Festival. Tout simplement une des très grosses claques ! Une puissance mélancolique à faire pleurer, une sombre beauté soutenue par des atmosphères savamment dosées, des mélodies étourdissantes chantées et jouées avec des soli de guitares émouvants.
Je ne suis pas sûr de vouloir acheter la part de leur discographie qui me manque mais en tous cas je viens de passer un excellent moment. Quoi d'autre !?
Pendant soixante minutes, je me suis régalé à entendre douze titres, dont trois issus de "Draconian Times" mon album préféré ! Seuls deux titres sont issus de leur plus récent opus "Obsidian".
TESTAMENT Altar - 23:00 - (Holy Vier)
Final en beauté avec les légendaires thrasheurs californiens. Avec un groupe formé de Billy/Peterson/Skolnick/DoGiorgio et du nouveau batteur très efficace (j'aurais préféré Lombardo, dommage), pas de surprise, c'est du très haut niveau, et ça tabasse terrible. Là aussi, son puissant, et les classiques défilent, mais déjà avec Rise Up en entrée, le ton était donné, et avec un public, qui, pourtant fatigué au bout de son 4ème jour, est encore très réactif. Skolnick est éblouissant de facilité. Over The Wall et Into The Pit concluent le show de la meilleure des manières. Branlée !!!
On sort dès la fin pour voir le feu d'artifice (qui est généralement incroyable), on en verra 10 secondes environ ... SLIPKNOT ayant fini à 23h50, et TESTAMENT à minuit 5, on a tout raté, dommage.
SLIPKNOT - MS1 - 22:30 (Oso Garu)
Place maintenant à la dernière tête d’affiche de l’édition 2023 : les 8 masqués de l’Iowa. En effet, ils ne sont que 8 ce soir car le clown Shawn Crahan est retenu pour raisons familiales. Le coté droit de la scène sera donc un peu moins animé que d’habitude même si Michael Pfaff (l’autre percussionniste/choriste/agitateur de foule) fera doublement le job pendant le concert en occupant les 2 postes de percussions. C’est leur troisième passage au Hellfest si l’on compte le Knotfest de 2019 et ils viennent nous présenter leur nouvel album « The End, So Far ». Pour l’instant, en intro, ils nous envoient un titre bien tribal « The Blister Exists » sorti de leur 3ième album. Le son est puissant, le groupe en grande forme et le public complétement conquis dès les premières mesures. Le premier nouveau titre « The Dying Song (Time to Sing) » est envoyé par la mélodie vocale de Corey Taylor et les « Die » du refrain sont repris en chœurs. Le groupe interprètera ce soir au moins un morceau de chaque album mais au final, ce sera bien le premier album qui sera le plus représenté avec pas moins de 6 titres sur les 16 interprétés. Autre surprise de dernière minute de la tournée, le départ plus ou moins annoncé de Craig Jones (claviers/samples) qui était dans le groupe depuis 1996 et qui est ce soir remplacé par un membre masqué inconnu qui viendra – dès qu’il le peut- sur le devant de la scène agiter l’ancien masque de Craig Jones comme un trophée. La séparation ne semble pas très amicale… Second nouveau titre de la soirée, « Yen », et son ambiance plus pesante, s’intègre parfaitement au set mais l’ambiance monte d’un cran sur les plus vieux titres. En parlant de vieux titres, le groupe en profite pour intégrer au set quelques morceaux plus rarement joués comme « Liberate » ou « Purity ». Mick Thomson et Jim Root font un travail chirurgical aux guitares et Corey Taylor est un grand frontman qui sait motiver le public. « People = Shit », « The Heretic Anthem », tout 2 issus de Iowa sont parmi les titres les plus ovationnés. La balade « Snuff » est également un grand moment du concert et nous montre une face plus mélodique de Slipknot et surtout les talents vocaux de Taylor. C’est déjà l’heure du rappel et les 2 brulots « Duality » et « Spit It Out » sont repris en chœurs par le public et envoyés en guise de conclusion à un set rudement efficace. Corey Taylor a déclaré récemment qu’il reste encore quelques années ou le groupe pourra délivrer des prestations aussi intenses. Quoi qu’il en soit, en 2023, Slipknot est une machine de guerre musicale bien huilée.
Place maintenant au (magnifique) feu d’artifice final qui clôture une superbe édition de 4 jours qui a rempli toutes les attentes des spectateurs. Rendez vous en 2024 pour voir la nouvelle femme scorpions géante prévue et – on espère - la finalisation de la zone de la Valley. A titre personnel, je peux aussi espérer plus de Hard/Heavy, mais on peut faire confiance à l'équipe du Hellfest pour continuer à nous proposer une programmation de qualité !
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