Aujourd’hui, je suis un chroniqueur musical doublement heureux…
Premièrement parce qu’après bientôt 2 années de chroniques, je garde le même plaisir à évoquer mon ressenti pour la musique à travers mes chroniques, sans me torturer l’esprit. Deuxièmement, parce que si l’on m’avait dit il y a quelques mois que j’aurais la chance de chroniquer un nouvel album Pop de Rod Stewart, je ne l’aurais tout simplement pas cru. Après nous avoir abreuvés d’albums de reprises qui ont été couronnés de succès pendant ces dix dernières années, le chanteur Anglais s’est enfin remis à l’écriture. Je dois vous l’avouer, dans le monde de la musique, il y a pour moi deux chanteurs et puis après tous les autres. Ces deux chanteurs sont Elvis Presley et Rod Stewart, avec leurs voix exceptionnelles et si caractéristiques. Celles-ci sont bourrées de feeling et capables de passer d’un Rock à un Gospel ou de la Pop à la Soul. Ces deux gars chantent comme d’autres respirent avec un naturel et un charme désarmant.
Après cette introduction, vous l’aurez compris, je suis fan…
Avec ce nouvel album, Stewart fait un retour aux sources et propose un disque où les violons, la mandoline et l’accordéon sont de retour. Il s’est entouré une fois de plus de ses fidèles lieutenants, comme Kevin Savigar, Jim Cregan, ou Chuck Kentis. L’album démarre en fanfare avec deux titres Pop enjoués, enlevés et aux refrains fédérateurs. En effet, She Makes Me Happy et Can’t Stop Me Now vous hypnotisent les neurones dès les premières écoutes. It’s Over et Brighton Beach sont deux ballades complètement différentes l’une de l’autre. It’s Over joue la carte de la power ballade fm avec un refrain accrocheur et des cœurs féminins angéliques alors que Brighton Beach se veut plus intimiste avec un Jim Cregan inspiré à la guitare acoustique. De plus, cette chanson est la première à avoir été composée pour cet album. Beautiful Morning se veut un titre joyeux et plein de vie sublimé par un solo de saxophone du grand Jimy Roberts. Le violon et la mandoline sur Live The Life nous replongent dans les années 70 et ont un fort relent de You Wear It Well, absolument délicieux. A grands renforts de cuivres et de guitares Finest Woman est le titre le plus rock de cet album. Time qui donne son titre à l’album est une ballade soul où la voix de Stewart fait des merveilles accompagnée de cœurs féminins soutenus. Picture In A Frame est la seule reprise de ce disque, une chanson écrite par le poète et chanteur Tom Waits. C’est une ballade jazzy et classieuse qui permet à Roddy de nous ressortir son costume de crooner. La chanson suivante intitulée Sexual Religion est la chanson typique qui divisera les fans de l’artiste comme à l’époque Da Ya Think I’m Sexy. Le rythme dance de ce titre pourra en énerver plus d’un, pour ma part, je trouve le refrain très réussi et au final, ce titre a le don de réveiller le John Travolta qui sommeille en moi. Make Love To Me Tonight s’inscrit dans plus pure tradition des hymnes Anglo Saxons à grands renforts de violons. Pure Love termine cet album sur un grand moment d’émotion vocale et symphonique, sûrement une des plus belles chansons du répertoire de Stewart.
Vocalement, Rod The Mod fait encore des prouesses. Il est même parmi les chanteurs de sa génération celui dont la voix a le moins subi les affres du temps, en comparaison de celle de Roger Daltrey et Robert Plant. Sa production en collaboration avec Kevin Savigar se veut dynamique à grands renforts d’arrangements somptueux. Au niveau des textes, l’artiste s’est inspiré de son propre vécu. C’est avec une grande humilité qu’il nous parle de sa carrière sur Can’t Stop Me Now, plein d’émotion qu’il aborde le sujet douloureux de son divorce avec Rachel Hunter. Il n’en oublie pas la classe ouvrière qui lui est si chère à travers Make Love To Me Tonight. Enfin, il se veut bouleversant quand il s’adresse à ses enfants sur Pure Love, leur faisant une déclaration d’amour éternel.
Pour conclure, ce disque est bourré de dynamisme, de joie, de bonne humeur. Il est tout simplement lumineux à l’image d’un arc en ciel qui arrive après la pluie. Cet album est même un remède contre la morosité car il vous donne envie tour à tour de chanter, de siffloter, de taper des pieds, de danser… C’est là, l’essence même de la musique, celle de donner du plaisir et du bonheur aux gens qui savent la recevoir.
PS : il existe deux versions de luxe contenant chacune 3 bonus tracks différents. Dans celle que je possède, je retiendrais la reprise de Love Has No Pride, immortalisée en son temps par Bonnie Raitt et Linda Ronstadt. En ce qui concerne la discographie de Rod Stewart, les albums suivis d’un astérisque sont ceux que je vous conseille vivement d’écouter, voire d’acquérir.
Label : | Universal Music |
Sortie : | 2013 |
Discographie : |
An Old Raincoat Won't Ever Let You Down "The Rod Stewart Album" (1969) Gasoline Alley (1970) Every Picture Tells A Story (1971) Never A Dull Moment (1972) Smiler (1974) Atlantic Crossing (1975) A Night On The Town (1976) Foot Loose & Fancy Free (1977) Blondes Have More Fun (1978) Foolish Behaviour (1980) Tonight I'm Yours (1981) Absolutely Live (1982) Body Wishes (1983) Camouflage (1984) Every Beat Of My Heart (1986) Out OF Order (1988) Vagabond Heart (1991) Unplugged And...Seated (1993) A Spanner In The Works (1995) When We Were The New Boys (1998) Human (2001) It Had To Be You : The Great American Songbook (2002) As Time Goes By : The Great American Songbook 2 (2003) Stardust : The Great American Songbook 3 (2004) Thanks For The Memory : The Great American Songbook 4 (2005) Still The Same... Great Rock Classics Of Our Time (2006) Soulbook (2009) Once In A Blue Moon : The Lost Album (2009) Fly Me To The Moon : The Great American Songbook 5 (2010) Merry Christmas Baby (2012) Time (2013) Live 1976-1998 Tonight's The Night (2014) |
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Commentaires
Après vingt ans d’abstinence, Rod Stewart revient à l’écriture même s’il avoue que ça n’était pas prévu. Il se complaisait dans la série « american songbook » et l’album de noël sorti il y a quelques mois. Tout à coup voilà que nous arrive un album composé de chansons nouvelles écrites par lui. Jim Cregan son grand pote guitariste depuis plus de trente ans l’y a aidé et c’est tant mieux. Déjà la pochette à la superbe photo de Rod guitare à la main sur une plage donne envie. 68 ans mais le gaillard en parait aisément 20 de moins. Il n’y a pas de justice. Enfin bon tant mieux pour nous s’il se sent mieux en forme.
« She Makes Me Happy » ouvre le bal. Une chanson gentillette avec de la mandoline et du dulcimer. Jovial. On retrouve le Rod des 80’s avec « Can’t Stop Me Now » co-écrite avec son vieux copain Kevin Savigar. On monte le son. Toujours la même voix suave et chaude. Du grand Rod.
Et en plus il est imbattable avec ses ballades acoustiques comme « It’s Over ». Eteignez les lumières. Un amour qui s’achève…Beaucoup de violons pour une superbe chanson.
« Brighton Beach a été écrite avec Jim Cregan que l’on retrouve à la guitare acoustique. La chanson revient sur un amour de jeunesse de Rod avec qui il a eu une fille, laissée aux services d’adoption anglais. Nostalgie. Douceur. Du vécu. Accordéon…Cordes…et guitare acoustique. Assurément un grand moment comme seul Monsieur Stewart sait en faire.
« Beautiful Morning » est rock. Guitares, mandoline. Assez sympathique. Agréable.
Un moment très 70’s avec « Live the life ». Mais le son reste moderne. La même voix qu’il y a quarante ans. « Finest Woman » est un bon rock’n’roll où le bon Ronnie Wood n’aurait pas fait défaut. Taillé pour la scène.
Le slow « Time » avec sa belle intro claviers nous dit nostalgiquement que le temps n’attend personne. Un soupçon d’amertume. Il faut bien profiter du temps présent. « Picture in a Frame » est la seule reprise de ce disque. Il s’agit d’une chanson de Tom Waits qui grâce aux reprises de Rod va pouvoir réhabiliter l’aile nord de son château. Voire même s’en faire construire un autre. Un beau moment empreint de nostalgie une fois encore.
« Sexual Religion » est un tube en puissance. Disco. Un peu « Da Ya Think I’m Sexy ». Rythmée. Certains fans de la première heure pourraient être déroutés. J’aime beaucoup. Superbe solo de sax de Jimmy Roberts. « Make Love to Me Tonight » ou l’art de profiter du moment présent. Style cajun avec la slide guitar très appropriée.
Le chef d’œuvre « Pure Love » est un texte qui parle de ses enfants. Emouvant. Somptueux dirais-je. Piano, cordes, voix bouleversante.
Au final un grand Rod Stewart où l’artiste montre toute son humanité, nous ouvre son cœur en partageant avec nous ses moments de tristesse, de solitude, ses douleurs mais aussi ses joies. Et son respect pour ses fans.
Cet album irait très bien dans votre i pod ou votre auto-radio. Un album à l’ancienne comme on les aime.
Amis français, sachez que Rod Stewart viendra dans notre hexagone que si nous achetons ses disques. Alors vous savez ce qu’il vous faites à faire. Moi, c’est fait.
Un ami à moi disait que Rod Stewart était les Rolling Stones à lui tout seul. Et s’il avait raison ?
PS : monsieur Rod Stewart, pour quinze minutes d’interview avec vous, je me mettrais en kilt. Sans hésiter la moindre seconde.
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