Après le succès rencontré par son premier album solo à orientation afro-cubaine "Perfectamundo", voici revenir vers nous Billy F.Gibbons avec un album de blues.
Mélange de compositions personnelles ou familiales (le premier single "Missin' yo' kissin'" est crédité à sa femme Gilligan mais le style, le riff et le tempo me font penser que le barbu y est pour beaucoup quand même...) et de reprises de standards plus ou moins connus du style, ce deuxième album 'solo' mérite qu'on y jette une oreille ou à défaut, c'est selon vos goûts, qu'on y prête une attentive et scrupuleuse écoute
Après 50 années de carrière au sein de ZZ TOP, Billy F.Gibbons ne coupera pas aux chroniques évoquant son glorieux passé, osant comparaisons et autres analogismes se risquant à quelques oxymores stylistiques car il s'agit bien évidemment là d'un terrain glissant pour les adeptes et esthètes rock qu'ils soient critiques ou cyniques. Bref. J'éviterai donc ici d'évoquer les albums emblématiques de l'hirsute power-trio texan sus nommé en tentant de me cantonner à une description actuelle de l'oeuvre musicale dont il est question ici.
Aucun suspens dans l'appréciation générale que je ferai: "The big bad blues" est un de ces LPs qui ne peuvent laisser indifférent tant il transpire le blues de façon viscérale et totalement dénuée d'artifices. Partant du postulat que l'expérience en la matière vaut bien mieux que toute étude théorique rigoureuse aussi longue fusse-t-elle, il est évident que notre guitariste part avec un avantage certain si on s'en réfère à sa biographie presqu'aussi longue que sa barbichette
Au risque de lasser l'auditeur a fortiori si celui-ci n'est pas un blues-addict invétéré ou totalement monomaniaque, un album de blues doit pouvoir alterner titres lents et morceaux plus remuants. Sur ce plan Gibbons fait un sans faute. Ainsi le langoureux hommage au légendaire Muddy Waters "Standing around crying" est enchaîné sur un entraînant "Let the left hand know". Idem pour "Mo slower blues" qui vous entraînera dans l'atmosphère obscure et enfumée d'un vieux bar texan, vous incitant à un laisser-aller rédempteur mais dont l'effet relaxant sera rompu par un "Hollywood 151" qui ne mettra pas long feu à vous faire hocher le menton et tapoter du talon de vos santiags sur le plancher poussiéreux. Le splendide "Rollin and tumbin", une autre reprise de Muddy Waters excellemment restitué dans un style blues rock enlevé referme ce bel album avec "Crackin up" de Bo Didley, autre légende US
Co-produit par Gibbons himself et Joe Hardy (basse, les autres musiciens étant Mike Flanigin au piano, Greg Morrow & Matt Sorum aux drums), "The big bad blues" risque de rapidement devenir une référence dans la discographie du bonhomme. Après "Perfectamundo" et approchant les 70 printemps, il faudrait en effet être sourd ou d'une mauvaise foi maladive pour ne pas considérer que ce musicien hors-norme possède cette faculté totale et rare à se livrer en complète harmonie avec sa musique. Une telle alchimie musicale transgenre et trans-générationnelle mérite le respect.
Tracklist :
1. “Missin’ Yo’ Kissin’”
2. “My Baby She Rocks”
3. “Second Line”
4. “Standing Around Crying”
5. “Let The Left Hand Know…”
6. “Bring It To Jerome”
7. “That’s What She Said”
8. “Mo’ Slower Blues”
9. “Hollywood 151”
10. “Rollin’ and Tumblin’”
11. “Crackin’ Up”
Label : Concord Records
Sortie : 21/09/2018
Discographie :
Perfectamundo (2015)
The Big Bad Blues (2018)
Notes des visiteurs : |
Comments:
Commentaires
S’abonner au flux RSS pour les commentaires de cet article.