Un an et demi après, donc tel le 1,5 litre d'une belle bouteille de magnum, vous vous prendrez bien une nouvelle cuvée ?
Moi je la débouche, parce que déjà l'étiquette est superbe. Ensuite parce que le réussi millésime précédent donne envie d'y goûter.
Et puis peut être aussi que ses terres là, après plus de 45 ans d'exploitation, vont bientôt devenir aride, et ce, même si on a renouvelé quelques pieds de vigne par le remplacement de batteur et claviériste. Alors, profitons-en !
Et c'est ce que fait Rick Benton, qui vient se présenter de la meilleure des façons dès le premier morceau sur son final. Enchanté Mister, et bienvenu ! Un Peaches and Cream amusant avec ses couleurs à la Zz Top, qui au premier abord peut passer inaperçu, mais qui à la longue, vient vous caresser l'arrière palais par cette voix si fruitée. Bonne mise en bouche. D'ailleurs ce genre de plaisir va se reproduire sous diverses formes tout le long de cet album. En effet, avec un travail instrumental soigné, varié et riche, mais jamais sans être trop pâteux, beaucoup de diverses ambiances viennent alternées au milieu de mélodies omniprésentes, tout en réussissant à rassembler sur des refrains imparables. Comme toujours donc, un beau travail d'arrangement et de mélodistes des musiciens.
Parce que comme pour une bonne cuvée, ces 'rois de leur monde' savent produire de la bonne musique. Magnum est un des rares groupes qui maîtrise l'art de l'assemblage des divers parfums du rock fm, du rock progressif et du rock théâtral à la Broadway, souvent casse gueule sur la frontière du pompeux. Aussi, tout le long de sa carrière, le groupe a su intelligemment vinifier d'un parfum à l'autre selon les inspirations.
Si ici les trois ingrédients demeurent, l'ambiance générale tendra plutôt vers le côté broadway, notamment avec un Ya wanna be someone avec ses choeurs invitatoires entre comédie musicale et gospel, mais toujours maîtrisé dans un esprit bien rock. Ceci dit, cela pourrait heurter ceux qui préfèrent le vin blanc. Mais en ce qui me concerne, même si je préférerai m'écouter les derniers Judas Priest et Saxon, Magnum arrive à me faire découvrir et déguster ses oeuvres avec enivrement mais sans saoulerie. Je me resservirai donc avec plaisir les Welcome to the cosmic cabaret ou un King of the world tout en progression.
Mais pour ceux qui préfère le rock plus direct, n'ayez crainte ! Ces gars là arrivent même à optimiser un titre aux 'ho hooo' et au nom si autant usé par les Bon Jovi, Motley Crue, et tous groupes de AOR… avec un refrain parfait, pour ce single qu'est Without Love. Show me your hands vient lui aussi recentrer les débats, « malgré » diverses harmonies et rythmes du plus bel effet comme ce riff -break qui donne envie de taper des mains. Tout comme l'orchestral Lost on the road to eternity, sur lequel le complice d'Avantasia, Tobias Sammet, vient apporter sa couleur vocale, sur un titre au nectar bien connu. Et si cela ne vous rassure pas, Storm Baby et son riff lourd sur ce refrain marteleur, apportera le soufre sécurisant toute vinification.
Il y en a pour tous les goûts. Et cette voix si particulière, et si mélodieuse d'un Bob Catley qui captive avec ses 'Roooo' graves et légèrement éraillés, reste toujours un muscat de qualité. Rick Benton vient effectivement apporter un supplément de dynamisme que semblait avoir perdu l'historique Mark Stanway, comme l'explique en interviews le chef d'orchestre toujours aussi inspiré Tony Clarkin, dont le jeu à la guitare si léger, est toujours aussi coloré. Guitariste et claviériste échangeront avec subtilité tout leur art des sonorités, très diversifiées mais jamais ennuyeuses.Quant Lee Morris, il sait faire apprécier son swing sur ce rock aux touches progressives, bien présentes aussi, appuyé par une basse subtile.
Tout en finesse, ce Lost on the Road to Eternity, est donc un bon guide pour retrouver la route de l'éternité. Classe !
Tracklist :
01. Peaches and Cream
02. Show me yours Hands
03. Storm Baby
04. Welcome to the Cosmic Cabaret
05. Lost on the Road to Eternity
06. Without Love
07. Tell Me What You've Got to Say
08. Ya Wanna Be Someone
09. Forbidden Masquerade
10. Glory to Ashes
11.King of the World
Line Up :
- Bob Catley (chant)
- Tony Clarkin (guitare)
- Rick Benton (clavier)
- Al Barrow (basse)
- Lee Morris (batterie)
Label : Spv
Date Sortie : 19/01/2018
Production : Tony Clarkin
Discographie :
Kingdom Of Madness (1978)
Magnum II (1979)
Marauder - live (1980)
Chase the Dragon (1982)
The Eleventh Hour (1983)
On A Storyteller's Night (1985)
Vigilante (1986)
Wings Of Heaven (1988)
Goodnight L.A. (1990)
Sleepwalking (1992)
Keeping the Night Lite Burning (1995)
Rock Art (1995)
Stronghold - live (1997)
Spirit - live (1998)
Invasion Live (1999)
The Last Dance - live (1999)
Breath of Life (2002)
Brand New Morning (2004)
Princess Alice And The Broken Arrow (2007)
Into The Valley Of The Moonking (2009)
The Visitation (2011)
Evolution (compil 2011)
So Let It Rain (2012)
On The 13th Day (2012)
Escape From The Shadow Garden (2014)
Escape From The Shadow Garden - Live 2014 (2015)
Sacred Blood 'Divine' Lies(2016)
Lost on the Road to Eternity (2018)
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