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black star riders another state of grace

Cet album de Black Star Riders, je l'attendais comme on attendrait un succulent sandwich aux rillettes. Le pain est frais et les rillettes sont généreuses. Les cornichons, faut-il en mettre ?

Là, ça dépend de mon humeur. La plupart du temps, je n'en mets pas car cela dénature le goût des rillettes.

Je l'attendais donc avec impatience ce nouvel effort du groupe intitulé Another State Of Grace. Un autre état de grâce ? Manifestement, jusque-là, le groupe s'est senti dans d'excellentes dispositions pour composer ses albums. Et c'est encore le cas pour celui-ci qui comprend 11 compositions de très bonne tenue dans son ensemble et ce, malgré quelques réserves de ma part. Attendez-vous à ce que je pinaille sur certains points.

Depuis la sortie de Heavy Fire, beaucoup de choses se sont passées entre la tournée faisant la promotion de cet album (qui a soigneusement évité la France soit dit en passant) et les célébrations diverses et variées pour Thin Lizzy. En effet, nous avons assisté à deux départs majeurs : tout d'abord, le batteur Jimmy De Grasso avec qui les relations étaient devenues quelque peu tendues et Damon Johnson, l'alter ego à la guitare de Scott Gorham sont partis tailler la route. Là, pour ce qui concerne notre ami Damon, point d'animosité mais surtout une envie de se consacrer davantage à sa carrière solo. Ainsi, nos deux amis ont donc respectivement été remplacés par Chad Szeliga de Black Label Society derrière les fûts et Christian Martucci de Stone Sour à la six-cordes.

L'opener de cet album, intitulé Tonight The Moonlight Let Me Down, se veut être pétillant, accrocheur et joyeux à tonalité lizzienne, vous vous en doutez. Certains feront sans doute le parallèle avec la légendaire chanson de Lizzy, Dancing In The Moonlight à cause de la présence du mot "Moonlight" dans le titre et le solo de saxophone de Michael Monroe (ex-Hanoi Rocks). Que nenni, point de rythme chaloupé ici.

Le morceau-titre lui, regorge d'ambiances guerrières et ce, à travers les choeurs qui sont du même acabit. On lorgne effectivement du côté d'Emerald que tout addict lizzien sera à même de reconnaître. La basse vrombit appuyée par les roulements de batterie faisant irrémédiablement penser à une charge militaire. Un morceau-titre ravageur et efficace pour faire court.

Ain't The End Of The World, très proche de Bound For Glory issu de All Hell Breaks Loose nous convie sur le terrain des twin guitars si chères à qui vous savez, le tout greffé sur une rythmique de plomb, très saccadée en fait renforcée par un subtil solo de Gorham.

Underneath The Afterglow, gorgé de claviers, repose lui, sur de subtils phrasés ponctués de "oh oh" pas forcément du meilleur goût. Cela reste néanmoins un titre dont on retient le refrain et c'est bien là, l'essentiel. Ceci dit, il n'y a plus rien de lizzien là-dedans. Pas un mal en soi puisque le groupe a opté pour une évolution manifeste.

Non plus dans Soldier In The Ghetto d'ailleurs qui débute sur une partie d'orgue Hammond très syncopée voire funky. J'ai cru entendre à ce moment précis, le regretté Jon Lord (époque Mark III) qui de là où il se trouvait, avait pris pour quelques minutes les rênes du morceau pour s'en octroyer les bénéfices. Bluffant en ce qui me concerne mais très frais et agréable à l'écoute.

Why Do You Love Your Guns ?, une ballade à l'atmosphère tragique, revient sur deux évènements tragiques s'étant déroulés aux USA dont l'effroyable tuerie survenue à l'école primaire de Sandy Hook en décembre 2012. Warwick, qui rappelons-le, a vécu au quotidien le conflit nord-irlandais puisqu'il est né en 1966 durant la sinistre période des Troubles opposant les nationalistes aux unionistes (l'IRA et l'UFF (Ulster Freedom Fighters) commettant alors des attentats à répétition), sait de quoi il parle et y appose des paroles terribles du genre "Pourquoi aimes-tu plus tes armes à feu que tes propres enfants ?"

Standing In The Line démarre quant à lui sur une section rythmique particulièrement enlevée. La voix de Warwick se fait gouailleuse et lancinante à la fois. Refrain sympa accompagné de "ouh ouh" dispensables repris ensuite par un solo très bref où notre ami Martucci fait un usage raisonnable de wah wah. En 3 minutes, tout est dit.

Warwick aime les morceaux acoustiques et cela s'entend sur le titre suivant What Will It Take ? interprété en duo avec la fille de l'énormissime Meat Loaf (au sens figuré du terme bien évidemment), Pearl Aday. Un morceau bien sympathique voire "bateau" qui ne va pas non plus transfigurer le répertoire du groupe. Allez hop, on passe car il s'agit là d'un titre acoustique assez quelconque qui n'a pas le cachet d'un Blindsided qui lui figurait sur The Killer Instinct, 2ème album du combo.

Gros riff sur In The Shadow Of The War Machine qui débouche sur une envolée vocale d'excellente facture de la part du sieur Warwick. Le bassiste Robbie Crane est fortement mis à contribution sur ce morceau, le tout suivi d'une intervention fort à propos du sieur Martucci qui s'est investi à 100% dans le processus de composition pour les titres de cet opus. A ce sujet, dans l'interview publiée dans le Rock Hard n°201 d'octobre 2019, il est rapporté que notre ami Scott, sorti de sa léthargie chronique, a retrouvé le goût pour composer des titres imparables. Intéressant et louable à plus d'un titre, ce In The Shadow Of The War Machine car le groupe a véritablement cherché à explorer des horizons autres que lizziens.

Poisoned Heart brille par son refrain accrocheur teinté çà et là de pincées lizziennes. C'est "gentil", bien fait mais un peu trop poppy à mon goût.

Le mid-tempo Candidate For Heartbreak referme cet opus pour lequel plusieurs écoutes s'avèrent être nécessaires pour s'en approprier les subtilités.

L'on sent bien qu'à travers cet album, nos cinq gaillards ont cherché à se démarquer de la "Maison-Mère Lizzy" (même si l'on en perçoit encore des sonorités, on ne peut pas renier ses origines, non plus), ainsi que je viens juste de l'écrire juste avant, en y insérant des petites pincées de pop, funky, punk et rock bien lourd particulièrement perceptibles tout au long de ce 4ème effort que l'on a envie de réécouter encore et toujours. Ces subtilités que j'évoquais plus haut, s'apprécient après plusieurs écoutes voire se méritent presque pour en déceler les richesses.

Another State Of Grace est un bon album, abordant des sujets sérieux sur des titres plaisants à écouter dans son ensemble mais qui, à mon humble avis, ne revêt pas le caractère DEFINITIF de ses 3 prédécesseurs notamment sur sa seconde moitié peut-être plus inégale (à côté de ça, c'est de "l'inégal de qualité"). Serait-ce dû au départ de Damon Johnson qui, en termes de composition, s'avérait être un orfèvre dans ce domaine ? Certains pourraient être amenés à le penser. Là-dessus, je n'ai aucun avis. Martucci qui s'investit pleinement dans la tâche complexe inhérente au processus de composition, va sans doute s'affirmer, épaulé par Warwick et Gorham, en proposant dans un avenir proche des mélodies encore plus ciselées. Gorham a décidé, lui aussi, de se réinvestir pleinement dans ce domaine. Bien lui en a pris en tout cas.

En attendant, nous espérons une 3ème venue en France (même si rien n'est prévu pour l'instant). Ca nous laissera largement le temps d'en déguster le contenu d'ici là. Allez, je vais me l'faire, mon sandwich-rillettes......avec le carburant offert dans la flasque que l'on déniche dans le coffret collector garni du vinyle, du CD et d'une lithographie. Allez, souhaitez-moi une bonne dégustation quand même...... :lol

PS : je suis sûr que vous m'avez cru pour le contenu de la flasque..... :lol!:

 

Tracklist :
01. Tonight The Moonlight Let Me Down
02. Another State Of Grace
03. Ain't The End Of The World
04. Underneath The Afterglow
05. Soldier In The Ghetto
06. Why Do You Love Your Guns?
07. Standing In The Line Of Fire
08. What Will It Take?
09. In The Shadow Of The War Machine
10. Poisoned Heart. 


am
Line Up :
Ricky Warwick (chant,guitare)
Scott Gorham (guitare )  
Robbie Crane (basse)
Christian Martucci (guitare )
Chad Szeliga (batterie)


Label : Nuclear Blast
Sortie : 06/09/2019
Production : Jay Ruston

Discographie :
All Hell Breaks Loose  (2013)
Killer Instinct (2015)
Heavy Fire (2017)
Another State Of Grace (2019)

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