Hellfest – Jour 2
SAVAGE MESSIAH (Oso Garu)
C’est parti pour une journée malheureusement très pauvre pour moi au niveau de mes gouts : il n’y a en effet pas grand-chose à se mettre sous la dent en ce samedi ensoleillé à Clisson pour les fans de Hard/Heavy/Thrash voire même rock en général. En effet, cette journée du samedi est très orientée 90’s sur la plupart des scènes. Qu’à cela ne tienne, je vais donc profiter des quelques groupes qui me plaisent et aller papillonner entre les scènes le reste de la journée. Cette dernière commence d’ailleurs très bien avec une première salve de thrash à tendance heavy des anglais de Savage Messiah. Actifs depuis un peu plus de 10 ans, le groupe compte 5 albums au compteur mais il a commencé à se faire connaitre à partir de l’excellent « Plague of Conscience » en 2012. « The Fateful Dark » avait enfoncé le clou et « Hands of Fate », le petit dernier sorti l’année dernière ont confirmés tout le bien que je pense de ce groupe : leur thrash technique puise dans le heavy des refrains efficaces tout en restant très speed. Ils sont pour moi un cran au-dessus de la plupart des groupes du revival thrash qui se contentent pour la plupart d’enquiller des riffs rageurs (ceci est efficace en live mais lassant sur album). Ne disposant que de 30 minutes de jeu, le groupe choisi d’axer son set principalement sur les 2 derniers albums. Le son est globalement assez bon et Dave Silver (chant/guitare) est bien en voix. Le public est assez clairsemé mais propose un accueil chaleureux au groupe. « Blood Red Road » (qui ouvre le set), le mid tempo « Hands of Fate » (inclus un excellent solo) et « Eat Your Heart Out » sont les 3 morceaux du petit dernier qui sont interprétés ce samedi et ils s’intègrent parfaitement dans le set bien construit qui alterne mid-tempos et rythme thrash. « Scavengers of Mercy » est toujours aussi efficace en live et un speed « Minority of One » finira un très bon set de ce groupe à qui je souhaite de pouvoir s’extirper de la masse de groupes de thrash des années 2000, ils méritent bien plus.
S’ensuit donc comme prévu, une errance presque toute la journée de scènes en scènes en espérant découvrir quelques pépites. L7 sur la Mainstage envoient leur grunge assez plat (c’est mon avis) avec un son moyen. La journée passera au final relativement vite avec des bouts de concerts de Pleymo, Bullet For My Valentine, Jonathan Davis, Demilish, Powerflo, Ho99r9, Memoriam, Tremonti… Mais pour être tout à fait honnête, rien ne fera rester plus de 2 morceaux. Les gouts et les couleurs …
1000MODS (Metalden)
Pour moi la journée du samedi commence en mode Stoner avec 1000MODS dans la Valley. Un drole de nom pour ce groupe Grec, nom tiré d’un jeu de mot un peu tiré par les cheveux à partir de leur village natal, Chiliomodi, Mille se prononçant chillia en grec ! Ils comptent déjà trois albums, leur dernier, Repeated Exposure to... etant sorti en septembre 2016. Look passe partout pour les 4 gars, surtout le bassiste chanteur qui arbore un polo rayé pas très métal, mais côté zique par contre ils envoient du lourd, dès le 1er titre, Above 179. Leur style stoner est très heavy, pour ne pas dire doom, avec un véritable mur de riffs par les deux six cordistes Giannis S. et Giorgos T. Le public se déchaine tout au long du gig tant et si bien que le groupe semble vouloir prolonger voire relancer le dernier titre pour profiter au maximum de ce retour très très chaud ! Pas de doutes, dans une walley pleine à craquer, le combo aura su gagner de nombreux fans !
TREMONTI (Metalden)
Deuxième passage au Hellfest pour Mark Tremonti en tant que TREMONTI, après 2016, mais 5eme si on y ajoute 2011, 2014, 2017 avec Alter Bridge ! Depuis sa formation en 2011, le groupe a déjà produit quatre albums en 2012, 2015, Dust en 2016 que Nael avait qualifié d’excellent dans sa chronique ici, et le dernier A Dying Machine ce mois d’avril 2018. Dans les 50 minutes du set, Tremonti enchaine efficacement et sans bla bla de façon à nous proposer pas moins de dix titres, avec un bel équilibre entre les quatre albums. Du premier, All I Was, nous aurons 2 titres, You Waste Your Time en 2eme position, et le hymnique Wish You Well parfait pour terminer le set en apothéose ! Issu du deuxième, Cauterize, trois titres, Another Heart qui a l’honneur d’ouvrir le set, puis Flying Monkeys, et Radical Change. Pour le troisieme, Dust, deux titres avec My Last Mistake et Betray Me, tandis que du dernier, promotion oblige, on a le guerrier Bringer of War, Throw Them to the Lions, et sans doute le plus efficace, notamment à l’applaudimètre, A Dying Machine. Une set-list très equilibrée donc et un groupe convaincant qui aura séduit un public nombreux !
ORANGE GOBLIN (Barjozo)
On repart très vite sous la Valley pour Orange Goblin et son heavy metal rugueux et rapide sorte de Motörhead à la sauce stoner. Comme Clutch ici même l’an dernier, la tonalité du concert fut délirante et menée tambour battant avec un public chaud bouillant et des slammeurs très nombreux. Seul bémol, le son, souvent trop saturé et dénaturant par moment le côté mélodique en particulier les vocaux. Néanmoins un bon set revigorant.
BODYCOUNT (Oso Garu)
C’est donc avec soulagement que je vois l’heure fatidique arriver : 20h00 ! Et qui y a-t-il à 20h00 ? Il y a Bodycount ! Je me souviens encore en 2015 la galère pour pouvoir accèder à la Warzone ou le groupe était programmé. Aujourd’hui, ils sont en Mainstage, donc aucun soucis. Ils bénéficient d’une heure de set donc on devrait avoir droit à quelques speechs de Ice T, ce dernier étant en général particulièrement bavard. Mais point de discours pour commencer, le groupe attaque d’entrée les hostilités avec un « Raining Blood » de qui vous savez. Première baffe, le son est un peu brouillon mais puissant. « Postmortem » de qui vous savez aussi est joué dans la foulée : 2ième baffe. Bon ok, ils ne sont pas la rigoler. L’interprétation est très fidèle à Slayer sauf bien sûr sur le chant ou Ice T ne chante pas comme Araya.
Au niveau des guitares, Ernie-C est énorme de précision et à la rythmique, Juan of the Dead est un métronome (certains le connaissent peut être sous le nom de Juan Garcia, le bonhomme à un sacré CV). Après cette petit mise en bouche, « Manslaughter » ne fait pas non plus dans la dentèle et il faudra attendre pour que le groupe ralentisse un peu le tempo.
Leur rap/metal thrashisant fait mouche avec des refrains efficaces repris en chœur par une foule captivée. « Black Hoodie » et « No Lives Matter » issus de l’excellent dernier album « Bloodlust » s’intègrent très bien dans le set qui sera pour la peine moins nostalgique que celui de 2015 ou le groupe avait interprété 11 titres des 2 premiers albums. Ici le set est plus réparti entre les 2 périodes avec seulement 7 titres issus des débuts du groupe et pour ma part un « Body Count's in the House » ou un « Body M/F Count » m’ont manqué.
A la limite, j’aurai préféré ces 2 titres aux 2 reprises de Slayer. La partie rythmique est toujours aussi efficace, Vincent Price martyrise sa basse et III Will ses fûts comme si leur vie en dépendait. Ice T est encore une fois venu en famille avec son fils aux chœurs et sa petite dernière de 2 ans sur scène qui vient interpréter avec un micro en plastique «Talk Shit, Get Shot » : une future star. Nous aurons même sa femme sur scène à la fin. Body Count reste vraiment une affaire de famille !
Il est déjà temps de conclure le set avec le hit controversé « Cop Killer ». Dommage, pas le temps pour se reprendre un rappel. « Born Dead » ou même l’excellente reprise de Suicidal Tendencies « Institutionalized » m’auraient fait bien plaisir. Dommage également que Dave Lombardo ne soit pas venu faire un petit featuring sur les reprises de Slayer ou sur ladite reprise de Suicidal, ça aurait été un beau cadeau pour les fans. Mais bon, au final, encore un très bon concert avec une setlist bien compacte, revenez quand vous voulez.
DEAD CROSS (Oso Garu)
Puisqu’on parle de Lombardo, il est temps de se rendre à la Valley pour le concert de Dead Cross, énième side project de Lombardo et Mike Patton. Bon, Mike Patton oblige, le projet est forcément assez barré, on nage entre le hardcore et le punk avec des passages plus ambiance. Lombardo martèle ses fûts comme personne d’autre sur les passages les plus bourrins, en particulier les 2 premiers titres du set « Seizure and Desist » et « Idiopathic », qui sont deux grosses décharges sonores. Le son, globalement assez fort sous la tente, est bien réglé. Le groupe ne possédant qu’un album et un ep, la setlist est donc forcément composée de l’intégralité de leurs compos plus quelques reprises bien senties. « Bela Lugosi's Dead » de Bauhaus (présente sur l’album), un « Dirt » efficace des Stooges ou encore un « Nazi Punks Fuck Off » de Dead Kennedys rageur dans les rappels. Entre les morceaux, Patton s’amuse avec une tablette en envoyant des sons bizarres, ça habille un peu le set et rajoute à l’ambiance étrange du show ou les passages calmes annoncent un morceau souvent violent à la suite. Dans tous les cas, il a l’air en grande forme, il fait monter un gamin sur scène pour chanter avec lui, et va aussi nous gratifier d’un long speech ou il nous explique que Johnny Depp ne pourra peut-être pas venir jouer ce soir car il est à son hôtel et il aurait (de source sure) un cornichon coincé dans l’arrière train. Bon d’un autre côté, comme le concert d’Hollywood Vampires était la veille, cela n’est pas bien grave. Le reste du line up est béton avec 2 membres de Retox, Justin Pearson (et sa basse transparente du plus bel effet) et Michael Crain (guitare). Les morceaux courts et intenses s’enchainent, « Divine Filth » et sa batterie épileptique, « My Perfect Prisoner » et le chant possédé de Patton jusqu’à un « Church of the Motherfuckers » qui conlura le set. Dead Cross bénéficie d’une heure de set mais au bout de 40 minutes, ils ont quasiment joués tout leur répertoire, on se demande donc si on aura droit à un rappel. Au final, Ils reviennent pour 5 minutes intenses : la reprise des Dead Kennedys citée plus haut, l’intro de « Raining Blood » et la fin de « Epic », 2 micros clins d’œil en guise de conclusion d’un set à haute énergie pour un projet surement éphémère qui reste une très bonne surprise.
Le temps de jeter un coup d’œil aux efficaces fans de barbecue Watain et direction la Mainstage pour la tête d’affiche du jour : Avenged Sevenfold. Je ne tiendrai malheureusement pas bien longtemps, je n’accroche pas à leur neo heavy/thrash/prog même si la scène est très belle et l’interprétation du groupe excellente. Ce n’est qu’une question de gouts et donc, pour moi, la journée se finira. Il est temps d’aller recharger les batteries à fond pour le dimanche qui – lui par contre – s’annonce comme un marathon de bons groupes !
LIMP BIZKIT (Barjozo)
Pas franchement ma cup of tea, mais des titres qui se laissent écouter malgré l’agaçante manie du guitariste de lancer entre les morceaux des accords de Metallica avec l’insistance du fan monomaniaque ultime (il avait déjà fait la même chose lors de leur précédent passage à Clisson en 2015)…
AVENGED SEVENFOLD (Metalden)
Après l’hommage à VNNIE PAUL (de HELL YEAH & PANTERA), décédé dans la nuit de Vendredi à Samedi Il, à 23h30 , avec une minute de silence, des portraits, et des photos projetés sur les écrans géants, avec « Walk » de PANTERA en accompagnement, .AVENGED SEVENFOLD investit la Mainstage à 23h40, devant un public très nombreux.
C’est le 3eme passage des Californiens à Clisson, après 2006 et 2014. Le groupe, qui fêtera ses 20 ans d’existence l’an prochain, a déjà produit neuf albums, et je dois avouer que j’ai royalement ignoré leurs débuts, orientés métalcore, notamment sur leurs 2 premiers albums. Ce n’est que plus tard, quand une orientation plus heavy metal et plus mélodique a été prise, que je me suis intéressé à ce combo, et leur formule actuelle me va nettement mieux !.
Les hostilités débutent avec The Stage, le titre du dernier album du même nom, sorti en 2016, intro très efficace avec solo de guitare et de batterie, saluée par le public, très nombreux. Tout est réglé au millimètre, à l’américaine, j’oserai presque dire. Après Afterlife M. Shadows, le chanteur, revient sur la triste news du matin, la disparition de Vinnie Paul. Le combo propose un de ses classiques, véritable tube, Hail The King, pour lui rendre hommage, et tout le public reprend Hail avec eux.
AVENGED SEVENFOLD propose ensuite un autre titre de son dernier album, le deuxième et ce sera le dernier, God Damn que le public chante volontiers à nouveau avec M. Shadows. Plus loin le groupe rend un nouvel hommage à son ancien batteur, James « The Rev » Sullivan, décédé en 2009 (voir ici), via une nouvelle vidéo projetée sur les écrans géants de la MainStage. Le groupe enchaine alors avec la magnifique ballade So Far Away , dont le refrain est à nouveau repris par le public.
Pour Nightmare , M. Shadows indique n’avoir plus assez de voix après plusieurs concerts de suite, il invite un volontaire au hasard dans la foule pour prendre le micro. L’heureux élu, Arthur, se hisse sur la scène et fait son possible pour le remplacer, et s’en sort pas trop mal ! Incontestablement un énorme souvenir pour ce fan. Les cloches résonnent et d’énormes flammes accompagnent Shepherd of Fire, le public est chaud buillant, tandis qu’avant le dernier titre, Unholy Confessions , M. Shadows remercie le public, puis durant le morceau, il fait lever des milliers de bras vers le ciel, avant un feu d’artifice final. In Fine, je crois bien que ce gig m’a rendu plus accroc à ce groupe !
NEUROSIS (Barjozo)
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