Il y a des artistes que l'on aime sans trop avoir écouté leurs œuvres - au-delà de leurs hits, j'entends bien - parce qu'on a suivi d'autres chemins musicaux et que le temps nous aveugle ; mais pas complètement tout de même, grâce à un regard ou une oreille qui essaie de distinguer les gens vrais, de ces stars du show-business tape-à-l'oeil : celles-là je m'en bats les couilles !
Ho quel drôle de mots, quelle vulgarité pour parler de cette Dame !
Elle, j'en suis sûr, ne s'en offusquera pas, elle sait d'où elle vient. Car contrairement au maladroit alcoolique Gainsbourg, qui a pourtant la même chair d'écorché, il est bon d'apprécier les gens qui s'assument sans avoir le jugement hâtif et médisant ; des gens vrais qui envoient des messages forts, ceux du cœur, comme son fameux Marcia Baïla, pourtant à l'époque tant décrié.
Alors je regrette d'être passé à côté de ses albums. Je n'avais pas pu assister à son concert gratuit lors d'un été à Pau il y a 5-6 ans déjà, faute à un site envahi par un public dense pour cette personnalité intense. Et ce n'est pas en écoutant au loin des échos du ciel dépassant ce magnifique théâtre de la verdure, assis sur le jardin de ce beau parc du Palais Beaumont à discuter en bonne compagnie, que l'on pourra bien apprécier à sa juste valeur cette voix de crooneuse, et son répertoire humaniste et épicurien. Alors, c'est en mode curieux que je m'en viens à ''découvrir'' enfin la Rita.
Et curieux, seul, je ne serai pas, avec un Zénith, certes en configuration réduite, mais accueillant un millier de personnes, un public majoritairement féminin, et dépassant la quarantaine.
Un public féminin qui saura d'ailleurs se faire remarquer lors de la première partie en jacassant tout du long, et ce quelque soit l'endroit de la fosse où vous vous trouvez ! C'est beau ce féminisme qui s'assume vers une totale liberté d'expression, c'est mieux quand il n'en oublie pas le respect des artistes, et du public ayant payé sa place pour écouter, ou tout bonnement des neurones de la politesse qui pourraient vous rappeler qu'il y a un bar dans le hall si le concert ne vous intéresse pas. Si certain.e.s trouvent que le porno est vulgaire ou avilissant, certains irrespects le sont tout autant. Ho, bien sûr il y a aussi des hommes qui palabrent avec ces amoureuses d'Andy, s'assurant probablement l'après soirée-concert, la soirée-capote. J'aurai pu inviter au silence, mais il aurait fallu le solliciter à la moitié de la fosse ; n'étant ni beau gosse, ni molosse, j'ai donc rongé mon os. Même si tout le monde sait que les histoires d'os finissent mal en général. Bref, peu importe la misogynie, la misandrie, je suis anti-impoli(e)s.
1re partie : Baribal (et non Paminondas comme prévu)
Car avec ce bruit de fond, difficile de rentrer dans l'intimité d'un show qui l'exigeait, de ce duo guitares, claviers, violon – oui, il y en a un qui joue de deux instruments, tu demanderas à la fille qui parlait dos à la scène durant tout leur set, des fois qu'elle s'est aperçue duquel des 2 il s'agissait, hallucinant. C'est donc tant bien que mal que je pourrai vous décrire Baribal dont le répertoire pourrait aller du Super clochard Roger Hogdson à un Ange, surtout si ce duo faisait appel à un groupe. C'est d'autant dommage de ne pas avoir pu apprécier totalement la jolie voix du chanteur modulant d'aigu au grave sur ce folk pop prog, parfois acoustique, parfois électrique.
Empli d'expressivité, celui-ci va même utiliser par moment des trémolos dans l'intérêt d'une chanson, apparemment aux paroles humanistes, et pour répondre au jeux nerveux de son comparse au violon. Belle technique vocale donc, et bonne recherche artistique violon-voix. La grandeur du Zénith n'aide pas non plus à valoriser, de la fosse tout du moins, cette musique intimiste et mélodieuse. Comme le dirait le curé de Camaret, pardonnez-moi de ne pas avoir su décrire votre travail, et pardonnez-les, elles ne savent pas ce qu'elles font. Ceci dit, l'autre moitié de l'audience les saluera avec enthousiasme.
A revoir dans un cadre plus chaleureux d'une plus petite salle ou d'un théâtre, … et sans Bécassines.
Les bécassines qui ouvriront cette fois leur bec à bon escient pour encourager l'arrivée du groupe de la dame. La Dame, elle, entre en scène en danse et grâce, et toujours avec ce sourire charmeur et joueur. Il suffit du moindre geste, du moindre clin d'oeil espiègle de la Diva pour que le public se joignent à sa cause, déjà gagnée par quelques années d'art et de sincérité ! Car, l'artiste ne sait pas que chanter avec sa voix tantôt charmeuse, tantôt aguicheuse, tantôt soprano, avec ses musiciens complices, elle sait être chorégraphique, comédienne, voire danseuse ! Et son registre musical touche à tout, nous amène d'ailleurs à toutes les danses : tantôt valse, tantôt dance, tantôt rock, voire quick-step ou balboa, … elle est à elle seule, une vraie comédie musicale, où ses chansons nous racontent toutes une histoire.
Comble de l'ironie où à ses débuts, elle était contestée par les « sachants », elle incarne probablement ce qui se fait de mieux aujourd'hui dans la chanson française populaire ; populaire au sens noble du terme.
Finalement, elle aussi, serait probablement mieux valorisée dans une vraie salle de spectacle, plus théâtrale et moins froide qu'un Zénith. Quoiqu'il en soit, on ne peut que tomber ''amoureux'' d'un tel naturel. Et c'est ce que fît le public lui répondant par des acclamations à chaque fin de chansons, que ce soit ses titres les plus connus, ou les titres pour férus.
L'Allemagne a l'exquise Nina Hagen, la France a Catherine Ringer, et on en a bien besoin.
Catherine Ringer est l'incarnation même du féminisme constructif, le féminisme naturel, celui qui invite à lui dire oui, pas le féministe lobbyiste qui vous rend ennemi, alors qu'il devrait rendre ami(e)s, … parfois jusqu'au lit. Respect Madame !
PS : A la fin du concert, tu croises un ancien membre d'une association de concerts qui a arrêté son activité, et tu lui demandes un peu de ses nouvelles et de tous les autres anciens, et là tu apprends qu'il y en a un qui a décidé d'aller écouter la musique des anges, parce que tout lui semblait noir ici. Alors, si les bécassines sont parfois agaçantes, c'est toujours mieux d'entendre un peu de vie. :( RIP
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