On l'a attendu longtemps et il ne nous a (encore) pas déçus.
Voici quelques notes sur ce cru 2017, ou du moins ce que j'ai pu en retenir car autant vous le dire tout de suite j'ai raté bon nombre de groupes que j'aurais aimé voir (p.ex. Queensrÿche le vendredi [arrivé trop.. tard], ou Pain Of Salvation le samedi [j'ai choisi Primus au même horaire], ou encore The Vintage Caravan [arrivé trop tard] et Prophets Of Rage le dimanche [discussion avec un ami..]). J'ai aussi réussi à éviter les groupes que je ne voulais pas (plus) voir (p.ex. Deep Purple le vendredi [trop vus..], ou Linkin Park le dimanche [bof!]), mais au final j'en ai quand même vu un certain nombre .
Vendredi 16 juin 2017
Tout cela fait que le premier set complet auquel j'ai pu assister était celui des américains de Baroness toujours sous la Valley. Un très bon stoner carré et sans fioriture.
Un petit saut à la Warzone pour écouter brièvement Les Ramoneurs de Menhirs et leur punk-ska régional très festif, avant de revenir sous ma tente préférée pour Electric Wizard. Ce "vieux" groupe (presque 30 ans au compteur) a su rester fidèle à un sludge/rock aux relents doom marqués et a donné un set correct sans plus.
En attendant Monster Magnet , j'ai pu jeter une oreille discrète sur la Temple ou Marduk balançait un black-metal scandinave bien pêchu. Que dire de la prestation de Dave Wyndorf et sa bande si ce n'est que comme lors de leur dernière venue en 2014 ils ont fait l'impasse sur leur excellent "Last Patrol" paru en 2013, ou sa ré-édition relookée en 2014 "Milking the stars: a re-imagining of Last Patrol". Comme il n'y a pas eu d'autre album depuis, le groupe a donc puisé dans sa discographie antérieure pour nous bâtir un show enlevé et que j'ai trouvé subjectivement plus attractif qu'en 2014.
On finit ensuite la soirée à la Warzone en compagnie des mythiques Damned , qu'on ne vous fera pas l'offense de présenter, tant ces anglais ont marqué d'une pierre rouge le punk d'outre-Manche en 40 ans! Set rythmé dont on retiendra l'image d'un claviériste (Monty Oxymoron) totalement allumé et quasi-habité par sa musique alors qu'à l'opposé de la scène le guitariste au pull rayé blanc/rouge s'est régulièrement rappelé à notre bon souvenir!
Thank U mister Captain Sensible!
Samedi 17 juin 2017
Arrivé sur le site vers 13h j'assiste aux derniers titres de Monkey 3 sous la Valley; ce qui me fait regretter d'être arrivé un poil trop tard car franchement le stoner instrumental de ces suisses est vraiment addictif en version live...
Enchaînement sur Igorrr, le groupe de Gautier Serre sous la Temple: un style mêlant synthés électrifiés totalement destroy, vocaux hurlés associés à une voix lyrique sortant du gosier d'une belle frontwoman, et batterie brutale. Set totalement borderline (comme dirait Katerine) et en totale symbiose avec le festival, car franchement quel autre public que le Hellfest peut se targuer d'apprécier à sa juste valeur cette musique atypique?
Ensuite on en profite pour se sustenter et on assiste, de loin, à l'ombre, au set un tantinet poussif de Pretty Maids: le côté FM des derniers albums est dur à digérer, heureusement que les vieux morceaux sont aussi à l'honneur et relèvent le niveau global de la prestation des danois ("Back to back" ou "Future world" p.ex.).
Vient ensuite le tour de Trust sur la M1; Bernie se la joue 'petit baigneur à fleurs' dans un accoutrement kitsch du plus mauvais goût.
Pour le reste les titres se sont un peu ramollis au soleil...même sur le final utra-classique "Antisocial".
La M1 était peut-être un peu trop grande pour eux, mais entendre tous ces morceaux mythiques au Hellfest ça l'a quand même fait !
Puis c'est Saxon sur la M2 qui va proposer pendant une heure son heavy metal carré et viscéralement jouissif.
Biff est en voix et ce n'est pas la chaleur qui va impressionner les anglais. Une setlist archi-classique splendide. Une de mes prestations favorites de cette première partie de week-end.
On repart sous la Valley voir Primus. Le public ne s'y est pas trompé et la foule est compacte avant l'entrée en scène de mister Less Claypol. Un show époustouflant dont le héros était la 4 cordes du maestro. On se demande même s'il a réellement besoin du guitariste et du batteur derrière lui: Claypol nous emmène dans son univers parallèle iconoclaste. Foule en délire total avec un nombre impressionnant de slammers partant de l'arrière et remontant à bouts de bras vers la scène. Un des moments forts de mon séjour clissonnais 2017!
Je repars ensuite vers les mainstages où quelques titres d'Apocalyptica me permettront d'attendre THE groupe big-star du week-end: Aerosmith. Pour mon 4e concert (et dernier) des 5 de Boston, je n'ai pas encore été déçu. Professionnels jusqu'au bout des colliers et autres pendentifs, pour là aussi une setlist magnifique. Chapeau bas et au plaisir de vous revoir un jour messieurs!
Dernier groupe en lice le samedi à la Warzone: Suicidal Tendencies. Mike Muir et ses sbires dont un Dave Lombardo affuté derrière les toms, n'ont pas failli à leur réputation ni au souvenir que j'avais gardé de leur dernier set il y a presque 20 ans [Krakatoa, Mérignac]. Certes Muir a encore un peu forci et manque parfois de souffle pour enchaîner ses courses incessantes sur la scène et ses paroles scandées avec rage, mais quelle énergie! Ouvrant son set avec le fougueux "You cant bring me down" qu'ils vont faire durer plus de 9 minutes, ST va ensuite enfiler ses standards sans oublier son dernier LP avec l'incandescent "Clap like Ozzy". Muir n'a pas oublié d'haranguer le public entre les morceaux et la Warzone a certainement vécu là un de ses concerts les plus intenses. ST! ST! ST!
Dimanche 18 juin 2017
Toujours à l'abri des rayons du soleil brûlant sous ma tente préférée, j'ai enfin pu assister à un show des new-yorkais de Blue Oyster Cult . Champagne! BöC pour moi c'est les années lycée et le début de la fac, et j'avoue que ça faisait de nombreuses années que je n'avais pas ré-écouté leurs titres. Autant vous dire que j'ai les poils qui se sont un tantinet trémoussés lors des premières notes de "The red and the black", et encore plus sur l'intro mélancolique de "Burning for U"... J'ai hurlé "Go go godzilla"! J'ai eu la larme à l'oeil sur (baby dont fear) "The reaper" et j'ai fini par quasi défaillir sur les deux derniers titres joués en forme de petit rappel (twelve seven seven express to Heaven...) "Hot rails to hell" et "Cities on flames with rock n roll". Mon coup de cœur du week-end. Un grand merci au Hellfest pour m'avoir permis de voir ces glorieux musiciens qui ont formaté mes goûts musicaux d'adolescent. Snif!
Est-ce la chaleur, la rencontre avec Metalden (webmaster de www.rockmeeting.com) toujours est-il que j'ai raté Prophets of Rage dont je n'ai entendu que quelques lointains échos...Ce qui m'a permis d'être très bien placé pour Clutch contrairement à leur dernière venue au milieu des vignes de Muscadet (2014) quand je n'avais même pas pu pénétrer sous la tente de la Valley tant l'affluence était grande! Le rock bien rugueux et heavy des américains reste toujours aussi sympathique en version live. Direct, précis, mélodique et en complète alchimie avec son public, ce groupe est une véritable petite bombe en concert, grâce à une setlist en béton armé dont chaque titre fait mouche sur un public conquis d'avance (de l'intro "Burning beard" jusqu'à la dernière note en passant par les classiques "The regulator" ou autre "D.C. sound attack!"). Un excellent set.
C'est enfin sur Hawkwind que pour moi se refermera cette édition 2017 du Hellfest. Encore un combo historique que je n'avais jamais vu jusque-là. Rock psychédélique dantesque (ce synthé démoniaque...) dont la musique est rendue encore plus intrigante par les projections délirantes en arrière-plan sur le grand écran. Les morceaux s'étirent en longueurs planantes et ne sont pas sans rappeler la prestation de Magma l'année dernière dans un style space rock jouissif et magnifique en guise de conclusion d'un week-end bien rempli...Et que dire du leader-guitariste Dave Brock (à l’extrême droite sur la scène) et ses 75 ans au compteur?!
Intemporel!
Allez à l'année prochaine!
\m/
PS. Et si vous aimez le Hellfest vous pouvez lire les reports antérieurs de 2016, 2015, 2014, 2013, 2012, 2011, ou 2010 ...en attendant 2018!
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