Une affiche avec Trust et Europe en juillet à la cité de Carcassonne,
soient deux gros noms du hard rock qui jouent à une heure de chez moi dans un cadre magnifique, c'est plutôt sympa comme programme ! Par contre, le prix scandaleux (59 €) est beaucoup moins sympa... D'autant que c'est Trust qui est annoncé comme tête d'affiche, ce qui ne correspond pas du tout à mes goûts personnels. Je m'étais donc dit que ça se ferait sans moi. Et puis, sans crier gare, le père Noël est passé et a déposé au pied du sapin des billets pour ce concert. Dans ces conditions, il n'y a plus de raison de ne pas y aller !
Du fait de gros embouteillages sur la rocade toulousaine en partant, nous arrivons un peu après 20h30, heure officielle du début du concert. Ce n'est pas bien grave pour ce qui me concerne car, contrairement à ce qui était annoncé, c'est TRUST qui ouvre le bal. Quelque part, c'est logique que Europe soit la tête d'affiche même si on est en France : "The final countdown" a bien plus cartonné que "Antisocial" et parle donc plus au grand public ne connaissant des deux groupes que leurs hits, qui est la cible visée par le festival d'été de Carcassonne... En tout cas, le théâtre Jean Deschamps est un lieu absolument sublime. C'est un amphi situé dans une forteresse médiévale au beau milieu de la cité de Carcassonne. Je crois que, avec les arènes de Nîmes, c'est le plus bel endroit dans lequel j'ai pu voir un concert. En plus, l'acoustique y est excellente.
Je ne suis pas vraiment fan de Trust à la base. J'en ai juste un live, que j'aime bien, et "Europe et haines", que je n'aime pas. Je n'ai jamais creusé au-delà. J'ai toujours soigneusement évité d'aller les voir quand j'en avais l'occasion, les échos que j'ai eus de leurs prestations (notamment avec leur DJ dans les années 2000) ayant toujours été catastrophiques. Mais là, ça fait une occasion de les voir dans un beau cadre et de me faire une véritable idée, par moi-même, de ce que vaut le groupe. Visuellement, en tout cas, le groupe ne vaut pas grand chose ! Bernie et Nono ont un look qui pique bien les yeux. Le premier a un bob à fleurs et une chemise hawaïenne complètement dépareillés façon beauf de camping, avec des baskets à languette du plus bel effet. Le second est tout en rouge avec pantalon moulant de cette couleur, grosses lunettes et une bonne coupe permanentée sortie tout droit des années 80.
| La coupe en palmier du bassiste David Jacob est pas mal non plus. Bref, leurs tenues constituent un véritable assassinat du bon goût ! Le batteur de 21 ans Christian Dupuy et le guitariste noir Iso Diop sont, eux, plus discrets avec une tenue plus passe-partout. En tout cas, la chanson "Surveille ton look" s'applique tout particulièrement au groupe ! Le show est en tout cas assuré par les deux leaders historiques, Bernie haranguant la foule et Nono bougeant également beaucoup. Je pensais que Bernie allait être assez hautain et agressif vis à vis du public mais ça n'a pas été le cas. Il avait l'air content d'être là et plaisantait pas mal. A part son horrible look, c'est un bon frontman, très à l'aise sur scène. Le père Bonvoisin est également bien affuté vocalement parlant. Par contre, son micro est mal réglé et on a souvent du mal à comprendre les paroles (à moins que cela ne soit lié à mes oreilles vieillissantes ? ). Niveau setlist, je ne connais pas assez bien la discographie de Trust pour critiquer. Je n'aurais cependant pas craché sur un "Police milice" ou un "Darquier". Mais j'ai aussi découvert quelques titres récents sympas comme "Le temps efface tout", auquel j'ai bien accroché. Niveau ambiance, c'est particulier. C'est grand public, quoi, avec donc une majorité de gens venus par curiosité comme ils iraient au théâtre. En plus la configuration du lieu s'y prête : aussi magnifique soit-il, le théâtre Jean Deschamps est avant tout un amphi où toutes les places sont assises. C'est certes confortable mais ça n'incite pas le public à participer, en particulier quand on n'est pas spécialement fan. Mais Bernie est cependant parvenu à faire bouger du monde, et il a même bien réussi à faire se lever les gens sur le final sur "Antisocial", et même sur "L'élite" juste avant mais dans une moindre mesure. Bref, c'était un bon concert bien ficelé de la part des Français. La seule chose que je leur reprocherais, outre qu'il manquait des classiques, c'est d'avoir fait un peu trop de longueurs dues à des pseudo-improvisations sur certains morceaux. Je ne sais pas si je retournerai les voir quand ils passeront en salle à l'automne 2017 mais j'ai en tout cas passé un bon moment pour un groupe dont je n'attendais pas grand chose au départ. |
| Pour EUROPE, ça va être différent. Déjà parce que je suis fan ! C'est clairement pour eux que je suis là, et je suis donc particulièrement content qu'ils soient positionnés en tête d'affiche (en fait c'est du co-headlining puisque les deux groupes ont chacun un peu moins d'une heure et demie de temps de jeu, mais le groupe qui joue en dernier et de nuit est quand même bien avantagé). N'empêche que ce groupe que, quand j'étais ado, je n'aurais jamais imaginé voir, je commence à les voir très souvent puisque ça fait la cinquième fois en quatre ans (et la sixième en tout, les ayants vus pour la première fois en 2008) et que je les verrai aussi deux semaines plus tard à Wacken. Mais je ne vais pas m'en plaindre ! En tout cas, d'entrée de jeu, quand Europe débarque sur "War of kings", une bonne partie du public se lève, notamment les premiers rangs. De ce fait, on quitte donc nos sièges pour se mettre debout dans l'allée qui sépare les rangées, pour se retrouver à à peine deux mètres de la scène, à la hauteur de John Levén et de Joey Tempest dont on pouvait voir le bleu des yeux ! Et quand on est debout, c'est quand même autre chose ! Je sais que ce n'est pas le cas de tout le monde mais personnellement, quand je suis dans les gradins, j'ai plus l'impression d'assister à un simple spectacle qu'à un véritable live et j'ai donc du mal à rentrer dedans. Là, du coup, c'est parti pour un peu moins d'une heure et demie de live dans des conditions au top. Joey Tempest a l'air en tout cas ravi de se produire ici parce que je ne l'ai jamais vu aussi en forme et communicatif. J'ai toujours trouvé que Joakim Larsson (son vrai nom dans le civil) était un bon frontman, sympa et souriant, mais c'est la première fois que je le vois autant parcourir la scène et interagir avec le public. Il a même été jusqu'à descendre de scène pour chanter en bas des gradins en serrant des mains. Et il joue toujours avec son pied de micro blanc assorti à son sourire ultra-bright ! Le reste du groupe est moins communicatif et John Norum semble vraiment éteint, ce qui ne l'empêche pas d'envoyer du bois niveau guitaristique. Le son est parfait et visuellement, le light show met bien en valeur le groupe sur cette scène médiévale. Bref, le concert était à peu près parfait. Je ferais juste un petit reproche à Europe : celui de ne pas varier les setlists. C'est la troisième fois que je les vois sur cette tournée "War of kings" commencée en 2015 (qui a certes été entrecoupée par la tournée spéciale où les Suédois ont joué l'intégrale de "The final countdown") et finalement, la seule surprise a été "Cherokee" jouée dans une version assez musclée où les claviers sont vraiment passés en arrière-plan (et c'est tant mieux !). Pour le reste, le seul titre de leurs deux premiers albums a été comme d'habitude "Scream of anger", "War of kings" s'est taillé la part du lion et, comme de bien entendu, le show s'est terminé sur l'inévitable "The final countdown" repris par tout l'amphi. Mais à part cette absence de surprises (qui me fait m'interroger sur la pertinence d'aller les voir à Wacken deux semaines après, même s'ils devraient y jouer aussi des extraits de leur nouvel album qui sortira à l'automne 2017), le concert a été parfait. Je pense même que c'est le meilleur que j'ai pu voir de Europe à ce jour : cadre splendide, groupe en grande forme et interprétation aux petits oignons, c'était du bonheur. |
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