Avec Moonspell et Septic Flesh, ce sont deux habitués des scènes toulousaines qui viennent ensemble investir le Metronum.
Les Portugais viennent en moyenne à l'occasion d'une tournée sur deux, tandis que les Grecs en sont à leur troisième passage en quatre ans et y ont même enregistré un live ! SPM Prod les ayant fait jouer à chaque fois depuis 2011, c'est en toute logique que cette association organise la date pour leur tournée commune, et on les en remercie.
Il y avait en tout cas de la concurrence pour ce soir, puisqu'il y avait pas moins de deux autres concerts de metal sur Toulouse simultanément, avec Raised Fist à la Dynamo et Hirax aux Pavillons Sauvages. Certes, les styles sont différents mais trois concerts le même soir, a fortiori un lundi, c'est du grand n'importe quoi ! Pourtant c'est bien rempli ce soir. La salle n'est pas sold out, mais il y a plus de 500 personnes présentes donc on n'en est pas loin. C'est l'idéal dans cette salle à mon avis : du monde, de l'ambiance, une salle bien remplie, mais on arrive quand même à circuler.
SEPTIC FLESH arrive avec un magnifique backdrop et des décors de scènes particulièrement soignés. Le tout a été élaboré par Seth. Celui-ci devient plus connu encore pour son travail d'illustrateur (même si personnellement je ne suis pas fan, car je trouve que toutes les pochettes d'albums qu'il ait pu faire ces dernier temps sont interchangeables) que pour être le chanteur de Septic Flesh. Et pour son groupe, il a bien soigné l'aspect visuel, aussi bien pour le décorum que pour les tenues de scène. Et c'est un super frontman, particulièrement charismatique. Après pas loin de vingt-cinq ans de carrière, il sait y faire et je le trouve toujours meilleur à chaque fois que je le revois (c'est la cinquième). Musicalement, on pouvait se poser la question par rapport aux chansons du dernier album, dont l'aspect symphonique est particulièrement poussé. Or, le groupe n'a pas les moyens de monter une superproduction hollywoodienne. Mais avec des claviers et des samples utilisés à bon escient, et surtout les excellentes conditions techniques offertes par le Metronum, ça fonctionne très bien. Du reste, "Titan" est la suite logique de ses deux prédécesseurs, tout en allant plus loin dans les orchestrations. Les nouveaux morceaux passent très bien l'épreuve de la scène et sont majoritaires (cinq sur onze morceaux joués), mais ne dénotent pas par rapport aux autres chansons. "War in Heaven", par lequel le groupe arrive sur scène, "Titan" ou "Prototype" n'ont rien à envier aux "Communion", "The Vampire from Nazareth" ou "Pyramid god". Le groupe est au taquet, et le public aussi, avec une belle ambiance dans la salle. Le nouveau batteur autrichien qui remplace Fotis Bernardos derrière les fûts n'a rien à envier à ce dernier.
Juste un reproche, par contre : les Grecs tournent purement et simplement le dos à leur passé. Seuls leurs trois derniers albums sont joués. Je les aime beaucoup mais pour moi qui ai découvert Septic Flesh dans les années 90, il manquait quelques vieux morceaux tels que "Science", "Sumerian daemons", "Eldest cosmonaut" (même si celle-là aurait fait bizarre) ou "Ophidian wheel". Mais c'était bien quand même !
Playlist de SEPTIC FLESH :
War in Heaven
Communion
Order of Dracul
A Great Mass of Death
Pyramid God
Titan
Prototype
The Vampire from Nazareth
Lovecraft's Death
Anubis
Prometheus
Après Septic Flesh, la salle va se vider en partie. La tendance du public à venir pour la première partie et à se barrer pour la tête d'affiche m'a toujours soûlé. C'est du manque de respect vis à vis du groupe. On n'est pas obligé d'aimer mais on peut au moins regarder le début, quitte à partir si on trouve ça mauvais... Enfin bref, ça fait une grosse centaine de personnes qui déserte la salle lorsque les Portugais arrivent sur scène. Ceux-ci n'ont d'ailleurs pas l'air dans leur assiette. On saura pourquoi le lendemain : le guitariste du groupe a perdu son père le jour même. Respect à lui en tout cas pour avoir malgré tout tenu la scène et joué ses parties à la perfection ! MOONSPELL n'a pas démérité. Fernando Ribeiro est toujours aussi charismatique, d'autant qu'il a parlé en français quasiment à chaque intervention. C'est d'ailleurs la première fois que je le vois autant s'adresser au public dans notre langue. Le décor de scène, également élaboré par Seth, est de toute beauté. Mais le problème principal de ce soir, c'est la playlist, composée pour une moitié d'extraits d'"Extinct", et pour l'autre moitié de titres de "Wolfheart" et "Irreligious". Tous les autres albums de la pourtant nombreuse discographie du groupe ont été zappés. Juste une exception dans la masse : "Nocturna", extrait de "Darkness and hope", et ce n'est pas vraiment le meilleur choix... J'aime beaucoup leur dernier album, personnellement. Mais Moonspell en a joué beaucoup trop alors qu'il n'est sorti que deux semaines auparavant. Pas étonnant dans ces conditions que le public ne suive pas trop, n'ayant pas eu le temps d'assimiler l'album. Et puis ces nouveaux titres, à l'influence gothic rock et cold wave assez marquée, jurent un peu avec ceux des premiers albums. Encore, sur "Irreligious", on peut retrouver des ambiance similaires, mais en comparaison avec les morceaux quasi black de "Wolfheart", on a l'impression d'avoir affaire à deux groupes différents. Exhumer quelques morceaux de "Sin pecado", à l'atmosphère assez proche de celle de du nouvel album (un "Second skin" aurait eu toute sa place dans ce set) ou d'autres plus récents comme "Scorpion flower" ou "Luna" auraient eu leur place et auraient apporté un peu plus de cohésion à l'ensemble. Là, on avait l'impression d'avoir affaire à deux groupes différents jouant le même show. Cette schizophrénie atteint aussi le public, qui est bien réactif sur les vieux morceaux et apathique sur les nouveaux. C'est dommage. J'aime beaucoup Moonspell mais avec une playlist aussi bancale, c'est difficile de ne pas rester sur une impression mitigée. C'est dommage. Par contre, le groupe mérite quand même un grand respect pour avoir tenu la scène malgré le drame familial qui a frappé un de ses membres.
Merci à SPM Production.
Playlist de MOONSPELL :
Breathe (Until We Are No More)
Extinct
Opium
Awake!
The Last of Us
Medusalem
Nocturna
Funeral Bloom
Domina
Malignia
Mephisto
The Future Is Dark
Vampiria
Ataegina
Alma Mater
Wolfshade (A Werewolf Masquerade)
Full Moon Madness
Même si Moonspell a eu plus de succès dans sa carrière, c'est quand même pour Septic Flesh que le public est venu et, au vu des prestations des deux groupes ce soir, ça se comprend un peu. Peut-être les Grecs auraient-ils dû assurer la tête d'affiche... Bon c'est pas tout mais la soirée n'est pas finie : Hirax joue en même temps aux Pavillons Sauvages et, le concert de Moonspell et Septic Flesh s'étant terminé avant 23h, soyons fous !!!
Comments:
Lire la suite...