Oyez ! Oyez ! Avis à la population. Le chapiteau du Zénith de Paris accueille la troupe du cirque ALICE COOPER pour une soirée unique. Boa constructeur, Frankenstein géant, guillotine, camisole de force et bien d’autres horreurs vous attendent. Entrez et laissez-vous guider par Monsieur Loyal, j’ai nommé Vincent Damon Furnier. Welcome To The Show !
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Nous arrivons alors que DORO est sur le point de terminer son set et nous profitons uniquement du classique « All We Are ». L’ovation qui accompagne la chanteuse et son groupe à leur sortie de scène laisse à penser que les spectateurs ont passé un bon moment. Les absents ont toujours tort.
C’est un zénith bien garni qui attend l’arrivée d’ALICE COOPER. Rien de mieux pour patienter que d’écouter…ALICE COOPER. La sono diffuse des titres qui ne seront pas joués ce soir (« Clones (We’re All) », « It’s Hot Tonight »…). C’est bien dommage mais il faut bien faire un choix parmi les 30 albums studios publiés par Alice depuis le début de sa carrière.
La salle est plongée dans l’obscurité. Deux clows maléfiques arpentent la scène et sonnent les cloches de la mort pour annoncer que l’heure est venue : le légendaire ALICE COOPER est là, juste derrière cette reproduction d’une gazette à la une évocatrice : Banned in France ! Alice Cooper. For deeds against Humanity.
Le ton est donné et le show commence avec « Lock Me Up » un titre rare extrait de l’album "Raise Your Fist And Yell" (1987) au cours duquel Alice reconnaît sa culpabilité pour les maux dont on l’accuse ( Alice Cooper, how do you plead ? Guilty ! ).
L’enchaînement avec le récent « Welcome To The Show » permet d’apprécier la scénographie particulièrement soignée. Le light show est de toute beauté et des rangées de leds sur le devant de la scène soulignent celui-ci. Quatre écrans situés derrière la batterie Glen Sobel permettent de ne rien rater du show car il se passe toujours quelque chose.
Quand Alice n’est pas aux avant-postes, c’est au tour de ses fidèles lieutenants d’attirer la lumière et les regards sur eux. Ce groupe composé de Ryan Roxie [guitare], Chuck Garric [basse], Tommy Henrikson [guitare], Nita Strauss [guitare] et Glen Sobel [batterie] est d’une redoutable efficacité. Leur énergie et leur entente est palpable et chacun se livre sans retenue. Nul doute qu’Alice tire sa force de ce clan qui l’entoure, sans oublier sa femme, Sheryl, qui interprète plusieurs personnages sur scène. Il sait pouvoir compter et s’appuyer sur ce roc pour délivrer, chaque soir, une prestation sans faille.
Mais pour le soutenir, au sens propre, Alice préfère utiliser une vieille béquille le temps de se rappeler sa jeunesse sur « I’m Eighteen » qui permet de ralentir (un peu) le rythme effréné du concert.
ALICE COOPER enfile les hits comme d’autres enfilent les perles et la soirée se poursuit avec le ‘poétique’ « Bed Of Nails » (« I’ll drive you like a hammer on a bed of nails »), un des hits de l’album « Trash » (1989). Depuis quelques années, le répertoire des années 80 et 90 a le vent en poupe et la set list de cette tournée ne fait pas exception. Aux côtés des incontournables « Poison », « Feed My Frankenstein » et « Bed Of Nails » (depuis 2019), nous avons droit à « Lost In America » extrait du magnifique album « The Last Temptation », « Hey Stoopid », de l’album du même nom, et « Snakebite ». Pour ce dernier, Alice est venu accompagner de son NAC préféré, un beau boa constructeur (ndr : quelques jours plus tard, les autorités allemandes interdiront la présence du boa sur scène. La set list se verra remanier et « Snakebite » remplacé par « He’s back (the man behind the mask)).
Le solo de batterie de Glen Sobel marque la fin de la première partie du show. Changement d’ambiance lorsque la pluie, l’orage et la brume s’invitent pour annoncer « Welcome To My Nightmare ». Deux autres titres issus du premier disque d’Alice Cooper en solo seront interprétés, « Cold Ethyl » et « Black Widow ». Ce dernier marque le début d’une séquence plus « théâtrale ». Les images projetées sur les écrans nous ramènent en 1975. Il s’agit de l’émission ‘Alice Cooper : The Nightmare’ diffusée sur la chaîne ABC au cours de laquelle l’acteur Vincent Price apparaît pour y narrer, comme sur disque, son ‘amour’ pour les veuves noires (‘Isn’t she lovely ?’). « Ballad Of Dwight Fry » verra Alice emprisonné dans une camisole avant de se détacher (‘I gotta get out of here’) pour être finalement conduit à la guillotine sous les yeux horrifiés des spectateurs ou, devrais-je dire, devant une marée d’écrans de téléphones. Je m’interroge toujours sur l’intérêt de vivre le moment présent par le biais d’un écran interposé. Finalement, personne ne profite de la scène, la faute à ces téléphones qui cachent la vue. Profitez simplement de l’instant et évitez de faire chier vos voisins avec vos écrans. Merci par avance.
Tel le Phoenix, Alice renait de ses cendres pour un dernier tour de danse avec un « Elected » survitaminé. Du haut de son pupitre, Alice entre en campagne électorale et invite le public à voter pour lui (A Troubled Man for a Troubled Times).
Les cloches de « School’s Out » sonnent déjà l’heure du rappel. Ballons et cotillons envahissent la scène et Alice en profite pour présenter les ‘gorgeous creatures’ qui l’ont accompagné. Un dernier salut du chapeau et la troupe quitte la scène alors que la sono diffuse « I’m Alice » du dernier album.
Après un tel show, nous ne sommes pas prêts d’oublier qui vous êtes, Monsieur Vincent Damon Furnier. Les années passent mais ne semblent avoir aucune prise sur ALICE COOPER malgré ses 76 ans. Merci pour cette soirée inoubliable et vivement le prochain concert !
Remember The Coop’
(PS : merci à Cécilie Bodin pour les photos)
Set list :
1- Lock Me Up
2- Welcome to the Show
3- No More Mr. Nice Guy
4- I’m Eighteen
5- Under My Wheels
6- Bed of Nails
7- Billion Dollar Babies
8- Snakebite
9- Be My Lover
10- Lost in America
11- Hey Stoopid
12- Drum Solo
13- Welcome to My Nightmare
14- Cold Ethyl
15- Go To Hell
16- Poison
17- Feed My Frankenstein
18- Guitar Solo
19- Black Widow Jam
20- Ballad of Dwight Fry
21- Killer
22- I Love the Dead
23- Elected
24- School’s Out
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