WACKEN OPEN AIR 2019 part 2

Détails: Écrit par Pierre31; Publication : 30 septembre 2019

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JEUDI 1er AOÛT - Cette première vraie journée, sous-titrée Night to Remember pour les grandes scènes et Night to Dismember (car uniquement des groupes de black et de death y jouent) pour le chapiteau, sera paisible et placée essentiellement sous les couleurs de la musique festive.

On la joue plutôt cool car il fait beau et chaud, il faut prendre des forces et et se balader un peu sur les nombreux stands offerts par le festival, et aussi profiter de l’espace VIP et de ses places assises et à l’ombre ! De toute manière, les concerts ne débutent pas avant le milieu de l’après-midi le jeudi donc on a le temps.

Puis direction l’Infield pour aller voir VERSENGOLD à la Louder. Ce groupe allemand était jusque-là un habitué de la Wackinger. Mais avec des albums récents qui se classent bien dans les chats des pays germanophones, ils prennent du galon et jouent donc sur une grande scène. Je n’avais encore jamais été les voir, ça va donc être l’occasion. Sur album, j’aime bien sans plus. C’est festif, agréable à écouter mais pas assez metal à mon goût. C’est plus du folk rock que du folk metal à proprement parler et les riffs ne sont pas assez acérés pour que j’écoute en boucle. En live par contre, ça passe crème. Grâce à l'énergie et l’envie qu’ils dégagent sur scène, le public est bien en jambes. Ca danse, ça chante en allemand et ça permet de débuter les concerts dans la joie et la bonne humeur.

On reste dans le folk pour aller soutenir un groupe français à la Wackinger. SKALD a sorti un excellent album avec "Le chant des Vikings". Dans le genre neofolk nordique, ils sont au top et ils valent largement les références du genre que sont Heilung ou Wardruna. Certes, ce n'est pas du tout du metal… Mais ça n'en est pas moins de l'excellente musique dont l'atmosphère et la puissance évocatrice s'en rapprochent. Et de toute façon, depuis le succès de Wardruna, groupe fondé par des membres de Gorgoroth, le neofolk nordique fait partie de la grande famille du metal! En tout cas, c'est un très bon moment que les Français nous offrent sur la scène médiévale de Wacken.

Après on retourne dans l'infield voir un bout de TESTAMENT sur la Faster. Je les adore mais je les ai vus de nombreuses fois et ils sont prévus à Toulouse dans quelques mois donc on ne se presse pas trop. C'est très bon quand même. Les thrasheurs ont un super son et enfilent les hits comme des perles. Ce groupe est une valeur sûre et ne décevra jamais. Je les aurais bien regardés en entier mais les groupes français à Wacken sont suffisamment rares pour être privilégiés. C'est tout le problème des clashs de programmation dans les gros festivals…

HAMMERFALL enchaîne sur la Harder. Les Suédois bénéficient d'un super accueil et ouvrent les hostilités avec "Dominion", chanson titre de leur dernier album qui n'est pas encore sorti. Puis ça enchaîne les hits ! Le groupe n'a pas fait que du bon dans sa désormais très longue discographie mais avec une playlist best of, c'est toujours un bon moment assuré car si dans quasiment tous leurs albums on trouve beaucoup de remplissage, chacun desdits albums contient une ou deux pépites. Tout ça mis bout à bout avec des titres des deux premiers albums qui ont fait leur succès, il y a de quoi faire. Et ça marche, le public répondant bien présent.

Joacim Cans est toujours un bon frontman, très communicatif, qui joue très bien avec la foule, en particulier sur "Let the hammer fall". En plus il est bien en voix. Le cap de la cinquantaine approche pour l'ensemble des membres de Hammerfall mais ils ont toujours bien le niveau.

Comme il y a un temps mort, c'est l'occasion de découvrir la nouvelle History Stage où se produisent les groupes de la Metal Battle. C'est un petit chapiteau, et la scène est constituée des éléments de la scène utilisée par le festival dans ses débuts. C'est VARANG NORD qui s'y produit. Ce groupe est le représentant de la Lettonie. Ils chantent dans leur langue et pratiquent un pagan metal de très bonne facture, tantôt guerrier, tantôt festif. Ils sont tellement bons qu'ils vont d'ailleurs gagner la Metal Battle !

A la Wackinger, ça va être festif aussi avec FIDDLER’S GREEN. Ces Allemands ont une longue carrière derrière eux et leur Celtic punk festif est d'une efficacité sans pareil. Ça chante ça danse avec des refrains repris en chœur tout le long.

Puis retour à l'Infield pour la tête d'affiche avec un monde fou. En effet SABATON a annoncé un concert spécial. Les 30 ans de Wacken correspondent en effet aux 20 ans de Sabaton et les Suédois ont annoncé que ce concert serait quelque chose d'inédit et d'extraordinaire. Inédit ? Non : Savatage l'avait fait en 2015, et c'était tellement fabuleux que je comprends que ça ait pu donner des idées. Extraordinaire ? Pas autant que ce que Savatage avait pu faire. J'en attendais peut-être beaucoup aussi. Moins fan de Sabaton qu'il y a quelques années, je n'ai cependant jamais douté de leurs capacités à faire un gros show. De plus, ils avaient démontré au Hellfest, en remplaçant Manowar au pied levé suite aux caprices des pseudo-rois du metal, que leur statut de tête d'affiche de gros festival n'était pas usurpé. Alors au vu des capacités scéniques de Sabaton et des moyens que Wacken leur mettait à disposition, je pensais que ça allait être énormissime.

On est placés du mieux que l'on peut. La foule est particulièrement dense à ce concert. J'ai un certain nombre de gros festivals au compteur dont beaucoup de Wacken, et j'en ai rarement vus où il était aussi difficile de bien se placer. Alors même que Wacken est un festival où, malgré la foule, on arrive à circuler remarquablement bien. Là le but était d'être entre les deux scènes. Nous y sommes arrivés, juste après les consoles. Et c'est quand nous y arrivons que retentit "The final countdown" en intro et que le groupe arrive, comme toujours, sur "Ghost division". C'est là aussi que la nuit tombe et que le crâne de vache géant entre les deux main stage s'enflamme (ce qui est toujours un moment magique). Et le groupe va faire une belle prestation avec tous ses anciens membres invités à des retrouvailles sur scène, un énorme tank en fond et un choeur d'une trentaine de personnes. Le concert va durer deux heures avec gros light show, pyros, et aller et venues d'une scène à l'autre d'un Joakim Brodén toujours au taquet.

Mais est-ce que le show nécessitait vraiment l'utilisation des deux scènes ? Pour moi, la réponse est non. En 2015, pour Savatage, c'était justifié par un concert commun avec le Trans Siberian Orchestra pour un des concerts les plus grandioses qu'il m'ait été donné de voir. Là, c'est clairement en-dessous. Mais surtout, je ne vois pas ce qui justifiait l'utilisation des quelques 200 mètres des deux scènes. Je pense que le concert aurait même été plus efficace sur une scène simple. Bref, un très bon concert de Sabaton avec en prime une très bonne setlist mais pas le truc grandiose et unique auquel je m'attendais.