J’aime les coïncidences, et en l’occurrence, j’ai découvert quelques titres de cet April Rain, pluie d’avril donc, ce premier avril, sur scène à Toulouse, et fut complètement séduit par Charlotte Wessels et son équipe.
Après quelques jours d’écoute intensive, le hasard a fait que j’ai écris cette chronique ce onze avril, jour de mon anniversaire, et par ailleurs jour d’une grisaille rare sur Toulouse, sous une pluie continue, et emblématique du thème de l’album. La mélancolie météorologique du jour n’a eu d’égale que celle dégagée par la ballade On The Other Side, mélancolie des violons et du chant à peine voilée par l’électricité passagère d’un solo de guitare.
N’en concluez pas que les Néerlandais se soient résignés avec fatalisme à la morosité d’une de ces journées pluvieuses, au contraire, ils marquent avec Control The Storm une volonté pugnace de contrôler les débordements météorologiques, et pour exploser une couverture nuageuse apparemment impénétrable, les riffs plombés de Ronald Landa s’imposent comme autant de flèches, appuyés par le chant de Charlotte dopé par les chœurs, et transcendé par le chant agressif du chanteur-bassiste Marco Hietala de NIGHTWISH, invité aussi sur le mid tempo Nothing Left.
Pour lutter contre cette morosité, tous les moyens seront utilisés, comme le formidable April Rain, single qui ouvre avec emphase l’album, avec un métal symphonique parfois heavy, tout en contraste avec le chant pop de Charlotte, un peu dans le sillage de NIGHTWISH dans sa version actuelle, un côté pop encore plus accentué sur le festif Invidia, au refrain imparable. Et quand la monotonie semble prendre le dessus, Virtue And Vice oppose un violent contraste entre le chant candide de Charlotte et les grunts rocailleux du guitariste Ronald, les pleurs des violons avec l’électricité du solo, arme redoutable pour percer les structures nuageuses. Seul Start Swimming cède un peu à la grisaille, bien vite oubliée au cours de Lost ou I'll Reach You.
Cette pluie d’Avril ne se révèle donc pas vraiment terne, mais plutôt porteuse d’un enthousiasme tout printanier, propice à nourrir le gonflement des bourgeons et l’éclosion de fleurs, parmi lesquelles Charlotte bien sûr, la sève étant apportée par la force de composition du claviériste Martijn Westerholt. Westerholt comme Robert Westerholt, le guitariste fondateur de WITHIN TEMPTATION ? Mais oui, je m’aperçois que le charme mélodique du groupe m’a fait oublier les présentations habituelles du début de chronique, j’aurais ainsi pu préciser que Martijn est le frère de Robert, qu’il a lui-même fait partie de WITHIN TEMPTATION .
J’aurais pu ajouter qu’il en était parti en 2001, car il souffrait du Syndrome de Pfeiffer, et qu’il a débuté DELAIN en 2002, une thérapie qui l’a remis sur les rails et qui s’était concrétisée par un premier album, Lucidity, dont le succès appelait forcément une suite. Vous l’avez compris, ce deuxième épisode ne démérite pas, bien au contraire, cette pluie d’avril vivifiante appelle elle-même une autre suite, car il est bien connu qu’après la pluie vient le beau temps !
Highlights : April Rain, Invidia, Virtue And Vice, Control The Storm, On The Other Side...
Tracklist : | Line Up: |
Label : Sortie : Production : | Roadrunner Records 30/03/09 n/a |
Discographie : |
Lucidity (2006) April Rain (2009) We Are The Others (2012) The Human Contradiction (2014) |
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