Ayreon sort un double album ! Ça tombe bien j'ai un double avis sur ce groupe, avis opposés : un yin et un yang !
Tout d'abord, autant l'avouer, je n'ai que 3 albums de Arjen Anthony Lucassen. Mais ne peut-on apprécier un Cheval Blanc, même si on n'en a jamais goûté ?
Commençons par le 'négatif' !
A mes oreilles, Ayreon est un vrai juke-box de quasiment tous les genres de métal épique.
On retrouve du Blind guardian, du Helloween, du Nightwish, du Queen, du Rainbow, du Yes, ou tout groupe celtique etc … il ne se passe pas une note, sans que cela ne nous renvoie à divers groupes. Si tu as envie de t'écouter du Tout en Un, c'est Ayreon qu'il te faut. Toutefois, le maestro y apporte quelques touches de modernité avec des passage électro.
Mais la ressemblance est d'autant plus nette, quand le chef d'orchestre maintient ses prestigieux invités sur le terrain de leur groupe respectif. Le comble étant d'embaucher Tobias Sommet, déjà très présent sur ses propres opéra métal, et dont on doit se farcir sa voix aussi ici, si on ne l'aime pas ; Aucun intérêt. Quoique étonnement, il me paraît moins pénible ici. On aimerait au moins que Lucassen les amène sur des terrains inhabituels, comme il le fit avec le trop regretté Steve Lee (Gotthard) dont la performance sur 01011001 reste encore gravée dans ma mémoire. Plus facile à dire qu'à faire, je sais. On pourrait aussi regretter l'absence de vocalistes rocailleux comme Jorn Lande, un Mark Storace ou une Noora Louhimo. Car on œuvre ici dans le Soprano avec comme point d'orgue une Floor Jansen en feu. La prochaine fois peut être ?
Juke box aussi de son propre répertoire : il est courant d'entendre des mélodies déjà usées dans ses albums précédents. Il fait même des clins d'oeil assumés à son propre répertoire, notamment sur le titre The Source, avec une partie 01011001 ! Probablement le code source ? A sa décharge, quel groupe ne s'auto-plagie pas à un moment dans une si riche carrière ? L'homme justifie cela par la 3ème partie d'une trilogie. Logique donc qu'il y ai quelques références musicales aux albums précédents.
Bref, quand j'écoute du Ayreon, j'ai l'impression d'entendre une compilation. Toutefois, les voix les fabuleuses orchestrations et une touche de modernisme apportent la valeur ajoutée. Ce qui n'est pas un moindre mal.
Mais je dois être d'humeur mesquine, car Arjen Anthony Lucassen est un précurseur en terme d'Opéra Métal, et on ne réunit pas régulièrement une telle brochette de stars, si on n'avait pas un tant soit peu de talent.
Le positif donc !
Et ce qui me marque sur cet album, ce sont les performances vocales. Ô bien sûr, connaissant le talent des vocalistes, cela en est presqu'un euphémisme. Mais comme dit plus haut, on restait dans un registre connu, voire intimiste, notamment sur Guilty Machine … et puis souvent dans ce genre de projets, les vocalistes évitent de se tirer trop la bourre, et restent dans un certain ''savoir vivre''.
Ici, ça déménage sévère (l'intro de Aquatic race). Les choeurs fusent, et sont juste grandioses. Les octaves explosent, et on pourrait s'attendre à des dégâts sur scène, si ce projet osait réellement s'y produire sur une longue tournée* à l'instar d'un Tran-Siberian Orchestra. Bref, le talent des vocalistes n'est plus à vanter. On œuvre ici dans le top niveau de la volupté vocale.
Alors quand les gosiers s'évertuent aussi bien à la tâche, Arjen Anthony Lucassen leur a offert de bien belles compositions pour se dégourdir les polypes. Evidemment les orchestrations sont au rendez vous : du pur nectar ! C'était bien le minimum, cela coule de source (ok je sors). Les solo sont excellents. On a même droit à une intervention de Paul Gilbert. On tient là au final probablement un des meilleurs albums d'Ayreon.
Parce que l'autre point fort de l'album, c'est qu' Arjen Anthony Lucassen maîtrise de mieux en mieux les enchaînements des parties dynamiques aux parties planantes, alors qu'à une époque, certaines parties ressortaient assez pompeuses à mes oreilles. On touche ici la perfection dans l'alternance, tout en conservant le fil conducteur, là où un Dream Theater se perd parfois. A aucun moment, on ne décroche. Et ce même s'il manque un titre 'hit'. Bref ce travail d'orfèvre s'écoule et se boit comme du petit lait, normal pour une source.
L'oeuvre commence d'ailleurs très fort avec un titre d'ouverture de 12mn : épique à souhait, aux orchestrations et ambiances diverses justes magnifiques, passant tantôt du tellurique à l'intimiste, puis au reggae pour varier les couleurs, le tout dans une harmonie à faire pâlir de jalousie les plus grands auteurs de musiques classiques, tant les prestations vocales que les solos ou accompagnements sont justes exquis. Frissons garantis ! Un album qui s'écoute au casque, et qui mériterait d'être diffusé en salle de cinéma pour jouir pleinement d'une acoustique totale.
Il est inutile de poursuivre en détail ou titre par titre, le descriptif de cet album : le premier titre résume à lui seul ce que sera tout l'album : un pur chef d'oeuvre ! Du grant art !
Je ne saurai donc vous dire si c'est le meilleur opus de ce maestro, mais à coup sûr un de ses meilleurs, et probablement un des meilleurs du genre. Alors si vous ne deviez posséder qu'un seul album de ce maître d'oeuvre hors pair, ce sera vraisemblablement celui-ci. Et puis si un jour notre Education Nationale devait proposer une œuvre pour initier nos mômes à la musique, plutôt que l'indigeste Eurovision, rien ne vaut pour cela que leur présenter la Source. Point barre !
Label : | Mascot Label Group |
Sortie : | 28/04/2017 |
Production : | Arjen Anthony Lucassen |
Discographie : |
The Final Experiment (1995) |
Liens multimédia - videos | SITE OFFICIEL |
Notes des visiteurs : |
Note des visiteurs :
Comments:
Commentaires
S’abonner au flux RSS pour les commentaires de cet article.