La question existentielle du jour : que peut bien faire Emppu Vuorinen, le guitariste de NIGHTWISH, de son temps de libre ?
A l’écoute de cette galette, on serait tenté de répondre : produire un ou le meilleur album d’AOR de ces deux dernières décades. Car c’est bien de cela dont il s’agit ici. Alors quelle est la recette miracle utilisée pour relancer un genre qui s’essoufflait un peu, à l’image du groupe emblématique JOURNEY, dont l’album de 2005 avait déçu bon nombre de fans. Il y a d’abord un travail d’écriture qui est proche de la perfection, dans la mesure ou tous les morceaux ont un intérêt, autrement dit il n’est pas question ici de remplissage. Ce travail est basé sur le hard FM pratiqué dans les années 80, dans la filiation de Journey, mais aussi de VAN HALEN dans sa période Jump (1984), notamment dans la façon d’utiliser les claviers, avec luxe d’idées actuelles qui rendent ce son FM très contemporain, pour ne pas dire intemporel. Le deuxième atout, outre les qualités connues dans Nightwish de Vuorinen à la guitare, provient du talent formidable du chanteur Pekka Ansio Heino, qui oeuvre par ailleurs dans le groupe de heavy metal mélodique LEVERAGE. S’il fallait définir son style, disons qu’il est à la croisée des chemins entre MEAT LOAF et Robin Zander de CHEAP TRICK. Troisième atout, les très belles parties de clavier de Tomppa Nikulainen tout à fait dans l’esprit des 80’s, mais avec une touche plus moderne. La production est très bonne, la section rythmique également, à noter que le batteur ne fait pas partie du line up officiel du groupe. La mise en bouche est immédiate dès l’intro au clavier de Break Out, puis une montée en puissance et la mise en place de la rythmique puis de la guitare, soit une bonne minute, la machine se met alors à tourner à pleine puissance avec un rythme soutenu, un premier refrain très percutant, des tourbillons de claviers, des chœurs aux bons endroits, un solo de guitare bref mais incisif, le tout se terminant par une explosion comparable à un feu d’artifice. Puis c’est une intro au clavier annonçant le morceau romantique, Valerie, qui va ravir toutes les Valérie de la planète, tant cette déclaration là a du style, sur un mid tempo avec un solo de guitare et un refrain craquants. Une sirène, il y a le feu, mais ce feu là, il est dans la musique de I'm On Fire, ses claviers esquissant une superbe mélodie que vous allez fredonner avec Heino sans modération. Avec Love Goes Down vient le moment de l’exercice classique de la ballade, exercice à haut risque d’endormissement quand il est pratiqué sans imagination, l’écriture évite ici cet écueil par une légère variation de tempo, après une phase acoustique piano guitare, sur laquelle Pekka Heino module sa voix dans les basses, montrant toute la palette émotionnelle de son registre, le tempo s’accélère très légèrement, et le clavier se fend d’un beau solo au milieu de belles lignes mélodiques. Après ce moment de calme, Devil's Daughter remet le turbo sur le tempo et nous offre en plus un bel échange de solos clavier-guitare, et surtout nous conduit vers le nouvel hymne AOR Midnite Queen, qui fera sans doute un malheur en concert et qui mériterait de squatter les ondes radio, tant il est festif. Puis c’est à nouveau la fête des amoureux du clavier avec une belle intro d’abord au synthé puis dans le style de Jump de Van Halen et un autre refrain des plus accrocheurs. Et les moments forts se succèdent encore sans le moindre ennui, la moindre faute de goût, en jouant sur les tempos, avec Lover Tonite dans les mids, Spanish Eyes, une nouvelle ballade qui alterne aussi les rythmes, et le final Kill City Kid, tout en puissance, où l’AOR se veut presque hard, notamment avec un solo rageur.
Le verdict est donc sans appel, il s’agit là de l’une des meilleures productions que l’AOR nous ait offert depuis bien longtemps, la note au dessus de 95, que je réserve avec parcimonie (il y en a pour l’instant très peu pour 2006) aux grands classiques, suivant le code Rockmeeting, est largement justifiée. Ce serait d’ailleurs une faute que de réserver cet opus aux seuls amateurs de l’AOR, il devrait aussi plaire aux amateurs de métal, hard rock mélodique et plus généralement de rock festif, c’est bien le propre des grands albums que de s’affranchir des étiquettes.
Highlights : tous
Label : | Spinefarm |
Sortie : | 21/06/2006 |
Production : | n/a |
Discographie : |
False Metal (2006) |
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