Si je devais faire la liste des projets dans lesquels les membres de SONS OF APOLLO ont œuvré, je serais sûrement bien en dessous de la réalité tant elle me semble interminable.
Mais, même si le pedigree de ce groupe attire l'attention, il donne aussi matière à se méfier, le résultat de ce genre de réunion de mercenaires étant souvent en dessous des attentes, les talents individuels n'étant pas toujours cumulables.
God Of The Sun et son intro sont de natures à attiser la curiosité : chouettes plans de clavier, riffs de guitare bien heavy. Jeff Scott Soto et sa voix caractéristique débarquent après 2 minutes 30 secondes pour recadrer tout ça et nous ramener en terrain connu vers un Hard Rock/Heavy plutôt classique, la filiation avec les géants des années 70/80 (Led Zeppelin, Deep Purple, Rainbow, Van Halen,…) y est une évidence. Au milieu de ce long morceau (+ de 11 minutes) un déchaînement instrumental vient confirmer que les tricoteurs de service ne sont pas là pour rigoler.
Une bonne partie des titres (Coming Home, Labyrinth, Alive, Lost In Oblivion, Divine Addiction) sont à l'image de cette entame : des passages techniques et des envolées instrumentales articulés autour d'un Hard Rock/Heavy Metal traditionnel et mélodique. La voix de JSS n'est sûrement pas étrangère à cet ancrage dans un style qu'il pratique depuis des lustres. Par contre, lorsque ses collègues s'emballent pour offrir de furieuses parties instrumentales, la palette de styles abordés s'étend considérablement : du Metal, du Prog et beaucoup de Jazz-Rock/Fusion, notamment dans les lumineuses interventions de Bumblefoot, les sonorités caractéristiques des parties de claviers de Derek Sherinian et le jeu de basse si identifiable de Billy Sheehan. C'est d'ailleurs une des caractéristiques que je préfère dans cet album. De son côté Mike Portnoy porte tout ça de son jeu puissant et varié. Opus Maximus, instrumental d'une bonne dizaine de minutes, clôt ce Psychotic Symphony et semble être l'exutoire ultime de ces virtuoses. Il fleure bon le combo dans lequel Portnoy et Sherinian se sont rencontrés, DREAM THEATER.
Ce premier album de SONS OF APOLLO est pour moi un bon album, assez classique dans ses parties chantées mais plus original dans sa dimension instrumentale. En revanche, il se retrouve un peu le cul entre deux chaises oserais-je dire. Le groupe va t'il réussir à contenter ceux qui aiment l'un ou l'autre de ces partis-pris musicaux ou au contraire effrayer tout le monde ? Les critiques semblent assez partagées, ceux lui trouvant des défauts regrettent la débauche de technicité ou au contraire son aspect trop consensuel, trop classique et son manque d’originalité.
Label : |
Inside Out Music |
Sortie : |
20/10/2017 |
Production : |
The Del Fuvio Brothers (Derek Sherinian et Mike Portnoy) |
Discographie : |
2017 : Psychotic Symphony |
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Comments:
Commentaires
Pour une rare fois, les dieux ont trouvé des émissaires dignes d'eux.
Apollo étant celui de l'art, on a ici les meilleurs de ce qui se fait dans l'aor et le métal technique.
Aussi, avec des saints comme Soto, Portnoy, Sheehan, Sherinan et Bumblefoot, on sait qu'on aura des évangiles précis. Même si parfois, avec le temps, les différentes traductions peuvent tendre à nous perdre ; ici, point de crainte ! La mélodie reste bien présente comme ligne directrice à ce métal prog, héritier du meilleur d'un Dream Theater, avec notamment des refrains mélodiques qui est la marque de fabrique du chanteur aor.
On a même un titre, Divine addiction, qui rappelle d'autres dieux sculptés dans le rock, les membres de Deep Purple, grâce à un Sherinan qui retrouve son élément, ressuscité de sa faible utilisation dans Black Country communion, et qui sur ce titre s'empare de l'orgue hammond. Décidement, Sherinan aime bien communier … bientôt membre dans Stryper ?
Musicalement, tous les titres sont des offrandes. Seule la voix de l'oracle peut surprendre, tant on est habitué à un type de voix pour ce genre. Mais au final, après plusieurs écoutes, on finit par se prosterner. D'autant qu'au final, ce mélange de cette voix, les mélodies et la virtuosité présentes, nous rappelle aussi les anges connus chez Symphony X, ou plus éloigné dans la nuit des temps, chez Talisman, pour ceux qui ont connu Soto avec le regretté virtuose bassiste, Marcel Jacob. RIP.
Quelque soit votre religion, avec de tels représentants, la messe sera bien dite. Amen !
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