Un an pile après leur performance dantesque au Hellfest, les HOLLYWOOD VAMPIRES reviennent avec leur 1er vrai album studio.
Sur le papier c’est le meilleur groupe du monde en activité ( Alice Cooper + Joe Perry + la doublure vocale de Steven Tyler + Jack Sparrow en personne ! ) mais que n’a t’on pas entendu comme déferlement de critiques à leur égard… Les haters de tous poils s’en étaient même donné à cœur joie à la sortie de l’album éponyme en 2015: « C’est un tribute band de luxe mais sans âme, une énième cash machine incapable de faire du neuf, un recrutement biaisé ( comprendre par le haut et sans l’apprentissage ) de Johnny Depp, la tête de gondole rêvée des années Instagram, pour un groupe de rock carrément banal ! ». Bon, c’est vrai que le procédé est certainement de nature à énerver les autres groupes qui luttent sans cesse et à armes inégales pour tenter d’émerger du néant de la réalité virtuelle des GAFA, mais les grincheux vont devoir se raviser car HOLLYWOOD VAMPIRES prend cette fois la bonne mesure de son enjeu.
Vont-ils pour autant réussir la mission impossible de redonner vie à un concept sensé célébrer les morts, aussi illustres soient-ils ? Commençons par tuer dans l’œuf les critiques aveugles : Rise ne contient que trois reprises pour dix titres originaux. Si nous avions déjà eu un aperçu de la force de ces créations originales ( I want my now/ Who’s laughing now et The Boogiemen Surprise déjà interprétés en exclusivité l’été dernier ), on a maintenant la preuve par 13 que HOLLYWOOD VAMPIRES c’est du sérieux et du costaud ! La pochette couleur saumon et l’artwork rappelle évidemment le Never Mind The Bollocks des Sex Pistols… Pour ces champions toutes catégories du Hard-Rock, l’idée était de paraître le plus spontané possible sans formats préétablis et sans dilettantisme aucun ( parce que pas le genre de la maison ).
L’autre challenge était de réunir tout ce beau monde en même temps, l’album a donc été enregistré dans les conditions du live à divers endroits du globe dont Le Plat de la Tour en France ! Urgence immédiate, danger maîtrisé, saillies rock’n’roll qui giclent des doigts de Joe le magnifique…
Le brelan d’as qui ouvre l’album prouve qu’Alice Cooper n’a nul besoin d’un Bob Ezrin pour réaliser un grand disque aujourd’hui ! Cela me rappelle d’ailleurs une conversation que j’avais eu avec Tommy Henriksen, son homme de main au sujet du dernier Coop’ Paranormal : « On était parti sur quelque chose de beaucoup plus rock’n’roll et un jour Ezrin a ramené Larry Mullins Jr. et pleins d’autres gars tombés de son carnet d’adresse ! ». C’est le plantage relatif de Paranormal qui a donc permit ce Rise en forme de renaissance aujourd’hui. Mais attention HOLLYWOOD VAMPIRES n’est pas non plus une auberge espagnole mais bien le bébé exclusif de Cooper et Henriksen, producteur du projet avec quelques piges de luxe : Jeff Beck par exemple qui illumine Welcome the bushwackers de son approche 60´s ( on croirait entendre Brian Setzer mais non, c’est bien Joe Perry qui s’y colle derrière !), Git from round me et New threat sont de purs morceaux Cooperiens, mais le meilleur est sans doute Mr Spider avec son orchestration luxuriante qui rappelle la période The last temptation. People Who died, un rock’n’roll barré du Jim Caroll band est irrésistible avec un Joe Perry faussement en roue libre et vraiment hors des codes établis ( seul un autodidacte comme lui peut se permettre ce genre de sorties ! ). La voix cinématographique de Johnny Depp est parfaite sur Heroes, elle lui permet d’incarner le chef d’oeuvre de Bowie sans en faire des tonnes. Coup de chapeau également à la rythmique de l’ombre ( Henriksen donc, Glen Sobel qui joue avec le Coop’ depuis 10 ans déjà et Chris Wise qui a joué avec Ace Frehley et Mick Jagger mais jamais en même temps ! ) qui offre à HOLLYWOOD VAMPIRES une assise dynamique en forme d’écrin virevoltant. Enfin il est incroyable de constater qu’à 71 ans passé, Alice Cooper conserve toute sa fraîcheur et une approche exigeante de son œuvre entre rocks étincelants d’inspiration 70´s et textes à la rancœur faussement cynique mais foncièrement divertissante. Et puis le disque se referme sur un spoken word à 4 voix désabusé et cinglant, une leçon de vie qui rappelle le Paraguay d’Iggy Pop sur Post Pop Depression…
Rise est sans problème le disque de l’été 2019 sorti par le plus grand hasard le 21 Juin !
Tracklist :
01. I Want My Now
02. Good People Are Hard to Find
03. Who's Laughing Now
04. How the Glass Fell
05. The Boogieman Surprise
06. Welcome to Bushwackers (feat. Jeff Beck + John Waters)
07. The Wrong Bandage
08. You Can't Put Your Arms Around a Memory
09. Git From Round Me
10. Heroes
11. A Pitiful Beauty
12. New Threat
13. Mr. Spider
14. We Gotta Rise
15. People Who Died
16. Congratulations
Discographie :
HOLLYWOOD VAMPIRES (2015)
Rise (2019)
Live In Rio (2023)
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