Comme une claque dans la gueule…Voilà l’effet que vous procurera ce récit du style de vie et de la mort de l’immense BON SCOTT très éloigné des fantasmes générés par le rock’n’roll dream, comme un The Dirt pour de vrai mais sans complaisance ni volonté d’en tirer le moindre profit ou autre avantage scénarisé, juste marcher sur le chemin de la vérité !
Ceux qui voudraient glorifier un lifestyle à base de déglingue glamour et porno-trash devront se raviser. Car dans cette histoire, l’envers du décors est moins glorieux et le principe de réalité s’impose à la fin, le reste relevant finalement d’un opportunisme voyeur et malvenu…
The Last Highway décrit le parcours d’un homme solitaire qui s’est isolé des autres à force de dépendances, d’usages de psychotropes et autres liqueurs alcoolisées. Il recueille des témoignages récents de personnes qui ont connus personnellement BON SCOTT à des degrés divers : Amis, sex-friends, roadies, dealers, rockers connus, managers mais sans les membres d’AC/DC qui comme à leurs habitudes ne s’expriment pas ou peu sur le sujet. Ce travail de fourmi qui reconstitue les 3 dernières années et les dernières heures de vie du plus grand frontman de l’histoire a pour but de démêler le pourquoi du comment… Car la mort de BON SCOTT sur la banquette arrière d’une Renault 5 à Londres le 19 Février 1980 reste une des grandes énigmes du Rock tellement elle est indigne d’une telle légende !
C’est ce que Jesse Fink s’est proposé de décortiquer à la manière d’une enquête de police. On sort rincé à la lecture de ce parcours terrifiant mais dénué de sensationalisme, de même qu’on y apprend aussi quelques vérités :
Oui, BON SCOTT avait du mal, de plus en plus de mal avec le fonctionnement autarcique des frères Young ( Georges, Angus et Malcolm ) qui tournait parfois à la dictature ou du moins en sa défaveur unilatérale. Il se sentait exclu des décisions du groupe par le groupe lui- même et son management.
Oui, BON SCOTT épuisé par des années d’alcools et de drogues illicites avait prévu de quitter AC/DC une fois les fruits du succès récoltés… C’est à dire vers la fin 1980 après une ultime tournée en support du prochain album en pré-production à l’époque. Bien que concernés par les excès alcoolisés de leur chanteur non… Les membres et le management d’AC/DC n’ont jamais été jusqu’à préconiser un accompagnement thérapeutique pour Bon, parce qu’ « ils l’avaient toujours connu comme ça ! ».
Oui, BON SCOTT a bien contribué à l’écriture de Back in Black contrairement à la version officielle du groupe, les protagonistes concernés affirmant de manière irrévocable que des textes comme You shook me all night long, Have a drink on me ou Given a dog a bone ne pouvaient être que l’oeuvre de BON SCOTT et personne d’autre. Cette dimension story-telling de ses textes est difficile à cerner pour les non-anglophones que nous sommes, elle n’en est pas moins géniale. Et c’est vrai qu’avec Sink the Pink ( pas un cocktail exotique ! ) ou Let’s play ball ( rien à voir avec la pétanque ! ), on a pu constater par la suite comme une déperdition de qualité sinon littéraire, en tout cas poétique dans la prose d’AC/DC ! Manque de bol le carnet de notes de BON SCOTT a très vite disparu après sa mort, probablement subtilisé par Peter Mensch sur ordre des frères Young.
Oui, BON SCOTT est mort d’une surdose occasionnelle d’héroïne mélangée à une énième cuite de Scotch et… Non, la nuit du 19/02/80 n’était pas spécialement glaciale mais plutôt douce pour un mois de Février londonien. Il est mort étouffé dans son vomis au petit matin et non pas après une nuit entière passée dans cette bagnole refroidie de fabrication française. Enfin, 2 personnes étaient bien présentes en voiture avec BON SCOTT: Le tristement célèbre Alistair Kinnear et l’épouse de Pierre Perret (t), leader des Only Ones. Dans Ton Dernier Acte, Bernie Bonvoisin affirme que s’il avait été là…« du commun au trépas/ Tu n’aurais jamais franchi le pas »… Sauf que l’héro, c’est autre chose qu’un simple binge- drinking ! Mais aussi que…« La rançon de la gloire se paie assis au bar »… Un Bernie qui ne recevra finalement jamais les traductions de 8 titres de l’album Répression ( pour sa version anglaise ) pourtant finalisées par son pote BON… « Peter Mensch était un trou du cul », merci pour l’info Bernie ! La triste vérité est que BON SCOTT avait besoin de cette dope pour incarner le monstre surnaturel du rock qu’il était devenu. Au fond c’était un homme de cœur, sensible et perclu de doutes, devenu Rock-Star un peu par accident.
Ce récit perturbant est à l’image de la trajectoire brisée du fantastique BON SCOTT: Généreux, faillible et dramatiquement humain ! Pour votre information, il est décédé avec seulement 30 000 $ en banque… Pas de quoi énerver Madame Hallyday, donc. Y a t’il quelqu’un pour offrir ce livre addictif sur les addictions au Docteur « Metal Horns » Karila ?
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