Mais qu’est-il donc arrivé à Ted Nugent? A force de formules assassines sur l’administration Obama, de déclarations à l’emporte-pièce sur le port d’armes et les réfugiés, cette légende du hard US fervent défenseur de Trump est devenu infréquentable tel un Dieudonné Hard-Rock et en serait même réduit à devoir constater des interdictions de concerts sur ordres préfectoraux mais…What the fuck Ted ?
Déjà un jour, il faudra lui expliquer que la politique, ça ne sert à rien. Que seul le rock’n’roll peut sauver des vies ! De 1975 à 1980, c’était bien le Ted Nugent band qui dominait la planète hard mondiale avec Aerosmith et Kiss ( et Van Halen en embuscade ) juste avant le hold-up d’AC/DC et ses 5 millions de copies écoulées en 1981 aux USA seulement… Ah, la douce époque où les disques se vendaient par wagons entiers ( et pleins ). Et quelle puissance scénique ce Nuge hystéro, démago mais faussement déglingo ! Il est issue de l’école de Detroit là où tout commença dans les années 60, Motown… Ce creuset R&B, un vivier soul dans lequel Ted puise encore ses idées aujourd’hui, quelques 60 ans plus tard. Pas étonnant que la région ait engendré une génération de monstres et performers scéniques hallucinants: MC5 ( surtout ne ratez pas le retour de Wayne Kramer à Paris le 14 Novembre ou encore mieux, 2 jours avant avec Michael Monroe à Londres ! ), Iggy and the Stooges, the Frost, Alice Cooper, Grand Funk, Bob Seger… Avec ces allumés notoires, c’était l’assurance de feux d’artifices scéniques et autres tueries soniques généralisées.
Nugent produit le gros de ses chefs d’œuvres de 1975 à 1981 et là, tout est à prendre dans l’ordre comme dans le désordre. Ted de lard n’en fait qu’à sa tête ( souvent à ses risques et périls…) mais il n’en demeure pas moins un pilier du Hard-Rock classique. Qu’il est pourtant difficile à priori de sonner original avec pour bagage Motown et Chuck Berry: C’est ce que Ted Nugent est parvenu à faire à la manière d’un AC/DC plus technique et mature. De personnalité Théodore ne manque pas et pour jouer pied au plancher, il dispose alors du groupe le plus sexy de la planète ( fabuleux Derek St Holmes et Rob Grange ! ). C’est bien simple hormis Thin Lizzy, Lynyrd Skynyrd ou Foghat, je ne vois personne d’autre qui pouvait prétendre à cette synthèse-là… A ce rêve éveillé parfait ! Le Nuge va puiser loin dans son âme d’enfant pour décocher des solos lumineux devant une forteresse rythmique quasi-militaire. Mais dans les années 80, Nugent finit par fatiguer tout le monde ( à commencer par ses musiciens ) à vouloir raccrocher systématiquement les wagons de la FM jusqu’à la faute de goût Damn Yankees ( sur l’échelle de Nugent bien sûr! )… Et ni Charlie Huhn ( aujourd’hui chez Foghat ), Brian Howe ( Bad Company ), Dave Amato ( Reo Speedwagon ), Jack Blade ( Nightranger ) ou Tommy Shaw ( Styx ) ne parviendront à enrailler la chute des ventes et des audiences. Le Ted s’était même tellement planté sur son tour 1988 qu’il ne reviendra plus jamais en Europe, sauf pour des ones-off allemands ou suédois. Je me souviens l’avoir rencontré sur un tournage M6 alors qu’il soutenait dur comme fer que sa dernière livraison en date ( Lick’em, tombée en désuétude dès sa sortie…) valait tous les Gonzos du monde ! Un Ted en mode promo qui marchait littéralement sur sa tête, donc… Il s’est bien reprit en 1995 avec le superbe “Spirit of the wild” au son très organique, épaulé par un Derek sur le retour et débarrassé des contingences du music-business. Vint ensuite le brutal mais excellent Craveman en 2002.
Aujourd’hui, Nugent sort donc un album sans objectif particulier ni enjeu de conquête de marché. Alors oui, c’est over-indulgent, égotique, pas très bien chanté, vaguement composé avec le minimum de post-production possible ( de l’argent inutilement dépensé à ses yeux, à n’en pas douter ) mais ça transpire le Nuge…C’est à dire l’énergie incroyable d’un type qui vous dit encore et toujours : « Si vous aimez, vous êtes les bienvenus et sinon, j’en ai rien à foutre ! ». Ça c’est pour les circonvolutions de l’esprit, les figures de style imposées et la politique correcte du nouveau monde.
Mais moi qui ai eu la chance de témoigner de sa puissance scénique par 6 fois, je peux vous dire que c’est un killer de tout premier ordre comme on en fait plus aujourd’hui: Un condensé d’Iggy, de Cooper et de Detroit Spirit mâtiné Funk Brothers à lui tout seul…Et toujours vert le pépère ! Ted Nugent en live, c’est une prédication rock’n’roll superactive même à l’âge canonique de 70 ans.
Alors s’il te plait Ted, arrête de nous gonfler avec la chasse, les arbalètes et Donald Trump, reprends la route là où tu excelles depuis toujours, pense à passer par la France et montre nous comment on explose n’importe quel jeunot au Hellfest, même en plein cagnard…Forever Gonzo !
Tracklist :
CD:
1. The Music Made Me Do It
2. Where Ya Gonna Run To Get Away From Yourself
3. Cocked, Locked & Ready To Rock
4. Bigfundirtygroovenoize
5. I Love Ya Too Much Baby
6. Backstrap Fever
7. I Just Wanna Go Huntin'
8. Fred Bear
9. Sunrize
10. Sunrize Fender (Fender Bass VI Solo)
DVD:
Live At Freedom Hill, Sterling Heights MI
(Feedback intro, affectionately named "Light My Campfire")
1. Star Spangled Banner
2. Baby Please Don't Go
3. Free-For-All
4. Gonzo
5. Paralyzed
6. Wang Dang Sweet Poon Tang
7. Good Friends
(Blues Jam, affectionately named "Blues On The Grill")
8. I Need You Bad
9. Hey Baby
10. I Still Believe
11. Fred Bear
12. Motor City Madhouse
13. Cat Scratch Fever
14. Stranglehold
15. Don't Tread On Me
16. Great White Buffalo
Line Up :
Ted Nugent (chant, Guitare)
Greg Smith (basse)
Jason Hartless (batterie )
Label : Round Hill Records
Sortie : 09/11/18
Discographie :
Ted Nugent (1975)
Free For All (1976)
Cat Scratch Fever (1977)
Double live Gonzo (1978)
Weekend Warriors (1978)
State Of Shock (1979)
Scream Dream (1980)
Intensities in 10 cities (1981)
Nugent (1982)
Penetrator (1984)
Little Miss Dangerous (1986)
If You Can't Lick 'Em...Lick 'Em (1988)
On The Edge (1991)
Over The Top (1991)
Out of control (1993)
Ted Nugent hunt music (1994)
Spirit Of The Wild (1995)
Live at Hammersmith 79 (1996)
Full bluntal nugity (2001)
Craveman (2002)
Love Grenade (2007)
Trample The Weak, Hurdle The Dead (2011)
Ultralive Ballisticrock (2013)
Shutup & Jam ! (2014)
The Music Made Me Do It (2018)
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