La discographie de SORTILEGE se limite à deux albums et un EP mais c’est suffisant pour avoir marqué toute une génération de « hardos ». Forcément, la barre était placée haut et le groupe était attendu au tournant avec « Apocalypso ».
En 2021, SORTILEGE nous avait mis l’eau à la bouche avec Phoenix en proposant une relecture de plusieurs titres de son répertoire et deux inédits de belle facture. Ces inédits auguraient du meilleur pour l’album à venir mais ne levaient pas tous les doutes sur les capacités de SORTILEGE 2.0 à publier un disque à la hauteur de son histoire.
Le premier contact avec « Apocalyspo » est visuel. Cet album bénéficie d’un bel écrin avec cette superbe pochette signée Stan W Decker, déjà à l’œuvre avec « Phoenix », et sur laquelle l’illustrateur donne vie à un ange de l’apocalypse.
Après le contenant, entrons maintenant dans le vif du sujet. Pour négocier ce nouveau virage, on retrouve l’équipe qui avait œuvré sur « Phoenix », à savoir Christian ‘Zouille’ Augustin au chant, seul membre du line-up originel, Clément Rouxel (batterie), Sébastien ‘Shag’ Bonnet (basse), Bruno Ramos et Olivier Spitzer (guitares).
« Poséidon » ouvre les débats et rassure sur les capacités de SORTILEGE à délivrer un album moderne. Pas de doute, la musique du groupe est bien ancrée dans son époque n’en déplaise aux nostalgiques qui auraient souhaité un album dans la lignée de « Larmes de Héros ». Mais nous ne sommes plus en 1986 et le groupe n’a pas d’autre choix que d’évoluer en proposant un heavy metal en phase avec son époque.
Pour cela, Christian Augustin peut compter sur son association avec Olivier Spitzer. Le guitariste a coécrit les titres de cet album et il délivre des riffs puissants et gorgés de feeling (« Walkyrie », « La Parade Des Centaures »). Le musicien est une nouvelle fois responsable de la production après celle de « Phoenix » sur lequel il devait conserver l’esprit originel des anciens titres de SORTILEGE tout en leur insufflant un souffle nouveau.
Maintenant libéré de cette contrainte, il a su exploiter pleinement les capacités de chaque musicien et donner un son moderne et puissant à cet album. Cette dynamique est due, en grande partie, à l’omniprésence de la double grosse caisse de Clément Rouxel mais il ne faut pas sous-estimer l’importance du jeu de Sebastien ‘Shag’ Bonnet qui, à la basse, appuie et souligne efficacement les parties de batterie.
L’autre musicien qui éclabousse cet album de son talent est Bruno Ramos, fine gâchette de la six cordes. Le musicien fait parler la poudre tout au long de cette galette et s’affirme comme l’un des meilleurs guitaristes de la scène metal hexagonale.
Enfin, last but not the least, Christian Augustin sans qui SORTILEGE ne serait pas. Seul fil conducteur entre le passé et le présent, le vocaliste démontre, une fois de plus, toute l’étendue de son talent sur ce nouveau disque. Le chant reste impressionnant de maîtrise et de puissance malgré le poids des années.
Musicalement, l’album présente deux visages. Le SORTILEGE dit ‘classique’ avec des titres sur lesquels on retrouve l’adn du groupe (« Le sacre du sorcier », « Vampire » ou bien encore « Walkyrie »). Des titres efficaces que le groupe a déjà rôdé sur scène en plusieurs occasions.
La ballade « Encore un jour » s’inscrit dans cette lignée même si elle est plus sombre et heavy que ses aînées des années 80. Christian Augustin apporte toujours beaucoup de soins à l’écriture des textes et, sur ce titre, il a su trouver les mots pour décrire les maux causés par la perte d’un enfant.
Dans un autre registre, les paroles de « Trahison » permettent au chanteur de solder les comptes avec ses anciens partenaires.
Et puis il y a un SORTILEGE plus novateur et expérimental qu’à l’accoutumée. « Derrière les portes de Babylone » se classe dans cette catégorie avec un mariage entre heavy metal et musique orientale. La présence du groupe tunisien MYRATH accentue cette tendance et l’ombre de Kashmir n’est pas loin. Une des réussites de cet album.
« Attila » avec son riff massif est un autre moment haut en couleurs. La présence de Stéphane Buriez (LOUDBLAST) vient souligner le côté dark et pesant de cette composition.
L’album se termine avec « Apocalypso » un titre épique aux sonorités doom inhabituelles pour SORTILEGE et sur lequel Bruno Ramos délivre un solo magnifique.
SORTILEGE a su relever le défi avec cet album inspiré, plein de contrastes, à la fois sombre et lumineux, qui saura plaire aux fans du groupe et séduire un nouveau public. Apocalypso confirme que SORTILEGE est maintenant bien resuscité et son envol se poursuit, toujours plus haut.
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Tracklist :
01. Poseidon
02. Attila (feat. Stéphane Buriez)
03. Derrière Les Portes De Babylone (feat. Myrath)
04. Le Sacre Du Sorcier
05. La Parade Des Centaures (feat. Stéphane Buriez)
06. Walkyrie
07. Encore Un Jour
08. Trahison
09. Vampire
10. Apocalypso (feat. Kevin Codfert)
Line Up :
Christian « Zouille » Augustin (chant)
Bruno Ramos (guitare)
Olivier Spitzer (guitare)
Sébastien Bonnet (basse)
Clément Rouxel (batterie)
Label : VERYCORDS
Sortie : 03/03/2023
Réalisation par Olivier Spitzer, Christian Augustin & Antony Arconte.
Discographie :
1983 : Sortilège
1984 : Métamorphose
1984 : Live Breaking Sound Festival (bootleg)
1986 : Larmes de héros
2021 : Phoenix
2023: Apocalypso
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