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thin lizzy rock legends nouveau coffret 6cd dvd pour les 50 ans du groupe

Un cadeau tombé du ciel… De l’or en barres… Une œuvre immortelle réanimée ! Ainsi pourrait-on résumer la découverte quelques 37 ans plus tard d’un véritable trésor de guerre : Rock Legends de THIN LIZZY.

Mais que s’est-il passé au juste ? Peu avant sa mort, Phil Lynott décide de léguer la propriété intellectuelle de 700 chansons non définitives à un tiers de confiance. Ces bandes plus ou moins élaborées servent de base de travail au groupe avant les enregistrements officiels qui constitueront les albums que nous chérissons tous. Après d’intenses négociations avec Univers sale et les ayants droits de Lynott sous la direction de Scott Gorham lui-même (aujourd’hui docteur ès-mémoires en THIN LIZZY), l’objet dantesque ramené à 74 titres inédits qui couvrent toutes les périodes du groupe paraît enfin aujourd’hui.

Une première constatation m’amène à relativiser sérieusement le rôle de producteur dans le cas d’un groupe du niveau de THIN LIZZY : Les versions démos sélectionnées avec le plus grand soin par Scott et Brian Downey sont effarantes de qualités et souvent même supérieures aux versions officielles !

Tout ici est généreux, spontané, vibrant, jamais entravé par les considérations marketing des maisons de disque et le charme délicat de Phil Lynott opère toujours, quelle que soit la répèt en question ou les circonstances du moment. Cela me fait penser à Eddie Kramer le producteur officiel de Jimi Hendrix qui rappelait un jour son rôle dans Kiss Alive ! : « C’était comme vouloir faire sonner un groupe de merde ! ».
La vérité est que contrairement à pleins d’autres, THIN LIZZY était une entreprise certes rock’n’roll mais hautement musicale, ce que ces nouvelles versions 8 pistes démontrent sans la moindre difficulté. Tony Visconti a sans doute joué un rôle crucial dans le développement d’un artiste comme David Bowie, mais THIN LIZZY avait une force intrinsèque bien à lui finalement indépendante des producteurs qui ont jalonné son parcours.

Arrêtons-nous un instant sur le cas Philip Lynott : A travers ces inédits, on a l’impression que le songwriter de génie décédé le 04 Janvier 1986 revient parmi nous… Chaque nouvelle intonation, refrain ou texte inédit renforcent le sentiment d’un Phil presque vivant. Le charisme unique de ce frontman puissant est palpable lui aussi, son parcours de jeune métis dans l’Irlande des années 70 étant tout bonnement exceptionnel. Phil Lynott ne vivait QUE pour THIN LIZZY ! L’identification déjà forte est renforcée ici par la reproduction de son 1er recueil de poèmes datant de 1977 (magnifiquement illustré par son pote Jim Fitzpatrick) ainsi que par des testimoniaux pas piqués des hannetons ! Lynott avait par exemple prévenu Glenn Hugues qu’il viendrait lui casser la gueule au cas où il entreprenait de planquer un Gary Moore mystérieusement évaporé en pleine tournée US 79, ce qu’il était précisément en train de faire ce jour-là !
 Il y a aussi ce gros bouquin qui compile tous les Tourbooks THIN LIZZY de 1974 à 83. Sans vouloir diminuer l’apport essentiel d’Eric Bell à l’élaboration du son Lizzy (et de son 1er hit The Rocker), c’est clairement avec l’arrivée de Scott Gorham que tout va s’accélérer pour eux. Pour palier au guitariste démissionnaire, Lynott décide alors d’enrôler un autre guitariste permanent dans la formation… Sans doute la décision la plus sage qu’il ait jamais prise au regard des 9 années qui suivront et ses 5 guitaristes lead différents !

Les démos de 1974 à 78 sont foudroyantes de bonheurs, elles correspondent à la période la plus prolifique de la tête brûlée Brian Robertson (surement l’utilisation la plus brillante de pédale wah-wah depuis Hendrix !). On découvre des arrangements complètement différents ( Weasel rhapsodie, Running back ), des instrumentaux sublimes ( Cadillac, Jesse’s song ), des titres inédits ( Blackmail, Hate ) et surtout le festin permanent d’écouter ce groupe prodigieux jouer décontracté dans son salon, sans la pression de l’enregistrement. Les démos de l’album Black Rose sont sublimes elle aussi, avec un Gary Moore qui défouraille à tout va (le simple fait de reconnaître sa voix en backing voice principale vous donnera des frissons…). La période suivante réhabilite l’autre grand guitariste oublié Snowy White sur le rip-off de ZZ Top Leave This Town ( I got to get out of Texas… ) et cet inédit sublime In The Delta inspiré comme son nom l’indique du Delta blues. Enfin, les dernières démos historiques dévoilent un Phil Lynott mélancolique qui peu à peu brise l’armure. Don’t let him slip away (titre prémonitoire…) et ce The Sun goes down sont à pleurer : Philip Lynott y apparaît nu avec comme seul attribut sa basse lead compagne de toujours et une guitare andalouse en lieu et place du solo électrique… Il y a encore un concert inédit à l’Hammersmith sur le Chinatown tour 80 avec notamment cette version ralentie de Hey You qui s’accélère brutalement et la dernière version chronologique de Sha La La.

Pour nous les fans, ce coffret est bien entendu un cadeau providentiel. Mais pour tous les autres, ceux qui voudraient découvrir en 2020 l’une des plus belles légendes du rock, c’est également la meilleure initiation possible… Merci pour l’amour THIN LIZZY !
Emmanuel Ascher

Chronique Phil93 :  

Certains s'en souviennent peut-être mais il y a quelques années, je dirais une bonne dizaine d'années, on nous avait annoncé que plus de 200 inédits du groupe "dormaient" quelque part. Cela avait provoqué un certain émoi puis au final, les rumeurs à ce sujet s'étaient gentiment estompées. Les best of en tout genre ont continué à inonder le marché, intérêt relatif sauf sans doute pour un collectionneur invétéré. Je ne dois pas en être puisque je ne les ai pas tous pris préférant me réserver pour des live inédits tel que celui sorti en 2009, Still Dangerous.

Et puis donc courant 2020 en pleine crise sanitaire, est annoncée via Universal Music la parution d'un gigantesque coffret contenant 6 CD's remplis à ras bord d'inédits (un peu plus de 70, 74 pour être précis et un DVD 4 titres issu d'un show télé A Night On The Town un peu maigre). Un coffret agencé par Scott Gorham (étonné qu'il fut lorsqu'il vit le nombre d'inédits à exploiter) et l'expert lizzien par définition. J'ai nommé Nick Sharp.

Le coffret est quand même sacrément bien garni puisqu'il propose un gros livre (qui pèse son poids dans la boite), ouvrage qui fait étalage de tous les tour programmes publiés durant l'existence du groupe (à noter ceci dit qu'il en manque certains notamment celui édité pour leur passage à Slane Castle en 1981). On y trouve également un livret qui lui regroupe certains souvenirs glanés auprès d'artistes renommés comme par exemple Ian Gillan qui lorsqu'il écoutait Thin Lizzy, se sentait beaucoup mieux après une murge à laquelle, tout le monde le sait, il était coutumier. Notre ami Glenn Hughes, le bien-nommé, s'illustre également d'un petit commentaire se rappelant ce jour mémorable de 1979 où Phil Lynott l'a menacé au téléphone de lui mettre un pain dans la gu**** s'il apprenait que Gary Moore s'était réfugié chez lui (Hughes) à Los Angeles suite à une altercation avec lui en pleine tournée américaine. Lynott n'en a jamais rien su auquel cas je n'aurais pas donné cher de la peau de l'ami Hughes. Bref plein de souvenirs tantôt cocasses tantôt émouvants qui montrent à quel point Lizzy fut important dans leur existence.

Quatre jolies lithographies ainsi qu'un recueil de poésies magnifiquement illustré (que je possédais déjà en original), poésies qui serviront de supports à bon nombre de leurs titres les plus emblématiques viennent s'ajouter à ce magnifique package.

Côté CD's, je ne vous conseille pas du moins pour ceux qui connaissent bien le groupe de débuter avec le CD1 (76'29) qui regroupe ce que l'on appelle les Greatest Hits. Pour les autres, bien sûr que oui car il rassemble ce qui doit être connu du gang irlandais via des standards comme Jailbreak, The Boys Are Back In Town, Dancing In The Moonlight, Killer On The Loose et j'en passe.....

Passons donc au CD2 (79') qui débute avec leur premier single The Farmer qui n'a pas marché l'ombre d'une seule minute, suivi de son B-side, un boogie rock bien affûté I Need You que l'on retrouve aussi sur la méga compilation bootleg (8 CD's) What Fate The Future Holds autrefois intitulée The Man And His Music. Intéressantes aussi ces versions pour le moins très brutes de Black Boys On The Corner, Gonna Creep On You et surtout cette démo Baby's Been Missin' qui deviendra quelques temps plus tard le fameux Suicide.

Deux somptueux documents suivent : deux sessions chez RTE Radio respectivement enregistrées le 16 janvier 1973 et le 4 janvier 1974 avec entre tout autre chose ce blues mélancolique à souhait intitulé Broken Dreams, une autre version bien dépouillée de Suicide et Eddie's Blues/Blue Shadows où le grand Phil adopte un registre vocal assez proche de celui d'un Rory Gallagher. Celle de 74 avec Gary Moore, à la six-cordes, débute sur les chapeaux de roue avec un Ghetto Woman (un superbe inédit que l'on trouvait déjà dans une version différente sur la compil bootleg What Fate The Future Holds) et un Things Ain't Working Out Down At The Farm bien percutant. Je ne savais même pas qu'ils avaient interprété ce standard qu'est Going Down maintes fois repris par les plus grands dont Deep Purple sur le double live intitulé Live In Paris 1975-La Dernière Séance. CD2 Over.

C'est parti pour le CD3 Rarities One (57') constitué de démos et là, c'est du document. Des titres couvrant les 3 premiers albums avec Scott Gorham et Brian Robertson (Nightlife, Fighting et Jailbreak), sont superbement interprétés dans leur première mouture à tel point que que le groupe aurait pu les conserver en l'état. Bon d'accord, Dear Heart est un peu sirupeux avec sa section de cordes un peu envahissante. Ce qui est intéressant, c'est le fait de re-visiter Rock And Roll With You, titre déjà présent sur de nombreux boots (notamment le Gary's Jig du 14 avril à Bristol) de la tournée 74.....avec Gary Moore. On a droit ici à une très bonne version instrumentale.

On poursuit avec un Nightlife très proche mais plus longue que la version chaloupée et guillerette qui figure sur l'album du même nom et Philomena, chanson mid-tempo dédiée à sa maman récemment décédée (12 juin 2019, [size=10]tin, j'aurais dû venir lui faire un p'tit coucou en mai 2019 mais la sachant malade, j'avais préféré ne pas la déranger.....[/size]).

On nous assène ensuite Cadillac, un inédit instrumental d'excellente facture issu de sessions début 75 captées aux célèbres Olympic Studios, un titre qui opère une transition avec l'album Fighting que l'on oublie trop souvent car coincé entre Nightlife et le célébrissime Jailbreak. C'est donc la démo de For Those Who Love To Live qui inaugure le chapitre Fighting très proche de la version de l'album suivie d'une superbe Freedom Song honteusement méconnue. Suicide au tempo lancinant accompagné de la voix de Lynott modulée sur une chambre d'écho ne diffère guère de son illustre successeur. D'entrée de jeu, et cela, je l'ai écrit juste au dessus, la démo aurait pu faire office de titre définitif sur l'album en préparation tant ce qui nous est proposé, relève d'une qualité indéniable. Il en est de même pour Silver Dollar.

La curiosité sur ce CD3 vient de ce très bel instrumental intitulé Jesse's Song, sorti de nulle part, basé sur un duo piano (Robertson)/guitare acoustique (Gorham) assez inattendu. Une bien belle surprise qui nous permet de découvrir une nouvelle facette de l'impulsif Ecossais. Par contre, on serait en droit de rester un peu sur notre faim sur le morceau suivant Kings' Vengeance qui, malheureusement, n'apporte rien de nouveau en termes d'interprétation. Ca reste ceci dit un titre de qualité que nul ne remettra en question.
Fort heureusement, le côté surprenant revient en force grâce à Jailbreak et sa subtile mais brève intro au tambourin. Le groupe se ressaisit quasi immédiatement pour reprendre le riff connu de tous. Il en est de même pour Cowboy Song qui démarre sur un roulement de tambour pour retrouver cette trame qui nous est si familière.. Voilà donc pour ce 3ème CD ô combien très intéressant.

Nous en arrivons donc au CD4 (62') intitulé Rarities Two qui comme le précédent se veut être alimenté par des démos bénéficiant de mixes différents et de phrasés quelque peu différents. Cela se trouve être le cas de la part de Lynott sur The Boys Are Back In Town initialement intitulée GI Joe's Back In Town, titre inspirée par la BD [u]GI Joe[/u]. Une version efficace et percutante qui, a la malencontreuse idée malheureusement, de s'arrêter de façon quelque peu abrupte. Ce qui semble préjudiciable réside dans le fait qu'aucune indication n'est communiquée sur le lieu d'enregistrement pour la plupart des titres. Après de plus amples recherches de ma part (j'ai un côté archiviste très développé) glanées çà et là dans l'ouvrage de Mark Putterford intitulé [u]The Rocker[/u], ces démos auraient été, semble t-il, finalisées selon l'auteur dans un petit studio dans le Buckinghamshire. Ensuite, c'est un Angel From The Coast dont on remarquera qu'elle est assez proche de la version figurant sur Jailbreak. La démo de Running Back, quant à elle, diffère sensiblement de par la présence d'un solo de saxo (le saxophoniste n'est malheureusement pas crédité dans le livret, je pensais à John Earle mais bon....) sinon, les solos de nos deux six-cordistes préférés restent sensiblement les mêmes. Version au demeurant très captivante et très enjouée voire plus raffinée que l'original. Superbe.
Plus étoffée aussi, c'est cette version de Romeo And The Lonely Girl rarement interprétée live (dommage d'ailleurs...) car il s'agit d'une chanson tout en contre-temps sur laquelle Brian Downey nous gratifie d'une prestation remarquable derrière ses fûts.
Warriors et son riff ultra connu sont aussitôt interrompus par la voix guerrière de Lynott et bien plus monocorde que sur Jailbreak (l'album). Le bridge est émaillé de choeurs pas forcément bienvenus mais bon, ça reste suffisamment court pour qu'on les supporte, ces fichus choeurs. Vous vouliez des alternate versions ? Autant vous dire qu'on est servis.
Emerald, le classique lizzien nous est rappelé à notre bon souvenir via une démo encore et toujours inédite (c'est un peu le principe de ce coffret, non ?) et ce, grâce notamment à un rajout de quelques lignes..........de chant entre les deux couplets où l'on a un Lynott plus plaintif que d'habitude.

C'est au tour de Johnny The Fox de nous livrer ses pépites inédites via cette première mouture de Fools Gold avec un 2ème couplet qui ne reprend pas immédiatement après le premier refrain mais qui fait place à une réactivation du refrain et enfin le 2ème couplet dont la reprise tardive peut s'avérer perturbante et qui, pour le coup, ne se solde pas par le subtil solo final. Weasel Rhapsody, morceau instrumental très aérien très proche d'un riff de Rocky (le titre...). Lynott aborde ensuite Borderline en usant peut-être abusivement d'une chambre d'écho puis sur le bridge, le grand Phil s'acquitte d'une intervention à la basse en lieu et place du solo de guitare de rigueur.
Direction les Ramport Studios pour y enregistrer la démo de Johnny (un super morceau vraiment), l'opener de Johnny The Fox. Robertson nous délivre un solo brillant différent de l'album. Une nouvelle fois, il tape dans le mille grâce à une intervention quasi.........."chirurgicale".. N'oublions pas non plus la remarquable section de cuivres dirigée et menée de main de maître par Fiachra Trench, un compositeur très connu en Irlande. A noter qu'on retrouvera ce dernier sur la partie orchestrale qui figure sur Old Town extrait de The Philip Lynott Album. Sweet Marie, titre extrait de Johnny The Fox, connaît là une version presque plus raffinée que sur album. Un véritable régal tant cette chanson douce vous transporte dans cet univers apaisant si cher au grand Phil. Puis nous passons sur Requiem For A Puffer (aka Rocky). Comme son titre l'indique, cette démo n'est autre qu'une version remaniée de Rocky accompagnée d'un chant différent de la part de Phil Lynott. Très sympathique à l'écoute.

C'est parti pour Bad Reputation avec Killer Without A Cause dont la démo ne diffère pas tant que ça si ce ne sont les absences du solo de Brian Robertson après le 2ème refrain et de l'harmonica en fin de morceau. Are You Ready : les aficionados le savent, il n'y a jamais eu de version studio. Sa première apparition se fera sur le double live Live And Dangerous. La voix grave de Lynott assure bien évidemment le chant principal mais aussi les choeurs (usant d'une voix TRES GRAVE) à tel point qu'il serait intéressant de dénicher à mon avis (for fans only !!!!) de dénicher les multitracks de ce titre en bootleg un peu comme cela a été fait sur le coffret Studio Magik de Led Zeppelin (18 CD's soit dit en passant). Blackmail lui, est un vraiment un inédit puisqu'il ne figurait sur aucun album de Lizzy. Cependant, en furetant dans une discographie parallèle, sa présence était notifiée t dans une version très brute sur la compilation bootleg What Fate The Future Holds. Titre enregistré aux Good Earth Studios le 1er février 1978. La version présentée ici dans ce coffret a été tout naturellement remastérisée. Hate est un outtake qui aurait dû être intégré sur The Philip Lynott Album mais qui sera abandonné par la suite. Deux versions en ont été enregistrées l'une quelque peu aseptisée sur What Fate The Future Holds et ce, à cause d'une nappe de synthés tout particulièrement indigestes à la Yellow Pearl et donc une autre contenue dans ce coffret dans une optique plus électrique où brille un certain Gary Moore.

La plupart des titres de ce CD5 (68'23) intitulé Rarities Three, ont été enregistrés et ce, dans la perspective d'un nouvel album qui deviendra Black Rose, lors de sessions aux Good Earth Studios en février 78 et non pas en novembre après vérification dans le bouquin de Putterford. Ca commence avec un S&M revigorant (sans plus "funky" que celle qui figure sur le titre final) où l'ami Downey nous gratifie de parties de batterie absolument étonnantes. On poursuit sur un Waiting For An Alibi, single de l'album à venir, délivré ici dans une version très propre même si l'on aurait pu se dispenser des backing vocals très dispensables de Moore qui, reconnaissons-le n'a jamais été un chanteur exceptionnel et ce, malgré toute le respect et toute l'admiration que je lui porte. Par contre, le solo en fin de morceau l'est, exceptionnel. Got To Give It Up, titre qui évoque les démons de l'ami Lynott propose une version bien enlevée sur laquelle les deux guitaristes ainsi que Brian Downey (qui se fend d'un court solo) se renvoient deux solos assez inattendus mais ô combien incisifs. Lynott de sa voix plaintive qui résonne via une chambre d'écho, conclut le morceau de fort belle façon épaulé par l'artillerie lourde représentée par Moore et Gorham. Une interprétation superbe.
Get Out Of Here, un morceau qui fut interprété uniquement sur la tournée Black Rose mais qui fut vite abandonné sur les tournées suivantes, connaît là, une interprétation à 100 km/h sans pour autant délaisser l'aspect mélodique si cher à Lizzy.
Titre épique, puis cheval de bataille lizzien en live, Black Rose qui comme chacun sait, se veut être une ode via l'histoire tragique de ce héros légendaire qui avait pour nom Cuchulainn, de l'admiration portée par Lynott à tous ces personnages de la mythologie irlandaise. Le solo de Moore est peut-être moins vibrant que sur album mais déjà lors de ces sessions, on est à même de prendre conscience du fait que le groupe est bien en place dans l'interprétation de cette fresque exigeante.

On passe sans transition sur l'album Chinatown via son opener que j'ai toujours adoré à savoir We Will Be Strong proposé ici dans un premier jet assez analogue à la définitive et ce, malgré un solo plus aseptisé de la part de White. Sweetheart que j'ai toujours trouvé relativement anecdotique, fait partie pour moi des morceaux qui auraient pu rester à l'état de démo puisque interprété ici de façon comparable à celle qui se trouve sur Chinatown sauf que pour le coup après le deuxième couplet, l'ami Gorham se dispense étonnamment du solo tant attendu. Il nous fallait une p'tite démo de Sugar Blues modelée sur La Grange de ZZ TOP pour nous requinquer après l'intermède Sweetheart. Solos différents mais tout aussi inspirés de la part de nos deux six-cordistes. Il en est de même pour Having A Good Time dont la démo proposée ici, n'apporte guère plus que ce qui est proposé sur Chinatown. It's Going Wrong, enregistré on ne sait quand sans doute dans l'optique de Renegade aux Good Earth Studios et totalement inédit nous propose un tempo saccadé agrémenté d'une voix lynottienne qui n'a de cesse de répéter que "ça va mal". Bon titre.
Le titre suivant, on le connait puisqu'il s'agit de Leave This Town. Initialement baptisé I'm Gonna Leave This Town. Une sorte de Sugar Blues bis qui présente des différences significatives avec Leave This Town telles ces étonnantes absences de solos de guitares. Kill, démo que je ne connaissais pas, sortie de nulle part, pourrait s'apparenter à une sorte d'ébauche de Trouble Boys, un 45 tours (avec Memory Pain en B-side) qui sortira en 1981.
Le morceau suivant, In The Delta, dont on ignorait l'existence car ne figurant pas sur The Man And His Music, a été enregistré en 1981 sans doute entre les studios Townhouse, Morgan et Odyssey où le groupe s'est enfermé courant 81. A son écoute, il s'avère évident que l'on tient là la perle de ce CD5. Une intro à l'harmonica assurée par un Huey Lewis très inspiré suivie d'une série de "Oh Oh Oh" de la part d'un Lynott dont la voix finit par être plaintive et vous envoûter de fait. La grande classe pour une émotion garantie. Pour ce qui concerne Don't Let Him Slip Away, cet inédit enregistré en 81 aux studios Lombard à Dublin était connu des aficionados lizziens puisqu'il y a quelques années, on l'avait vu apparaître sur The Man And His Music puis sur Tutube dans une version différente enregistrée un an plus tard.
Ce fantastique CD5 se termine sur une version hispanisante de The Sun Goes Down, version qui déjà figurait sur le maxi du même nom récupéré en 83.

Le CD6 (76'56) intitulé Chinatown Tour 1980 est un album live inédit enregistré sur 2 dates à l'Hammersmith Odeon (la 2ème maison de Lizzy) les 29 et 30 mai 1980 avec une petite incursion à Tralee (pour Don't Believe A Word, 12/4/80) sur la tournée Chinatown. Bref, ce show un peu saucissonné démontre à quel point le line up avec Snowy White que l'on a souvent qualifié de trop statique, était quand même redoutable live, proposant d'excellentes versions de ses standards couplés avec les nouveaux titres qui avaient pour nom Hey You et Chinatown. Etonnamment, pas de Killer On The Loose, Sugar Blues et de Genocide qui, eux figuraient sur les boots de l'époque. Mais bon, on s'en contentera.

Le DVD propose 4 titres (Jailbreak, Emerald, The Boys Are Back In Town et Rosalie/Cowgirl's Song) enregistrés en 76 lors d'un show intitulé A Night On The Town afin de promouvoir la sortie de Jailbreak ainsi qu'un documentaire où chacun y va de son témoignage émouvant par moments. C'est est dans l'ensemble bien agencé en dépit du fait que la période Sykes aurait gagné, à mon avis, à être un peu plus approfondie. En effet, on aurait voulu peut-être que l'on insiste davantage sur la part prépondérante qu'a eu le jeune lion à la crinière ensoleillée, redonnant aussi au groupe une énergie peut-être perdue pour certains. Bon sinon, ne faisons pas la fine bouche, cela reste ceci dit un document fort intéressant.

En conclusion, ce que l'on peut espérer, c'est une nouvelle sortie de ce genre car de toute évidence, il reste encore des pépites à dévoiler (plus d'une centaine, si j'en crois les rumeurs). Si cela s'avère être de cette qualité-là, j'en serai le premier ravi. Un must-have. Oui, sans aucun doute.

Phil93


Tracklist :
 Disc 1
1. Whiskey in The Jar - 7" Edit

2. Randolph’s Tango - Radio Edit
3. The Rocker - 7" Edit
4. Little Darling - 7" Single
5. Philomena - 7" Single
6. Rosalie - 7" Mix
7. Wild One - 7" Single
8. The Boys Are Back in Town - 7” Edit
9. Jailbreak - 7” Edit
10. Don’t Believe A Word - 7" Single
11. Dancing in The Moonlight - 7" Single
12. Rosalie / Cowgirl’s Song - 7" Single
13. Waiting for An Alibi – Extra Verse
14. Do Anything You Want To - 7" Single
15. Sarah - 7" Single
16. Chinatown - 7” DJ/Radio Edit
17. Killer on the Loose - 7" Single
18. Trouble Boys - 7" Single
19. Hollywood (Down on Your Luck) - 7” Edit
20. Cold Sweat - 7" Single
21. Thunder and Lightning - 7” Edit
22. The Sun Goes Down - 7” Remix

Disc 2
1. The Farmer - Debut 7" single

2. I Need You - Debut 7" single B-side
3. Whiskey in The Jar - Extended Version Rough Mix
4. Black Boys on The Corner - Rough Mix
5. Little Girl in Bloom - US Single Promo Edit
6. Gonna Creep Up on You - Acetate
7. Baby’s Been Messin' - Acetate
8. 1969 Rock + Intro - RTE Radio Eireann Session 16 January 1973
9. Buffalo Gal + Intro - RTE Radio Eireann Session 16 January 1973
10. Suicide + Intro - RTE Radio Eireann Session 16 January 1973
11. Broken Dreams + Intro - RTE Radio Eireann Session 16 January 1973
12. Eddie’s Blues/Blue Shadows + Intro - RTE Radio Eireann Session 16 January 1973
13. Dublin + Intro - RTE Radio Eireann Session 16 January 1973
14. Ghetto Woman - RTE Radio Eireann Session 04 January 1974
15. Things Ain’t Working Out Down at The Farm - RTE Radio Eireann Session 04 January 1974
16. Going Down - RTE Radio Eireann Session 04 January 1974
17. Slow Blues - RTE Radio Eireann Session 04 January 1974

Disc 3
1. Rock and Roll with You - Instrumental Demo

2. Banshee - Demo
3. Dear Heart - Demo
4. Nightlife – Demo
5. Philomena - Demo
6. Cadillac - Instrumental Demo
7. For Those Who Love to Live - Demo
8. Freedom Song - Demo
9. Suicide - Demo
10. Silver Dollar - Demo
11. Jesse’s Song - Instrumental Demo
12. Kings Vengeance - Demo
13. Jailbreak - Demo
14. Cowboy Song - Demo

Disc 4
1. The Boys Are Back in Town - Demo

2. Angel from The Coast - Demo
3. Running Back - Demo
4. Romeo and The Lonely Girl - Demo
5. Warriors - Demo
6. Emerald - Demo
7. Fool’s Gold - Demo
8. Weasel Rhapsody - Demo
9. Borderline - Demo
10. Johnny - Demo
11. Sweet Marie - Demo
12. Requiem for A Puffer (aka Rocky) - Alternate Vocal, "Rocky He’s A Roller"
13. Killer Without A Cause - Demo
14. Are You Ready - Demo
15. Blackmail - Demo
16. Hate – Demo

Disc 5
1. S & M - Demo

2. Waiting for An Alibi - Demo
3. Got to Give It Up - Demo
4. Get Out of Here - Demo
5. Roisin Dubh (Black Rose) A Rock Legend – Demo
6. Part One : Shenandoah
7. Part Two : Will You Go Lassie Go
8. Part Three : Danny Boy
9. Part Four : The Mason’s Apron
10. We Will Be Strong - Demo
11. Sweetheart - Demo
12. Sugar Blues - Demo
13. Having A Good Time - Demo
14. It’s Going Wrong - Demo
15. I’m Gonna Leave This Town - Demo
16. Kill - Demo
17. In the Delta - Demo
18. Don’t Let Him Slip Away - Demo

Disc 6
1. Are You Ready ? - Hammersmith Day 2 (29/05/1980)

2. Hey You - Hammersmith Day 2 (29/05/1980)
3. Waiting for An Alibi – Hammersmith Day 2 (29/05/1980)
4. Jailbreak - Hammersmith Day 2 (29/05/1980)
5. Do Anything You Want to Do - Hammersmith Day 2 (29/05/1980)
6. Don’t Believe A Word - Tralee (12/04/1980)
7. Dear Miss Lonely Hearts - Hammersmith Day 2 (29/05/1980)
8. Got to Give It Up - Hammersmith Day 3 (30/05/1980)
9. Still in Love with You - Hammersmith Day 3 (30/05/1980)
10. Chinatown - Hammersmith Day 3 (30/05/1980)
11. The Boys Are Back in Town - Hammersmith Day 3 (30/05/1980)
12. Suicide -Hammersmith Day 3 (30/05/1980)
13. Sha La La - Hammersmith Day 2 (29/05/1980)
14. Rosalie - Hammersmith Day 2 (29/05/1980)
15. Whiskey in The Jar - Hammersmith Day 3 (30/05/1980)



Label : ‎ Ims-Mercury
Sortie : 23 /10/2020

Discographie :
    1971 : Thin Lizzy
    1972 : Shades of a Blue Orphanage
    1973 : Vagabonds of the Western World
    1974 : Nightlife
    1975 : Fighting
    1976 : Jailbreak
    1976 : Johnny the Fox
    1977 : Bad Reputation
    1978 : Live and Dangerous (Live Album)
    1979 : Black Rose: A Rock Legend
    1980 : Chinatown
    1981 : Renegade
    1983 : Thunder and Lightning
    1983 : LIFE (Live Album)
    1992 : BBC Radio One Live in Concert '83
    2000 : The Boys Are Back [A Tribute To Thin Lizzy]
    2000 : One Night Only (Live Album)
    2004 : Greatest Hits [2CDs]
    2008 : Thin Lizzy UK Tour'75 (Live Album)
    2009 : Still Dangerous Live'77 (Live Album)
    2011 : Thin Lizzy At The BBC [2CDs]
    2011 : Waiting For An Alibi (The Collection)
    2011 : Live at the IndigO2 [2CDs]
    2012 : Collected [3CDs]
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