1974, sur le plan Politique, c'est la mort du Président Georges Pompidou et l'élection de Valéry Giscard D'Estaing. Sur le plan Sportif, c'est l'avènement du jeune Tennisman Suédois, Bjorn Borg, qui, à 18 ans, remporte son premier Tournoi de Roland Garros, et, c'est aussi la victoire du cycliste Belge, Eddy Merckx, qui gagne son 5ème Tour de France.
1974, c'est, aussi, l'année de mes 19 ans. Batteur de Hard Rock dans un groupe qui s'appelle MOBY DICK, je suis, par ailleurs, élève en Terminale Littéraire au Lycée Louis Barthou de Pau, avec, en Juin, l'échéance du Baccalauréat.
Entre les répètes avec mon groupe et les contraintes scolaires, j'utilise le temps qu'il me reste pour rendre visite à mon Disquaire habituel, afin d'écouter les multiples galettes en vinyle, en provenance d'Outre Manche ou d'Outre Atlantique, qui allaient apparaitre dans les bacs, en cette année 1974.
Et, donc, je mis à profit mes modestes économies pour acquérir quelques pépites devenues, pour la plupart, des Must de l'Histoire du Rock.
FEVRIER 1974:
- DEEP PURPLE "Burn"
Surprise, le chanteur Ian Gillan a quitté DEEP PURPLE. Il est remplacé par David Coverdale, chanteur inconnu à la voix Soul. Idem pour le bassiste Roger Glover, remplacé par Glenn Hughes (ex-Trapèze) également Chanteur à la voix Soul. Du coup, l'alliance des voix de Coverdale/Hughes toujours en harmonie apportent un supplément d'âme et se greffent parfaitement sur les riffs de Richie Blackmore toujours en verve, sur les nappes de claviers d'un Jon Lord bien inspiré et sur le jeu de batterie de Ian Paice au feeling très maitrisé. Bref, ce huitième album studio est plus que réussi avec quelques bon brulots comme "Burn" au riff imparable, mais, aussi, le très syncopé "Lay Down Stay Down", avec les breaks percutants de Ian Paice, ou, encore, le très entrainant "You Fool No One". En en peu moins Hard, on se régale, d'abord, sur "Might Just Take Your Life", avec son refrain accrocheur et son solo d'orgue Hammond, mais, également, sur "Sail Away", avec son riff de guitare bien enroulé et ses voix magiques, ou encore, sur le très enlevé "What's Goin On Here", avec son piano Bluesy. Enfin, en plus Heavy, on savoure le superbe "Mistreated", avec la voix profonde et nuancée d'un David Coverdale au sommet de son art et la guitare envoutante de Richie Blackmore. 7 minutes 30 de bonheur! Du coté des Charts, pendants plusieurs semaines "Burn" se classera 3ème au Royaume Uni, 4ème en France et 9ème aux Etats Unis.
MARS 1974
- AEROSMITH "Get Your Wings"
Après un premier opus plutôt brut de décoffrage, AEROSMITH est de retour, un an après, avec un nouvel album plus mature, agrémenté de superbes compositions, bien soignées et magnifiquement structurées. Dès l'entame, sur le très enlevé "Same Old Song And Dance", on est séduit par ce titre entrainant étoffé d'un solo de saxophone. Même approche cuivrée sur le très groovy "Pandora’s Box". En plus rapide, on est happé par le très efficace "S.O.S" Too Bad", tout en fusion. En un peu moins rapide, on trouve le très sexy "Lord Of The Thighs". Coté Progressif, on se régale sur les très planants "Spaced" et "Season Of Whiter, mais, également, sur le superbe "Woman Of The World". Enfin, coté reprise on a droit au classique des Yardbirds, "Train Kept A Rollin", solidement revisité, grâce à la section rythmique tenue par le bassiste Tom Hamilton, le batteur Joey Kramer et le guitariste Brad Whitford. Section rythmique hors pair permettant la mise en valeur du guitariste Joe Perry avec ses solos haut de gamme à la fois élégants et bouillants, mais, aussi, le charismatique chanteur Steven Tyler, avec sa voix écorchée à la fois chaude et puissante. Aux Etats Unis, "Get Your Wings" sera classé 86 semaines dans le Top 100 des Charts avant de devenir, beaucoup plus tard, triple Disque de Platine.
AVRIL 1974
- LYNYRD SKYNYRD "Second Helping"
Moins d’un an après son brillant premier opus, LYNYRD SKYNYRD est de retour pour livrer un deuxième épisode très attendu. Dès l'entame, avec l'imparable "Sweet Home Alabama", le ton est donné. Véritable hymne officiel de cet Etat Américain, cette composition va très vite devenir un standard planétaire. Les autres titres qui suivent, sont tout aussi intéressants. Notamment, "The Needle And The Spoon", avec sa belle couleur Southern Rock, mais, aussi, le très entrainant "Swamp Music", ou, encore, la reprise bien groovy de J.J Cale, "Call Me The Breeze". En plus enlevé, on se régale, d'abord, sur “Dont Ask Me No Questions”, mais, aussi, sur "Workin' For MCA". Coté Ballade, on savoure "The Ballad Of Curtis Loew", avec son accent Country, mais, aussi, le très Bluesy et mélancolique "I Need You". Concernant les parties guitares du duo Collins/Rossington, elles sont toujours aussi riches et limpides, jouées, parfois, à deux guitares, en Slide ou en mode wah-wah. Bref, ce deuxième album, confirme tout le talent de la formation Sudiste déjà bien affirmé sur le premier opus. A sa sortie, "Second Helpless" se hissera à la 12ème place du Top 100 Américain, y restera 45 semaines, et, finit par devenir double Disque de Platine dans les années 80.
MAI 1974
- STATUS QUO "Quo"
Un an après la sortie de l'album: "Hello!", largement salué par la critique et tous les publics de la Planète Rock, STATUS QUO enfonce le clou et passe à la vitesse supérieure avec ce septième album studio, plus Hard que les précédents, baptisé "Quo". C'est flagrant sur le très rythmé “Just Take Me”, avec ses parties de batterie endiablées, mais, aussi, sur le très nerveux "Drifting Away", ou, encore le très soutenu “Slow Train”. Dans un style plus classique, on se régale avec du bon vieux Boogie Rock, d'abord, sur “Backwater", puis, sur "Break The Rules", ou, également sur "Don't Think It Matters“. En plus enlevé, on savoure le très mélodique “Fine Fine Fine". Enfin, coté Progressif, on trouve l'excellent "Lonely Man" qui, avec brio, offre des climats variés, marqués par des changements de tempos sur lesquels se mélangent avec subtilité des sonorités électriques et acoustiques. Du coté des Charts, dès sa sortie au Royaume Uni, "Quo" grimpa à la deuxième place du classement, avant d'y devenir Disque d'Or. La France n'est pas en reste, puisque l'album plébiscité par le public Français, permit à STATUS QUO d'obtenir un nouveau Disque d'Or.
JUIN 1974
- UFO "Phenomenon"
Après deux albums studios élaborés dans des styles Boogie Blues et Space Rock Psychédélique, UFO revient avec un nouveau style, plutôt Hard Rock Mélodique, assez novateur et très original. La raison essentielle à ce changement est due au recrutement d'un talentueux guitariste Allemand, à la virtuosité élégante, à savoir: Michael Schenker (ex Scorpions). De ce "Phenomenon", produit par Léo Lyons, ex Basssiste de TEN YEARS AFTER, deux futurs standards se détachent du lot à savoir: l'imparable "Doctor, Doctor" avec son refrain fédérateur, mais, aussi, le très puissant "Rock Bottom", avec son riff ravageur et son solo de guitare étonnant de lyrisme. Mais, d'autres bons titres, au tempo plutôt enlevé, sont aussi à saluer, comme, par exemple, "Oh My", ainsi que "Too Young To Know" ou, encore, “Time On My Hands”. On se régale, également, sur le très Progressif "Queen Of The Deep", ou, encore, le très envoutant "Built For Comfort", standard de Willie Dixon magnifiquement revisité par la guitare magique de Michael Schenker. Coté Ballades, on savoure avec grâce, deux titres à la fois aériens et mélodiques que sont le très cristallin "Crystal Light" ou le très spatial "Space Child", magnifiquement chantés par le timbre voilé et nuancé de Phil Mogg. Enfin, on trouve l'instrumental "Lipstick Traces", un slow langoureux survolé par les notes de guitare délicates distillées par Maitre Schenker. A sa sortie, en Mai 1974, "Phenomenon" atteignit la 36ème place du Top 100 Britannique.
JUILLET 1974
- BAD COMPANY "Bad Co"
En 1973, le groupe FREE se sépare définitivement. Cependant le chanteur Paul Rodgers et le batteur Simon Kirke, décident de continuer l’aventure ensemble en formant un nouveau groupe. Pour se faire, le duo recrute le guitariste Mick Ralphs (ex Mott The Hoople) et le bassiste Boz Burrell (ex King Crimson). Un super groupe est né, avec à la clé, un premier album très réussi. Dès l'ouverture, sur le superbe "Can’t Get Enough", le ton est donné. Un titre très British au tempo enlevé et au riff imparable qui devint un standard du groupe. Même destin pour l'excellent "Movin On", avec son tempo entrainant, mais, aussi, pour le magnifique "Bad Company", le titre éponyme de l'album, porté par le piano envoutant de Paul Rodgers et les notes de guitare ensorcelantes distillées par Mick Ralphs. Parmi les autres titres intéressants, citons le très solide "Rock Steady" avec son riff hypnotique, mais, aussi, le très Progressif "Ready For Love" avec ses belles alternances de climat. Enfin, coté Ballades, on savoure, en premier lieu, la très aérienne "Don't Let Me Down", mais, aussi, la bien cuivrée "The Way I Choose", ou, encore, la plus acoustique "Seagull", toutes trois sublimées par la voix émouvante, généreuse et nuancée de Paul Rodgers. Bref, ce "Bad Co", sorti en Juin 1974, largement salué par la critique et fortement plébiscité par le public, demeura à la 3ème place des Charts Britanniques durant 26 semaines, et, resta à la 1ère place du Billboard Américain pendant 64 semaines.
AOUT 1974
- BLUE OYSTER CULT "Secret Treaties"
Après deux très bons albums, BLUE OYSTER CULT est de retour avec ce "Secret Treaties" qui parait beaucoup plus maitrisé et dont la plupart des morceaux semblent construits comme des Hits en puissance. Dès l'entame, on est saisi par le très occulte "Career Of Evil', titre co-écrit avec Patti Smith, avec son riff de guitare glauque et son refrain Rock'n'Soul. Même approche sombre sur l'excellent "Dominance And Submission" avec son riff de guitare puissant et imparable, mais, aussi, sur "Harvester Of Eyes", avec son avalanche de notes de guitare qui tourbillonnent en cascade. En plus rapide, on se régale sur le superbe "ME262", avec son climat très Rock'n'Roll sur fond de bruits de bottes et de sirène, mais, également, sur "Cagey Crétins", avec son riff de guitare Stoogien et son refrain fédérateur. Coté Progressif, on se régale, d'abord sur "Subhuman", avec ses atmosphères variées flirtant tantôt avec Alice Cooper et tantôt avec Santana, puis, sur le sublime "Astronomy", avec son aspect mélodique, ses alternances de climats et sa montée en puissance finale. Enfin, en plus enlevé, on savoure "Flamming Telepath", avec son piano obsédant et ses solos de guitare incisifs très finement ciselés. Aux Etats Unis, à sa sortie en Avril 1974, "Secret Treaties" grimpa à la 53ème place du Bilboard, et, y resta 14 semaines, avant de devenir Disque d'Or beaucoup plus tard....
SEPTEMBRE 1974
- BACHMAN TURNER OVERDRIVE "Not Fragile"
Après deux bons albums, plutôt réussis, les Canadiens de BACHMAN TURNER OVERDRIVE sont de retour avec cet excellent troisième opus, intitulé "Not Fragile". Dès l'entame, sur l'imparable "Not Fragile", on est saisi par un riff de guitare obsédant à la fois lourd et nasillard d'une solidité absolue. Même approche Heavy, d'abord, sur "Sledgehammer", avec son riff tranchant flirtant avec Mountain et Montrose, mais, aussi, sur "Second Hand", avec son riff qui bourdonne et son solo hurlant en mode wah-wah. En plus rapide, on est happé, en premier lieu, par le très entrainant "Roll On Down The Highway", avec son refrain fédérateur, mais, également, par "Givin' It All Away", avec son riff Zeppelinien et son solo bouillonnant. En un peu moins rapide, on se régale sur "Blue Moanin" avec son coté Blues Rock et sa guitare en mode Slide, ainsi que sur "Rock Is My Life And This Is My Song", avec son couplet Soft et son refrain Hard bien calibré. En plus enlevé, on savoure l'excellent "You Ain't Seen Nothing Yet", avec son refrain accrocheur. Enfin, coté Progressif, on trouve l'instrumental "Free Wheelin" élaboré dans un style Hard bien fusionnel. Bref, à sa sortie, en Aout 1974, "Not Fragile" se classa à la première place des Charts Canadiens pendant 71 semaines avant de devenir Disque de Platine en 1976. Du coté des Etats Unis, 50 semaines durant, "Not Fragile" occupa la 1ère place du Billboard et devint Disque d'Or l'année de sa sortie.
OCTOBRE 1974
- THE ROLLING STONES "It's Only Rock'n'Roll"
Un an après la sortie de “Goats Head Soup” (1973), les ROLLING STONES sont de retour avec ce "It's Only Rock'n Roll" à la pochette décorée par le dessinateur Belge, Guy Peellaert. Comme l'indique son titre, cet album est réalisé dans un esprit résolument Rock, et, donc, dès l'ouverture, on a droit au très efficace "If You Can't Rock Me", avec son riff et son refrain imparables. Même approche Rock diversement coloré, d'abord, sur "Luxury", avec son coté Reggae, mais, aussi, sur le très solide "Dance Little Sister", ou, encore, sur le très enjoué "Short And Curlies" avec sa couleur Blues Rock, et, enfin, sur "Ain't Too Proud To Beg" (reprise des Temptations) avec son bon climat Rock'n'Soul". Néanmoins, nettement au dessus du lot, c'est "It's Only Rock'Roll", véritable tube planétaire au refrain fédérateur qui remporte tous les suffrages. Coté Progressif, on se régale, en premier lieu, sur l'excellent "Time Waits For No One" qui, grâce au guitariste Mick Taylor, flirte avec l'univers de SANTANA, mais, également, sur le superbe "Fingerprint File", avec son coté Funk à l'aspect très envoutant. Coté Ballades, on a droit, d'abord, au très acoustique "Till The Next Goodbye" avec son refrain accrocheur, puis, à "If You Really Want To Be My Friend", avec ses nappes de clavier bien chaudes et ses chœurs harmonieux. Au final, à sa sortie en Octobre 1974, "It's Only Rock'n'Roll" atteindra la 1ère place des classements en France ainsi qu'aux Etats Unis, et, grimpa à la 2ème place au Royaume Uni.
NOVEMBRE 1974
- QUEEN "Sheer Heart Attack"
Après deux premiers albums déjà très bons, QUEEN passe à la vitesse supérieure avec ce troisième opus, baptisé "Sheer Heart Attack". Sorti en Single avant l'album, le titre "Killer Queen" grimpe très vite dans les Charts et finira par devenir un tube planétaire. Avec ce morceau, c’est vraiment le style Queen qui s’affirme de par son mélange d’ambiance rétro années folles et de mélodie Pop aux belles harmonies vocales, témoin son refrain fédérateur absolument imparable. Dans une approche similaire, on se régale sur les très Glam "Tenement Funster" et "She Makes Me", mais, aussi, sur le très Progressif "Flick Of The Wrist", ou, encore, sur le très Baroque "In The Laps Of The Gods". Néanmoins, cet album est aussi très Hard Rock dans le style, à l'exemple de morceaux remarquablement charpentés tels que "Brighton Rock" qui ouvre le bal, mais, aussi, l'excellent "Now I'm Here", ou, encore, le superbe "Stone Cold Crazy". En plus enlevé, on trouve deux très bons titres bien mélodiques à savoir le très Pop Folk "Misfire", ou, aussi, le très entrainant "Bring Back That Leroy Brown" avec son coté Jazzy. Enfin, coté Ballades, on savoure le très harmonieux "Lily Of The Valley" ou, également, le très mélodieux "Dear Friends" qui permettent d'apprécier la voix profonde de Freddy Mercury dans un registre plus nuancé. A sa sortie, "Sheer Heart Attack" culminera à la seconde place des Charts Britanniques, et, aux Etats Unis, réussit à atteindre la 12ème place du Billboard 200.
Voici pour ce qui est de mes dix vinyles achetés en cette année 1974, année faste qui vit, également, la sortie d'autres excellents albums tels que:
QUEEN "II", KISS "Hotter Than Hell", JUDAS PRIEST "Rocka Rolla", DAVID BOWIE "Diamonds Dogs", LOU REED "Rock'n'Roll Animal", ERIC CLAPTON "461 Ocean Boulevard", THE SPARKS "Kimono My House", SUPERTRAMP "The Crime Of The Century", GENESIS "The Lamb Lies Down On Broadway", YES "Relayer", KING CRIMSON "Red", NEIL YOUNG "On The Beach", etc....
JOHN MARKUS Plus d'infos à propos de l'auteur ici |
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