Beaucoup de directeurs de théâtres parisiens jugent trop contraignantes les consignes données par le ministère de la Culture.
Selon le Parisien, face aux récentes recommandations du ministère de la Culture pour encadrer la réouverture des salles de cinéma et de spectacle, que le Parisien a pu consulter, nombre de directeurs de théâtre parisiens sont d'accord : les contraintes imposées face au coronavirus sont trop drastiques pour imaginer une réouverture prochaine.
« Si j'applique la distanciation physique telle que demandée, je passe de 700 places à 130 au théâtre Montparnasse et de 200 à 30 au Petit Montparnasse… Il est impossible de rouvrir dans ces conditions ! », martèle Bertrand Thamin, patron des deux salles et également président du président du Syndicat national du théâtre privé (SNDTP).
Pour les concerts, soundofbrit.fr fait la synthèse suivante.
Les portes d'entrée pourraient être ouvertes, afin d’éviter un maximum de contacts. Une fois dans la salle, en configuration fosse debout comme c’est le cas pour la majorité des concerts que nous fréquentons, c’est encore plus drastique. “La jauge de la salle doit être recalculée de façon à permettre que chaque spectateur dispose de 4m²“, intime le document. Celui-ci recommande de recourir au marquage au sol, “le risque étant de voir naturellement les spectateurs se regrouper devant la scène“.
Il sera également demandé aux salles de veiller à “réguler l’accès du public aux endroits stratégiques“, comme les toilettes, les espaces fumeurs ou les bars. Enfin, la sortie de la salle devra s’opérer elle aussi “dans le respect de la distanciation physique“, et donc potentiellement d’abord ceux qui sont les plus proches de la sortie, et ainsi de suite, afin d’éviter encore des mouvements.
Un véritable casse-tête pour les salles de concert. Réduire la jauge de manière drastique et conséquente, est l’une des principales raisons pour les patrons de salles de ne pas réouvrir. “Avec les mesures de distanciation sociale préconisées, La Cigale passerait de 1472 à 177 spectateurs debout, 100 dans la fosse et 77 au balcon“, constate-t-on chez le voisin de la Boule Noire dans le 18e arrondissement.
“Economiquement, ce ne serait viable pour personne, analyse de son côté Laurent De Cerner, directeur général de L’Olympia. Il faut entre 70 et 80 % de remplissage pour équilibrer un concert. Avec 30 % à 40 % de la salle, on en est loin. Et en termes d’ambiance, le résultat serait désastreux.” Même crédo à Lyon. “Même si on m’autorisait à rouvrir avec ces mesures, je ne le ferais pas“, assure le boss du Transbordeur, Cyrille Bonin.
Pas avant 2021
“C‘est un fantasme de penser qu’on peut reprendre en septembre, confiait-il au Parisien. A la limite, on pourra faire des petits concerts avec des artistes locaux sur notre grand parking extérieur. Mais dans notre salle, ce ne sera pas avant 2021. D’ailleurs, les artistes anglo-saxons sont en train de reporter leurs tournées dans un an. A mon avis, tant qu’on n’aura pas de vaccin, ce sera compliqué.“
Une vision pessimiste malheureusement partagée dans le milieu du spectacle vivant. Economiquement, ce ne serait pas viable, à moins d’augmenter très fortement le prix des billets pour payer à la fois les artistes, la salle et autres frais annexes (taxes, catering, etc.), et de faire deux concerts le même soir avec une jauge fortement réduite. Et encore, même avec ces options, de nombreux producteurs et tourneurs ne s’y retrouveront pas.
Même si on peut attester d’une impatience à retrouver les salles de concert chez les fans, les billetteries ont une bien triste mine. Très peu de spectateurs, eux aussi dans le flou, accepte d’acheter un billet. Peur du risque, manque de motivation, attente d’un vaccin ou d’un virus définitivement éradiqué… les raisons sont nombreuses.
Photo Thierry Loustauneau
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