Le metal, c'est sérieux et ça rigole pas ! C'est une musique de méchants et de gros durs pour les warriors, les vrais Du moins en théorie...
Parce qu'il y a aussi plein de groupes rigolos et pas prise de tête, certains ouvertement parodiques, d'autres non, et dont le succès ne se dément pas pour le plus grand déplaisir des puristes. La preuve de ce succès est le sold out de cette date regroupant trois groupes fun : depuis maintenant six ans que le Métronum a ouvert, je n'y ai jamais vu autant de monde, même à d'autres dates qui affichaient complet. Tout ça alors que ça tombe un mercredi, qui n'est pas le jour le plus pratique pour les gens qui viennent de loin ou qui ont des contraintes professionnelles. ça va être chaud patate !
Ce sont les Italiens de WIND ROSE qui sont chargés de chauffer la salle. En fait ils la mettent déjà en ébullition. Il y a un monde fou pour un groupe qui joue à 19h30 alors que d'habitude, quand un groupe commence tôt, les gens arrivent au compte-gouttes. Et ça participe à fond ! Il faut dire que leur musique est très festive et propice aux farandoles. Leurs refrains se retiennent également très bien. En plus, leurs tenues de scène en nains qui semblent tout droit sortis de la Moria sont très drôles. Mais je ne m'attendais pas à ce que ça marche aussi bien. Certes, leur label Napalm Records leur a fait une promo efficace et leur a permis de tourner un clip "Diggy diggy hole", qui compte plus de neuf millions de vues sur YouTube. Mais quand même, je ne m'attendais pas à un tel accueil. Après, leur musique est très sympa : un folk metal épique, à la fois grandiloquent et festif, qui n'est pas sans rappeler les Finlandais de Turisas. Ces derniers se faisant discrets (sept ans qu'ils n'ont plus sorti d'album), je n'ai rien contre le fait qu'un autre groupe reprenne le flambeau dans un style similaire. Et sur scène, ça le fait. Tous les membres du groupe ont un excellent contact avec leur public et tout est parfaitement en place dans la joie et la bonne humeur. C'est le cas dans la fosse aussi avec pogos, farandoles, walls of death et circle pits, et surtout tout le monde qui reprend en choeur les refrains, en particulier celui de "Diggy diggy hole" que le groupe fait chanter à la salle entière. Avec un succès pareil en étant simplement le groupe d'ouverture, on peut deviner que les Italiens n'en resteront pas là et qu'ils devraient bientôt jouer beaucoup plus haut.
Après les nains, c'est au tour des gobelins ! NEKROGOBLIKON est aussi un groupe qui monte grâce aux réseaux sociaux et à YouTube. Ils ne sont pas signés sur un gros label comme Napalm ou Nuclear Blast mais grâce à leur imagerie, ils arrivent à collectionner les vues de leurs clips sur YouTube et à faire connaître leur musique de cette manière. Au point que ces Américains faisaient partie des cinquante groupes de metal les plus écoutés sur Spotify en 2019. Par contre, si je reconnais que leur imagerie et leurs clips sont hilarants, je n'aime pas du tout leur musique. Je définirais leur recette comme un mélange de Gwar et de Korpiklaani avec une pincée de hardcore mâtiné de death mélodique. C'est rigolo mais à toutes petites doses. Et comme les citrouilles avaient ramené des crêpes à l'eau de vie, on passera le concert à l'extérieur, dans le très agréable patio du Métronum
La tête d'affiche va par contre tenir toutes ses promesses. Je ne suis pas un fan ultime de GLORYHAMMER à la base. Je reconnais qu'ils ont quand même des titres bien accrocheurs, aussi kitsch soient-ils. Mais je les avais vus une fois en live auparavant, au Bang Your Head 2017, et je n'étais pas rentré dans leurs délires. Mais ils jouaient de jour en plein cagnard sur une grande scène, ce qui n'aide pas vraiment à rentrer dans un concert d'un groupe qu'on va voir surtout par curiosité. Là, je voulais voir ce que ça donne en salle pour avoir une meilleure idée de leurs prestations scéniques, sachant que le Métronum est une salle aux conditions 5 étoiles avec une grande scène, un excellent éclairage et un son parfait. Bref, s'ils faisaient une prestation ne serait-ce que moyenne, je lâchais définitivement l'affaire. Ce ne sera pas le cas ce soir. Bien au contraire, ils ont plutôt fait une prestation à rendre fan du groupe un amateur de funeral doom !
Qu'on soit porté ou non sur le happy metal et tout ce qui est festif, l'énergie positive dégagée sur scène par Gloryhammer est tout simplement irrésistible. Même si leurs tenues Power Rangers-like et leur marteau de Thor géant sont ultra-kitsch, les mecs bougent et s'éclatent pendant plus d'une heure et demie sans temps mort. Et leur joie est contagieuse, remplissant le Métronum d'énergie positive. Il y règne une ambiance festive et joyeuse comme j'en ai rarement vue à un concert de metal en France. Tout le monde a le sourire aux lèvres, chantant en choeur et à l'unisson les refrains certes kitsch mais imparables des principaux hits des trois albums des Ecossais. Même quand n'est pas ultra fan, on se laisse prendre. Le groupe a une super interaction avec le public, allant jusqu'à offrir un tee-shirt dédicacé à un mec capable d'aller chercher une bière au bar et de la ramener en slammant pendant "Questlords of Inverness, Ride to the Galactic Fortress!", leur morceau le plus speed ! Et le plus fort, c'est qu'il a été capable de lui ramener une pinte quasiment sans en renverser A signaler aussi les incursions régulières du chanteur de Nekogoblikon dans sa tenue de gobelin, qui se faisait gentiment virer à coups de pied au derrière par Angus McFife
Bref, un concert d'une heure et demie qu'on n'a pas vu passer et qui fait du bien aux zygomatiques et au moral. Gloryhammer aura en tout cas réussi à mettre tout le monde d'accord (alors que je n'étais pas spécialement convaincu avant de venir).
Voilà donc une super soirée placée sous le signe de la rigolade, dans une salle pleine comme un oeuf où tout le monde s'est éclaté pendant les trois groupes. D'accord le metal, c'est sérieux et ça rigole pas, mais des fois ça fait du bien aussi de poser son cerveau au vestiaire et de rigoler un bon coup sans se prendre la tête devant des groupes à la bonne humeur tellement communicative qu'on ne peut que rentrer dans leur délire.
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