Greta Van Fleet, véritable phénomène ou simple feu de paille ? L'avenir nous le dira..
D'aucuns diront que musicalement, ils ne sont qu'une piètre resucée des inaccessibles Led Zeppelin allant même jusqu'à prétendre qu'ils ne sont qu'un vulgaire tribute band de plus. C'est tellement bien français de critiquer (je comprends aussi la raison pour laquelle, certains groupes ne veulent plus passer par chez nous) sans avoir écouté une seule note voire sans même aller voir un groupe sur scène, lieu de vérité, là où l'on ne peut se permettre de tricher, là où il faut tout donner pour se mettre le public dans sa poche. Et le public ? Eh bien, il a répondu présent puisque le concert est complet depuis longtemps. Une preuve donc que le groupe suscite un intérêt manifeste.
Le groupe de 1ère partie se nomme Goodbye June. Pourquoi June ? Tout simplement pour la bonne et simple raison que le frère du guitariste-soliste, Tyler Baker est décédé en juin 2005 dans un accident de voiture. Originaire de Nashville, Tennessee, le quintet qui a, à son actif un EP Danger In The Morning (2016) et un album Magic Valley (2017), propose des titres rock tantôt zeppeliniens tantôt psychés, ma foi, fort agréables et très recherchés dans la conception. Une musique à la fois ponctuée de nombreux contre-temps et directe. Landon Milbourn, le chanteur, possède un timbre puissant et agressif et reconnaissons-le pour d'aussi jeunes musiciens, ceux-ci font preuve d'un redoutable professionnalisme notamment le guitariste sus mentionné, Tyler Baker qui fait le show à lui tout seul. J'aime également leur attitude à l'égard du public, attitude que l'on qualifiera "d'amicale", Milbourn, plaisantant même avec les spectateurs des premiers rangs. Les quelques titres qui retiennent tout particulièrement mon attention, ont pour nom : Man Of The Moment, Get Happy et surtout Secrets In The Sunset qui écrase tout sur son passage. Contrat donc rempli pour ce jeune groupe (qu'il faudra suivre) bourré de talent qui conclut son set sur un Oh No d'excellente facture.
Une demi-heure se passe (et ma foi, c'est long) puis Greta Van Fleet, dans une relative confusion, débarque sous une ovation nourrie sur un superbe Brave New World suivi sans temps mort du premier titre du groupe que, pour ma part, j'ai entendu, à savoir Highway Tune dans une version particulièrement étirée. Ca y est, c'est fait, le public parisien est déjà conquis notamment par la formidable voix de Joshua Michael Kiszka. Blacky, de sa lointaine campagne nivernaise, m'interroge : "Alors, c'est comment ? Et la voix du chanteur ? Il assure ?"
Je lui envoie des tofs, il est content...A mon avis, il sera au Zénith, le 3 mars prochain..
Sur un rythme effréné, ce sont deux titres extraits de From The Skies, Edge Of Darkness et Flower Power qui, sans répit, sont expédiés dans des versions bien plus percutantes que sur album. Jacob Thomas Kiszka, frère de Joshua et Samuel (bassiste et claviériste comme John Paul Jones), sonne (et cela est particulièrement troublant) comme Jimmy Page.
D'ailleurs, comme ce dernier n'en br....pas une depuis des années, il est réconfortant de le ré-entendre, du moins ce son si caractéristique et familier à nos "vieilles" oreilles, ce qui tend à démontrer que le gars a dû sacrément bosser pour en arriver là. Y a pas à dire, Jacob, il ne sera pas longtemps au bas de l'échelle......Et par là-dessus, il y a la voix ensorceleuse de l'ami Joshua, attifé d'ailleurs d'un curieux accoutrement très music hall. You're The One (extrait d'Anthem Of The Peaceful Army, leur nouvel album) et son mid-tempo très formaté Thank You, calment de fort belle façon l'atmosphère et ce, grâce à une superbe prestation de l'ami Samuel. Ensuite, nous avons droit à deux reprises, l'une de Howlin' Wolf, Evil (précédée brièvement d'un I Put A Spell On You, marmonnée par Joshua) puis Lay Down (Candles In the Rain) de Mélanie (vous savez la chanteuse qui avait participé au festival de Woodstock en 69 ?).
Le groupe s'acquitte de deux derniers titres cette fois-ci issus de From The Skies à savoir Black Smoke Rising et Safari Song (avec en prime un solo de batterie de notre ami Daniel Wagner) qui concluent, à mon sens, un formidable concert de presque 80 minutes. Greta Van Fleet est un quatuor en devenir, doté d'un potentiel indiscutable et donc pour passer à l'échelon supérieur et cela, j'en parlais avec mon pote, François, il est clair qu'ils doivent monter en puissance en publiant un album-référence comprenant des titres imparables. D'où l'enjeu ô combien difficile à relever. Ceci dit, rien n'est impossible pour ces p'tits jeunes s'ils actionnent très rapidement la "grosse Greta"...
A l'issue du concert, par tous les moyens, je tente de récupérer la setlist, sans succès, un septuagénaire l'ayant subtilisée quelques secondes avant moi. Empaffé, tiens.... Laughing Laughing Laughing Allons, ne dramatisons pas, comblé que je suis à l'idée d'avoir assisté à un superbe show sans fioritures.
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