Voilà une date qui était attendue ! Pour tous les fans de thrash, même en 2017 et alors que ces groupes en sont à leur troisième décennie de carrière, Testament, Annihilator et Death Angel qui se partagent l'affiche, ça en jette !
Bref, à cause de leurs conneries, je ne verrai pas grand chose de DEATH ANGEL En fait, je n'en verrai que les deux dernières chansons, "Mistress of pain" et "The moth". Un classique et un nouveau titre, donc, et heureusement ce sont des super morceaux. Marc Osegueda est égal à lui-même, très communicatif et toujours à trinquer avec une bouteille de vodka. Je suis fan aussi de la guitare qui clignote de Rob Cavestany. En tout cas, même si maintenant ils ne sont plus tous cousins dans le groupe, ils sont bien soudés et carrés à souhait. Osegueda est moins excentrique qu'il y a une dizaine d'années, il saute moins partout, mais il reste quand même un frontman d'exception. Ca m'emmerde donc prodigieusement d'avoir loupé les trois quarts du set de Death Angel. Après, en tant que groupe d'ouverture, ils n'avaient pas non plus un temps de jeu de folie puisqu'ils n'ont joué que trois petits quarts d'heure... C'était loin d'être la première fois que je voyais les Philippins de San Francisco (c'était la septième) mais ça faisait plus d'une dizaine d'années que je ne les avais pas vus en salle et j'aurais bien aimé en profiter un peu plus.
En tout cas, sans que ce soit complet, il y a pas mal de monde au Bikini en ce froid dimanche de décembre. Le balcon est ouvert et il y a pas mal de queue pour accéder au bar, ce qui laisse à penser qu'il y a un peu plus d'un millier de personnes présentes. En même temps, vu la qualité de l'affiche, c'est normal. Par contre, niveau ambiance, ce n'est pas trop ça ce soir. Probablement ankylosé par le froid, le public est assez amorphe globalement.
Et c'est pendant la prestation d'ANNIHILATOR que le public va être le plus mou et qu'il va y avoir le moins d'ambiance. Mais c'est normal : le Jeff Waters' band n'a pas vraiment répondu aux attentes. C'est pas que le groupe ne soit pas motivé. Ça bouge, c'est ultra-carré, et le patron est toujours aussi impressionnant en tant que guitariste. Le problème, c'est qu'il est aussi chanteur. Depuis qu'il a eu la "brillante" idée de se séparer de Dave Padden (qui pourtant faisait bien le show et avait une très bonne voix) histoire d'économiser un salaire, il a eu l'idée encore plus lumineuse de prendre le micro. Et ça ne le fait pas. Ce n'est pas qu'il ait une mauvaise voix. Il chante juste, en fait, et son timbre assez grave n'est pas désagréable. Mais il a un registre extrêmement limité. Son chant n'apporte strictement rien, à part lui faire perdre de nombreux points de charisme. On a l'impression de voir un groupe amputé. En plus, Waters n'arrive pas à monter dans les aigus. Sur "Alice in Hell", c'est flagrant : il ne chante même pas le refrain, il laisse au public le soin de le faire. Sauf que le public ne répond pas et que ça tombe à plat. Certes ce n'était pas un soir de grande ambiance. Mais en même temps, quand le frontman n'est pas au niveau, le public ne le sera pas plus. C'est dommage car la setlist était pas mal. Bon les nouveaux titres joués ne m'ont quand même pas convaincu : des morceaux génériques d'albums génériques sortis juste pour permettre à Jeff Waters de payer ses factures. Il n'y a pas grand chose à rajouter, sauf à tirer sur l'ambulance, mais il faut vraiment que Annihilator récupère un vrai chanteur avant de devenir un groupe de seconde division. Un Joe Comeau ou un Dave Padden au micro, ce ne serait ni un mal, ni du luxe. Cependant, pour finir sur une note positive, j'avais vu Annihilator dans cette configuration en festival au Wacken 2015 et au Bang Your Head 2016 et c'était meilleur cette fois-ci. Mais ça ne suffit pas. Résultat, les Canadiens ont quitté la scène sans s'éterniser dans des au revoirs interminables (plutôt expéditifs, en fait ), et dans l'indifférence générale du public.
Avec TESTAMENT, ça va être autre chose ! Alors qu'Annihilator a un sérieux défaut de line-up, ce n'est pas le cas de la tête d'affiche qui est bien pourvue de partout : un frontman charismatique et bien en voix comme Chuck Billy, un guitariste rythmique bûcheron comme Eric Peterson, un soliste exceptionnel en la personne d'Alex Skolnick, et une section rythmique d'un niveau sans égal avec la paire Steve Di Giorgio / Gene Hoglan. Et tout ça soudés et motivés, ça ne peut donner que quelque chose de bien. Du reste, je n'ai jamais été déçu par un concert de Testament. Les deux dernières fois, au Hellfest 2013 et au Bang Your Head 2013, le son n'avait pas été bon mais on ne pouvait pas l'imputer au groupe. J'ai d'ailleurs regretté de ne pas être allé voir Testament au Wacken 2016 mais vu qu'ils jouaient à 2h, je n'en avais plus la force après avoir passé toute la journée les pieds dans la boue. Mais ceux qui ont eu le courage ont tous grave aimé ! Les problèmes de son en tout cas, il n'y en aura pas ce soir, le Bikini étant une salle toujours idéale en la matière. Visuellement, c'est sympa aussi avec une scène à deux niveaux et un gros backdrop aux couleurs de l'album "The brotherhood of the snakes" (que j'ai mis du temps à écouter mais qui est en fait bien excellent). L'album sera bien défendu mais aucun morceau ne jure parmi tous les classiques tels que "Souls of black", "Over the wall", "Into the pit", "Disciples of the watch" (en rappel)... Les Californiens jouent aussi quelques morceaux d'albums récents comme "Rise up" et "More than meets the eye" qui ont tout à fait leur place au milieu des morceaux des années 80. J'ai bien aimé aussi les titres des années 90 tels que "Low" et "Electric crown". Par contre, étonnamment, ils ont viré "The preacher", que je croyais pourtant quasi-obligatoire pour Testament. En tout cas, la setlist est bien équilibré et ça enchaîne bien.
Il y a bien eu quelques solos pour faire des pauses, mais c'était suffisamment courts Celui de Skolnick reprenant la Marseillaise était même plutôt sympa. Du coup, ça a bien réchauffé la salle, même si ça n'était pas non plus la folle ambiance. Testament a joué environ 1h20 qui a paru durer un quart d'heure. Je veux les revoir !
Malgré un public un peu mou et Annihilator en perdition, l'affiche a bien tenu ses promesses et la soirée a été excellente. Ca valait bien le coup de sortir braver le froid de ce début de mois de décembre !
Pierre
Annonce d'avant concerts - C'est peut-être l'affiche thrash de l'année : Testament sera accompagné par Annihilator et Death Angel pour une tournée européenne en fin d'année. Quatre dates françaises sont prévues :
-Toulouse - Bikini (3 décembre)
- Lyon - Transbordeur (6 décembre)
- Nantes - Stereolux (7 décembre)
- Paris - Bataclan (8 décembre)
Ne manquez pas la tournée thrash de l'année !
Billets
Fnac : http://www.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Hard-rock-Metal-TESTAMENT-TES3D.htm#/disponibilite/a73c7c0fc0a828179522d532c0892003/normale
Digitick (via le bikini) http://www.digitick.com/testament-annihilator-death-angel-concert-le-bikini-ramonville-03-decembre-2017-css5-lebikini-pg101-ri4759141.html
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