C'est toujours avec cette décontraction chaleureuse que Buddha Chubby se présente à nous avec ses disciples.
De suite, on se sent comme à la maison entre potes (à vue de mon œil myope entre 600 et 800 !?) prêts à passer une bonne soirée tapas. Mais contrairement à ma première avec lui, cette fois, il ne nous aura pas envoyé une corbeille de fruits. N'y voyez pas là une image, c'est juste un souvenir, quoique !
Popa fait partie des artistes agaçants ! Doué, charismatique, attachant, mélodique, inspiré, emplie de musicalité, mais à l'inverse est une hérésie pour le blues. Aussi si la soirée est excellente, il y manque ce petit quelque chose de magique, de blues. Bref le dessert, peut être un fruit.
Car, le blues nécessite un zest de mélancolie traduit par quelques longueurs et lenteurs dans les notes, voire des silences. Rien de ça avec Popa. La mélancolie, il ne connaît pas, du moins il l'a fuit : tout est enjoué, sourire, tel un garnement qui s'amuse à faire des bétises, qu'on lui pardonne aisément en plus. Et à la limite ce n'est peut être pas plus mal aussi.
Alors le bonhomme enchaîne sans temps morts ses titres et quantité de reprises célébres dont il réecrit des harmonies toujours mélodieuses (Hey Joe, Over The Rainbow, …). Tout juste s'il laisse le temps au public d'applaudir. Non ! Lui ne s'embarrasse pas en mélodrame, et blablas redondants, sauf pour amuser la galerie : il envoie et cela pendant plus de 2 heures.
Il s'amuse comme un gamin doué, va même faire du tapping sur un reggae, sans nous laisser le temps de nous en rouler un – quel insolent ! Puis il part s'installer sur la seconde batterie pour un délire de gamins en duo de batteur.
Des duos, Popa aime en faire, ou laisser aussi un peu de gloire à ses musiciens, et à juste titre, dont le Hamondiste-chanteur qui nous proposera, en plus de ses talents de claviériste soliste, une voix claire et lisse, saluée par le public, complémentaire à celle de Popa, grave et éraillée.
Le talent de son partenaire sera d'ailleurs récompensé en lui offrant la première partie : seul sur scène, Dave Keyes nous aura régalé de piano cabaret tour à tour blues et rock'n roll - Excellent.
La section rythmique, suivant le style du chef d'orchestre, ne fait donc pas dans la dentelle, et fournit l'appui nécessaire, presqu'un peu trop formatage usine, mais c'est le style Popa. Quoiqu'il en soit, même si cela manque un peu de légèreté et de feeling, le duo basse-batterie fait un très bon job.
Visuellement, le poids de l'âge, c'est le cas de le dire, fait son œuvre auprès des genoux de l'homme à la casquette. Ce sera donc assis qu'il oeuvrera. Assis, mais dynamique et heureux. Comme moi à la sortie du concert, même si …
Alors, les puristes du blues partiront en courant, les autres, dont je suis, apprécieront ce juke box du, non pas blues rock, mais plutôt rock blues. Car ses solo sont toujours intéressants, variés et mélodiques, voire lyrique. Belle musicalité. Et puis quelle clarté dans ce son de gratte, un régal.
Petit chenapan, malgré son défaut, il arrive encore à me captiver …
Et puis, bon, le blues, cela peut-être aussi chiant parfois si on n'a pas le vague à l'âme .. et moi ce soir là, j'avais plutôt envie de m'amuser avec lui, justement pour surfer (désormais) sur une autre vague. Sacré garnement !
Les dates françaises :
6 Istres, FR L’usine
7 Grenoble, FR Le Mix Lab
11 Cergy, FR L’observatoire
12 Angouleme, FR La Nef
13 Bruguieres, FR Le Bascala Cultural Center
14 Pau, FR Zenith
16 Pornic, FR Espace Culturel
18 Amiens, FR Cirque Jules Verne
19 Lille, FR Le Splendid
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