En 2014, Uli Jon Roth devait se produire à Toulouse au Bikini.
Ca avait été annulé faute de préventes. Deux ans plus tard, le guitariste mythique du Scorpions des années 1970 revient dans la ville rose, cette fois au Metronum donc dans une salle de qualité égale mais d'une taille plus modeste. La date était organisée par la mairie de Toulouse (un grand merci à Hatem !) pour des tarifs très attractifs : 12€ pour les travailleurs, 8€ pour les étudiants et retraités et 5€ pour les chômeurs. Dans ces conditions, pourquoi s'abstenir de passer une bonne soirée ? N'empêche que malgré ces prix défiant toute concurrence, on craignait quand même pour l'affluence. Le problème venait surtout de la difficulté à se procurer des places sur les réseaux habituels, seul le site du Metronum en proposant. Mais au final, il y a eu dans les 250 personnes présentes, donc un tiers de la capacité de la salle. Ce n'est pas énorme (et heureusement que ce n'est pas au Bikini !), il n'y a aucune difficulté pour circuler mais au moins ça ne sonne pas creux et la fosse ne fait pas vide.
Commentaire Metalden : évidemment question de gouts, les amateurs de metal extrême trouveront ce style trop mou. Pour ma part, plus orienté sur le metal melodique et hard rock, j'ai aimé la prestation de Voodoo Angel sans réserve, j'avais l’avantage d'avoir écouté leur excellent album, et connaissant leurs morceaux, je suis rentré dans le set dès le début. Et à mon gout, un titre comme A Stick In The Black (video ci-contre) n'a rien de mou, on contraire ! Mais je le repète question de gouts.
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Après cette entrée en matière pas désagréable mais pas inoubliable non plus, ULI JON ROTH et son groupe investissent la scène pour un voyage dans le temps (plus précisément dans les 70's) d'un peu moins d'une heure et demi. C'est court, mais intense, surtout la première partie du concert. Pour une tournée intitulée "Tokyo tapes revisited", on pouvait s'attendre à une setlist de folie et même, en rêvant un peu, l'intégralité de ce mythique live de Scorpions. Ca n'a pas été à ce point. Déjà parce que "Tokyo Tapes" est un live qui est assez long. Et aussi parce qu'Uli n'a pas composé tous les titres de Scorpions de l'époque et qu'il n'a donc peut-être pas le droit de tout en jouer. Il y a en tout cas une chose que tout le monde aura remarqué ce soir : le chanteur n'est pas Klaus Meine ! Je ne connaissais pas Piero Leporale, vocaliste italien accompagnant Uli Jon Roth pour cette tournée. Sans être un mauvais chanteur, c'est un peu le talon d'Achille du groupe. Il chante juste, ce qui est en soi un bon point, mais manque de coffre et n'a pas non plus le feeling du chanteur de Scorpions et encore moins son charisme. Donc niveau vocal, ce n'est pas tout à fait ça. Ce n'est pas un problème de technique vocale mais plutôt d'inadéquation entre son style, ses qualités propres, et les chansons de Scorpions période 70's. Ce n'est pas non plus un frontman ultime mais ça n'est pas bien grave : même s'il ne cherche pas à éclipser les autres (comme peut le faire Wolf Hofmann avec Accept, pour ne citer qu'un seul exemple), c'est le guitariste qui est la vedette. Uli n'en fait pas des tonnes, il suffit juste qu'il soit là. Il dégage en effet une aura particulière, et surtout un feeling magique. Il a juste à gratter quelques notes, que ce soit avec une guitare à manche simple ou double, et ça fait dresser les poils. Il attaque avec "All night long" et c'est parti pour l'enchaînement de classiques scorpionesques. Grands moments d'émotion avec "We'll burn the sky" (qu'Uli a dédiée au premier tour manager de Scorpions, mort une semaine auparavant), la fort bien intitulée "In trance" et surtout, surtout, la fabulissime "Fly to the rainbow" qui m'a donné une chair de poule pas possible ! Surtout que celle-là n'a pas été dénaturée par le chant, qui était impeccable. L'intensité a baissé un peu sur la fin, quand le groupe a arrêté les morceaux de Scorpions pour reprendre "All along the watchtower" de Bob Dylan et surtout un très long "Little wing" de Jimi Hendrix Experience. Déjà parce que c'est moins ma came à la base, et que quoi qu'il en soit Ulrich Roth n'est pas Jimi Hendrix. A la limite, j'aurais préféré qu'il joue des morceaux à lui... Mais au fond, cette fin en queue de poisson n'est pas bien grave, car ça n'a pas effacé les moments d'anthologie joués juste avant. Je suis donc plus que satisfait de cette prestation d'Uli Jon Roth, que je voyais du reste pour la première fois.
Setlist d'ULI JON ROTH :
All Night Long
Catch Your Train
The Sails of Charon
Sun in My Hand
We'll Burn the Sky
In Trance
Drifting Sun
Rainbow Dream Prelude
Fly to the Rainbow
Virgin Killer
I've Got to Be Free
Dark Lady
All Along the Watchtower
Little Wing
Voilà donc un excellent concert, malgré quelques faiblesses qui ont été complètement éclipsées par le talent et le feeling d'Uli et par quelques tubes de Scorpions que ces derniers ne jouent plus et que ça faisait un bien fou d'entendre !
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