Le 29 mai dernier, Maroon 5 faisait un petit détour par Nice, unique date française de leur tournée mondiale, afin de partager avec une partie du public français leurs meilleurs hits.
Tournée des singles annoncée, je n'ai pas hésité, même si pour moi, l'âge d'or de Maroon 5 est derrière eux avec l'album Songs About Jane.
Je me déplace donc sur Nice. L'organisation est plutôt bonne même si comme toujours on se retrouve garé à dix kilomètres. S'en suit une longue attente au cœur de la marée humaine, puis la fouille, le slalom entre les barrières de métal pour finalement arriver à l'entrée de la fosse. Et là premier coup de gueule. On débourse 30 euros de plus que les autres, je pensais me retrouver parmi les « privilégiés ». Du moins, j'avais pu lire que la limite de la fosse Or n'est pas supposée se trouver à plus de 16 mètres de la scène. Là je suis forcé de constater que les trois quarts de la fosse sont dédiés à la fosse Or. L'autre fosse est réduite comme peau de chagrin tout au fond, au pied des tribunes. Pour moi, c'est du foutage de gueule. Ce qui devait permettre aux fans d'être plus prêts moyennant finance avec la promesse de ne plus avoir à coucher la veille sur place se transforme en pompe à fric en faisant désormais payer la fosse plus cher que les tribunes. Et très franchement, ceux des tribunes voyaient mieux que nous. Pour l'Olympia de Toto j'ai payé sensiblement le même prix mais j'étais assis et j'avais une vue plongeante sur le groupe à une distance convenable. Bref, pas content.
Deuxième coup de gueule : la première partie. Je viens écouter du pop rock et je me retrouve à Ibiza à écouter du mix sans fin, pas entraînant pour un sou, qui a certainement plu à un public plus jeune mais pas à moi. Et ça a duré une heure. Une heure de première partie ! Les gens autour de nous l'applaudissaient mais c'était pour lui signifier que c'était bon, que c'était fini, qu'on voulait le groupe pour lequel on avait payé … Mais il ne comprenait pas, il relançait ses riffs pompés sur des musiques précomposées … Bon je suis méchant. Le gars avait certainement du talent mais c'était trop long, trop fade, trop techno pour une première partie d'une groupe de Pop-Rock-Funk.
Une fois la première partie terminée, il nous faut attendre encore trois quarts d'heure. Là, très franchement, la colère commençait à monter. On nous annonce le début du concert à 20h, on prend nos dispositions et à 21h30 ça n'a toujours pas commencé. Bien sûr, je ne joue pas les naïfs. Je sais qu'il y a une première partie mais jusqu'à ce 29 mai, je n'ai jamais vu de première partie aussi longue. D'habitude c'est trente minutes tout au plus. Et l'attente juste après … Ça commençait à faire beaucoup.
21h40, enfin, mes oreilles énervées captent le son d'une guitare. Bon. Je me décrispe et je savoure. Et bien si j'étais décrispé ce n'était pas vraiment le cas d'Adam Levine. Les premières chansons sont enchaînées rapidement, le frontman est statique, tout engoncé dans son pull orange et il a des difficultés à placer les notes. Je veux être juste : il les place mais les yeux fermés, les veines du cou saillantes ! En gros, je souffre un peu avec lui. Et puis, enfin, Dieu décide de faire quelque chose pour la pop musique et le soft rock : il pète le micro du chanteur. Il devait ne pas être plus satisfait que nous le Saint Padre et a décidé d'arrêter le massacre et surtout de sortir les doigts d'Adam de son c…
J'entends « bon, on va surmonter ça parce qu'on est des professionnels » sortir de la bouche de Levine. Je suis curieux de savoir ce qu'il va nous pondre. Et là, je sens le gars piqué au vif par son incident technique (y en a qui ont dû morfler après le concert) et qui réagit comme une personne dont le but est de dédramatiser la chose. Du coup, il se décrispe, il enchaîne quelques blagues et le lien avec le public est fait. Il n'a plus qu'à retrouver LA voix qu'on aime entendre quand on écoute Maroon 5 et la soirée peut être sauvée. Bien sûr, nous ne sommes pas chez Disney et si la voix de Levine s'est grandement libérée par la suite, je n'ai pas retrouvé ce timbre de voix si typique chez lui. Par contre, il a pu nous montrer ses talents de chanteur haut perché. Et chaque fois qu'il repoussait les limites, sa voix devenait plus fidèle à ce que l'on peut entendre sur les galettes.
Je regrette deux choses dans la set list : l'absence de Misery et de Never Gonna Leave This Bed. Cette dernière chanson est juste la chanson préférée de mon épouse concernant Maroon 5 et nous avons été déçus de ne pas l'entendre alors qu'elle a quand même fait un carton à sa sortie.
Le groupe sort de scène puis revient pour un duo guitare/voix plutôt sympathique. Deux chansons s'enchaînent et puis on entend Merci, Au Revoir, un salut et plus personne. Avec mon épouse, on se dit « c'est l'heure du rappel ». Autour de nous les gens hésitent aussi mais la plupart prend la direction de la sortie. On a encore le sourire aux lèvres de ceux qui pensent savoir mieux que les autres « non non mais y a le rappel là ». Sauf que les techniciens arrivent sur scène et rangent le matos. Nous étions scotchés. Le concert s'est fini à l'arraché, le salut a été bref, sans saveur. Ce que j'ai dit sur la route du retour à mon retour c'est qu’on n’a pas senti de lien puissant entre le groupe et le public tout au long de la soirée et que lorsque ça commençait à prendre, le concert s'est terminé. J'ai pris pour exemple le concert de Toto de Janvier dernier à Paris. Deux heures de concert plein, de l'énergie, de l'interaction avec le public et on sentait qu'à la fin ils voulaient repousser le moment de quitter la scène. En tous cas, que cela soit joué ou non, le public l'a ressenti comme ça. Les gars de Toto sont des pros parce qu'ils jouent devant nous comme si c'était le seul concert de leur tournée et comme si on était le meilleur public. Ce soir-là, à Nice, je me suis senti mal considéré. On a pris mon argent, on m'a chanté quelques chansonnettes puis on m'a dit au revoir et on m'a laissé comme une m,,,,
Je ne retournerai pas voir Maroon 5 en concert. Les chansons sont pas mal mais je considère qu'il faut quand même un minimum de respect envers le public. Peut-être que les gars n'ont pas fait exprès d'être distants mais bon … Levine a déjà la réputation d'être froid, il pourrait travailler sa nature, au moins pendant son 1h20 de concert. Mon épouse a conclu en disant que Adam Levine n'était pas un showman. J'ai rajouté dans ma tête, c'est un chanteur mannequin.
Pour conclure j'aimerais finir sur une note positive : la musique. Tout était en place. J'ai adoré la batterie et le synthétiseur. J'ai regretté l'effacement (tout relatif) de la guitare. Autant dans les clips et à la radio, la discrétion de la guitare n'est pas flagrant mais en concert, oui, hormis pour les solos très bien exécutés mais trop courts !
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