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Après avoir loupé le Rock Fest BCN à Barcelone en juillet dernier, je ne pensais pas faire de concert en Espagne cette année.

Les teloneros sont un groupe local, LORDS OF BLACK, dont c'est apparemment le premier concert. C'est introduit par un speaker qui est en fait le webmaster du webzine Rafabasa, qui est la référence pour l'actualité du métal en Espagne. Il venait exprès de Madrid pour jouer les Jean-Pierre Foucault et pour présenter ce petit groupe basque, dont l'album autoproduit bénéficie apparemment d'une bonne cote de l'autre côté des Pyrénées. Et c'est vrai que c'est sympa. Par contre ils me font mentir quand je dis que les metalleux espagnols sont scotchés dans les années 80: leur musique à eux vient tout droit de la charnière entre la fin des années 90 et le tout début des années 2000 ! A l'époque où explosaient les Angra, Hammerfall, Edguy, Rhapsody ou autres Stratovarius, Lords Of Black aurait tout à fait eu sa place chez NTS ! Ils pratiquent un heavy mélodique, pas spécialement speed et même relativement sombre, où les claviers sont bien (souvent trop) mis en avant. En fait, ça fait un peu penser à Nightmare à l'époque de "Cosmovision", sorti d'ailleurs à cette époque. La similitude avec les Grenoblois se retrouve d'ailleurs dans le chant. Comme Jo Amore, le chanteur de Lords Of Black a une superbe voix puissante et éraillée, dans un registre assez proche de celui de Ronnie James Dio. D'ailleurs je ne sais pas si c'est un hasard ou un pseudo, mais le chanteur s'appelle Ronnie Romero ! Sans atteindre ce niveau d'excellence, il est très doué vocalement, il chante avec conviction et possède un certain charisme même si son look de beau gosse en mode latin lover ne fait pas très métal. Le groupe est en tout cas parfaitement en place. C'est carré, ça joue bien, ils sont à l'aise et on n'a vraiment pas l'impression que les Basques jouent là leur premier concert. Ils bénéficient d'un joli light show et d'un gros son (un peu trop fort quand même), et ils ont un très bon accueil de la part du public. Outre le fait qu'ils soient chez eux et aient leurs fans (dont certains connaissaient leurs chansons par coeur), le public espagnol soutient de manière générale très bien ses groupes. Cerise sur le gâteau, le groupe conclut son show par une reprise assez convaincante de "Neon knights" de qui vous savez. Quand on compare Ronnie Romero à Ronnie James Dio, c'est un test grandeur nature qu'il réussit plutôt bien. Bref, un bon petit groupe sympa pour bien commencer la soirée. Leur musique manque quelque peu de personnalité, mais ça s'écoute agréablement et c'est bien joué par un groupe motivé.

Voilà pour les tapas, maintenant place à la tête d'affiche ! Comme je le disais en préambule, GOTTHARD n'est pas un groupe dont je sois fan au point de faire un déplacement de plus de 50 bornes à la base. Mais n'étant pas loin et y allant avec des amis de longue date, c'est avec plaisir ! Je les avais vus une fois au Zénith de Toulouse fin 2009 en première partie de Deep Purple. A l'époque, c'était le regretté Steve Lee et le groupe avait fait une prestation très convaincante. Ce déplacement en Biscaye permet de les revoir dans une salle à taille humaine, en tête d'affiche, et aussi de voir ce que vaut leur nouveau chanteur Nic Maeder. Steve Lee était un excellent chanteur doublé d'un frontman de grand talent. Bien sûr, sa mort m'a attristé, parce qu'outre ses qualités de musicien, c'est toujours triste que quelqu'un trouve la mort à à peine plus de 40 ans. Mais sur le plan personnel, je n'ai pas été suffisamment accro au groupe pour le trouver irremplaçable, pour considérer que Gotthard sans Steve Lee n'est plus Gotthard. J'apprécie donc le concert en simple amateur du groupe, non en connaisseur, et avec un avis finalement détaché et objectif :) Et pour moi, Gotthard sans Steve Lee est toujours Gotthard ! Le chanteur n'est plus le même, mais je n'ai pas constaté que le groupe que j'ai vu là en octobre 2014 était réellement différent de celui que j'avais vu en décembre 2009. Les deux chanteurs ont un registre vocal assez proche (c'est d'ailleurs probablement pour ça que le groupe a dû recruter Nic Maeder à la base...). Ils ne se ressemblent pas physiquement, par contre, mais sont tous les deux beaux gosses et charismatiques. Et dans la musique et dans l'attitude, les Suisses n'ont pas changé non plus : ils pratiquent un hard rock mélodique de grande qualité, avec quelques hits imparables, quelques ballades un peu trop sirupeuses à mon goût (dont ils ont eu le bon goût de ne pas trop en jouer ce soir-là), et toujours une bonne dose de fun. Je ne connais que trois albums studio du groupe ("Domino effect", qui a beaucoup tourné chez moi, "Lipservice", que j'aime beaucoup, et le petit dernier, "Bang !", qui contient autant de tueries que de morceaux anecdotiques), plus leur double live à la pochette Milka. Et ça tombe bien, la playlist est essentiellement basée sur ces albums ! La chanson titre du dernier album est parfaite pour ouvrir les débats. Des morceaux comme "Master of illusion", "Domino effect", "Starlight", "Lift U up" ou "Anytime anywhere" sont de pures tueries. On n'a par contre pas eu droit à "C'est la vie", jouée et chantée entièrement en français sur les dates françaises... Mais on n'est pas en France ! Le

groupe a également le bon goût de ne pas mettre trop de ballades. Non seulement ils sont connus pour en jouer beaucoup, mais celles-ci sont vraiment trop sucrées et sirupeuses pour moi (sauf "Falling"... qu'ils n'ont pas jouée !). Et je ne suis pas sûr que jouer "Thank you" en morceau final soit la meilleure idée qui soit, même si les paroles s'y prêtent bien. En tout cas, le groupe se donne à fond et avec une bonne humeur communicative. S'il est moins charismatique que son prédécesseur, Nic Maeder est un très bon frontman, heureux d'être là et qui joue beaucoup avec le public. Leoni est également assez communicatif, et s'adresse de temps en temps au public après avoir aspiré dans un tuyau qui déforme la voix (sûrement de l'hélium) ! Le reste du groupe est très bien en place, bénéficie d'un super son (moins fort que la première partie) et affiche bien son plaisir d'être là. Du coup, le public le rend bien au groupe qui a donc droit à un superbe accueil. Les Suisses réussissent en tout cas à faire l'unanimité parmi les gens présents et ont réussi à convaincre tous les sceptiques. Nouveau chanteur ou pas, Gotthard est encore et toujours un groupe avec lequel il faut compter. Je n'avais aucun a priori sur Nic, et il n'a eu aucun mal à me convaincre. Je reverrais donc les Suisses avec un grand plaisir.

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