Malgré la fin de celui-ci annoncé l’année dernière il y a donc eu un Satan’s Fest, cinquième du nom,
le 4 janvier au Pacific Rock à Cergy, histoire aussi de célébrer la sortie du nouveau Live bootleg du groupe qui a toujours une actu, et c’est tant mieux pour le public.
L’affiche de cette année comprenait : Hellyseum, Highway, Les Toons, Mystery, Firebox, Incry et Satan Jokers, évidemment. Quelques rabat-joie ou pisse vinaigre ayant prédit un fiasco vu la présence de 3 tributes bands en ont eu pour leurs frais (ils rejoindront donc Paco Rabane en exil), la foule de fidèles s’étant encore déplacée en masse, comme d’habitude…
17h30 : Hellyseum combo de Caen avait l’honneur et la lourde tâche d’ouvrir ce festival devant un tout début d’affluence. Ils s’en sortiront haut la main avec un heavy rock classique assez « Maiden » dans l’esprit, certes pas très original mais plein d’énergie et de fougue et surtout très bien interprété avec un son d’une clarté remarquable : un bon hors d’œuvre, en quelque sorte.
18h15 : Highway tout droit venu de Montpellier (2 albums au compteur) déboula alors avec son hard rock punchy pour nous délivrer un set couillu (ambiance Gun’s, AC/DC…) avec un guitariste intenable et un chanteur à la voix éraillée propulsé par une basse batterie au-dessus de tout soupçon. Mise en place, jeu de scène, tout sonnait très pro avec de bonnes compos qui firent taper des pieds et des mains une assistance qui ne demandait que cela : vraiment un groupe à revoir et à suivre.
19h00 :Les Toons (tribute Queen) de Valence feront hélas retomber un petit peu le soufflet, car voir débouler sur scène un clone de Freddy Mercury est toujours un choc (surtout quand tu es un grand fan du groupe) surtout avec un timbre de voix somme toute assez éloigné et un choix de titres curieux pour un festival de métal (du genre : I Want To Break Free et Another One Bites the Dust…). A noter un très bon guitariste au jeu très fin, bon ce ne fut pas bien grave une partie du public a apprécié prenant cela comme une parenthèse ou récréation inattendue.
20h00 : Mystery (tribute Dio) a fait lui parler la poudre et rendu un bel hommage à cet immense chanteur qu’était Ronnie James Dio, un groupe qui progresse à pas de géants avec un vocaliste, Boban, à la voix exceptionnelle qui officie aussi dans Snakebite (tribute Whitesnake) ainsi que Mr No (fondateur du groupe) à la guitare incendiaire, accompagné de Bruno à la basse ronflante, et de l’inoxydable et inusable Joe Steinman (Furious Zoo) au jeu très tonique et spectaculaire. Un bon choix de classiques ainsi que The Mob Rules de Black Sabbath et le tour fut joué pour se mettre le public dans la poche. Une prestation de très bon niveau.
20h45 : Firebox (tribute Europe) de Lyon, le même line-up que le fameux ZepSet (tribute Led Zeppelin) autrement dit de très haut vol. Effectivement les anciens tubes d’Europe furent joués ainsi que les excellents titres des derniers albums (très Led Zep tiens donc….) avec dextérité. Hélas l’évitable (pour moi) mais les filles en raffolent Carrie était de la partie, mais bon l’interprétation sans faille a convaincu les fans d’Europe et c’est le principal, le concert se terminera par rock the night et l’inévitable final countdown qui fait toujours un carton absolu, le très agréable moment FM du festival.
21h45 : INCRY investissait alors la scène devant une salle pleine à craquer et en ébullition (quelle chaleur). Étant actuellement en plein studio pour leur nouvel album, ils trouvaient là l’occasion de se décrasser et de se défouler histoire de lâcher les chevaux. Dès le 1er titre on fut fixé on allait avoir du très lourd, avec un son au top dans leur style unique et actuel nous avons eu droit à une véritable démonstration de force, du métal mélodique et chirurgical chanté en Français avec des textes intelligents. La puissante et efficace basse batterie de Didman et Chris sur lesquelles Noug assène ses riffs assassins et Kourros ses textes pleins de sens ont captivé le Pacific (beaucoup découvraient le groupe). Une excellente prestation avec un chanteur charismatique et un poil provocateur ah ah, il y aura tout de même eu un « lancer de fan » et un plongeon de Kourros dans le public… Incry c’est le groupe à suivre il représente le présent et le futur.
23h00 : à peine le temps de récupérer (réhydratation de votre serviteur) que Satan Jokers débarqua en configuration de guerre (sans les satanettes et invités en tous genres) un quatuor de compétition, du bio pas de l’élevage en batterie… the dream team quoi !!! Sorcier pour lancer la machine, et c’est un groupe au sommet de son art que nous aurons tout au long de ce set de 14 titres + les solos. Voir 4 musiciens de ce niveau en totale fusion est rare et difficilement racontable. Poussé par un public de feu et de fans, le groupe enchaînera les titres avec une puissance dévastatrice et jouissive ponctuée par les interventions de RH tantôt drôles (Bigard sort de ce corps) tantôt plus graves à propos de ses addictions (pour le sexe ce n’est pas gagné). Du reste voir Laurent Karila son neurone miroir et Joe Steinman débouler sur scène hilares est tout sauf anodin.
Une set-list bien équilibrée, avec anciens et nouveaux titres ponctués par un solo flamboyant et tonitruant de Michael Zurita (l’homme à la guitare miroir) puis par celui de Pascal Mulot extraordinaire d’inventivité et de feeling, celui-ci terminant dans le public qui n’en demandait pas tant. Puis vint celui d’Aurel, l’exterminateur à la tête d’ange, un solo tonique technique et toujours bluffant comme lui seul en a le secret. Du reste il est rare de voir un batteur chanter tout les titres en jouant, il faudrait peut-être penser à lui mettre un micro car il nous fait peut-être du playback...
J’ai gardé pour la fin Mr Renaud Hantson qui maîtrise totalement son art, avec une performance de niveau mondial, le meilleur en France de toute façon, sa voix ne faiblira jamais, 50 ans ok mais il met encore tout le monde d’accord. Un concert qui se terminera par le désormais classique Les fils du métal repris en chœur par tout le public vraiment aux anges.
Ce fut sans aucun doute possible la meilleure performance de Satan Jokers depuis l’existence de ce festival, un groupe certainement à son apogée actuellement, qui ne tourne hélas pas assez faute de propositions sérieuses. Un festival qui est d’autre part formidablement organisé, avec un son remarquable et puissant du début à la fin (ne pas se fier aux vidéos ça ne reste que du bootleg), une restauration et hydratation efficace, tous les groupes enchantés de l’accueil, une superbe ambiance la joie la bonne humeur la vie quoi ! Une véritable messe du métal Français ou l’on retrouve nos amis provinciaux qui font le déplacement avec plaisir.
La classique rencontre after show avec tous les musiciens accessibles et hilares ponctuera cette 5e édition photos dédicaces discussions au programme (pas mal pour des taiseux prétentieux…il y en a vraiment qui ne comprendront jamais rien à rien, qu’ils restent dans l’ignorance).
Pas de suspense il y aura donc une 6e édition (la dernière lol) puisque Satan Jokers y présentera sa nouvelle œuvre un Sex Opéra avec de nombreux invités… au menu : échangisme, sodomie, transsexuel et autres perversions … Le Pacific pour un soir sera donc le temple du sexe ! (slip neuf et renforcé de rigueur) à moins que ce ne soit encore une facétie de Renaud Hantson parce qu’avec lui il faut s’attendre à tout et c’est pour cela que le public répond toujours présent !
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